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Full text of "Histoire naturelle des lépidoptères ou papillons de France;"

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HISTOIRE    NATURELLE 


DKS 


LÉPIDOPTÈRES 

ou 

PAPILLONS 

DE  FRANCE. 
TOME  SIXIÈME. 


DE  L'IMPRIMERIE  DE  FIRMIN  DIDOT, 

IMPRIMEUR    DU    ROI,    BUF.  JACOB  ,  N"  ^4 . 


HISTORE    NATURELLE 

DES 

LÉPIDOPTÈRES 

oc 

PAPILLONS 

DE    FRANCE. 

C.V.     /.^-■''     ' 

Par  m.    Jr-B.^"Ç0DART, 

OUVRAGE    BASÉ     SUB    TA     METHODE     OE    M.   LATREILLE; 

AVRC    I,«S  FIGUKES    DR    CHAQUE   ESPÈCE,    DESSIUÉES  BT  COLORIÉES    D'APBKS    WATItRÏ 

PAR    M.-P    DUMÉNU,,  PEINTRE  u'histoire  HATURELI.B. 

coivti  nijiîk 
Par  Mo  P.-A.-J.  DUPONCHEL, 

AUTEfTA    D'fJffB  MONOGRAPHIE    DEsÉROTYLES,    COhB  ESPONDANT  DF.    i/aCADÂMIE    XlXjt 
CêORGOFÏI.Ï    DK    FlOREWCE,    RTC 

NOCTURNES. 


Tome  troisième.      .:S^^  ^ 


A  PARIS, 

CHEZ  CBEVOT,  LIBRAIRE-ÉDITEUR, 

%\)%    DE    l/«C0LE    OK    MSDKGIWK,    N«    cUi, 


NOTICE 


J.-B.  GODART 


ANCIE^     TROVISEDR,    MEMBRE    DE    I,A     SOCIETE    LINNEENNE  ,      tT  AUTEUR 
DE    l'histoire    naturelle   DES    LF.PIDOrTFRES  DE  FRAKCE. 


[Décédé  le  27  juillet  iSsS.] 


Le  savant,  aussi  modeste  qu'instruit  dont  je  suis  chargé 
de  continuer  l'ouvrage  m'ayant  compté  au  nombre  de  ses 
amis,  c'est  à  la  fois  un  besoin  et  un  devoir  pour  moi  de 
rendre  hommage  à  sa  mémoire,  en  faisant  connaître  ici  les 
principaux  traits  de  sa  vie  et  les  services  qu'il  a  rendus  à 
l'Entcmologie. 

Jean-Baptiste  Godart  est  né  à  Origny,  département  de 
l'Aisne,  le  25  novembre  i']']^.  Après  avoir  fait  d'excellentes 
études  au  collège  de  Louis-le  Grand,  et  y  avoir  été  attaché 
pendant  longtemps  comme  sous-directeur,  il  fut  envoyé  à 
Bonn  pour  y  faii-e  Yintérim  de  la  place  de  proviseur  du  lycée 
de  cette  ville,  vacante  par  la  mort  du  titulaire.  Bientôt  après 
il  fut  confirmé  dans  cette  place,  qu'il  remplit  de  la  manière 
la  plus  distinguée,  jusqu'au  moment  où  l'invasion  du  pays  par 
les  armées  alliées  l'obligea  de  la  quitter,  c'est-à-dire  jusque 
vers  la  fin  de  i8i3.  Il  perdit  à  cette  époque  désastreuse,  non 
seulement  tout  son  mobilier,  mais   ce  qui  lui  fut   beaucoup 


(  6  ) 

plus  sensible,  sa  colleclion  de  Lépidoptères,  fiuil  de  vingt 
ans  de  recherches.  A  sa  rentrée  en  France,  il  obtint  la  place 
de  censeur  des  études  au  collège  de  Nancy,  et  fut  mis  à  la 
retraite  dix-huit  mois  après,  par  suite  d'une  nouvelle  organi- 
salion  de  ce  collège. 

Mon  intention  étant  principalement  de  faire  connaître 
M.  GoDAUT  comme  naturaliste^  je  n'entrerai  pas  dans  plus  de 
détails  sur  la  partie  de  sa  vie  qui  fut  consacrée  à  l'instruction 
publique;  cependant  je  ne  puis  passer  sous  silence  une  action 
bien  honorable  pour  lui  dans  celte  carrière,  où  il  a  d'ailleurs 
rendu  les  plus  grands  services.  Au  moment  où  il  fut  obligé 
d'évacuer  le  lycée  de  Bonn,  il  s'y  trouvait  environ  trois  cents 
jeunes  français  qui  n'avaient  niparents  ni  arais  dans  cette  ville. 
Il  entreprit  de  les  ramener  dans  leur  patrie,  se  mit  à  leur  tête, 
et  fit  ainsi  quatre-vingts  lieues  à  travers  un  pays  alors  cou- 
vei  l  de  soldats  de  toutes  les  nations  armées  contre  la  France, 
Il  serait  difficile  de  se  figurer  tous  les  embarras  et  les  ob- 
stacles qu'il  eut  à  surmonter  pour  procurer  la  nourriture 
et  le  logement  à  sa  petite  troupe  pendant  une  route  aussi 
longue.  Enfin,  après  vingt-cinq  jours  de  marche  (car  ou  pense 
bien  qu'il  fut  obligé  de  faire  beaucoup  de  détours),  il  arriva 
à  Douay  avec  tous  ses  Jeunes  élèves  ;  ils  entrèrent  d'abord  au 
collège  de  cette  ville  pour  se  remettre  de  leurs  fatigncs,  et 
furent  ensuite  rendus  tous  sains  et  saufs  à  Ifeafs  parents.  Cette 
conduite  courageuse,  jointe  aux  services  àntén"éurs  de  M.  Go- 
dart,  était  digne  sans  doute  d'une  grande  récompense.  Trop 
fier  pour  en  solliciter  aucune,  il  n'en  eut  d'autre  que  la  satis- 
factiori  d'avoir  fsit  plus  que  son  devoir  dans  cette  circon- 
stance. 

M.  Godart  était  né  avec  un  goût  décidé  ponr  la  partie  de 
l'Entomologie  qui  concerne  les  Lépidoptères.  Ce  goût  le  suivit 
dans  toutes  les  conditions  de  sa  vie;  mais  il  ne  s'y  livra  d'une 
manière  profitable  à  la  science  que  depuis  son  second  retour 


(7) 

à  Paris,  lorsqu'il  fui  mis  à  la  retraite,  c'esNa-dire  en  1816, 
Jusque-là  il  n'avail  fait  que  le  cultiver  en  amateur,  et  il  ne 
prévoyait  pas  sans  doute,  lorsqu'il  était  proviseur,  qu'un  jour, 
ce  qui  n'avait  été  pour  lui  qu'un  sujet  de  délassement  se  con- 
vertirait en  une  occupation  sérieuse  qui,  en  ajoutant  à  ses 
moyens  d'existence,  lui  ferait  prendre  place  parmi  ceux  qui 
se  sont  fait  un  nom  dans  les  sciences  naturelles.  Ce  furent  les 
conseils  du  savant  M.  Latreille,  dont  il  était  connu  depuis  long- 
temps, qui  le  déterminèrent  à  tirer  parti  des  connaissances 
qu'il  avait  acquises  sur  les  Lépidoptères,  Ce  célèbre  natura- 
liste ne  tarda  pas  à  lui  en  fournir  l'occasion,  en  Je  chargeant 
de  rédiger  pour  lui  l'article  Fajjillo/i  dans  l'Encyclopédie  mé- 
thodique. M.  Godart  s'acquitta  si  bien  de  cette  tâche,  que  de 
l'aveu  de  tous  les  connaisseurs,  l'article  dont  il  s'agit  est  un 
des  meilleurs  de  la  partie  entomologique  de  l'Encyclopédie, 

Bientôt  après,  la  rédaction  de  V Histoire  naturelle  des  Lé- 
pidoptères de  France  lui  fut  confiée  ;  et  c'est  alors  que,  livré 
à  ses  propres  forces,  il  donna  des  preuves  encore  plus  évi- 
dentes de  ses  connaissances  réelles  dans  celte  partie  si  intéres- 
sante de  l'Entomologie  et  de  son  talent  pour  décrire  ce  qu'il 
savait  si  bien  observer. 

C'est  ici  l'occasion  de  rappeler  <|ue  lorsque  M.  Godart 
consentit  à  se  charger  de  cet  ouvrage,  il  en  avait  déjà  paru 
trois  livraisons  rédigées  par  un  jeune  médecin  qui ,  n'ayant 
pas  consulté  ses  forces  avant  de  commencer  sou  entreprise,  (ni 
bientôt  obligé  de  l'abandonner;  quoique  ces  trois  livraisons 
aient  été  refaites  par  M.  Godart,  il  ne  fut  pas  le  maître  de 
rien  changer  à  la  forme  ni  au  plan  de  l'ouvrage,  dont  le  cadre 
se  bornait  alors  aux  Lépidoptères  des  environs  de  Paris*  et 
ce  ne  fut  qu'après  en  avoir  publié  les  quinze  premières  livrai- 
sons, comprenant  les  Diurnes  de  celte  localité,  que  l'éditeur, 
voulant  le  rendre  d'un  intéj'èt  plus  général,  jugea  convenable 
d'en  agrandir  le  cadre,  et  d'y  faire  entrer  Ions  les  Lépitloplèrcs 


(8) 

de  France.  Il  a  dû  nécessairement  résulter  de  celle  délernii- 
nalion  lardive  un  défaut  d'unité  dans  la  première  partie  qui 
traite  des  Lépidoptères  diurnes,  défectuosité  qu'il  n'a  pas 
dépendu  de  M.  Godart  d'éviter,  et  qu'il  a  corrigée  d'ailleurs 
autant  que  possible  par  un  tableau  méthodique  très  bien  fait 
à  la  fi'.i  du  second  volume.  IMais  si  l'histoire  naturelle  des 
Lépidoptères  de  France  laisse  quelque  chose  à  désirer  pour 
la  forme,  on  ne  peut  disconvenir  que  le  fond  n'en  soit  excel- 
lent ou  du  moins  peu  £ccessible  à  la  critique.  Voici  l'énumé- 
ration  des  qualités  qui  distinguent,  selon  moi,  cet  ouvrage  et 
le  recommandent,  non  seulement  aux  simples  amateurs,  mais 
aux  véritables  Entomologistes. 

Classification  naturelle  fondée  sur  des  caractères  aussi  con- 
stants qu 'évidents  (i]. 

Descriptions  claires  et  précises,  et  telles  que  les  espèces 
peuvent  être  facilement  reconnues  sans  l'aide  des  figures. 

Synonymie  exacte,  avec  le  signalement  des  erreurs  quievis- 
!ent  dans  les  autres  ouvrages. 

Observations  intéressantes  et  curieuses  sur  les  mœurs  et  les 
habitudes  des  Lépidoptères  en  général,  et  dont  beaucoup  sont 
neuves  et  propres  à  l'auteur. 

Enfin,  figures  supérieures  à  toutes  celles  des  ouvrages  du 
même  genre,  du  moins  à  partir  des  planches  gravées  d'après 
les  dessins  de  M.  Duménil. 

C'est  donc  un  malheur  pour  la  science  que  M.  Godart 
n'ait  pas  vécu  assez  longtemps  pour  terminer  la  tâche  qu'il 
s'était  imposée:  sa  mort  doit  laisser  d'autant  plus  de  regrets, 
qu'elle  lut  occasionnée  par  son  extrême  désir  de  rendre  son 
ouvrage  le  plus  parfait  possible.  En  effet,  il  ne  voulait  avan- 
cer que  des   faits  exacts,  et    qu'il  eût  par  conséquent  vérifiés 


(l)  Cette  classification  est  celle  de  M.  Latreille,  modifiée  dans  quelque» 
détails. 


(9  ) 

lul-iiième;  il  espérait  d'ailleurs  en  découviir  de  nouveaux 
qui  eussent  échappé  à  ses  devanciers.  Animé  par  ce  double 
motif,  il  ne  s'épargnait  aucune  peine  ni  aucune  fatigue  pour 
atteindre  son  but.  De  là,  pour  lui,  l'obligation  indispensable 
de  faire  de  fréquentes  excursions  à  la  campagne,  afin  de  se 
procurer  vivantes  et  d'observer  dans  leurs  divers  états  le  plus 
grand  nombre  d'espèces  possibles,  avant  de  les  décrire  et  de 
les  laire  figurer.  C'est  en  se  livrant  à  ces  recherches  aussi 
attrayantes  que  pénibles  dans  la  forêt  deSénart,  l'été  dernier, 
sous  une  température  de  28  degrés  de  chaleur  (Réaum.),  qu'il 
prit  le  germe  de  la  maladie  inflammatoire  à  laquelle  il  suc- 
comba le  quatrième  jour  de  l'invasion,  le  27  juillet  iSaS,  à 
l'âge  de  quarante-neuf  ans  et  huit  mois.  Ainsi,  il  est  mort 
dans  la  force  de  l'âge,  victime  de  son  zèle  pour  la  science 
qu'il  cultivait  avec  tant  de  succès,  et  dont  il  aurait  sans  doute 
reculé  les  bornes,  s'il  eût  vécu  sussi  longtemps  que  sa  forte 
constitution  le  promettait. 

Outre  l'article  Papillon  dans  l'Encyclopédie  et  l'Histoire 
naturelle  des  Lépidoptères  de  France,  M.  Godart  a  publié  un 
mémoire  très  intéressant  sur  plusieurs  espèces  nouvelles  de 
Lépidoptères  diurnes  exotiques;  ce  mémoire  a  été  inséré  dans 
les  annales  delà  Société  Linnéenne,  dont  il  était  membre.  En 
cette  qualité,  il  avait  droit  aux  regrets  de  ses  savants  confrères  ; 
M.  le  capitaine  de  Villiers,  l'un  d'eux  et  en  même  temps  son 
ami,  s'est  chargé  de  les  exprimer  dans  une  notice  qui  a  été  lue 
dans  la  séance  publique  du  28  décembre  dernier.  Celte  notice, 
dictée  par  un  cœur  profondément  pénétré  de  la  perte  du  sa- 
vant qui  en  est  l'objet,  renferme  l'éloge  le  plus  vrai  de  ses  qua- 
lités soit  comme  naturaliste  ,  soit  comme  homme  privé.  Sous 
ces  deux  rapports,  toutes  les  personnes  qui  ont  eu  des  relations 
avec  M.  Godart  partageront  l'opinion  et  les  regrets  de  M,  de 
\  illiers.  Chacune  d'elles  a  pu  apprécier  son  extrême  obligeance, 
son  désintéressement,  sa  loyauté  et  surtout  sa  franchise  :  peut- 


(  10  ) 

être  poussait-il  un  peu  trop  loin  celte  dernière  qualité;  par 
celte  raison,  elle  a  pu  lui  être  plus  nuisible  qu'utile  dans  le 
cours  de  sa  vie.  Au  reste,  c'était  un  véritable  philosophe- 
pratique  dans  sa  conduite  :  simple  et  modeste  dans  ses  goûts, 
cri  ue  l'eblendit  jamais  regretter  son  ancienne  position,  quoi- 
qu'il fut  réduit  pour  vivre  à  une  modique  pension  et  au  faible 
produit  deses  travaux  scientifiques;  la  découverte  d'un  papil- 
lon d'une  espèce  rare  ou  nouvelle  suffisait  pour  le  dédomma- 
ger amplement  des  privations  qu'il  était  obligé  de  s'imposer. 

J'ai  dit  plus  haut  que  M.  Godart  faisait  de  fréquentes  ex- 
cursions à  la  campa;^ne  pour  rendre  son  ouvrage  plus  par- 
fait. Ces  excursions,  en  lui  prenant  beaucoup  de  temps,  lui 
en  laissaient  très  peu  pour  le  travail  du  cabinet.  Aussi  n'a-t-on 
rien  trouvé  de  préparé  pour  l'inipression  parmi  ses  manus- 
crits, qu'on  m'a  dit  ne  consister  qu'en  notes  informes  dont 
lui  seul  avait  la  clef.  Au  reste,  tous  ses  manuscrits,  ainsi  que 
sa  collection,  sont  aujourd'hui  la  propriété  de  M.  Marchand 
(de  Chartres),  l'un  des  souscripteurs  et  (jui  cultive  lui-même 
l'Entomologie  avec  beaucoup  de  succès. 


Paris,  le -28  février  1H76. 


P.-A.-J.  D. 


HISTOIRE  NATURELLE 

DES 

LÉ-PIDOPTÈRES 

ou 

PAPILLONS  NOCTURNES 

DE    FRANCE. 


CCXLV.  NOCTUELLE  TÉNÉBREUSE. 
NOCTUA  TENEBROSA.  (Hubn.) 


BOMBYX  FERRUGINEA.  {Esp.) 

AGROTIS  TENEBROSA.  {Ocltsen.) 

LA  FERRUGINÉE.  {Engram.  fig.   387.  a.  b,  c.  d.) 

Envergure,  i5  à  16  lignes. 


Les  ailes  supérieures  de  cette  noctuelle  sont 
en-dessus  d'un  gris-brun- foncé,  avec  deux  raies 
noirâtres  sinueuses  et  transverses.  Entre  ces 
deux  raies  on  remarque  un  petit  disque  jaunâtre, 


12  H  I  S  T  O  1  R  i;     rs  A  1'  U  R  t  L  L  K 

sur  lequel  se  dessine  en  noir  la  tache  réniforme 
ordinaire,  sans  è!re  accompagnée  de  l'orbicu- 
iaire,  dont  l'absence  peut  servir  à  caractériser 
cette  espèce.  On  aperçoit  en  outre  le  long  de 
la  côte  plusieurs  petits  traits  jauiiitres  placés 
obliquement,  et  dont  trois  sont  plus  apparents 
que  les  autres.  Le  dessus  des  ailes  inférieures  est 
d'un  gris-brun  uniforme  et  un  peu  moins  foncé 
que  sur  les  supérieures.  Le  dessous  des  quatre 
ailes  est  de  la  même  couleur  que  le  dessus,  avec 
une  bande  arquée  et  une  taclfe  centrale  sur  les 
inférieures ,  et  quelques  vestiges  des  (rails  ou 
raies  du  dessus  sur  les  supérieures. 

Cette  description  des  ailes  faite  d'après  le 
mâle,  convient  également  à  la  femelle,  qui  n'en 
diffère  que  parce  que  la  tache  réniforme  est  fer- 
mée chez  elle,  tandis  qu'elle  ne  forme  qu'un 
croissant  dans  le  mâle,  ainsi  qu'on  peut  le  voir 
en  comparant  les  deux  figures;  toutefois  nous 
n'osons  garantir  que  cette  différence  soit  con- 
stante dans  tous  les  individus. 

Le  corps  participe  de  la  nuance  des  ailes  dans 
les  deux  sexes.  Les  antennes  sont  jaunâtres  chez 
l'un  et  l'autre;  très-pectinées  dans  le  mâle  et  ci- 
liées dans  la  femelle. 

Nous  n'avons  jamais  trouvé  la  chenille  de  cette 
espèce,  qui  vivrait  sur  le  petit  plantain  {plan- 
tago  lanceolatà) ,  suivant  Hubner.  D'après  la  fi- 


\t?c/ur/ie<r 


V 


W^h 


W 


^.  ûufn^Ttil  /^inxif  . 


Genre   iNoctuclle. 


'^  W  o 


"^In 


■•>,  >ï  »^/. 


n.AiM. 


1-2  Ténébreuse  /r<'/),-Ar,>..»/.n\k\<^  et  fpinelle    Ô  loiîioolc  //^/?;^^/ky/,  mâle 
4  3Iélée/iAy/Vfy,  fônullr     .")-()   Leillilleiise  /"L'/i/k-u/osoJawÀ^  et  ièm% 


DES    Ll^PIDOPTKRR.s.  l3 

gure  qu'en  donne  le  mêmeauteiir,  elle  serait  lisse, 
d'un  jaune-ferrugineux,  avec  la  tète  d'un  rouge- 
brun  ;  cinq  raies  longitudinales  d'une  couleur 
plus  pâle,  dont  une  sur  le  dos  et  deux  de  chaque 
côté  du  corps;  un  chevron  brun  et  quelques 
points  blancs  sur  chaque  anneau;  et  enfin  les 
stigmates  bordés  de  noir.  La  chrysalide  serait 
d'un  rouge-brun-luisant,  avec  une  pointe  trifide 
à  la  queue. 

La  noctuelle  Té/iébreuse pav^iipius  commune 
en  Allemagne  qu'en  France.  L'individu  que  je 
possède  m'a  été  envoyée  de  Vienne  en  Autriche, 
et  diffère  un  peu  de  ceux  que  M.  Godart  a  fait 
figurer. 


l4  HISTOIRE    NATU  K  ELLE 

CCXLVI.    NOCTUELLE   IGNICOLE. 

ISOCTUA  IGNICOLA.   {Hubn.) 
AGHOTIS  IGMCOLAS.  (Oc/isen). 


Envergure,  i5  à  16   lignes." 


NoLS  ne  connaissons  anciin  auteur  qui  ait 
parlé  de  cette  noctuelle  avant  Hubner,  qui  lui  a 
donné  le  nom  d'Ig/iico/a,  que  nous  lui  avons  con^ 
serve.  Ses  ailes  .supérieures  sont  en-dessus  d'un 
brun-rougeàtre,  traversées  dans  leur  milieu  par 
une  bande  plus  pâle  un  peu  arquée,  sur  laquelle 
se  dessine  en  noir,  mais  d'une  manière  irrégu- 
lière, la  tache  réniforme  ordinaire,  avec  une  raie 
également  noire  composée  de  traits  interrompus. 
Le  limbe  ou  bord  terminal,  de  la  même  teinte 
que  la  bande  du  milieu,  est  séparée  de  la  frange 
par  un  liséré  noir  interrompu  par  les  nervures. 
Enfin,  dans  l'intervalle  du  corselet  à  la  bande 
du  milieu,  on  remarque  deux  lignes  noires  pa- 
rallèles, formées  de  traits  interompus,  ainsi  que 
plusieurs  autres  traits  séparée  de  la  même  cou- 


DES    LElMDOPi  KRKS.  10 

leur,  dont  deux  paraissent  tenir  lieu  de  la  tache 
orbicuiaire.  Le  dessus  des  ailes  inférieures  est 
de  couleur  paille,  avec  une  large  bordure  brune, 
séparée  de  la  fiange  par  un  liséré  noir. 

Le  dessous  des  quatre  ailes  offre  quelques 
vestiges  des  taches  du  dessus  sur  un  fond  d'un 
brun- clair. 

La  tête  et  corselet  sont  de  la  même  couleur 
que  les  ailes  supérieures.  L'abdomen  participe 
de  la  nuance  des  ailes  inférieures.  Les  antennes 
sont  jaunâtres  et  pectinées. 

La  femelle  ne  nous  étant  pas  connue ,  notre 
description  ne  s'applique  qu'au  mâle. 

Nous  ne  connaissons  pas  non  plus  la  chenille, 
qui  ne  se  trouve  figurée  ni  décrite  dans  aucun 
auteur  à  noire  connaissance. 

La  noctuelle  [gnicole  se  trouve  en  France  et 
en  Allemagne. 


l6  HISTOIRF    NATURELLE 

CCXLVII.    NOCTUELLE   MÊLÉE. 

NOCTUA  MIXTA.  [Fah,  si/st.  ent.) 


NOCÏUA  CURSORIA. 

{Hiibn.     Wien.    Verz,   Horkh.) 


AGROTIS   CURSORIA.  {Ochsen.) 

Envergure,  i5  à  16  lignes. 

La  noctuelle  dont  il  est  ici  question  n'a  rien  de 
commun  avec  la  y)/e/ee  d'Engramelle  (fig.  ôSg), 
non  plus  qu'avec  la  Misla  de  Hubner  (fig.  5og)  ; 
mais  elle  se  rapporte  à  la  Ciirsoria  de  ce  dernier 
auteur,  laquelle  paraît  bien  être  la  même  espèce 
que  Fabricius  avait  le  premier  décrite  sous  le 
nom  deMixta,  que  nous  lui  avons  restitué  par 
ce  motif. 

Ses  ailes  supérieures sonten-dessusd'un  jaune- 
fauve,  lavé  de  brun  le  longde  la  côte  ou  du  bord 
supérieur,  avec  une  bordiu'e  brune  séparée  de 
la  frange  par  un  liséré  noir.  Les  deux  taches  or- 


DES    LÉPIDOPTÈRES.  1  «7 

dinaires  sont  très-marquées,  savoir  :  la  réniforme 
d'un  brun-foncé,  et  l'orbiculaiie  d'un  brun- 
rouge  bordé  de  noir.  On  remarque  de  plus  sur 
chaque  aile  trois  doubles  lignes,  et  deux  autres 
qui  sont  simples,  toutes  transverses,  et  formées 
de  traits  noirâtres  interrompus  par  les  nervures, 
et  enfin  plusieurs  petits  traits  noirs,  placés  d'une 
manière  oblique  entre  la  côte  et  la  première  ner- 
vure. Le  dessus  des  ailes  inférieures  est  d'un 
jaune-paille,  avec  un  petit  croissant  au  centre  et 
une  large  bordure  brune. 

Le  dessous  des  quatre  ailes  est  d'un  jaune- 
paille,  avec  quelques  taches  à  peine  marquées, 
correspondantes  à  celles  du  dessus. 

Le  corps  est  d'un  jaune-fauve  comme  le  dessus 
des  ailes  supérieures.  Les  antennes  sont  de  ia 
même  couleur  et  filiformes. 

Le  mâle  de  cette  espèce  ne  nous  étant  pas 
connu  ,  la  description  ci-dessus  ne  s'npplique 
qu'à  la  femelle. 

Nous  n'en  connaissons  pas  non  plus  la  che- 
nille, qui  ne  se  trouve  figurée  ni  décrite  dans 
aucun  auteur  à  notre  connaissance. 

Cette  noctuelle  habite  la  France  et  l' Allemagne. 


Nocturnes,  lll. 


l8  HISTOIRE    NATURELLE 

CCXLVIII.  NOCTUELLE  LENTILLEUSE. 

NOCTUA  LENTICULOSA.  (Godart.) 
AGROTIS  INFECTA.  (Ochsen.) 

Envergure,  i6  à  17  lignes. 


La  véritable  place  de  cette  espèce  est  à  côté 
de  la  noctuelle  Blessée  ou  de  la  noctuelle  Écorce. 
Le  mâle  a  le  dessus  des  ailes  supérieures  d'un 
gris-pâle  pointillé  de  rouge-brique,  avec  les  deux 
taches  ordinaires  très-marquées,  la  réniforme 
d'un  brun-foncé,  et  l'orbiculaire,  qui  est  très- 
petile,  rougeâtre.  L'extrémité  de  l'aile  est  occu- 
pée par  une  bande  couleur  de  rouille  qui  n'at- 
teint pas  jusqu'à  l'angle  extérieur.  Une  tache 
de  même  couleur,  presque  triangulaire,  qui  part 
de  la  côte,  descend  parallèlement  à  cette  bande 
jusqu'auxdeux  tiers  de  sa  longueur.  Sur  la  partie 
supérieure  de  cette  tache,  on  aperçoit  trois  petits 
traits  obliques  blanchâtres;  enfin  on  remarque 
plusieurs  autres  petits  traits  de  couleur  noire 


DES    LÉPIDOPTÈRES.  ig 

entre  la  côte  et  la  première  nervure.  Le  dessus 
des  ailes  inférieures  est  d'un  blanc-bleuâtre, 
avecleur  bord  interne  rougeâtre. 

Les  ailes  supérieures  de  la  femelle  offrent  en- 
dessus  le  même  dessin  que  celles  du  mâle,  mais 
sur  un  fond  bistre,  pointillé  de  brun-noir.  Les 
inférieuressont  d'un  blanc-bleuâtre,  lavé  debrun 
et  de  rougeâtre  dans  lein^  pourtour. 

Le  dessous  des  quatre  ailes  est  blanchâtre, 
lavé  de  brun  sur  les  bords  dans  les  deux  sexes. 

Le  corps  du  mâle  et  celui  de  la  femelle  sont 
de  la  même  couleur  que  les  ailes  supérieures. 
Leurs  antennes  sont  jaunâtres,  pectinées  dans 
l'un  et  filiformes  dans  l'autre. 

Nous  n' avons  jamais  trouvéla  chenille  de  cette 
espèce,  et  nous  ne  connaissons  aucun  auteur 
qui  l'ait  décrite  ou  figurée. 

Nota.  M.  Godarl  avait  fait  dessiner  et  graver  cette  noc- 
tuelle sous  le  nom  de  Lentitleiise  {^Lenticulosa).  J'ignore  le 
motif  qui  l'a  déterminé  à  donner  un  nouveau  nom  à  une 
espèce  qui  paraît  être  la  même  que  \ Injecta  d'Ochsenheimer. 
Quoi  qu'il  en  soit,  j'ai  été  obligé  de  le  conserver,  attendu 
que  la  planche  au  bas  de  laquelle  il  est  gravé  avait  déjà  été 
tirée  à  4oo  exemplaires  louscoloriés  avant  que  je  fusse  chargé 
de  la  continuation  de  l'ouvrage. 


3. 


20  HISTOIRE    NATURELLE 

CCXLIX.  NOCTUELLE  PRÉCOCE. 

NOCTUA  PR^COX.   [Lmn.  Hubn.) 

eeeoooesseoesooeeeeoeeessosesees 

LA  NOCTUELLE  PRÉCOCE.  (Oliv.  EncycL) 

Envergure,  i6  à  17  lignes. 


Linné  a  le  premier  décrit  la  noctuelle  dont  il 
est  iciquestioîi  sous  le  nom  de  Prœcox^  etFabri- 
cius^quiparaîtnel'avoirpas  connue,  Ta  rapportée 
par  erreur  à  la  JSoctua  Prœceps  du  Catalogue  sys- 
tématique des  papillons  des  environs  de  Vienne, 
quoique  cependant  ces  deux  espèces  soient  bien 
différentes,  ainsi  qu'on  peut  le  voir  en  compa- 
rant les  figures  1  et  2  de  la  planche  73.  Parsuite 
de  cette  erreur,  Engramelle,qui  n'a  connu  égale- 
ment que  ia  noctuelle  Prœceps Avn  a  aussi  donné 
le  nom  de  Précoce,  qui  doit  être  restitué  à  celle 
que  nous  allons  décrire.  Cette  erreur  avait  déjà 
été  relevée  par  Olivier. 

Les  ailes  supérieures  de  la  Précoce  sont  en- 
dessus  d'un  gris'pâle,  pointillé  de  violet-brun, 
avec  une  bande  lie  de  vin  à  leur  extrémité,  la- 


DES     LEPIDOPTERES.  21 

quelle  bande  est  marquée  d'une  ligne  blanche 
flexueuse  qui  se  termine  à  l'angle  extérieur  par 
une  tache  irrégulière  de  même  couleur.  A  côté 
de  cette  bande  on  remarque  une  rangée  de 
points  noirs.  Viennent  ensuite  les  deux  taches 
ordinaires,  dont  l'orbiculaire,  très-pelite,  se  dis- 
tingue à  peine  du  fond,  La  réniforme  est  au  con- 
traire très-marquée,  mais  étranglée  par  le  milieu 
et  formant,  pour  ainsi  dire,  deux  taches,  ce  qui 
forme  un  des  principaux  caractères  de  cette  es- 
pèce. Cette  double  tache  est  noire,  sur  un  fond 
jaune  bordé  de  rouge.  La  frange  est  d'un  rouge- 
fauve. 

Les  ailes  inférieures  sont  en-dessus  d'un  gris- 
rougeâtre-pâle,avecunebandemarginaleétroite, 
d'un  roux  obscur,  qui  s'amincit  vers  le  bord  in- 
terne. 

Le  dessous  des  quatre  ailes  est  d'un  gris-cen- 
dré-pâle  sans  tache. 

La  tète  et  le  corselet  sont  d'un  gris-violet,  et 
l'abdomen  roussâtre;  les  antennes  sont  filifor- 
mes, de  la  même  couleur  que  l'abdomen. 

La  description  ci-dessus  ne  s'applique  qu'à 
la  femelle;  le  mâle  nous  est  inconnu,  ainsi  que  la 
chenille. 

Cette  espèce  se  trouve  en  France  et  en  Alle- 
magne, au  commencement  du  printemps.  Elle 
est  rare  aux  environs  de  Paris. 


29  HISTOIRE    NATURELLE 

CCL.  NOCTUELLE  HATIVE. 


NOCTUA  PRtECEPS.  {f^ien.  Ferz.   Hubn.') 
NOCTUA  PRiECOX.  {Fab.  Esp.  Panz.) 


TRACHEA  PRiECEPS,  [Ochsen.) 

®©»©@©©©©©© 
LA  PRÉCOCE.   [Engram.  fig.  283.) 

(Roesel,  t.  i.  clas.  2.  pi.  5i .) 


Envergure,  i8  à  19  lignes. 


Ainsi  que  nous  l'avons  dit  au  précédent  ar- 
ticle, Fabricius  avait  confondu  celte  espèce  avec 
la  Prœcox  àe  Linné.  Ses  ailes  supérieures  sont 
plus  étroites  relativement  aux  inférieures  que 
dans  les  autres  noctuelles;  elles  sont  en-dessus 
d'un  vert-clair,  qui  est  plus  ou  moins  vif,  sui- 
vant les  individus  :  il  en  est  chez  qui  cette  cou- 
leur est  remplacée  par  du  gris-verdâtre.  On  y 
remarque, en  partant  de  la  base,  trois  raies  trans- 
verses blan;  hâtres  et  bordées   de   noir  du  côti 


Ccuvo     NocUU'Ilo 


n.Lim. 


\P  J)n/rt,rJu/  J'tntrt/  .  J' Atyi^M^r  ntv-  J'&afe/tter,r  JcuùryU  - 

I  Pr  é  ('()('0/'/^'ï'"«y,  finie  11  0.  '1  HàllVO///-rfV<y>y/iii;iI.-      .)    SerVlllo /^/^/-W/^/y.màlp  . 

4  }^10a(•e/'////^A^•y,f■(■^lell.■.  Ô   (acIlOO  /Zrf'/^wy,  (empile  .  ()  \\\(nWV  f.^ii^ttry,[\m(^>^ 


DES    LÉPIDOPTÎÎRES.  ^3 

externe;  la  première  siniiée,  et  ne  traversant  pas 
tonte  l'aile  près  du  corselet;  la  secomle  tiès-an- 
guleuse,  un  peu  avant  les  taches  ordinaires;  et 
la  troisième  ondulée  après  ces  lâches.  Celles-ci 
sont  bien  dessinées  en  jaune,  avec  du  roux  dans 
le  milieu  de   chacune  d'elles.  On  remarque  en 
outre,  sous  la  tache  orbiculaire,  une  autre  tache 
également  jaune,   de  forme  oblongue,  dans  le 
sens  horizontal,   et  qui  vient  s'appuyer  contre 
l'un  des  angles  de  la  raie  du  milieu.  Enfin,  le 
bord   terminal  est  d'un  gris-roux,  traversé  par 
une  ligne  ondée  blanchâtre.  Les  ailes  inférieures 
sont  en-dessus  d'un  gris-roussàtre,  avec  la  marge 
lavée  de  brun   et  une  lunule  à  peine   marquée 
dans  le  milieu.  Le  dessous  des  ailes  supérieures 
est  d'un  gris-ardoisé,  et  celui  des  inférieures  est 
d'un  roux-pâle,  avec  une  lunule  à  peine  marquée 
comme  sur  le  dessus. 

La  tête  et  le  corselet  sont  d'un  gris-verdâtre, 
l'abdomen  et  les  antennes  d'un  gris-roux.  Celles- 
ci  sont  filiformes  dans  les  deux  sexes. 

Cette  description,  faite  sur  un  individu  mâle, 
convient  également  à  la  femelle,  qui  n'en  diffère 
que  parce  que  ses  ailes  inférieures  sont  d'une 
teinte  plus  foncée  que  celles  du  mâle. 

La  chenille  de  cette  jolie  espèce,  figurée  par 
Roesel  et  Engramelle,  est  lisse  comme  toutes  ses 
congénères;  elle  est  jaune  dans  le  milieu,  verte 


q4  histoire  naturelle 

sur  les  côtés,  avec  trois  raies  longitudinales 
blanches  et  bordées  de  noir,  l'une  dorsale,  et  les 
deux  autres  latérales.  La  tête  et  les  patles  sont 
rongeâtres  ,  et  l'on  remarque  quelques  points 
noirs  sur  le  premier  anneau.  Cette  chenille  vit 
sur  le  laiteron  commun  {sonchus  oleraceus)^  sui- 
vant Linné.  Engramelle  dit  que  c'est  au  com- 
mencement de  juin  qu'elle  s'enfonce  en  terre 
pour  s'y  changer  en  chrysalide  sans  former  de 
coque  (ce  qui  est  commun  à  toutes  les  chenilles 
de  cette  famille),  et  il  ajoute  que  le  papillon  pa- 
raît au  mois  de  juillet.  Si  ^-cela  est,  c'est  assez 
mal  à  propos  qu'Olivier  lui  a  donné  le  nom  de 
Hâtive^  d'autant  plus  que  ce  mot  n'est  pas  la 
traduction  de  Prœceps.  Mais  nous  l'avons  con- 
servé pour  ne  pas  embrouiller  davantage  la  sy- 
nonymie. La  chrysalide  est  d'un  brun-luisant  et 
terminée  par  une  pointe. 

La  Noctuelle  Hâtive  se  trouve  en  France  et 
en  Allemagne.  Je  ne  l'ai  jamais  trouvée  aux  en- 
virons de  Paris. 


DES    LÉPIDOPTÈRES.  26 

CCLI.  NOCTUELLE  SERVILLE. 

NOCTUA  SERVILLII.  (Godart.) 

oseeoeeoeeee  osoeeeeseeeoeeeseseo 
Envergure,  i5  à   16  lignes. 


Cette  noctuelle  avait  été  communiquée  à 
M.  Godart,  quelque  temps  avant  sa  mort,  par 
M.  Audinet-Serville  ,  1  un  des  rédacteurs  de  la 
Faune  Française.  M.  Godart ,  s'étant  assuré 
qu'elle  n'avait  été  figurée  ni  décrite  par  aucun 
auteur,  et  qu'elle  constituait  par  conséquent  une 
nouvelle  espèce,  lui  a  donné  le  nom  du  natura- 
liste distingué  qui  en  a  fait  la  découverte. 

Les  ailes  supérieures  sont  en-dessus  d'un  gris- 
rougeâtre  piqué  de  brun.  Leur  extrémité  est 
bordée  par  un  liseré  formant  feston ,  et  leur 
frange  est  entrecoupée  de  brun.  Du  milieu  du 
bord  terminal  part  une  tache  triangulaire  oblon- 
gue  brune,  qui  vient  en  mourant  se  réunir  à 
une  autre  tache  irrégulière  de  même  couleur 
placée  au  milieu  de  l'aile.  A  côté  de  cette  der- 
nière tache,  qui  remplace  laréniforme,  se  trouve 
l'orbiculaire,  très-petite  et  à  peine  marquée  ;  /» 


SO  HISTOIRE  NATURELLE 

côte  est  brune,  avec  plusieurs  petits  traits  obli- 
ques blanchâtres.  On  remarque  en  outre  trois 
lignes  transveises  en  zigzags,  dont  une  près 
de  la  tache  orbiculaire,  l'autre  au-delà  de  la 
tache  centrale,  et  enfiti  la  troisième  près  du 
bord  terminal.  Celte  dernière  ligne  coupe  la 
tache  triangulaire  dont  nous  avons  parlé  plus 
haut,  et  se  remarque  d'autant  plus  facilement, 
qu'elle  se  dessine  en  blanc  sur  un  fond  brun. 
Les  ailes  inférieures  sont  en-dessus  d'un  blanc- 
roUvSsâtre,  avecles  nervures  et  une  bordure  très- 
mince  brunes. 

Le  dessous  des  quatre  ailes  est  totalement 
gris,  mais  plus  clair  dans  les  inférieures. 

La  tète  et  le  corselet  sont  gris  piqué  de  brun 
conjme  les  ailes  supérieures,  et  l'abdomen  par- 
ticipe de  la  nuance  des  ailes  inférieures;  les  an- 
tennes sont  brunes  et  filiformes. 

M.  Audinet-Serville  a  trouvé  cette  noctuelle 
aux  environs  de  Paris;  mais  il  n'a  pu  me  dire  à 
quelle  époque  ni  dans  quelle  localité,  n'en  ayant 
pas  pris  note. 


DES    LÉPIDOPTÈRES.  ^7 

CCLII.   NOCTUELLE  FUGACE. 


AGROTIS  FUGAX.  [Ochsen.) 

esoosoQsaeseoogojsssseogaseeeeso 

NOCTUA  LUCERNÈA.   {Hubn.) 

Envergure,   2I  à   a2  lignes. 


Les  ailes  supérieures  de  cette  noctuelle  sont 
en-dessus  d'un  gris-cendré,  pointillé  de  noir. 
Chacune  d'elles  est  traversée  par  quatre  doubles 
raies  noires  onduleuses.  Entre  les  deux  du  mi- 
lieu, on  en  remarque  une  cinquième  en  zig- 
zag, ainsi  que  les  deux  taches  ordinaires  qui 
sont  très-petites,  et  dont  la  réuiforme,  au  lieu 
d'avoir  cette  confiout  ation,  est  ovalaire.  Les  ailes 
inférieures  sont  en-dessus  d'un  gris-bleuàlre  , 
avec  une  double  bande  marginale  lunulaire  noi- 
râtre et  une  tache  centrale  réniforme  delà  même 
couleur.  Cette  tache  peut  servir  à  caractériser 
principalement  cette  espèce ,  attendu  qu'elle 
n'existe  ordinairement  que  sur  les  ailes  supé- 
rieures. 


28  HISTOIRE    NATURELLE 

Le  dessous  des  quatre  ailes  est  d'un  gris-cen- 
dré-pâle. Le  corps  est  d'un  gris  beaucoup  plus 
foncé  et  bleuâtre.  Les  antennes  sont  d'un  gris- 
jaunâtre  et  pectinées. 

Cette  description  ne  concerne  que  la  femelle  : 
le  mâle  nous  est  inconnu  ,  ainsi  que  la  chenille, 
qui  n'est  ni  figurée  ni  décrite  dans  aucun  des 
auteurs  que  nous  avons  pu  consulter. 

La  noctuelle  Fugace  habite  principalement 
l'Allemagne  ;  elle  est  rare  en  France. 


DES    LÉPIDOPTÈRES.  20 

CCUII.  NOCTUELLE   CACHÉE. 


NOCTUA  LATENS.  {Hubn.) 

esooesoowoeosoaosseoeoaesoeoeoss 

AGROTIS  LATENS.  [Ochsen.) 

Envergure,  i6  à  17  lignes. 


Le  dessus  des  ailes  supérieures  de  cette  noc- 
tuelle est  d'un  gris-foncé,  avec  une  bande  étroite 
plus  pâle  à  leur  extrémilé.  Chacune  d'elles  est 
traversée  par  deux  lignes  noires  ondulées,  entre 
lesquelles  on  en  remarque  uno  troisième  qui 
descend  à  peine  jusqu'au  milieu  de  l'aile  et  se 
trouve  placée  à  côté  de  la  tache  réniforme.  Une 
quatrième  ligne  très-courte  s'aperçoit  également 
à  la  base  de  l'aile  près  du  corselet.  La  tache 
orbiculaire  manque. 

Le  dessus  des  ailes  inférieures  est  d'un  gris- 
jaunâtre,  avec  le  bord  marginal  lavé  de  brun,  et 
une  lunule  centrale  à  peine  marquée. 

Le  dessous  des  quatre  ailes  est  d'un  gris-pâle, 
avec  un  point  central  et  une  raie  postérieure 
noirâtres  sur  chacune  d'elles. 


30  HISTOIRE    NATURELLE 

Le  corps  est  d'un  gris-foncé  comme  les  ailes 
supérieures,  et  les  antennes,  qui  sont  de  la  même 
couleur,  paraissent  pectinées  des  deux  côtés. 

Cette  description  ne  concerne  que  la  femelle. 
Le  mâle  nous  est  inconnu,  ainsi  que  la  chenille, 
qui  n'est  figurée  ni  décrite  dans  aucun  des  au- 
teurs que  nous  connaissons. 

La  noctuelle  Cachée  habite  la  France  et  l'Al- 
lemagne. 


m 


DES    LEPIDOPTKR  KS. 


3i 


CCLIV.  NOCTUELLE  AUGURE. 

NOCTUA  AUGUR.  {Fab,  Hubn,) 


NOCTUA  OMEGA.  {Esp.) 
GRAPHIPHORxi  AUGUR.  {Ochsen.) 


NOCTUA  ASSIMILANS.  {Borkh.) 

L'OMEGA  {Engram.  fig.  388.) 

NOCTUELLE  AUGURE.  (Oliv.  Encycl.) 

oeossssaiQeeeeeoeoesoeesoaseeeaa 
Envergure  ,  i8  à  ig  lignes. 


Les  ailes  supérieures  de  cette  noctuelle  sont 
en-dessus  d'un  gris-brun-luisant,  et  traversées 
dans  leur  largeur  par  deux  lignes  noires  sinueu- 
ses, composées  d'une  suite  de  petits  arcs  ou  che- 
vrons placés  entre  chaque  nervure.  Dans  l'inter- 
valle de  ces  deux  lignes,  on  aperçoit  les  deux 
taches  ordinaires;  et  sous  l'orbiculaire  ,  qui, 
dans  cette  espèce,  ne  forme  qu'un  croissant,  on 
remarque  une  sorte  de  crochet  qui  se  joint  à  la 
plus  courte  des  deux  lignes  dont  nous  venons  de 
parler.  On  remarque  en  outre  une  double  raie 
noire  à  la  base  de  l'aile  près  du  corselet.  Nous 


3a  HISTOIRE    NATURELLE 

devons  faire  observer  qu'il  est  rare  de  rencon- 
trer des  individus  dans  lesquels  toutes  ces  lignes 
ettoutescestachessoientaussidistinctesquedans 
la  figure  qui  répond  à  cette  description;  elles 
sont  presque  toujours  absorbées  par  l'intensité 
du  fond. 

Les  ailes  inférieures  sont  en-dessus  d'un  gris 
uniforme,  avec  une  lunule  centrale  à  peine  mar- 
quée. 

Le  dessous  des  quatre  ailes  est  d'un  gris  plus 
pâle  que  le  dessus,  avec  un  point  central  et  une 
raie  postérieure  noirâtres  sur  chacune  d'elles. 

Le  corps  est  de  la  même  couleur  que  les  ailes, 
ainsi  que  les  antennes,  qui  sont  filiformes. 

Cette  description  est  commune  au  mâle  et  à 
la  femelle,  qui  ne  diffèrent  que  par  la  taille. 

La  chenille  vit  sur  \e pissenlit.  D'après  la  figure 
d'Hubner,  elle  serait  lisse,  d'un  gris-rougeâtre- 
marbré,  avec  trois  raies  longitudinales ,  l'une 
dorsale,  plus  claire  que  le  fond  ,  et  les  deux  au- 
tres latérales ,  de  couleur  noire.  Elle  aurait  en 
outre,  sur  chaque  anneau,  un  chevron  brun  et 
quatre  points  blancs,  dont  un  placé  sur  la  raie 
noire  de  chaque  côté  du  corps,  et  les  deux  autres 
sur  le  dos  près  de  la  jointure  de  chaque  anneau. 
La  chrysalide,  d'une  forme  allongée,  serait,  noi- 
râtre et  terminée  par  une  pointe  bifide. 

La  noctuelle  Augure  se  trouve  en  Allemagne 
et  en  France. 


DES    LKPIDOPTÈRRS.  33 

CCLV.   NOCTUELLE    FRANGETTE. 

NOCTUA  FIMBRIOLA.  (Hubn.y 
AGROTIS  FIMBRIOLA.  {Ochsen.) 

Envergure,  i3  à  i4  lignes. 


Les  ailes  supérieures  de  celte  noctuelle  sont 
en-dessus  d'un  gris-jaunâtre-pâle,  avec  une  large 
bordure  brune,  séparée  de  la  frange  par  un  li- 
seré jaunâtre  festonné,  et  partagée  dans  sa  lon- 
gueur par  une  ligne  grise  ondée  formant  un  an- 
gle à  sa  partie  supérieure.  Cette  même  bande 
est  bordée  du  côté  interne  per  une  raie  plus 
claire  que  le  fond  de  l'aile,  et  décrivant  une 
courbe  vers  le  haut.  Viennent  ensuite  les  deux 
taches  ordinaires,  et  enfin  deux  autres  raies 
flexueuses,  d'une  teinte  également  plus  claire, 
et  bordées  de  brun.  Le  dessus  des  ailes  inférieu- 
res est  brun,  et  leur  milieu  est  coupé  par  une 
bande  courbe  d'une  teinie  plus  pâle. 

Le  dessous  des  quatre  ailes  est  d'un  tonbeau- 
NOCTURNES,  III.  3 


34  H  I  s  T  O  I  R  !L    N  A  T  U  11  E  L  L  E 

coup  plus  clair  que   le  dessus,  avec  quelques 
vestiges  de  taches  à  peine  marquées. 

Le  corselet  participe  de  la  nuance  des  ailes 
supérieures,  et  l'abdomen  de  celle  des  ailes  in- 
férieures. Les  antennes  sont  jaunâtres  et  fili- 
formes, du  moins  dans  la  femelle,  dont  nous 
venons  de  donner  la  description;  car  le  mâle 
nous  est  inconnu,  ainsi  que  la  chenille,  dont 
aucun  auteur  à  notre  connaissance  ne  fait  men- 
tion. 

La  noctuelle  Frangette  paraît  plus  commune 
en  Allemagne  qu'en  France.  Hubner  est  le  pre- 
mier auteur  qui  l'ait  fait  connaître  sous  le  nom 
AitFiinhriola^  à^\m\\\\\\\î  A^  finibria  (frange),  que 
M.  Godart,  qui  avait  fait  dessiner  et  graver  cette 
espèce  peu  de  temps  avant  de  mourir,  a  traduit 
par  Frangette. 


'^2^ 


M>cùtr/us. 


Genre  Noctuelle 


fl.  LXXIV. 


PDujruml  J^ùucù . 


lan&ùt-  Jca^tTU^ 


1  Fran  (Jette //}W/-/^^/ renielle.  2  YyV^^\^\Av  f'^yrû/>/tûaJ,ynÀt . 
3-4  Clairette /'Z'«^^•^l^^/y^mà]e  et  femelle.  5  Apparente /^i/i7/'//7/îft<yJpinelle 


DES    LRPIDOPTÈBES.  33 

CCLVI.    NOCTUELLE  PYROPHILE. 


NOCTUA  PYKOPHILA. 
iTVien.  Verz.  Fab.  Hubn.) 

NOCTUA  TRTSTIS.    {Fab.) 


NOCTUA  SIMULANS.  {Fab.  Mant.  Borkh.) 
NOCTUA  RADIGEA.    {Esp.) 


AGROTIS  PYROPTIILA.   {Ochsen.) 

©®©®©@©e©©© 

LA  PYROPHILE.  {Engr.  t.  vi.  pi.  235.  f.  342.) 


NOCTUELLE  PYROPHiLE.  (Ouv.  Encycl.  ) 

Envergure,    17  à  i8  lignes. 


Cette  noctuelle  a  les  quatre  ailes  d'un  gris- 
cendré  en-dessus.  Les  supérieures  ont  vers  leur 

3. 


36  HISTOIRE     ISATORELLE 

bord  terminal  une  raie  sinueuse  et  noirâtre,  la- 
quelle est  remplacée  par  une  suite  de  lunules 
dans  quelques  individus.  Outre  les  deux  taches 
ordinaires ,  on  remarque  sur  ces  mêmes  ailes 
une  rangée  de  points  placés  enlre  les  nervures 
et  disposés  sur  une  ligne  courbe;  entre  cette 
rangée  de  points  et  la  tache  réniforme,  une  ligne 
ondée  décrivant  également  une  courbe;  et  entre 
la  tache  orbiculaire  et  le  corselet,  deux  doubles 
lignes  également  ondées.  Ces  points  et  lignes 
sont  noirâtres,  et  il  est  à  observer  qu'ils  sont 
ordinairement  moins  marqués  que  sur  la  figure 
à  laquelle  cette  description  se  rapporte.  Quant 
aux  ailes  inférieures ,  elles  sont  toujours  en- 
dessus  d'une  teinte  uniforme,  avec  la  frange  un 
peu  jaunâtre. 

Le  dessous  des  quatre  ailes  est  d'un  gris-pâle, 
avec  une  bande  arquée  et  un  point  central  ob- 
scurs sur  chacune  d'elles, 

La  tête  et  le  corps  sont  entièrement  gris, 
ainsi  que  les  antennes,  qui  sont  filiformes  dans 
les  deux  sexes. 

Nous  n'avons  jamais  trouvé  la  chenille  de  celte 
espèce,  qui  paraît  plus  commune  en  Allemagne 
qu'en  France,  et  nous  ne  connaissons  aucun  au- 
teur qui  en  ait  parlé. 


DEîi    LÉPIDOPTÈRES.  3'J 

CCLVII.   NOCTUELLE  CLAIRETTE. 


•^-Q^ 


NOCTUA  DILUCIDA.  (Hubn.) 
AGROnS  DILUCIDA.  {Ochsen.) 


Envergure,  i8  à  19  lignes. 


Les  ailes  supérieures  du  mâle  sont  en-dessus 
d'un  gris-verdâtre,  avec  leur  extrémité  plus  fon- 
cée et  leur  frange  entrecoupée  de  brun.  Elles 
sont  traversées  dans  leur  largeur  par  quatre  raies 
fortement  sinuées  et  divergentes,  dont  une  blan- 
châtre se  rapproche  du  bord  terminal,  et  les  trois 
autres  noires  occupent  le  rentre.  Entre  celles-ci, 
on  aperçoit  les  deux  taches  ordinaires,  qui  sont 
très  petites.  Le  dessus  des  ailes  inférieures  est 
également  d'un  gris-verdâtre,  avec  une  bande 
plus  pâle  au  milieu.  Le  dessous  des  quatre  ailes 
est  d'un  gris-blanchâtre,  avec  une  raie  et  un  point 
obscurs  sur  chacune  d'elles. 

La  tête  et  le  corselet  sont  de  la  même  couleur 
que  les  ailes  supérieures,  et  l'abdomen  participe 
dp  celle  des  ailes  inférieures. 


38  BifeTOIRE    NATURELLE 

Les  quatre  ailes  delà  femelle  offrent  tant  en- 
dessus  qu'en-dessous  le  même  dessin  que  celles 
du  mâle,  et  n'en  diffèrent  que  par  la  couleur  du 
fond,  qui  est  ferrugineuse. 

Le  corps,  au  lieu  d'être  d'un  gris-verdâtre 
comme  dans  le  mâle,  est  de  la  même  couleur  que 
les  ailes. 

Les  antennes  sont  jaunâtres  et  filiformes  dans 
les  deux  sexes. 

Nous  n'avons  jamais  trouvé  la  chenille  de 
cette  espèce,  et  nous  ne  connaissons  aucun  au- 
teur qui  en  ait  parlé.  Quant  à  l'insecte  parfait, 
Hubner  paraît  être  le  premierqui  l'ait  figuré  et 
décrit. 

La  noctuelle  Clairette  se  trouve  en  France 
comme  en  Allemagne. 


DES    LÉPIDOPTÈRES.  Sg 

CCLVIII.    NOCTUELLE  APPARENTE. 

NOCTUA  CATAPHAINES.  {Hubn.) 

Envergure,   16  à  17  lignes. 


Cette  noctuelle  est  totalement  cl'nn gris-fauve 
en-dessus,  y  compris  les  antennes,  qui  sont  fili- 
formes. Les  ailessupérieures  son!  traversées  dans 
leur  largeur  par  trois  raies  brunes  placées  à  peu 
près  à  égale  distance,  dont  une  otidée,  et  les  deux 
autres  foi  tementsinuées.  La  première,  en  partant 
de  l'extrémité  de  l'aile,  et  près  du  bord  termi- 
nal; la  seconde  au  milieu,  et  la  troisième  près  du 
corselet.  Entre  ces  deux  dernières,  on  remarque 
un  petit  croissant,  qui  remplace  la  tache  réni- 
forme  ordinaire,  et,  à  côté^  la  tache  orbiculaire, 
qui  est  très-petite.  Les  ailes  inférieures  sont 
traversées  par  deux  bandes  d'un  brun-fauve, 
l'une  marginale  et  assez  large  ,  et  l'autre  mé- 
diale  plus  étroite.  Le  dessous  des  quatre  ailes  est 
d'un  fauve  plus  clair  que  le  dessus,  et  sans  au- 
cune tache. 


40  HISTOIRE     NATURKLLE 

Cette  description  s'applique  seulement  à  ia 
femelle:  le  mâle  nous  est  inconnu,  ainsi  que 
la  chenille,  qui  n'est  décrite  ni  figurée  dans  au- 
cun des  nombreux  auteurs  que  nous  avons  con- 
sultés. 

On  trouve  cette  espèce  en  France  et  en  Alle- 
magne. Elle  est  rare  aux  environs  de  Paris. 
Hubner  est  le  seul  auteur  qui  en  fasse  mention. 


'M 


DES    LÉPIDOP1  ÈRES.  ^\ 

CCLIX.   NOCTUELLE  RENIGÈRE. 


NOCTUA  RENIGERA.  {Hubn.) 
AGROTIS  RENIGERA.  [Ochsen.) 

Envergure,  i8  à  19  lignes. 


Les  ailes  supérieures  de  cette  noctuelle  sont 
en-dessus  d'un  gris-foncé  et  bordées  à  leur  ex- 
trémité par  une  bande  étroite  plus  pâle,  sur  la- 
quelle on  remarque  une  suite  de  petits  croissants 
noirs  parallèles  au  liseré  qui  la  sépare  de  la  frange. 
Cette  même  bande,  du  côté  interne,  est  forte- 
ment sinuée  par  une  teinte  d'un  noir-foncé  qui 
vient  se  fondre  dans  la  couleur  dominante  de 
l'aile.  Le  reste  est  coupé  transversalement  par 
trois  raies  noires  ondées,  dont  l'intermédiaire 
s'arrête  au  milieu  de  l'aile.  Entre  les  deux  plus 
grandes,  sont  placées  les  deux  taches  ordinaires, 
qui  sont  lavées  de  brun-rouge,  et  l'on  remarque 
que  l'orbiculaire  repose  sur  celle  des  trois  raies 


42  HISTOIRE      NATURELLK 

qui  est  la  plus  courte.  Les  ailes  inférieures  sont 
en-dessus  d'un  gris  plus  pâlequeles  supérieures, 
totalement  unies  et  lavées  de  brun  dans  le  bas. 

Le  dessous  des  quatre  ailes  est  d'un  gris-cen- 
dré, avec  une  bande  arquée  et  une  tache  en 
croissant,  noirâtres,  sur  les  supérieures. 

La  tête,  le  corselet  et  les  antennes,  qui  sont 
filiformes,  sont  d'un  gris-foncé  comme  les  ailes 
supérieures.  L'abdomen  est  lavé  de  brun  comme 
les  inférieures. 

Cette  description  ne  concerne  que  le  mâle: 
la  femelle  nous  et  inconnue,  ainsi  que  la  che- 
nille, dont  il  n'est  fait  mention  dans  aucun  des 
auteurs  que  nous  avons  pu  consulter. 

La  noctuelle  ftenigèrehàhite  la  France  et  l'Al- 
lemagne. Je  ne  l'ai  jamais  trouvée  aux  environs 
de  Paris. 


DES    LÉPIDOPTÈRKS.  43 

CCLX.   NOCTUELLE   DU  TEMPLE. 

NOCTUA  TEMPL!.  {Hubii.) 
AGROTIS  TEMPLl.  {Ochsen.) 


Envergure,  i8à  19  lignes. 


Cette  noctuelle  a  le  dessus  des  ailes  supé- 
rieuresd'un  vert-olive,  avec  une  bande  transverse 
de  couleur  feuille-morte  près  du  bord  terminal. 
Cette  bande,  très-arquée  dans  sa  partie  supé- 
rieure, est  bordée  de  chaque  côté  par  une  raie 
en  feston  d'un  vert-clair,  et  bordée  elle-même 
par  du  brun -foncé.  Le  reste  de  l'aile  jusqu'à  sa 
base  est  coupé  transversalement  par  deux  lignes 
brunes  sinueuses;  et  entre  la  plus  grande  de  ces 
deux  lignes  et  la  bande  précitée,  se  trouvent  pla- 
cées les  deux  taches  ordinaires ,  qui  sont  très- 
petites  et  d'un  vert-clair.  On  remarque  une  petite 
ligne  courbe  noirâtre  dans  le  milieu  de  la  tache 
réniforme,  qui  est  très  étroite. 

Les  ailes  inférieures  sont  en-dessus  d'un  gris- 
roussâtre,  d'une  teinte  plus   foncée   vers  leur 


44  H  I  ST O  1  R  E    N  A  T  C  R  i:  L  L  F. 

bord  inarginal.  Elles  sont  traversées  dans  leur 
milieu  par  une  raie  brune  sinueuse;  et,  immé- 
diatement au-dessus  de  cette  raie,  on  remarque 
au  centre  une  petite  tache  brune  en  forme  de 
croissant. 

Le  corps  et  la  tête  sont  entièrement  de  cou- 
leur feuille-morte.  Les  antennes  sont  grises  et 
filiformes. 

Nous  n'avons  pas  encore  pu  nous  procurer 
en  nature  la  noctuelle  dont  il  s'agit.  Notre  des- 
cription est  faite  d'après  la  figure  qu'en  a  donnée 
Hubner,  et  que  M.  Godart  a  pris  le  parti  de 
faire  copier  quelque  temps  avant  sa  mort,  afin 
de  ne  pas  interrompre  la  série  à  laquelle  cette 
espèce  appartient.  D'après  cette  observation,  on 
ne  sera  pas  étonné  si  nous  n'avons  pas  parlé  du 
dessous  dans  notre  description. 

Hubner  est  le  premier  autour  qui  ait  fait  con- 
naître cette  espèce,  à  laquelle  il  a  donné  le  nom 
de  Templi;  mais  il  paraît  qu'il  n'en  a  jamais 
trouvé  la  chenille,  qui  nous  est  également  in- 
connue. 


DKS  LÉPIDOPTÈRES.  4^ 

CCLXI.  NOCTUELLE  EXIGUË. 


NOCTUA  EXIGUA,  (Hubn.) 
CARADRINA  EXIGUA.  {Ocksen-) 


Envergure,  1 1  à  1 2  lignes. 


La  noctuelle  Ex/guèale  dessus  des  ailes  supé- 
rieures d'un  gris-foncé-verdâtre,  avec  un  grand 
nombre  de  points  et  de  lignes  noires,  dont  nous 
allons  tâcher  de  faire  connaître  la  disposition. 
En  partant  du  bord  terminal,  on  remarque  d'a- 
bord une  rangée  de  points  qui  le  sépare  de  la 
frange  et  qui  est  accompagnée  d'une  raie  brisée 
dans  son  milieu.  Ensuite  on  aperçoit  un  grand 
nombre  de  petites  lignes  horizontales  formant 
angle  droit  avec  trois  autres  lignes  transversales, 
parallèles  et  très-rapprochées  entre  elles.  Celles-ci 
se  courbent  dans  leur  partie  supérieure  pour 
faire  place  aux  deux  taches  ordinaires.  Le  reste 
de  l'aile  jusqu'au  corselet  est  occupé  [)ar  une 
double  ligne  transverse  très-dentée  et  quelques 
points.  Enfin,  on  remarque  un  grand  nombre  de 


46  HISTOIRE    NATURKLLK 

traits  obliques  le  long  de  la  côte.  Mais  ce  qui 
caractérise  particulièrement  cette  espèce  ,  c'est 
la  tache  réiiiform'^,  qui  est  d'un  bleu-d'ardoise, 
avec  un  petitcroissant  noir  dans  le  milieu.  L'or- 
biculaire,  de  la  même  couleur  que  le  fond  de 
l'aile  ne  s'en  distingue  cpie  parce  qu'elle  est  en 
partie  bordée  de  noir. 

Les  ailes  inférieures  sont  en-dessus  d'une 
teinte  verdâtre  qui  s'éclaircit  à  mesure  qu'on 
s'éloigne  du  bord  marginal. 

La  tête  et  le  corps  sont  de  la  même  couleur 
que  les  ailes  supérieures,  c'est-à-dire  d'un  gris- 
foncé-verdâtre.  Les  antennes  sont  de  la  même 
couleur  et  filiformes. 

Nous  avons  à  faire,  sur  celte  noctuelle  ,  la 
même  observation  que  nous  avons  déjà  faite  sur 
celle  du  Temple,  c'est-à-dire  que  M.  Godart, 
n'ayant  pu  se  la  procurer  en  nature,  l'a  fait  co- 
pier dans  Hubner,  afin  de  compléter  la  série  à 
laquelle  elle  appartient. 

Hubner  qp.i  le  premier  a  fait  connaître  cette 
espèce  sous  !e  nom  (MExigua,  ne  parle  pas  de  la 
chenille,  qui  nous  est  également  inconnue. 


DES    Llil'IDOPTfeuES.  4^ 

CCLXIl.  NOCTUELLE  DE  LA  PULMONAIRE. 
NOCTUA  PULMONARI^.   {Hubn.) 


*i»#»^>«»^oiaQ«»ga^  »«»»»♦ 


NOCTUA  PULMONARIS.  {Esp.) 


CARADRINA  PULMONARI^E.  [Ochsen.) 

Envergure,   i  i  à  12  lignes. 


Les  ailes  supérieures  de  cette  noctuelle  sont 
en-dessus  d'un  jaune-fauve,  avec  leur  extrémité 
un  peu  obscure.  A  peu  de  distance  de  leur  bord 
terminal,  elle  sont  traversées  dans  leur  largeur 
par  une  raie  jaunâtre  flexueuse  et  bordée  de  fer- 
rugineux. En  se  rapprochant  du  centre,  on  re- 
marque une  rangée  transverse  de  points  noirs 
qui  s'appuie  sur  une  ligne  ondulée  de  la  même 
couleur.  Une  autre  ligne,  d'un  brun-ferrugineux 
et  très-sinueuse,  partage  le  reste  de  l'aile  en  deux 


48  HISTOIRE    NATURELLE 

régions.  Dans  celle  qui  s'étend  jusqu'au  corse- 
let, on  aperçoit  deux  taches  ferrugiueuses  oblon- 
gues,  placées  horizontalement  l'une  au-dessous 
de  l'autre  près  de  la  côte,  ainsi  qu'une  ligne 
courbe  près  de  la  base.  L'autre  région,  qui  oc- 
cupe le  centre  ,  est  partagée  en  deux  dans  sa 
longueur  par  une  raie  ferrugineuse,  et  de  chaque 
côté  de  cette  raie  se  trouvent  les  deux  taches 
ordinaires.  La  réniforme  est  très-petite  et  d'un 
brun-ferrugineux  ;  l'orbiculaire  est  de  la  même 
couleur  que  le  fond  de  l'aile. 

Les  ailes  inférieures  sont  en-dessus  d'un  gris- 
bleuâtre  avec  une  légère  bordure  noirâtre  et  la 
frange  d'un  jaune-fauve.  Le  dessous  des  quatre 
ailes  est  d'un  fauve-obscur  avec  une  double 
bande  brunâtre  sur  chacune  d'elles. 

La  tête  et  le  corselet  sont  d'un  jaune-fauve, 
ainsi  que  l'extrémité  de  l'abdomen,  dont  le 
reste  est  d'un  gris-bleuâtre  comme  les  ailes  in- 
férieures. 

Les  antennes  sont  ferrugineuses  et  filiformes 
dans  les  deux  sexes. 

Cette  description  est  faite  d'après  un  individu 
mâle.  Nous  possédons  une  femelle  qui  en  diffère 
sous  plusieurs  rapports  :  i"  elle  n'a  pas  la  rangée 
de  points  noirs  qui  existe  dans  le  mâle;  2°  sa 
tache  réniforme  est  jaune,  au  lieu  d'être  ferru- 
gineuse ;   3°  les  deux  lignes  brunes  entre   les- 


DES   r.  !•;  p  I  u  o  p  T  k  lï  f:  S ,  49 

quelles  se  trouvent  les  deux  taches  ordinaires 
sont  blanches  dans  leur  partie  inférieure;  4'  en- 
fin, les  ailes  inférieures  sont  d'un  brun-jaunâtre, 
au  lieu  d'être  d'un  gris-bleuâtre,  comme  dans  le 
mâle. 

Nous  avons  trouvé  plusieurs  fois  cette  espèce 
aux  environs  de  Paris;  mais  nous  n'en  avons  pas 
encore  rencontré  la  chenille,  qui  n'est  ni  figu- 
rée ni  décrite  dans  aucun  des  auteurs  que  nous 
avons  été  à  même  de  consulter. 


NocTOBNEs,  m. 


50  HISTOIRE    NATURELLE 

CCLXIII.  NOCTUELLE  DU  PISSENLIT. 

NOCTUA  TARAXACI.  [Hubn.) 

oeeoeeeoeeeeeaseoaceaeeoegesofigs 

CARADRINA  BLANDA.  {Ochsen.) 


NOCTUA  BLANDA.  {Trien.  Ferz.  Mus.  Schiff.) 

\  Envergure,  i3  à  i4  lignes. 


Les  ailes  supérieures  de  cette  noctuelle  sont 
en-dessus  d'un  gris-cendré,  avec  leur  milieu 
traversé  par  une  bande  bleuâtre,  qui  est  elle- 
même  partagée  dans  sa  longueur  par  une  ligne 
brune  ponctuée  de  noir.  Entre  celte  bande  et  le 
bord  terminal,  on  remarque  une  ligne  trans- 
verse, anguleuse,  noire,  et  bordée  de  bleuâtre 
du  côté  externe  ;  et  depuis  cette  même  bande 
jusqu'au  corselet,  on  aperçoit  d'abord  les  deux 
taches  ordinaires,  qui  sont  légèrement  dessinées 
sur  un  fond  brun  par  un  tiait  bleuâtre  bordé 
de  noir  des  deux  côtés  ;  ensuite  ,  une  ligne  courbe 
noire  et  bordée  de  bleuâtre  du  côté  interne;  et, 


Jocâ/r/ie. 


Genre     NocUiellc 


/a«vui    Jcu^., 


i.du  Temple /;&-^.//y mâle .  2.Exiouo/-Z/y^«^/y  (^m'r  ô.d.'  la  Pnlinoiiaii'e//^/«w/wyinàle 
i.flu Pissenlit /i?//v/.w^/y mâle,  o.aes  Haies/,/^/.ymAle.().FlaUeiise/'/%^/-^vrem'.'" 


DES    LEPl  noi»  J   Î.RhS,  5l 

enfin,  un  commencement  de  ligne  noire  près  du 
corselet. 

Les  ailes  inférieures  sont  en-dessus  d'iinjaiine- 
paille  dans  leur  partie  antérieure,  et  brune  dans 
leur  partie  postérieure. 

i.e  dessous  des  quatre  ailes  est  d'un  gris-jau- 
nâtre, avec  une  double  bande  brunâtre  à  peine 
marquée  sur  chacune  d'elles. 

La  tête  et  le  corselet  sont  d'un  gri-cendré, 
nuancé  oe  brun  et  de  bleuâtre,  comme  les  aiies 
supérieures;  et  l'abdomen  est  jaunâtre,  avec 
l'extrémité  fauve.  I,es  antennes  son!  jaunâtres 
et  filiformes. 

Cette  description  est  faite  d'après  un  individu 
mâle.  La  femelle  nous  est  inconnue,  ainsi  que  la 
chenille,  qui  n'est  figurée  ni  décriîe  datis  ancun 
auteur  à  notre  connaissance. 

La  noctuelle  du  Pissenlit  habile  la  France 
comme  rAllemagno.  Nous  ne  l'avons  jaiîsais 
trouvée  aux  environs  de  Paris. 


^\fjk 


52  HISTOIRE    NATURELLE 

CCLIIV.    NOCTUELLE  DES  HAIES. 


NOCTUA  SEPII.  {Hubn.) 

oeeQeosei^eeoseeoeoeeseaaeeesaoss 

NOGTUA  RADICA.  {Esp.  t.  4.  pi.  i5i.) 

CARADRI?nA  MORPHEUS.  (  Ochsen.) 

NOGTUA  myV,V\\E\}S.{Fieiv.  HuJJnag.) 


Envergure,  i4  à  1 5  lignes. 


Les  ailes  supérieures  de  cette  noctuelle  sont 
en-dessus  d'uii  brun-foncé  finement  pointillé 
de  noir.  En  partant  de  la  frange,  on  remarque 
d'abord  une  bande  plus  pâle,  rayée  horizonta- 
lement de  brnn  ,  et  bordée  du  côté  interne  par 
une  ligne  nnguleused'un  gris-rougeâtre,  laquelle 
est  bordée  elle-même  par  une  ligne  noire  qui 
la  sépare  d'une  bande  d'un  brun-rouge.  Le  reste 


DES    LÉPIDOPTÈRES.  53 

de  l'aile  est  divisé  en  trois  parties  par  deux  raies 
noires  transverscs  sinueuses  et  très  divergentes, 
dont  une  vient  aboutira  la  tache  réniforme,  qui 
est  épj'il^™^"*^  noire.  La  première  partie,  en  ve- 
nant du  corselet,  n'offre  aucune  tache  dans  la 
seconde,  ou  celle  du  milieu,  on  remarque  la  ta- 
che orbiculaire,  qui  est  noire;  et,  à  côté  d'elle, 
une  autre  tache  d'un  ronge-brique  qui  la  sépare 
delà  réniforme:  celle-ci  est  également  accompa- 
gnée d'une  tache  d'un  rouge-biique,  placée  entre 
elle  et  la  bande  d'un  brun-rouge  dont  nous 
avons  parlé  plus  haut.  Enfin  ,  on  aperçoit  trois  ' 
petits  traits  obliques  blancs,  qui  partent  de  la 
côte,  entre  la  bande  du  bord  terminal  et  la  ta- 
che réniforme. 

Les  ailes  inférieures  sont  en-dessus  totale- 
ment blanches,  avec  leur  frange  et  une  portion 
du  bord  marginal  lavées  de  gris. 

La  tête ,  le  corselet  et  l'abdomen  sont  entiè- 
rement d'un  gris-foncé.  Les  antennes  sont  éga- 
lement grises  et  filiformes. 

Nous  devons  faire  observer  que,  si  nous  ne 
décrivons  pas  le  dessous  de  cette  noctuelle, 
c'est  que  nous  nous  trouvons  à  son  égard  dans 
le  même  cas  que  pour  celle  du  Temple  et  V Exi- 
guë, c'est-à-dire  que  M.  Godait,  n'ayant  pu  se  la 
procurer  en  nature,  a  été  obligé  de  la  faire  co- 
pier également  dans  Hubner  pour  compléter  la 
série  dont  elle  fait  partie. 


54  HISTOIRK     NATURELLE 

La  chenille  de  la  noctuelle  5e/j/V  suivant  ce 
dernier  auteur  vit  ^ur  le  liseron  des  haies  (cun- 
volvulus  sepium).  D'après  ia  figure  qu'il  en 
donne ,  elle  ressemblerait  beaucoup  à  celle  de 
la  noctuelle  Ténébreuse  ;  elUe  serait  d'un  jaune- 
t'errugineux,  avec  l  rois  raies  longitudinales  d'une 
teinte  plus  pâle  et  bordée  de  brun,  l'une  dorsale 
et  les  deux  autres  latérales.  La  tête  serait  d'un 
brun-rouge,  et  chaque  anneau  serait  marqué 
de  deux  lignes  obliques  formant  chevron  d'un 
ferrugineux-foncé. 

Hubner  ne  donne  pas  la  figure  de  ia  chrysa- 
lide. 


DES    LÉPIDOPTÈRES.  55 

CCLXV.  NOCTUELLE  FLATTEUSE. 

NOCTUA  BiANDA. 

(  IVien.  Verz.  Fab.  Hubn,  ) 

eaeaeesooeeeeasQeoeeaeeessaeesee 

CARADRINA  SUPERSTES.  (  Ochsen.  ) 


L'INCERTAINE  (Engram.  tom.vi.  f.  4O6.) 
NOCTUELLE  DOUCETTE,  (Oliv.   Encycl) 

Envergure,    14  a    i5  lignes. 


Les  ailes  supérieures  de  cette  noctuelle  sont 
en-dessus  couleur  de  chair,  avec  la  côte  et  la 
frange  teintées  de  brun.  Une  bande  étroite  et 
transverse  d'un  brun-rouge  occupe  leur  extré- 
mité. Cette  bande  est  bordée  du  côté  interne 
par  une  ligne  de  la  même  nuance  que  le  fond, 
et  suivie  d'une  ligne  brune.  Le  reste  de  l'aile  est 
traversé  par  trois  raies  grises,  légèrement  j)onc- 
luées  de  noir.  Sur  celle  du  milieu ,  on  remarque 
'  la  tache  réniforme,  et,  à  côté  de  celle-ci,  l'orbi- 


56  H  I  s  T  0 1  n  E    \  A  T  U  R  E  L  L  E 

culaiie;  ces  deux  taches  sont  d'un  brun-foncé, 
avec  un  léger  c  ercle  de  la  même  couleur.  Enfin, 
on  aperçoit  deux  rudiments  de  ligne  grise,  en  se 
rapprochant  du  corselet. 

Les  ailes  inférieures  soat  d'un  blanc-rougeâ- 
tre  avec  le  bord  postérieur  teinté  de  brun. 

Le  dessous  des  quatre  ailes  est  d'un  blanc- 
rougeâtre,  avec  quelques  traits  obscurs  sur  les 
supérieures.  La  tête  et  le  corselet  sont  couleur 
de  chair,  comme  les  ailes  supérieures;  et  l'ab- 
domen est  d'une  teinte  plus  pâle,  comme  les 
inférieures.  Les  antennes  sont  rougeâtres  et  fili- 
formes. 

Cette  description  est  faite  d'après  un  individu 
femelle;  et  nous  ignorons  jusqu'à  quel  point 
elle  pourrait  s'appliquer  au  mâle,  qui  nous  est 
connu,  ainsi  que  la  chenille. 

La  noctuelle  Flatteuse  se  trouve  en  France 
incomme  en  Allemagne.  Elle  est  rare  aux  envi- 
rons de  Paris. 


DES    LEPIIJ  OP  IKRES. 


S? 


CaXVI.  NOCTUELLE  CUBICULAIRE. 

■ ~^y^-^  -rx ^ 

NOCTUA  CUBICULARIS. 

(fFien.  Fcrz.  Hubn.  Borkh.) 

cgggggooeeseosse^ioeeaoeeQâaoeeee 

NOCTUA  QUADRIPUNCTAÏA.  {^Fab) 


NOCTUA  SEGETUM.   [Esp:) 
CARADRINA  CUBICULARIS.  [pchsen.) 


Envergure,  i  o  à  1 1    lignes; 


Cette  noctuelle  a  le  dessus  des  ailes  supé- 
rieures d'un  gris-rougeâtre.  Leur  frange  est  sé- 
paréedubord  terminal  par  une  rangée  de  points 
noirs,  après  laquelle  vient  une  bande  sinuée  fer- 
rugineuse. On  remarque  ensuite  une  ligne  brune 
arquée  :  entre  cette  ligne  et  le  corselet,  se  trou- 
vent placées  les  deux  taches  ordinaires,  qui  sont 
également  brunes  et  très-petites.  Enfin,  on  aper- 
çoit, dans  ce  même  intervalle,  plusieurs  lignes 
de  points  bruns  à  peine  marqués,  et  trois  petit» 


58  HISTOIRE   NATURELLE 

traits  noirs  le  long  de  la  côte.  Les  ailes  infé- 
rieures sont  en-dessus  d'un  blanc-sale,  avec  le 
limbe  roussâlre. 

Le  dessous  des  quatre  ailes  est  d'un  blanc- 
roussâtre,  avec  quelques  vestiges  de  taches  sur 
les  supérieures. 

La  tête  et  le  corselet  sont  d'un  gris-rougeâtre, 
comme  les  ailes  supérieures.  L'abdomen  est  jau- 
nâtre. Les  antennes  sont  également  jaunâtres  et 
filiformes  dans  les  deux  sexes. 

Cette  description  s'applique  au  mâle.  Quant 
à  la  femelle,  nous  ne  la  connaissons  que  parla 
figured'Hubner  :  d'après  cette  figure,  elle  serait 
beaucoup  plus  grande  que  le  mâle,  et  en  différe- 
rait :  1°  parce  que  la  tache  réniforme,  chez  elle, 
serait  accompagnée  de  plusieurs  points  blancs, 
et  2°  parce  que  ses  ailes  inférieures  seraient 
fortement  teintées  de  brun  à  leur  bord  anté- 
rieur. 

Aucun  de  nombreux  auteurs  que  nousavons 
été  à  même  de  consulter  ne  fait  mention  de  la 
chenille  de  cette  espèce,  ■  - 

L'insecte  parfait  habite  la  France  et  l'Alle- 
magne. Je  ne  l'ai  jamais  trouvé  aux  environs  de 
Paris. 

\aiB'^ 


DES    LÉPIDOPTÈRES.  5q 

CCLXVII.   NOCTUELLE    DU    PLANTIN. 

NOCTUA  PLA^TAGL^]S.   {Hubn.) 

essososeieooaeeoogoooeseooascoso 

CAUADRIISA  PLANTAGINIS.   (Ochsen) 

Envergure,  12  à  i3  lignes. 


I.E  corps  et  les  ailes  supérieures  sont  en-des- 
susd'un  gris-cendré  pâle.  On  remarque  sur  celles- 
ci,  près  du  bord  terminal,  une  raie  jaunâtre 
transverse  et  anguleuse;  un  peu  plus  loin,  une 
rangée  transversale  de  petits  points  noirs  sur  une 
ligne  arquée  ;  ensuite  les  deux  taches  ordinaires, 
d'un  ^ris-roux,  bordées  de  Jaunâtre;  enfin,  rme 
ligne  flexueuse  de  traits  noirs  interrompus,  et 
deux  petits  traiîs  également  noirs,  près  du  cor- 
selet. Les  ailes  inférieures  sont  en-dessus  d'un 
blanc-sale,  avec  le  limbe  roussâtre. 

Le  dessous  du  corps  et  des  quatre  ailf  s  est  to- 
talement d'un  gris- jaunâtre-pâle;  sans  points 
ni  taches. 

Les  anlennes  sonl  filiformes  et  roussâtres. 
Cette  description,  faite  sur  le  mâle,  convient  éira- 


60  HISTOIRE    NATURELLE 

lement  à  la  femelle,  qui  n'en  diffère  que  par  sa 
taille,  un  peu  plus  grande. 

La  chenille  de  cette  espèce  vit  ^Mv\e  plantain 
commun  [plaiitago  majora  Elle  est  lisse,  d'un 
jaune-verdâtre  finement  rayé  de  noir  sur  le  dos, 
avec  les  côtés  gris.  Sa  tête  est  rougeâtre.  La  chry- 
salide est  de  couleur  marron,  avec  une  petite 
pointe  bifide  à  son  extrémité  postérieure. 

La  nociuelle  du  Plantain  hahite  l'Allemagne 
et  la  France. 


DES     LKiMUOPTÈRES.  Gl 

CCLXYIII.    NOCTUELLE    AMBIGUË. 

NOCTUA  AMBIGU  A.  {Fab.   Hubn.) 
HORTOSIA  PULVERULEINTA.  {Ochsen.) 


NOCTUA  PULVERULENTA.   {Esp.  Borkh.) 

L'AMBIGUË.  {Engram.  tom.  \i.{.  4i2.) 
NOCTUELLE  AMBIGUË.  (Oliv.  Encycl) 


Envergure,  il  à  I2  lignes. 


Les  ailes  supérieures  de  cette  noctuelle  sont 
en-dessus  d'un  gris-rougeâtre,  avec  plusieurs 
lignes  de  points  noirs  interrompues  et  trans- 
verses dont  deux  sont  plus  marquées  que  les 
autres.  Entre  ces  deux  lignes,  on  aperçoit  la  ta- 
che réijiforme,  qui  est  assez  bien  dessinée;  mais 
il  n'en  est  pas  de  même  de  l'orbicuiaire,  qui  est 
entièrement  oblitérée,  du  moins  dans  tous  les  in- 


6^  inSTOJRE    NATURELLE 

dividus  qne  nous  avons  eu  occasion  d'observer. 
On  remarque  d'ailleurs  plusieurs  points  noirs  le 
long  delà  côte  et  cpulques-uns  près  de  la  base 
de  l'aile.  Les  ailes  inférieures  sont  en-dessus  du 
mémegrisque  les  supérieures  maisd'uneteinteun 
peu  plus  pâle,  avec  le  bord  marginal  plus  foncé. 
Les  quatre  ailes  sont  en-de^^sous  d'un  gris-rou- 
geâtre-pâle  et  légèrement  saupoudré  de  noir, 
avec  le  centre  des  supérieures  plus  foncé,  une 
ligne  arquée  et  un  point  central  obscurs  sur  les 
inférieures. 

La  télé  et  le  corps  sont  d'un  gris-rougeâtre, 
comme  le  dessus  des  ailes  supérieures.  Les  an- 
tennes sont  fauves  ettrès-pectinées  dans  le  mâle. 
Cette  description,  faite  d'après  un  individu 
mâle,  convient  également  à  la  femelle,  qui  n'en 
diffère  que  par  ses  antennes  filiformes. 

Quoique  la  noclueWe ^ m ùiguè soit  assez  com- 
mune aux  environs  de  Paris,  nous  n'en  avons 
jamais  trouvé  la  chenille.  Suivant  Fabricius,  elle 
vivrait  sur  diverses  plantes  des  genres  leonto 
don,son.chus el  chenopodium ;  elle  serait decou- 
leur  ferrugineuse,  variée  de  brun,  avec  la  tète 
brune. 


DES    LKPIDOPTKRES.  •  63 

CCLXIX.  ISOCTUELLE  DEXA  MORGELINE. 
NOCTUA  ALSINES.  [Hubn.  Bork,) 
CARADRINA.  ALSINES.    [Ochsen.) 
NOCTUA  GLABRA.  {Mus.  Sçhiff.) 

Envergure,  i2  à  i3  lignes. 


Les  ailps  supérieures  de  cette  noctuelle  sont 
en-dessus  d'un  brun-rouge,  avec  les  deux  taches 
ordinaires  fauves  sur  un  fond  jaune  bordé  de 
noir.  Ces  deux  taches  dont  la  réniforme  est 
étranglée  sont  placées  entre  deux  lignes  arquées 
et  transverses  de  points  noirs.  Enfin,  on  remar- 
que une  raie  transverse  ,  flexueuse  et  jaunâtre 
vers  le  bord  terminal ,  laquelle  est  bordée  de 
noir  du  côté  interne.  Le  dessus  des  ailes  infé- 
rieures est  d'un  jaune-rougeâtre  pâle,  avec  une 
grande  partie  du  bord  marginal  lavé  de  brun. 

Le  dessous  des  quatre  ailes  est  d'un  gris-rou- 
geâtre-pâle,  avec  quelques  vestiges  de  taches  à 
peine  marqués  sur  les  supérieures. 


64  IIISTOIRI;    NATURELLE 

Le  co!  seiet  est  rougi-brun,  comme  les  ailes  su- 
périeures, et  l'ab-'iomen  jamie-rougeâtre,  comme 
les  inférieures.  La  téie  et  les  antennes  sont  fauves; 
celle-ci  sont  filiformes  dans  les  deux  sexes. 

Cette  description  convient  également  au  mâle 
et  à  la  femelle,  qui  ne  diffèrent  en  rien  quant  à 
la  couleur  et  au  dessin  des  ailes. 

La  chenille  de  cette  espèce ,  ainsi  que  son 
nom  l'indique,  vit  principalement  sur  la  mojge- 
Une  des  oiseaux  [alsine  média) \  elle  ressemble 
beaucoup  à  celle  de  la  noctuelle  du  Plantain. 
Elle  est  d'un  gris-verdâtre  sur  le  dos,  avec  les 
côtés  noirâtres,  et  trois  doubles  raies  longitudi- 
nales de  la  même  couleur,  dont  une  au  milieu 
et  les  deux  autres  de  chaque  côté  du  corps.  On 
aperçoit,  en  outre,  quelques  points  noirâtres 
sur  chaque  anneau.  La  tête  est  rougeâtre;  la 
chrysalide,  de  couleur  marron,  est  terminée  par 
une  pointe  bifide. 

La  noctuelle  Alsines  habite  la  France  et  l'Al- 
lemagne; elle  n'est  pas  rare  aux  environs  de 
Paris. 


DFS    LÉPIDOPTÈRES.  65 

CCLXX.  NOCTUELLE  LISSE. 

NOCTUA   L^VIS.   {Hubn.) 
ORTHOSIA  LtE VIS.  (OcAj672.) 


Envergure  ,  i%  à   i'^  lignes. 


J_JE  dessus  des  ailes  supérieures  de  cette  noc- 
tuelle varie  du  gris-jaunâtre  au  gris-ferrugineux, 
suivant  les  individus  (  celui  qui  est  figuré  est  de 
cette  dernière  teinte  )  ;  mais ,  quelle  que  soit  la 
nuance  du  fond ,  le  dessin  est  toujours  le  même. 
Le  bord  terminal  est  séparé  de  la  frange  par 
une  ligne  de  points  noirs.  Parallèlement  à  cette 
ligne  et  à  peu  de  distance  d'elle,  on  aperçoit  une 
raie  flexueuse  d'un  gris-jaunâtre.  Le  reste  de  l'aile 
est  partagé  en  trois  régions  par  deux  raies  trans- 
verses également  d'un  gris-jaunâtre,  l'une  angu- 
leuse, et  l'autre  ondulée.  La  première  région, 
en  partant  du  bord  terminal,  est  occupée  par 
sept  petites  lignes  noires  horizontales,  sur  cha- 
cune desquelles  est  un  point  blanc.  Dans  la  se- 
conde région,  ou  celle  du  milieu,  on  remarque 

NOCTURNES,    III.  5 


66  HISTOIRE    NATURELLE 

les  deux  taches  ordinaires  dessinées  très-légère- 
ment en  gris-jaunâtre  sur  un  fond  ferrugineux 
(l'orbiculaire  est  très  -  grande  proportionnelle- 
ment à  la  réniforme).  Enfin,  on  remarque,  dans 
la  troisième  région ,  un  commencement  de  raie 
transverse,  à  peu  de  distance  du  corselet. 

Les  ailes  inférieures  sont  en-dessus  d'un  gris- 
roussâtre ,  avec  le  bord  marginal  plus  foncé. 

Le  dessous  des  quatre  ailes  est  de  la  même 
couleur  que  le  dessus,  mais  d'un  ton  beaucoup 
plus  pâle ,  avec  la  cote  plus  foncée. 

La  tète  et  le  corselet  sont  d'un  gris -ferrugi- 
neux, comme  les  ailes  supérieures.  L'abdomen 
est  du  même  ton  que  les  ailes  inférieures,  avec 
le  dernier  anneau  ferrugineux.  Les  antennes  sont 
jaunâtres  et  filiformes  dans  les  deux  sexes. 

Le  mâle  et  la  femelle  ne  diffèrent  en  rien  quant 
à  la  couleur  et  au  dessin  des  ailes. 

Hubner  est  le  premier  auteur  qui  ait  fait  con- 
naître cette  espèce  sous  le  nom  de  Lcevis ,  que 
nous  lui  avons  conservé.  La  chenille  lui  est  in- 
connue ,  ainsi  qu'à  nous. 

La  noctuelle  Lisse  se  trouve  en  France  comme 
en  Allemagne,  mais  rarement  aux  environs  de 
Paris. 


A^oclurne-y 


Coure     Noclucllc 


PI.  LXXVL 


1.  (  ubiculairo  rr,,/./r„/„r,:,j»^^V ,  2.PIaiilain  /y;.W,.^.;.,.,y  „,.îl,. . 

a.  Aiul)io-u.'  /■J,„i'.,:nu,j  luâl,- .  4  ,  ,lo  la  iVIo]-(r(>line  /.-//,v,;,vv  .uàle. 

5. Lisse  //,.vv;v  ,nai<-.  fi.-du  Serpolet  ,<*;■/;,.,//«!:;/ niAlc.  7. Idem //..,•/■.•;■//  =.:..!,• 


DES    LÉPIDOPTÈRES.  67 

CCLXXl.    NOCTUELLE   DU    SERPOLET. 
NOCTUA   SERVY Lhl.  {Hubn.) 

Envergure ,  12  à   14  lignes. 


I  JE  S  ailes  supérieures  de  cette  noctuelle  sont 
en- dessus  d'un  gris -bleuâtre,  avec  la  base,  le 
milieu,  la  côte  et  l'extrémité  teintées  de  ferru- 
gineux, ainsi  que  la  frange,  qui  est  séparée  du 
bord  terminal  par  une  rangée  de  points  noirs. 
En  partant  de  ce  bord  terminal,  on  aperçoit 
deux  autres  rangées  de  points  noirs,  séparés 
par  une  double  ligne  transverse  ferrugineuse. 
Une  seconde  double  ligne  de  même  couleur,  pa- 
rallèle à  la  première,  mais  plus  flexueuse,  vient 
ensuite;  et,  entre  cette  seconde  double  ligne  et 
une  troisième  qui  est  fortement  ondulée ,  on  re- 
marque les  deux  taches  ordinaires ,  qui  sont  fer- 
rugineuses et  bordées  de  bleuâtre  ,  avec  du  noir 
dans  la  partie  inférieure  de  la  réniforme.  Enfin, 
on  distingue  quelques  petits  traits  noirs  obliques 
le  long  de  la  côte,  trois  autres  traits,  et  deux 
points  de  la  même  couleur  près  de  la  base.  Les 
ailes  inférieures  sont  en-dessus  d'un  gris-foncé- 
bleuâtre,  qu'on  voit  s'éclaircir  à  mesure  qu'on 
s'éloiejne  du  bord  marginal.  5. 


68  HISTOIRE    NATURELLE 

Le  dessous  des  quatre  ailes  est  d'un  gris- 
bleuâtre-pâle  ,  avec  la  côte  et  le  bord  terminal 
des  supérieures  teintés  de  ferrugineux. 

La  tête  et  le  corselet  sont  ferrugineux  ,  avec  le 
milieu  de  cette  seconde  partie  d'un  gris-bleuâtre, 
qui  est  aussi  la  couleur  de  l'abdomen,  mais  d'une 
teinte  plus  foncée. 

Les  antennes  sont  filiformes  et  d'un  gris- 
obscur. 

Cette  description  s'applique  à  la  figure  6  de 
la  planche  76 ,  qui  représente  un  mâle  ;  mais  la 
figure  7  de  la  même  planche  offre  une  variété  du 
même  sexe  dont  les  ailes  supérieures,  au  lieu 
d'être  d'un  gris-bleuâtre  en -dessus,  sont  d'un 
beau  rouge-brun, avec  la  base  jaunâtre.  Du  reste, 
le  dessin  est  le  même  que  dans  l'autre  individu. 
Quant  aux  ailes  inférieures,  elles  sont  d'un  brun- 
foncé  qui  participe  de  la  nuance  des  supérieures 
et  qui  s'éclaircit  beaucoup  dans  sa  partie  anté- 
rieure ,  avec  la  frange  rougeâtre. 

La  tête  et  le  corselet  sont  d'un  rouge -brun, 
comme  les  ailes  supérieures,  et  l'abdomen  d'un 
brun-foncé,  comme  les  inférieures. 

Hubner  est  le  seul  auteur  qui  ait  fait  connaître 
cette  espèce,  à  laquelle  il  a  donné  le  nom  de  Ser- 
pylli.  Nous  n'en  connaissons  ni  la  femelle  ni  la 
chenille. 

On  trouve  la  noctuelle  du  Serpolet  en  France  et 
en  Allemagne.  Elle  est  rare  aux  environs  de  Paris. 


DES    LÉPIDOPTÈRES.  69 

CCLXXII.  N()CTUETJ.E  TACHE  EFFACÉE. 


NOCTUA  CtECIMACULA. 

{Wien.  Verz.  Fab.  Hubn.  Borkh.) 

NOCTUA  MILLEGRANA.  [Esp.) 

ORTHOSIA  CtECIMACULA.  {Ochsen.) 

LA  CONSTANTE?  {Engram.  \.om.\\.  pi.  417.) 

NOCTUELLE  AVEUGLE.  ( Oliv.  Encycl) 

Envergure,  20  à  21  lignes. 

_Ljes  auteurs  du  Catalogue  systématique  des 
papillons  des  environs  de  Vienne,  qui  les  pre- 
miers ont  fait  connaître  cette  noctuelle ,  lui  ont 
donné  le  nom  de  Cœcimacula ,  probablement 
parce  qu'ils  ont  observé  que  les  deux  taches  or- 
dinaires sont  à  peine  marquées  sur  la  plupart 
des  individus  de  cette  espèce;  mais  ce  caractère, 
si  c'en  est  un ,  est  commun  à  beaucoup  d'autres 


^O  niSTOIRF    NATURELLE 

noctuelles  ,  et  par  conséquent  ne  pouvait  pas 
servir  à  particulariser  celle  dont  il  est  ici  ques- 
tion. Quoi  qu'il  en  soit,  le  nom  de  Cœcimacula 
ayant  été  adopté  par  la  plupart  des  entomolo- 
gistes ,  nous  l'avons  conservé ,  en  le  traduisant 
par  ces  deux  mots  (  Tache  Effacée) ,  plutôt  que 
d'employer,  comme  l'a  fait  Olivier  ,  Fépithète 
aveugle^  qui  laisse  une  fausse  idée  dans  l'esprit. 

La  noctuelle  Tache  EJJacée  a  le  dessus  des 
ailes  supérieures  d'un  gris -jaunâtre  pâle,  très- 
finement  saupoudré  de  brun -noirâtre  et  comme 
velouté.  Leur  frange  est  séparée  du  bord  termi- 
nal par  une  rangée  de  points  noirs,  immédiate- 
ment suivie  d'une  bande  sinueuse  plus  pâle  que 
le  fond.  Un  peu  plus  loin,  en  se  rapprochant  du 
centre,  on  remarque  une  raie  transverse  grise, 
très  -  légèrement  dessinée.  Le  reste  de  l'aile  jus- 
qu'au corselet  est  occupé  par  les  deux  taches  or- 
dinaires, qui  sont  à  peine  marquées  dans  la  plu- 
part des  individus,  et  par  deux  points  ou  traits 
d'un  brun-noir,  l'un  transverse  près  de  la  base, 
et  l'autre  oblique  un  peu  au-dessous  de  la  tache 
orbiculaire  :  quelquefois  ces  deux  traits  noirs 
sont  placés  sur  deux  raies  transverses  dont  ils 
semblent  faire  partie,  comme  dans  l'individu  fe- 
melle figuré  planche  77,  sous  le  n°.  i. 

Cette  description  du  dessus  des  ailes  supé- 
rieures convient  au  mâle  comme  à  la  femelle. 


DES    LÉPIDOPTÈRES.  7I 

Quant  aux  ailes  inférieures,  elle  sont  en-dessus 
d'un  gris -brun  uni,  sans  tache,  avec  la  marge 
plus  foncée  dans  la  femelle  ;  et  d'un  blanc-sale 
lavé  de  gris,  avec  un  point  central  et  le  bord 
extérieur  d'un  gris-obscur,  dans  le  mâle. 

Le  dessous  des  quatre  ailes  est  le  même  dans 
les  deux  sexes.  Celui  des  ailes  supérieures  est 
d'un  gris-obscur,  avec  le  bord  terminal,  le  bord 
interne  et  la  côte  plus  pâles  et  finement  saupou- 
drés de  brun-noir;  celui  des  inférieures  est  d'un 
blanc-sale  et  également  saupoudré  de  brun- 
noir  dans  sa  partie  antérieure. 

La  tête  et  le  corselet  sont  d'un  gris-jaunâtre 
et  velouté,  comme  les  ailes  supérieures,  et  l'ab- 
domen d'un  gris  plus  pâle.  Les  antennes  sont 
roussâtres  dans  les  deux  sexes  ,  ciliées  dans  le 
mâle  ,  et  filiformes  dans  la  femelle. 

La  noctuelle  Tache  Effacée  est  plus  commune 
en  Allemagne  qu'en  France  :  cependant  je  l'ai 
trouvée  deux  fois  aux  environs  de  Paris;  mais 
je  n'y  ai  jamais  rencontré  la  chenille,  qui  vivrait 
sur  \,\.berlefaucilière  {siiim  falcaria),  suivant  Fa- 
bricius,  et  sur  le  pissenlit^  suivant  Hubner.  Au 
reste ,  d'après  la  figure  qu'en  donne  ce  dernier 
auteur,  elle  serait  en-dessus  de  couleur  d'ocre- 
foncé ,  marbré  de  brun ,  et  finement  pointillé  de 
noir,  avec  le  dessous  et  les  côtés  jaunâtres;  la 
chrysalide,  très-allongée,  serait  d'un  brun-fauve. 


n-1  HISTOIRE    NATURELLE 

CCLXXIII.  NOCTUELLE  CHANDÉLIÈRE. 

NOCTUA  CANDELISEQUA  (i). 
(yWien.  Verz.  Hubn.  Esp.) 

GRAPHIPHORA  CANDELISEQUA  {Ochsen.) 


LA  CHANDÉLIÈRE?  (^«^raw.  t.  VI.  %.  343.) 

Envergure,  18  à   19  lignes. 

l_jES  ailes  supérieures  de  cette  noctuelle  sont 
en -dessus  d'un  gris  -  bleuâtre  clair,  avec  deux 
bandes  transverses  peu  prononcées  d'un  gris- 
roux,  l'une  à  quelque  distance  du  bord  termi- 
nal, et  l'autre  près  du  centre  (  celle-ci  est  inter- 
rompue dans  son  milieu).  Entre  ces  deux  bandes, 
on  remarque  d'abord  une  rangée  de  points  blancs, 


(1)  Le  mot  Candeliseqaa  ne  pouvant  être  traduit  que 
par  cette  périphrase  (  cherchant  la  lumière),  nous  avons 
été  obligé  de  conserver  le  nom  de  Cliandélièrc,  donné  par 
Engramelle ,  bien  qu'il  ne  rende  pas  du  tout  le  sens  du  mot 
latin. 


JYocfnrriA 


Gem-o   jNocllK^llc 


n.ixxvif. 


DES    LÉPIDOPTÈRES.  78 

accompagnés,  chacun,  d'un  petit  trait  noir  hori- 
zontal ,  placé  sur  chaque  nervure,  et  ensuite  une 
raie  brune  transverse  et  légèrement  onduleuse. 
Entre  la  bande  rousse  du  centre  et  le  corselet,  on 
aperçoit  une  autre  raie  brune,  également  trans- 
verse et  à  peine  indiquée  dans  son  milieu.  Enfin, 
la  côte  est  marquée  de  trois  petites  taches  d'un 
brun-noir,  placées  d'une  manière  oblique, l'une 
près  de  la  base,  l'autre  un  peu  plus  loin,  et  la 
troisième  à  peu  près  au  milieu  de  l'aile.  Mais  ce 
qui  caractérise  principalement  cette  espèce,  c'est 
l'absence  absolue  des  deux  taches  ordinaires,  du 
moins  dans  la  femelle,  car  on  en  aperçoit  encore 
quelques  vestiges  dans  le  mâle.  Le  dessus  des 
ailes  inférieures  est  entièrement  d'un  gris-rous- 
sâtre,  plus  foncé  à  leur  bord  marginal. 

Le  dessous  des  quatre  ailes  est  d'un  gris-ob- 
scur plus  pâle,  et  finement  pointillé  de  brun 
dans  les  inférieures.  La  côte  et  le  bord  termi- 
nal des  supérieures  sont  également  d'une  teinte 
plus  claire  et  pointillés  de  brun;  et  l'on  aperçoit 
en  outre,  à  la  côte,  deux  taches  obliques  qui 
sont  le  commencement  de  deux  raies  transverses 
à  peine  marquées. 

La  tête  et  le  corselet  sont  du  même  gris  que 
les  ailes  supérieures,  et  le  corselet  participe  de 
la  nuance  des  ailes  inférieures.  Les  antennes 
sont  grises  et  filiformes  dans  les  deux  sexes. 


74  HISTOIRE    NATURELLE 

Celte  description,  faite  d'après  un  individu  fe- 
melle, convient  également  au  mâle,  qui  n'en  dif- 
fère que  parce  que  ses  ailes  inférieures  sont 
plus  pâles. 

La  chenille,  suivant  Hubner,  vit  surle pissenlit. 
Elle  est  couleur  terre-d'ombre ,  avec  une  ligne 
rougeâtre  longitudinale  de  chaque  coté  du  corps; 
on  remarque  en  outre  une  tache  noire  oblique 
sur  chaque  anneau,  et  la  tête  est  d'un  jaune-fauve. 
La  chrysalide  est  de  couleur  marron ,  avec  une 
pointe  bifide  à  son  extrémité. 

INous  n'avons  jamais  trouvé  cette  espèce,  qui 
nous  a  été  communiquée  par  M.  Audinet-Ser- 
ville,  souvent  cité  dans  cet  ouvrage. 

Nota.  Nous  avons  cité  EngranielU;  tlans  la  synonymie 
comme  ayant  décrit  et  fijjuré  la  noctuelle  dont  il  s'agit  sous 
le  nom  de  Chandclicn; ;  mais  il  faut  convenir  que  sa  figure 
ne  rcsserabhî  guère  à  la  nôtre ,  bien  qu'il  la  rapporte  à  la 
N.  Cundcliscqad  des  auteurs  du  Catalogue  de  Vienne;  aussi 
avons-nous  mis  un  point  de  doute  à  notre  citation. 


DES    LÉPIDOPTÈRES.  ']5 

CCLXXIV.  NOCTUELLE   L  ENTIER, 
NOCTUA  L  INTACTUM.  (  Hubn.  ) 

NOCTUA  GLAREOSA.  f.E'^/;.) 

CARADRINA  GhAJ^EOSk.  {Ochsen.) 

LA  GRISE.   [Engram.  tom.  vi.  fig.  4i6.  c.  ) 

Envergure,  i4  à  ï5  lignes. 


J_j  k  noctuelle  /.  Entier  a  beaucoup  de  rapports 
avec  l'espèce  précédente  (la  N.  Chandélière) -^ 
mais  elle  est  beaucoup  plus  petite.  Ses  ailes  su- 
périeures sont  en-dessus  d'un  gris-bleuâtre-pâle, 
avec  leur  extrémité  lavée  de  brun.  Une  raie 
flexueuse  noirâtre  ,  bordée  extérieurement  par 
une  ligne  d'un  gris-pâle,  se  remarque  à  peu  de 
distance  du  bord  terminal.  Cette  raie  va  en  s'é- 
largissant,  en  remontant  vers  la  côte;  et  l'on  aper- 
çoit deux  petits  points  blancs  sur  sa  partie  supé- 


76  HISTOIRE    NATURELLE 

rieiire.  Le  reste  de  l'aile  est  coupé  transversalement 
par  cinq  lignes  à  peine  marquées,  et  dont  les  quatre 
plus  courtes  sont  très-onduleuses;  entre  la  plus 
longue  de  ces  lignes  et  la  raie  mentionnnée  plus 
haut,  on  aperçoit  une  rangée  de  petits  points 
noirs  placés  sur  chaque  nervure  ;  entre  cette  même 
ligne  et  la  quatrième ,  en  partant  du  corselet, 
on  distingue  à  peine  les  deux  taches  ordinaires , 
qui  sont  séparées  par  un  trait  noir  en  forme 
d'i_i  couché,  placé  sur  un  fond  roux.  Enfin,  on 
remarque  le  long  de  la  côte  six  taches  d'un  brun- 
noir,  dont  trois  près  de  la  base,  une  au  milieu, 
et  les  deux  autres  un  peu  plus  loin,  vers  l'angle 
extérieur.  Cette  description  du  dessus  des  ailes 
supérieures  convient  aux  deux  sexes.  Quant  au 
dessus  des  ailes  inférieures,  il  est  entièrement 
blanc,  avec  le  bord  marginal  légèrement  teinté 
de  gris  dans  le  mâle  ;  et  blanc  seulement  dans 
sa  partie  antérieure,  avec  le  reste  d'un  gris-roux 
et  les  nervures  brunes,  dans  la  femelle. 

Le  dessous  des  quatre  ailes  est  le  même  dans 
les  deux  sexes.  Les  supérieures  sont  grises  et  les 
inférieures  blanches,  avec  une  raie  transverse 
obscure  sur  chacune  d'elles. 

La  tète  et  le  corselet  sont  du  même  gris  que 
les  ailes  supérieures  dans  les  deux  sexes.  I/ab- 
domen  est  blanchâtre ,  avec  une  tache  brune  sur 
le  pénultième  anneau  dans  le  mâle;  et  il  est  en- 


DES    lEPIDOPTERKS.  77 

tièrement  d'un  gris -roux  dans  la  femelle.   Les 
antennes  sont  brunes  et  filiformes  dans  les  deux 

sexes. 

La  chenille,  suivant  Hubner,  vit  sur  \e plan- 
tain moyen [plantago  meclia)-^e\\e est  d'un  jaune- 
fauve  en-dessus  et  sur  les  côtés ,  livide  en-des- 
sous, avec  cinq  raies  plus  claires,  longitudinales, 
l'une  au  milieu ,  et  les  quatre  autres  de  chaque 
côté  du  corps.  On  remarque  en  outre  plusieurs 
traits  obliques  noirs,  disposés  sur  chaque  anneau 
de  manière  à  former  des  chevrons.  La  tète  est 
fauve,  et  la  chrysalide  d'un  rouge-brun. 

Cette  espèce,  que  nous  n'avons  jamais  trou- 
vée, fait  partie  de  la  collection  de  M.  Audinet- 
Serville. 


-78  HISTOIRE    NATURELLF. 

CGLXXV.  NOCTUELLE  ARROSÉE. 

NOCTUA  RESPERSA.  (  fFien.  Ferz.  Hubn.) 
CARADRINA  RESPERSA.  (  Ochsen.  ) 


Envergure,  i3  à  i4  lignes 


Les  ailes  supérieures  de  cette  noctuelle  sont 
en-dessus  d'un  gris-cendré, avec  la  frange  rous- 
sâtre ,  et  séparée  du  bord  terminal  par  une 
ligne  de  points  noirs.  En  partant  de  leur  extré- 
mité ,  on  remarque  qu'elles  sont  traversées  dans 
leur  largeur,  d'abord  par  une  raie  ondée  à  peine 
marquée,  ensuite  par  une  double  rangée  de  points 
noirs  placés  sur  chaque  nervure  et  enfin  par 
une  ligne  de  points  noirs  irrégulièrement  placés. 
Entre  cette  double  rangée  et  cette  ligne  de  points, 
se  trouvent  les  deux  taches  ordinaires,  qui  se 
distinguent  à  peine  du  fond;  et  deux  points 
noirs  se  remarquent  en  outre  sur  la  côte,  l'un 
au-dessus  de  la  tache  réniforme,  et  l'autre  près 
de  forbiculaire. 


r)ES    LEPr  DOPTRRES.  'JC) 

Les  ailes  inférieures  sont  en-dessiis  d'un  gris- 
roussâtre,  plus  foncé  vers  le  bord  marginal. 

Le  dessous  des  quatre  ailes  est  d'un  gris- 
roussâtrc ,  avec  un  arc  de  points  à  peine  mar- 
qués sur  chacune  d'elles.  On  remarque  en  outre 
un  point  central  sur  les  inférieures,  qui  sont  plus 
pâles  que  les  supérieures. 

La  tète  et  le  corselet  sont  du  même  gris  que 
les  ailes  supérieures,  et  l'abdomen  participe  de 
la  nuance  des  inférieures.  Les  antennes  sont 
roussâtres  et  filiformes  dans  les  deux  sexes. 

Cette  description ,  faite  d'après  un  individu 
mâle ,  convient  également  à  la  femelle ,  qui  n'en 
diffère  que  parce  que  ses  taches  ordinaires  sont 
plus  prononcées ,  du  moins  dans  celle  que  nous 
avons  sous  les  yeux. 

La  chenille,  suivantHubner,  vit  sur  \e pissenlit. 
Elle  est  d'un  brun-terreux,  marbré  de  jaunâtre, 
avec  deux  raies  longitudinales  de  la  même  cou- 
leur de  chaque  côté  du  corps.  On  remarque  en 
outre  (Xeu-s.  poirtts  également  jaunâtres  sur  cha- 
que anneau ,  et  une  large  tache  brune  sur  le 
premier.  La  tète  est  d'un  brun -noir.  Hubner  ne 
fait  pas  connaître  la  chrysalide. 

Nous  n'avons  jamais  trouvé  cette  espèce, qui 
fait  partie  de  la  collection  de  M.  Audinet-Serville. 


8o  HISTOIRE    NATURELLE 


CCLXXVI.  NOCTUELLE  L  DOUBLE. 


NOCTUà  I.  GEMINUM.  (Nobis.) 
L\  GRISE.  {Engram.  tom.  vi.  f.  4i6.  a.  b.  ) 


Envergure,  i'3  à  i4  lignes. 


Cjette  noctuelle  ,  qui  ressemble  beaucoup  à 
17.  Entier,  est  figurée  dans  Engramelie  (  pi.  264. 
fie.  a  b.  )  comme  une  variété  de  cette  dernière 
qu'il  appelle  La  Grise  ;  cependant  il  est  aisé  de 
voir,  par  la  comparaison  des  deux  figures, que 
ce  sont  bien  deux  espèces  différentes.  Celle  dont 
il  est  ici  question  a  les  ailes  supérieures  en-des- 
sus d'un  gris-bleuâtre-pâle  ,  à  partir  de  la  base 
jusqu'au  milieu,  et  d'un  gris-roussâtre  pour  le 
reste.  Elles  sont  traversées  dans  leur  largeur 
par  trois  raies  d'un  gris-clair,  l'une  flexueuse 
près  du  bord  terminal ,  l'autre  arquée  un  peu 
plus  loin,  en  se  rapprochant  du  centre,  et  la 
troisième  également  arquée,  à  quelque  distance 
du  corselet.   Entre  ces   deux  dernières  lignes  , 


DES    LKP  IDOPTÈRFS.  8  l' 

on  remarque  un  signe  noir  en  forme  d'i  épais, 
qui  remplit  l'intervalle  existant  entre  les  deux 
taches  ordinaires,  dont  l'orbiculaire  est  entière- 
ment effacée.  Un  second  signe  noir  d'une  forme 
à  peu  près  pareille,  et  qui  part  de  la  côte,  est 
placé  sur  la  troisième  raie  grise  dont  nous  avons 
parlé  plus  haut,  et  deux  traits  noirs  contigus 
sont  situés  à  peu  de  distance  de  la  base.  Enfin, 
la  frange  est  séparée  du  bord  terminal  par  une 
ligne  de  points  noirs. 

Le  dessus  des  ailes  inférieures  est  d'un  blanc- 
roussâtre,  avec  les  nervures  brunes. 

Le  dessous  des  quatre  ailes  participe  de  la 
nuance  du  dessus,  c'est-à-dire  que  les  supé- 
rieures sont  d'un  gris-obscur,  sans  tache,  et  les 
inférieures  blanchâtres,  avec  un  point  obscur 
dans  le  milieu. 

La  tète  et  le  corps  sont  du  même  gris  que  les 
ailes  supérieures,  et  les  antennes  sont  roussâ- 
tres  et  filiformes,  du  moins  dans  la  femelle  dont 
nous  venons  de  donner  la  description,  car  le 
mâle  nous  est  inconnu  ainsi  que  la  chenille. 

La  noctuelle  /.  Double  habite  la  France  et  l'Es- 
pagne :  l'individu  que  nous  avons  fait  figurer 
nous  a  été  communiqué  par  M.  Lecocq,  souvent 
cité  dans  cet  ouvrage. 


Nocturnes,  IIL 


8a  HISTOIRE    NATURELLE 

CCXXXVII.  NOCTUELLE    NÉBULEUSE. 

NOGTUA  NEBULOSA.  {Hubn,) 

eeaeoeeeeeseeeeeeeeosossMeeeoso 
Envergure,    17  à    18  lignes. 


Les  ailes  supérieures  de  cette  noctuelle  sont 
en-dessus  d'un  gris-cendré,  ombré  de  violet  au 
rJiilieu  et  vers  le  bord  terminal ,  avec  trois  raies 
transverses,  ondulées  d'une  teinleplus  claire  et 
bordées  de  noirâtre.  La  tache  réniforme  est  éga- 
lement noirâtre  et  bordée  de  gris.  L'orbiciilaire, 
très-petite,  est  d'un  gris-pâle,  avec  un  point 
obscur  dans  le  milieu. 

Les  ailes  inférieures  sont  en-dessus  d'un  gris 
plus  pâle  que  les  supérieures,  et  qui  devient 
plus  foncé  en  se  rapprochant  du  bord  marginal. 
La  tête  et  le  corselet  sont  du  même  gris  que 
les  ailes  supérieures,  et  l'abdomen  est  de  la  même 
nuance  que  les  inférieures,  avec  du  roux  à  son 
extrémité.  Les  antennes  sont  grises  et  filiformes. 
Cette  noctuelle ,  que  nous  n'avons  pu  nous 
procurer  en  nature,  est  du  petit  nombre  de  celles 


DES     LÉPIDOPTÈRES.  83» 

que  M.  GodarL  s'était  déterminé  à  faire  copier, 
dans  Hubner,  pour  compléter  la  série  dont  elle 
fait  partie  avant  de  passer  à  une  autre;  c'est 
pourquoi  nous  n'avons  pu  en  décrire  le  dessous. 
Hubner  est  le  seul  auteur  qui  fasse  mention 
de  cette  espèce,  sans  en  faire  connaître  la  che- 
nille, qui  nous  est  également  inconnue. 


fCjXu^'^ 


6. 


84  HISTOIRE    NATURELLE 

CCLXXVIIL    NOCTUELLE   AGRÉABLE. 


^^^^^^«Si 


NOCTUA  DECORA.  [JVien.  Verz.  Hubn,) 

eeeeseeeeeeseeeeeseeeseeeesoeeso 

AGROTIS  DECORA.  (  Ochsen.  ) 


Envergure,  i6à  in  lignes. 


Les  ailes  supérieures  de  cette  noctuelle  sont 
en-dessus  d'un  gris-ardoisé,  avec  les  deux  taches 
ordinaires  très  prononcées  d'un  jaune-roux.  La 
réniforme  est  placée  sur  une  bande  d'un  brun- 
roussâtre,  étroite,  transverse  et  peu  marquée. 
Deux  raies  également  transverses,  de  la  même 
nuance  que  celte  bande,  et  composées  d'une 
suite  de  petits  angles  très-rapprochés,  sont  si- 
tuées, l'une  entre  le  corselet  et  la  tache  orbicu- 
laire,  l'autre  à  peu  de  distance  du  bord  terminai. 
On  remarque  en  outre,  une  petite  ligne  ondu- 
leuse  noire,  près  du  côté  concave  de  la  tache 
réniforme.  Enfin,  la  côte  est  blanchâtre  et  cou- 
pée par  la  bande  et  la  plus  courte  des  deux  raies 
dont  nous  avons  parlé  plus  haut. 


DES    LÉPIDOPTÈRES,  85 

Le  dessus  des  ailes  inférieures  est  blanc,  avec 
les  nervures  noires,  et  une  large  bordure  brune 
qui  s'éclairciten  s'éloignant  de  la  frange. 

La  tète  et  le  corselet  sont  du  même  gris  que 
lesailessupérieures.  L'abdomen  est  d'une  nuance 
un  peu  plus  claire,  avec  son  extrémité  rousse. 

Les  antennes  sont  grises  et  filiformes. 

Même  observation  quant  au  dessous  de  cette 
noctuelle,  que  pour  la  ISébuleuse^  page  8q. 


■•^Ss? 


86  HISTOIRE    NATURELLE 


H-i  irai  '^'iiiu  ;o'  !  ^- '        •  ■ 

CCLXXIX.    NOCTUELLE    ÉMAILLÉE. 

"^'"■7'    NOCTUÂ  ENGAUSTA.   {Hubn.) 

gooegqogeoeeeeaQSOOQaceeesMeaos 

AGROTIS  ENGAUSTA.  {Ochsen.) 


Envergure,  l'j  à  18  lignes. 


Cette  noctuelle  est  remarquable  parla  simpli- 
cité du  dessin  de  ses  ailes  supérieures  :  elles  sont 
en-dessus  d'un  gris-d'ardoisefoncé,  qui  s'éclaircit 
en  s'éloignant  de  la  base,  et  finit  par  se  con- 
fondre avecla  couleur  fauve-clair  du  bord  ter- 
minal. La  frange,  du  même  gris  que  les  ailes, 
est  séparée  du  limbe  par  une  suite  de  petites 
lunules  noires.  T^es  deux  taches  ordinaires  man- 
quent totalement,  et  sont  remplacées  par  une 
seule  d'un  noir-foncé  el  bordée  de  fauve,  du 
côté  externe,  avec  une  petite  ligne  blanche  dans 
le  milieu.  Cette  tache  unique  a  la  forme  de  ce 
si^ne  §;  el,  entre  elle  et  le  corselet,  on  remarque 
une  ligne  noire  horizontale,  interrompue  à  peu 
près  dans  son  milieu. 


DES    LÉPIDOPTÈRES.  S'y 

Le  dessus  des  ailes  inférieures  est  blanc,  avec 
la  frange  et  les  nervures  grises. 

La  tète  et  le  corselet  sont  du  même  gris  que 
les  ailes  supérieures.  L'abdomen  est  blanchâtre. 
Les  antennes  sont  noirâtres  et  filiformes. 

Quant  au  dessous  de  cette  noctuelle,  même 
observation  que  pour  \a  Nébuleuse,  p.  82. 


•f, 


88,  HISTOIRE    NATURELLE 

CCLXXX.    NOCTUELLE    NÉGLIGÉE. 

NOCTUA  NEGLECTA.  (Hubn.) 
MYTHIMNA  NEGLECTA.  {Ochsen) 

Envergure,  17  à  i8  lignes. 


CETTEnoctuellea  le  dessus  des  ailes  supérieures 
d'un  gris-obscur,  avec  la  frange  rougeâtre,  et  une 
bande  près  du  bord  terminal,  transverse,  légè- 
rement ferrugineuse  et  bordée  de  chaque  côté 
par  une  double  ligne  noirâtre,  soit  ponctuée,  soit 
ondulée,  à  partir  de  cette  bande.  Le  reste  de  l'aile 
est  coupé  transversalement  par  trois  autres  li- 
gnes également  noirâtres  et  ondulées,  dont  deux 
très-rapprochées,  et  l'une  d'elles  beaucoup  plus 
courte  que  l'autre.  Les  deux  taches  ordinaires 
sont  bien  marquées;  la  réniforme,  doublement 
bordée  de  noir,  est  un  peu  ferrugineuse,  avec 
du  brun  foncé  dans  sa  partie  inférieure;  l'orbi- 
culaire  estforméepar  un  simple  cercle  noirâtre. 


A^ocàtrneé-, 


^\  '^ 


Genre    NoclllcUc 


Lxxm. 


J'Mumini^Iaui^. 


l.N el)uleiise  fM-ia/osnJ màli- .  2 .  AoreaMc  f/h-vvraj rnàlc .  J  E lliaill  (M>  f£fu:j7jjj/aj^cv}' 

4.iVeolioee /■Jj-^/l'^■/t^y^làJ^•.  T)  ().Fiili<ùneusc//;/^y//i'^^ym.M-  -t  ((■inctlc. 


DES    LÉPIDOPTÈRES.  89 

Le  dessus  des  ailes  inférieures  est  d'un  gris- 
rougeâtre  clair,  avec  une  large  bordure  brune 
qui  s'éclaircit  en  s'éloignant  de  lafrange;  celle-ci 
est  rougeâtre  comme  celle  des  ailes  supérieures. 

La  tête  et  le  corselet  sont  de  la  même  cou- 
leur que  les  ailes  supérieures.  L'abdomen  par- 
ticipe de  la  nuance  des  ailes  inférieures. 

Les  antennes  sont  grises  et  filiformes. 

Même  observation,  quant  au-dessous  de  cette 
noctuelle,  que  pour  la  ISébaleuse^  page  82. 


gO  HISTOIRE  NATURELLE 

CCLXXXI.  NOCTUELLE  FULIGINEUSE, 

NOCTUA  FULIGINEA.  {^Hubn.) 

oeooogoowoeosooooooeoooQsececooo 
Envergure,  i3  à  i4  lignes. 


Cette  noctuelle,  ainsi  que  son  nom  l'indique, 
a  le  dessus  des  ailes  supérieures  totalement  d'un 
noir-fuligineux  ou  couleur  de  suie,  dans  le  mâle, 
avec  les  deux  taches  ordinaires  très-petites  et  à 
peine  visibles,  quoique  dessinées  en  clair.  En  re- 
gardant bien  attentivement,  on  aperçoit  un 
point  ferrugineux  près  de  l'orbiculaire,  et  quel- 
ques vestiges  d'une  bande  interrompue  de  même 
nuance,  près  du  bord  terminal. 

Les  ailes  inférieures  sont  en  dessus  d'un  blanc- 
sale,  avec  le  limbe  et  les  nervures  noires,  et  le 
bord  marginal  lavé  de  bistre. 

Le  dessous  des  quatre  ailes  est  d'un  gris-fuli- 
gineux, avec  un  point  obscur  au  milieu  de  cha- 
cune d'elles. 

La  tête  et  le  corselet  sont  de  la  même  couleur 
que   les  ailes   supérieures.    L'abdomen,    d'une 


DES    LÉPIDOPTÈRES.  gi 

teinte  plus  pâle,  participe  de  celle  des  ailes  in- 
férieures, et  a  son  extrémité  roussâtre. 

Les  antennes  sont  noirâtres  et  pectinées. 

Cette  description  ne  concerne  que  le  mâle,  et 
ne  peut  s'appliquer  à  la  femelle  qui  en  diffère 
par  les  caractères  suivants  : 

1°  Ses  antennes  sont  filiformes; 

2°  Le  dessus  de  ses  ailes  supérieures  est  d'une 
teinte  moins  foncée  que  dans  le  mâle,  et  tire  un 
peu  sur  le  rougeâtre;  on  y  remarque  des  vesti- 
ges de  lignes  et  de  points  qui  manquent  totale- 
ment dans  celni-ci; 

S^'Lesdeuxtachesordinairessontplusgrandes 
et  mieux  marquées  ; 

4°  Enfin  le  dessus  des  ailes  inférieures  est  d'un 
gris-rougeâtre,   au  lieu  d'être  d'un  blanc-sale. 

Hubner  est  le  seul  auteur  qui  fasse  mention  de 
cette  espèce,  sans  en  faire  connaître  la  chenille 
qui  nous  est  également  inconnue. 

La  noctuelle  Fuligineuse  habite  la  France  et 
l'Allemagne.  On  la  trouve  voltigeant  en  plein 
jour  sur  les  fleurs  de  scabieuse,  vers  le  milieu 
de  septembre. 


93  HISTOIRE    NATURELLE 


CCLXXXII.  NOCTUELLE  DE  L'AIRELLE. 


^&&'^g^€>®< 


NOCTUA  VACCINIL 

[Linn.  JFien.  Ferz.  Fob.  Esp.  Borkh.^  etc.) 

CERASTIS  VACCINIL  {Ochsen.) 


NOCTUA : 


SPADICEA  ET  VACCINII.  {Hubn.) 
LA  ROBUSTE? 

(  Engram.  tome  vn.  fig.  5i5  et  5i6.  ) 


NOCTUELLE  DE  L'AIRELLE.  (Oliv.  Encycl.) 

Envergure,  i4  à  i5  lignes. 


C'est  à  tort  que  Hubner  a  fait  deux  espèces 
de  la  noctuelle  dont  il  est  ici  question,  sous  les 
noms  de  Spadicea  et  de  Vaccinii.  La  première 
ne  diffère  de  l'autre  que  parce  que  les  lignes 
et  les  deux  taches  ordinaires  sont  beaucoup 
moins  prononcées,  chez  elle,  que  dans  la  f^ac- 


DES    LÉPIDOPTÈRES.  g3 

ciniiy  et  qu'elle  n'a  pas  la  bande  grise  qu'on  re- 
marque quelquefois  dans  cette  dernière,  à  Tex- 
trémité  des  ailes  supérieures.  Du  reste,  elles  se 
ressemblent  entièrement  pour  le  dessin,  et  la 
disposition  des  lignes  et  des  taches  tant  en-des- 
sus qu'cn-dessous.  Comme  la  variété  Spadicea 
d'Hiibner  est  la  plus  commune,  c'est  elle  que 
nous  avons  fait  figurer. 

Les  ailes  supérieures  de  cette  noctuelle  sont 
en-dessus  d'un  rouge-brun,  avec  trois  lignes 
transverses,  ondées,  d'un  brun-vio'âlre,  qui  se 
distinguent  plus  ou  moins  du  fond  suivant  les 
individus.  Celle  du  milieu  est  simple,  et  les  deux 
autres  sont  doubles.  Les  deux  taches  ordinaires 
sont  à  peine  marquées,  et  la  partie  inférieure  de 
la  réniforme  est  occupée  par  un  gros  point  d'un 
violet  noir,  très-appnrent.  On  aperçoit  en  outre, 
avec  un  peu  d'attention,  une  ligne  de  petits 
points  de  la  même  couleur  vers  le  bord  termi- 
nal. Le  dessus  des  ailes  inférieures  est  d'un  gris- 
rougeâtre,  avec  la  frange  d'un  rouge-bnin. 

Le  dessous  des  quatre  ailes  est  rougeâtre  et 
finement  pointillé  de  brun,  à  l'exception  toute- 
fois de  la  partie  centrale  des  ailes  supérieures 
qui  est  lavée  de  gris.  Les  inférieures  sont  tra- 
versées par  une  ligne  sinueuse  grise,  et  leur 
milieu  est  occupé  par  un  petit  croissant  de  la 
même  couleur. 


94  HISTOIRE    NATURELLE 

La  tête  et  ie  corselet  sont  d'un  rouge-brun, 
comme  le  dessus  des  ailes  supérieures.  L'abdo- 
men participe  de  la  teinte  grise  des  ailes  infé- 
rieures ;  mais  ses  côtés  et  son  extrémité  sont 
rougeâtres. 

Les  antennes  d'un  rouge-brun  comme  la  tête 
sont  un  peu  ciliées  dans  le  mâle,  et  filiformes 
dans  la  femelle,  qui,  du  reste,  ne  diffère  du  pre- 
mier que  par  la  forme  de  son  abdomen. 

La  chenille  vit  sur  \e plantain  moyen  {^plan- 
tago  média)  et  sur\e  prunellier  (^prunus  spînosa)  ; 
elle  est  tantôt  d'un  brun  ferrugineux,  tantôt  d'un 
vert-clair,  avec  une  ligne  longitudinale  d'une 
teinte  plus  foncée  au  milieu  du  dos  ;  mais  ce  qui 
aide  principalement  à  la  faire  reconnaître,  c'est 
le  premier  anneau  qui  est  noir,  avec  deux  raies 
blanches  longitudinales.  La  tête  et  les  six  pattes 
écailleuses  sont  jaunes.  Les  côtés  sont  gris  et  les 
stigmates  noirs. 

La  noctuelle  de  V Aiielle  habite  la  France  et 
l'Allemagne.  On  la  trouve  dans  les  bois,  au  com- 
mencement de  mai  et  à  la  fin  de  septembre. 


DES    LÉPlDOPTÎiRES.  gS 

CCLXXXIII.  NOCTUELLE  GLABRE. 


NOCTUiE  : 

GLABRA  £T  ERYTHROCEPHA.LA. 

(  Fab.  PFien.  Vcrz.  Hubn.  ) 

NOCTUA  VACCmiI.  VAR.  {Esp.) 


CERASTES  GLABRA 

ET 

ERYTHROCEPHALA.   {Ochsen.) 
NOCTUA  SPADICEA.   [Borkh.) 


LA  CHAUVE  ET  L'HYACINTHE. 

[Engram.  tom.  vu.  fig.  609  et  5 10.) 

eeoosscoaaseoeooiesoseeoseeeeoee 
NOCTUELLE  ÉRYTHROCÉPHALE.  (Oliv.   Encyct.) 


En 


vergure,  17  a  18  lignes. 


En  comparant  avec  un  peu  d'altentionles  noc- 
tuelles Glabre  et  Érytroccphale^  il  est  facile  de 


gC  HISTOIRE    NA.TURELLE 

se  convaincre  qu'elles  ne  sont  que  des  variétés 
l'une  de  l'autre  et  que  c'est  à  tort  que  la  plu- 
part des  auteurs  en  ont  fait  deux  espèces.  Nous  • 
les  avons  donc  réunies  en  une  seule,  à  laquelle 
nous  avons  conservé  le  nom  de  Glabre^  quoique 
moins  harmonieux  que  ce\m  à' Éry troc éphale  : 
1"  parce  que  c'est  le  nom  que  porte  la  variété 
la  plus  commune  des  deux  ;  2"  parce  que  celui 
à'Érjtrocéphale  [tête  rouge)  convient  d'autant 
moins  à  l'une  ou  à  l'autre,  que  la  tète  n'est  pas 
rouge,  mais  fauve,  et  que  d'ailleurs  la  partie  an- 
térieure du  corselet  et  aussi  de  cetle  couleur. 
Au  reste,  pour  qu'on  puisse  juger  si  nous  avons 
eu  tort  ou  raison  de  retrancher  de  la  liste  des 
noctuelles  ,  celle  qui  porte  le  nom  ^ Érytro- 
céphale,  nous  donnons  également  la  figure  de 
cette  prétendue  espèce ,  mais  comme  variété , 
sous  le  n°  3  de  la  planche  79. 

Les  ailes  supérieures  du  n°  q,  sont  en-dessus 
d'un  brun-marron-foncé  avec  leur  base,  et  une 
grande  partie  de  la  côte  jaspée  de  gris- rougeâtre. 
Une  bande  sinueuse  et  transverse  ,  de  même 
nuance,  est  placée  à  peu  de  distance  du  bord 
terminal;  parallèlement  à  cette  bande,  on  aper- 
çoit une  rangée  de  petits  points  et  une  raie  très- 
flexueuse;le  tout  également  d'ungris-rougeâtre, 
et  à  peine  marqué.  Enfin  les  deux  taches  ordi- 
naires sont  d'un  gris  très-clair,  et  se  détachent 


DES    LEPIDOPTERES,  97 

parfaitement  an  foni).  L'oibicnlaire  ost  très-pe- 
tite; la  l'en i forme  est  marquée,  clans  sa  partie 
inférieure  et  du  côté  interne,  de  plusieurs  points 
noirs  qui  parfois  manquent,  et  parfois  remplis- 
sent toute  la  tache. 

Le  dessus  des  ailes  inférieures  est  d'un  gris- 
obscur,  avec  le  bord  interne  et  la  frange  d'un 
gris  plus  pâle. 

Le  dessous  des  quatre  ailes  est  d'un  gris  rou- 
geâtre  finement  pointillé  de  noir,  à  Texception 
pourtant  d'une  grande  partie  des  supérieures  , 
qui  est  teintée  de  noirâtre.  Les  inférieures  sont 
traversées  par  une  ligne  sinueuse  grise ,  avec 
une  petite  lunule  centrale  de  la  même  couleur. 

La  tête  et  la  partie  supérieure  du  corselet  sont 
fauves,  avec  un  reflet  rougeâtre.  Le  reste  du 
corselet  est  brun-marron  ,  comme  le  dessus  des 
ailes  supérieures.  L'abdomen  est  gris ,  avec  les 
côtés  et  l'extrémité  fauves. 

Les  antennes  sont  brunes ,  à  l'exception  de  la 
base ,  qui  est  de  la  même  couleur  que  la  tète  de 
l'insecte.  Elles  sont  ciliées  dans  le  mâle,  et  fili- 
formes dans  la  femelle. 

La  variété  figurée  sous  le  n"  ^2  nous  a  été  en- 
voyée par  M.  Dabi  ,  marchand  -  naturaliste  à 
Vienne,  en  Autriche,  sous  le  Jiom  à' Erythrocé- 
phale  ;  mais  elle  ne  diffère  du  n°  i  que  parce 
que,  chez  elle  ,  les  deux  taches  ordinaires  et  la 

NOCTURNES,    m.  7 


98  HISTOIRE    NATURELLE 

l)ancle  du  bord  terminal  sont  absorbées  par  l'in- 
tensité du  fond.  Du  reste ,  elle  lui  ressemble  en- 
tièrement tant  en-dessus  qu'en-dessous. 

La  chenille  nous  est  inconnue  ,  et  aucun  au- 
teur n'en  parle  à  notre  connaissance. 

La  noctuelle  Glabre  habite  la  France,  l'Alle- 
magne et  l'Italie.  Nous  l'avons  trouvée  en  Tos- 
cane. 


I)  !•;  s  r,  i':  p  1  D  o  p  T  î'  lî  i:  s.  gg 

CCLXXXIV.  NOCTUELLE  RUBICOINDE  (i). 


NOCTUA    RUBRICOSA. 

[Fab.    JFicn.    Vcrz.   Hub/i.    Borkii.) 

e3(»3(iii»!a(»(»!9ai(»99»a(»3(»(» 

NOCTUA  MISTA.   {Hubn.) 

BOMBYX  RUBRICOSA.   [Esp.) 

NOCTUA  MUCIDA.   [BoiU,.) 

NOCTUA   PILICORNIS.    [Brahm.) 

CERASTIS   RUBRICOSA.    [Ochsn,.) 

L'ÉRYTROCÉPHALE.    {Engmm.   lom.  vir.   f.  Si 3.) 

NOCTUELLE  RUBICONDE,  (Or,v.  Encycl.) 

Envergure,    i5  à    iG  lignes. 


Les  ailes  supérieures  de  cette  espèce  sont  en- 
dessus  d'un  brun-violet  finement  s;uij)ondré  d( 


(i)  Dans   l'inipossibililé  de    traduire  par  im  seul  mot  le 
nom  ôeRubrifosn,  qui  veut  ilirc  abondaiit  en  inrc  rouge, 

7. 


100  IIISTOîRF     NATURELLE 

bleuâtre,  avec  la  tratiLje  rougeàtre.  Elles  sont 
traversées  dans  leur  larç;eiir  par  trois  lignes  en 
zi^za^r ,  brunes  et  bordées  de  bleuâtre  d'un  seul 
côté.  Les  deux  taches  ordinaires  sont  très-légè- 
rement indiquées  ,  et  l'on  remarque  cinq  taches 
brunes,  obliques,  placées  à  peu  près  à  égale  di- 
stance le  long  de  la  côte.  Le  dessus  des  ailes  in- 
férieures est  d'un  gris-obscur,  avec  la  frange  et 
le  bord  interne  légèrement  teintés  de  rose. 

Le  dessous  des  quatre  ailes  est  d'un  gris-rou- 
geâtre  finement  pointillé  de  brun-violet ,  avec 
une  raie  transverse  grise  sur  chaque  aile,  et  un 
croissant  de  même  couleur  sur  les  inlérieures. 

La  télé  est  brune  et  le  corselet  de  la  même 
couleur,  avec  un  collier  presque  noir  et  du  bleu- 
pâle  à  l'attache  des  ailes.  Le  dessus  de  l'abdomen 
participe  du  gris  des  ailes  inférieures;  mais  son 
extrémité  et  ses  côtés  ont  une  teinte  vineuse 
comme  le  dessous.  Les  pattes  sont  annelées  de 
gris  et  de  brun.  Les  antetnies  sont  d'un  fauve- 
obscur,  et  fortement  ciliées,  du  moins  dans  le 
mâle,  car  nous  ne  connaissons  pas  la  femelle. 

I^a  chenille,  suivant  Hubner,  vit  sur  \q.  fraisier. 


nous  avons  conservé  celui  de  Rubiconde  ,  créé  par  Olivier, 
tiien  qu'il  présente  un  sens  inexact  j  mais  cet  inconvénient 
nous  a  paru  moinilre  (jae  celui  d'augmenter  la  nomenclature 
d'un  nouveau  nom  pour  une  espèce  déjà  nommée. 


AW/itr/tcr. 


Genre     Noc'lliclle 


j'i.LXxa. 


1   de  l'Airelle  //âi-r/wiy  CrmAU     2  .  T/labre  /^MrfraJ   ronicllc  . 

r).Erjtlirocepliale/-^/y///v^^v///'////ymàlc  v-inéié  de  la  Glabre  . 
4  Kiil)ic()iHle//V//.vA'V7ymàle.o.  Silène  Kt',/^fu-yai^i'.  6'.Litiu'e/'///V//v//ni.ile. 


DES    LÉPl  DOPTKin.S.  lOl 

Les  deux  figures  qu'il  en  clonue  la  représentent 
clans  deux  âges  différents.  La  plus  petite  est  d'ijjà 
brun-violet,  avec  une  ligne  et  une  bande  blan- 
ches, longitudinales,  de  chaque  côté  du  corps, 
et  quatre  points  de  la  même  couieiu'  sur  chaque 
anneau;  la  tète  est  rougeâtre ,  avec  deux  lignes 
noires;  les  pattes  sont  également  rougeâtres.  La 
plus  grande  est  violette,  avec  trois  lignes  ou  raies 
jaunâtres,  longitudinales,  dont  une  dorsale  et  les 
deux  autres  latérales;  le  milieu  de  chaque  an- 
neau est  en  outre  marqué  d'une  losange  noirâtre, 
avec  deux  points  blancs  seulement;  la  tète  est 
jaunâtre,  avec  deux  raies  noires;  et  les  pattes  sont 
grises.  La  chrysalide  est  d'un  brun-rouge-luisant. 
?vous  n'avons  jam;ns  irouvé  cette  espèce,  que 
nous  avons  reçue  de  Vienne,  en  Autriche;  nous 
présumons  cependant  qu'elle  habite  la  France 
comme  l'Allemagne. 

Nota.  Cet  article  était  impiimé  quaiu!  M.  Boisduval  nous 
a  communiqué  une  femelle  ,  qu'il  a  prise  ce  priuîcmps  (182G) 
dans  la  forêt  de  Saint-Germain.  Ainsi,  notre  présomption  que 
cette  espèce  habitait  la  France  se  trouve  justifiée.  Celle  fe- 
melle mérite  à  plus  juste  titre  que  le  mâle  ,  dont  nous  don- 
nons la  figure,  le  nom  de  Ruhricosa  :  le  dessus  des  nilcs  su- 
périeures est  totalement  d'un  rouge-brique-foncé,  snns  être 
saupoudré  de  bleuâtre,  avec  quelques  vcsli^<s  de  I  ijiie  à 
peine  marqués.  La  tache  réniforme  manque ,  et  l'orbiculaire 
est  à  peine  indiquée.  Les  antennes  sont  d'un  lilaiic-rnugeàtre, 
et  filiformes.  Du  reste,  elle  ressemble  parfaitement  au  mà!e. 


102  HISTolUK    NATURELLE 


CCLXXXV.  NOCTUELLE  SILÈNE. 


NOCTUA  SILENE.  (Fab.  JVien.   Verz.  Hubn.) 

BOMBYX  V.  PUNGTATUIM.   [Esp.) 

rsOCTUA  V.  PU.XCTATUM.   [Borkh.) 

CERASÏIS  SILÈNE.  {Ochsen.) 

L'ISOLEE  {Engram.  tom.  vi.  fig.  4 17.) 

NOCTUEELE  Sir.ÈNE.   (Oliv.  Encjci) 

Envergure  ,   i3  à  l4  lignes. 


Les  ailés  supérieures  de  cette  noctuelle  sont 
en-dessus  d'un  gris  pins  ou  moins  ferrugineux, 
suivant  les  individus,  avecles  nervures  dlin  Ion 
plus  clair  et  une  triple  rangée  de  points  à  peine 
marqués  ,  longeant  le  bord  terminal  (ces  points 
manquent  dans  beaucoup  d'individus).  Les  deux 


\ 


DES    LÉPIDOPTÈRES.  lo3 

taches  ordinaires  sont  finement  dessinées  en  clair 
sur  le  fond.  La  réniforme  est  mar(}uée  intérieur 
rement  d'une  espèce  de  V  noir  coupé ,  et  divisé 
par  les  nervures  de  manière  à  former  six  points  , 
dont  un  beaucoup  plus  gros  que  les  autres.  L'or- 
biculaire  est  aussi  marquée  de  noir  dans  sa  partie 
inférieure.  Les  secondes  ailes  sont  en-dessus  d'un 
gris-pâle,  avec  leur  bord  marginal  un  peu  plus 
foncé. 

],e  dessous  des  quatre  ailes  est  d'un  gris-rous 
sâtre  finement  pointillé  de  brun  ,  avec  une  petite 
lunule  obscure  au  centre  de  chacune  d'elles. 

La  tête  et  le  corselet  sont  du  même  gris  ou 
du  même  brun  que  les  aiîes  supérieures.  L'ab- 
domen participe  de  la  nuance  des  inférieures: 
Les  antennes  sont  fauves  et  filiformes  dans  les 
deux  sexes ,  qui  ne  présentent  aucune  différence 
sensible  :  l'individu  représenté  est  un  mâle. 

Nous  n'avons  jamais  trouvé  la  chenille  de  cette 
espèce.  Hubner  ne  l'a  pas  connue  non  plus,  puis» 
qu'il  n'en  donne  pas  la  figure  :  Fabricius  prétend 
(ju'elle  vit  sur  le  choux  champêtre  (  brassica 
campestris),  et  la  décrit  ainsi  :  «Chenille  nue,  d'un 
«brun-obscur,  avec  un  collier  noir  marqué  de 
«  blanc  et  les  stigmates  noirs.  » 

La  noctuelle  Silène  habite  la  France  comme 
l'Allemagne.  Je  ne  l'ai  trouvée  qu'une  fois  aux 
environs  de  Paris. 


lo4  HISTOIRE    NATlinilLLR 

CCLXXXYI.     NOCTUELLE   LITURE   (1). 


•  NOCTUA  LITURA. 

{Linn.  Vien.  Verz.  Fnb.  Huhn.  Borkh.  Esp.) 

NOCTUA  POLLUTA.  {Esp.) 

ORTHOSIA  LITURÂ.  {Ochsen.) 

LA  MODESTE.  {Engram.  tom.  vi.  f.  899.) 


NOCTUELLE  LITURÉE.  (Oliv.  Encycl) 


(*(»»499«3(»(»3(»(» 


Envergure,   i4  à   i5   lignes. 


Les  ailes  supérieures  de  cette  noctuelle  sont 
en-dessus  d'un  gris-rougeâtre,  qui  s'érlaircit  de- 
puis leur  milieu  jusqu'à  leur  attache  au  corselet. 
En  partant  du  bord  terminal ,  qui  est  longé  par 

(1)  Vieux  mol  employé  par  Blontaignc ,  synonyme  de  Ra~ 
tare. 


DES    l,Él' I  DOP  l  fettES.  lo5 

une  rangée  de  petites  lunules  à  peine  marquées, 
on  aperçoit,  i°  une  bande  sinueuse  transverse 
d'un  brun-violâtre,  2°  une  raie  rousse  également 
transverse  qui  s'élargit  en  remontant  vers  la  côte, 
3°  enfin,  une  double  ligne  brune  formant  zigzag. 
I.a  cote  est  marquée  de  quatre  taches  d'un  noir 
velouté  placées  à  égale  distance,  indépendam- 
ment de  la  double  tache  de  même  couleur  qui 
est  située  vers  l'angle  du  bord  terminal.  Mais  ce 
qui  caractérise  principalement  cette  espèce,  ce 
sont  les  deux  taches  ordinaires  ,  dont  la  forme 
est  particulière,  et  qui,  en  divergeant  par  en  haut, 
se  touchent  presque  par  leur  base.  Elles  sont 
d'un  brun-violet  bordé  de  gris-jaunâtre.  I^a  ré- 
niforme  est  oblongue  et  carrée  à  sa  base;  i'orbi- 
culaire  est  ovale  et  très-grande  comparativement 
à  l'autre. 

Les  ailes  inférieures  sont  en-dessus  d'un  gris- 
obscur,  avec  la  frange  et  le  bord  interne  d'un 
gris  plus  clair. 

Le  dessous  des  quatre  ailes  est  d'un  gris-rou- 
geâtre  finement  pointillé  de  noir,  avec  une  raie 
transverse  et  une  tache  centrale  ,  obscures,  sur 
chacune  d'elles. 

r^a  léte  et  le  corselet  sont  du  même  gris  que 
les  ailes  supérieures.  L'abdomen  participe  de  la 
nuance  des  inférieures,  et  les  poils  qui  garnis- 
sent ses  côtés  et  son  extrémité  sont  rougcâtres. 


lo6  HISTOIRE     NATUUiiLLE 

Les  antennes  sont  filiformes,  et  d'un  gris-rou- 
geâtre,  comme  la  tête. 

Cette  description  ne  concerne  que  le  mâle  :  la 
femelle  nous  est  inconnue,  ainsi  que  la  chenille, 
qui  n'est  pas  figurée  dans  Hubner.  Fabricius  dit 
qu'elle  vit  sur  le  prunier  et  le  saule^  et  la  décrit 
ainsi  :  Chenille  niie^  verte^  açec  une  raie  pâle  sur 
le  dos  et  une  autre  sur  les  côtés,  niélangée  de  blanc 
et  de  jaune,  La  tête  est  pâle.  Mais  nous  craignons 
bien  que  la  noctuelle  à  laquelle  cette  chenille 
se  rapporte  ne  soit  pas  la  même  que  la  nôtre , 
qui  n'a  pas  le  point  blanc  de  celle  de  Fabricius. 
Cependant ,  dans  l'impossibililé  de  reconnaître 
l'espèce  à  laquelle  cet  auteur  a  donné  le  nom 
de  Litura  ,  tant  sa  description  est  vague  ,  nous 
avons  appelé  de  ce  nom  la  noctuelle  par  nous 
décrite,  en  suivant  à  cet  égard  l'autorité  d'Hub- 
ner  et  d'Ochsenheimer. 

Nous  n'avonsjamais  trouvé  la  noctuelle Z^Vw/f, 
celle  que  nous  avons  fait  figurer  nous  vient  d'Al- 
lemagne ;  nous  présumons  cependant  qu'elle  ha- 
bite également  la  France. 


DKs  LÉ  .  iDoPTÎ: kj:s.  107 

CCLXXX  VII.  NOCTUELLE  XANTOGRAPHE|(i) 


i"iiii  i«l  KM  iii  "  •^  «JlnTî'  ®  '5< 


NOCTUA  XANTHOGRAPHA. 

{/r/cn.  Verz.  Fah.  Mant.  Hubiu) 

MYTIIIMNA  XANÏIIOGRAPHA.    {Ochsen) 

LA  TRLMACULÉE  {Engrarn.  t.  vu.  ï.  f^ojj.) 

NOCTUELLE  XANTHOGRAPHE.   (Oliv.  Encycl.) 


Envergure,  t3  à  14  lignes. 


f.Es  ailes  supérieures  de  cette  noclnelle  sont 
en-dessus  d  un  bai-cLair,  avec  les  deux  taches 
ordinaires  d'un  jaune -pâle  :  la  rëniforme  est 
marquée  de  brun  à  ses  dnu^  extrémités ,  et  le 
milieu  de  i'orbiculaire  est  égaiement  occupé  par 
du  brun  qui  l'absorbe  presque  entièrement.  La 


(l)  Tiré  de  deux  mots  giecs  de  ÇavOoç  (jaune)  ei  de  ypatpsiv 
(éeriie),  à  cause  des  deux  taches  jaunes  que  celle  noctuelle 
porte  sur  les  ailes  supérieures. 


108  HISTOIRE    NATURELLE 

frange  est  séparée  du  bord  terminal  par  un  liseré 
clair  très-mince;  et ,  parallèlement  à  ce  liseré,  on 
aperçoit  une  rangée  de  pelits  points  jaunâtres 
à  peine  marqués.  On  remarque  en  outre  que  les 
deux  taches  ordinaires  sont  placées  entre  deux 
lignes  transverses,  l'une  courbe  et  formée  de  pe- 
tits points  noirs,  et  l'autre  composée  de  festons 
également  noirs  et  légèrement  indiqués. 

Le  dessus  des  ailes  inférieures  est  d'un  blanc- 
sale ,  avec  leur  moitié  lavée  de  gris ,  à  partir  du 
bord  marginal ,  avec  les  nervures  grises.  La 
frange  est  un  peu  jaune. 

Le  dessous  de  quatre  ailes  est  d'un  blanc-jau- 
nâtre, teinté  de  rougeâtre  et  pointillé  de  gris  à 
la  côte  et  au  bord  terminal  des  supérieures,  ainsi 
qu'au  bord  externe  des  inférieures. 

La  télé  et  le  corselet  sonld'unbai-clair,  comme 
le  dessus  des  ailes  supérieures;  et  l'abdomen  est 
d'un  gris-jaunâtre.  Les  antennes  sont  de  la  même 
couleur  que  la  tête  ,  et  filiformes. 

Cette  description  ne  concerne  que  le  mâle  : 
la  femelle  nous  est  inconnue,  ainsi  (jue  la  che- 
nille ,  qui  n'est  figurée  ni  décrite  dans  aucun  au- 
teur à  notre  connaissance. 

La  noctuelle  Xaiitliographe  habite  la  France 
et  rAîleiiiagnc.  L'individu  figuré  nous  a  été  com- 
muniqué par  M.  Boisduval,  qui  l'a  reçue  de 
Vienne,  en  Autriche. 


DES    LEPIDOPTknF.S.  1  OQ 

CCLXXXVIII.  NOCTUELLE  POIiNT-BLANG. 

NOCTUA  ALBIPUNCÏA. 
{Fah.Wien.  Verz.  Hiibn.  Borkh.) 

NOCTUA  LTTHARGYREA.   [Esp.) 

MYTHIMNA   ALBIPUNCTA.  {Oc/isen,) 

LE  POINT-BLANC.   {Engram.  t.  vu.  f.  498.) 

NOCTUELLE  TACHE  BLANCHE.  (Oliv.  Encj.) 

Envergure,   i5  à  16  lignes. 


Les  ailes  supérieures  de  celte  noctuelle  sont 
en-dessus  d'un  fauve-rougeâtre,  avec  une  raie 
sinueuse  d'un  ton  plus  clair  longeant  le  bord 
terminal ,  et  une  autre  raie  Iransverse  du  même 
ton  placée  à  quelque  distance  du  corselet;  mais 
ce  qui  caractérise  principalement  cette  espèce, 
c'est  l'absence  totale  des  deux  taches  ordinaires, 
qui  sont  remplacées  par  un  point  blanc  isolé  et 
occupant  le  milieu  de  l'aile. 

Le  dessus  des  ailes  inférieures  est  d'un  gris- 
jaunâtre  qui  devient  plus  foncé  à  mesure  qu'on 


IIO  lîISTOIRn    NAltJRrLLF 

se  rapproche  de  la  frange  :  celle-ci  esl  tl'iiii  blanc- 
jaunâtre. 

Le  dessous  des  quatre  ailes  est  d'un  blanc-jau- 
nâtre beaucoup  plus  luisant  que  dans  les  autres 
espèces  voisines,  et  comme  argenté.  Du  reste,  elles 
sont  finement  pointillées  de  brun  à  la  côte  et  au 
bord  terminal  des  supérieures  ,  ainsi  qu'au  bord 
externe  des  inférieures. 

La  tête  et  le  corselet  sont  d'un  fauve-rou- 
geâtre  ,  comme  le  dessus  des  ailes  supérieures;  et 
l'abdomen  est  d'un  gris-jaunâtre.  Les  antennes 
sont  de  la  même  couleur  que  la  tête,  et  filiformes 
dans  les  deux  sexes. 

Celte  description,quoique  faite  d'à  près  le  mâle, 
peut  s'appliquer  également  à  la  femelle,  qui  n'en 
diffère  en  aucune  manière. 

La  chenille  vit  sur  le  plantain  ordinaire  [plan- 
tago  major).  Elle  est  grise,  avec  des  raies  blanches 
longitudinales,  quatre  poinls  noirs  sur  chaque 
anneau,  et  les  stigmates  de  la  même  couleur.  La 
tête  est  jaunâtre,  avec  une  tache  noire  triangu- 
laire au  milieu.  La  chrysalide  est  d'un  brun-foncé. 
La  noctuelle  Point- Blanc  habite  la  France  et 
l'Allemagne.  Elle  n'est  pas  rare  aux  environs  de 
Paris;  je  Lai  trouvée  plusieurs  fois  au  bois  de 
Boulogne.  M.  Boisduval  l'a  prise  le  soir,  au  mois 
de  juin  ,  dans  le  Jardin  du  K(^i ,  sur  Vori^an  et  la 
valériane  rouge. 


DES    I,É  PII)  OPTER  i:  s.  m 


CCLXXXIX.     NOCTUELLE  LAVÉE. 


iiiii^>^<^^ 


NOCTUA  LOTA.   {fFien.   Vcz.  Hubn.  Borhh.) 

BOMBYX  LOTA.   {Linn.\ 

NOCTUA    MUNDA.   [Fahr.) 

BOMBYX  MUNDA?  {Esp.) 


a»<8ig-Ti 


ORTHOSIA  LOTA.  [Ochsen.) 

a«  «<s  »«  9«a«  e«  g  e  »s  »«  »^  ^0  ^^  «^ 

LA  PROPRETTE.    {Engram.  lom.   vi.  f.  396.) 

NOCTUELLE   PROPRETTE.   (Ouv.   Encyd.) 

Envergure,    i']  à  20  lignes. 


Cettf  espèce  varie  beaucoup  pour  la  Laille. 
Ses  ailes  supérieures  sont  en  -  dessus  d'un  gris- 
fauve  ou  rougeâtre,  tantôt  uni  et  tantôt  marqué, 


112  HISTOIRE    N  ATUni' LLE 

mais  peu  distinctement ,  du  dessin  ordinaire  à 
presque  toutes  les  noctuelles  de  sa  division.  Mais 
ce  qui  la  fait  reconnaître  au  premier  coup  d'œil 
et  nous  dispense  d'entrer  dans  plus  de  détails , 
ce  sont  deux  points  noirs  très-rapprochés ,  qui 
sont  placés  vers  le  milieu  du  bord  terminal ,  et 
qui  s'appuient  contre  une  raie  transverse  un 
peu  plus  claire  que  le  fond  de  l'aile.  Quelquefois 
il  y  en  a  deux  autres,  mais  beaucoup  plus  petits, 
vers  l'angle  postérieur. 

Les  ailes  inférieures  sont  en-dessus  tantôt  d'un 
gris-jaunâtre,  et  tantôt  d'un  gris-rougeâtre  uni. 

Le  dessous  des  quatre  ailes  est  d'un  gris-rou- 
geàtre-pâle  fuiemenl  pointillé  de  brun,  avec  une 
lunule  brune  au  milieu  des  inférieures. 

La  tète  et  le  corselet  sont  du  même  gris  que 
les  ailes  supérieures  ,  et  l'abdomen  participe  de 
la  couleur  des  ailes  inférieures.  Les  antennes  sont 
grises  et  ciliées  dans  les  deux  sexes. 

Celte  description  convient  également  au  mâle 
et  à  la  femelle.  Quoique  cette  espèce  ne  soil  pas 
rare  aux  environs  de  Paris,  nous  n'en  avons  ja- 
mais trouvé  la  chenille,  qui  n'est  pas  figurée  dans 
Hubner.  Si  l'on  s'en  rapporte  à  Fabricius,  elle 
serait  rase,  mélangée  de  gris  et  de  noir,  avec 
une  raie  latérale  fauve,  et  vivrait  sur  le  poirier. 

La  noctuelle  Lavée  habite  la  France  et  l'Alle- 
magne. 


DES    LÉPIDOPTÈRFS.  Il3 

CGXC.  NOCTUELT.E  DE  LA  LYCHNIDE. 


S»-©-^>-©-' 


NOCTU^  : 

LYCHiMDIS  LT  PISTACiNA. 

{Fab.    rrien.  Verz,  Hubii.) 

noctujE  : 
CANARIA,  SERINA  et  RUBETRA.  {Esp.) 


ORTHOSI^  : 

LYCHNIDTS  et  PISTACINA.  [Ochsen.) 


LA  LYCHNIDE  et  LA  CANNELÉE. 

[Engram.  tom.  vi.  f.  397.  898.  ) 

NOCTUELLES    : 

LYCHNIDE  ET  PISTACHE.  (Oliv.  Eiicycl.) 

Envergure,   i4  à  i5  lignes. 

« 

Les  ailes  supérieures  de  cette  noctuelle  sont 
en-dessus  tantôt  d'un  rouge-fauve,  tantôt  d'un 
fauve-clair,  et  tantôt  d'un  gris-rougeàtre,  suivant 
les  individus,  mais  toujours  avec  leurs  nerviires 
plus  pâles,  ce  qui  les  fait  paraître  comme  striées. 
La  frange  est  séparée  du  bord  terminal  par  une 
Nocturnes,  III.  8 


Il4  HISTOIRE     NATURELLE 

suite  de  petits  arcs  bruns  ,  derrière  lesquels  on 
voit  une  ligne  de  petits  points  noirs.  Viennent 
ensuite,  toujours  parallèlement  au  bord  termi- 
nal, une  rangée  de  lunules  brunes,  suivie  d'une 
bande  étroite  également  brune,  coupée  par  les 
nervures  et  bordée  d'une  raie  plus  claire.  Une 
autre  raie  également  plus  claire  se  remarque  en 
se  ra[)prochant  de  la  base  ;  et  entre  ces  deux  raies 
sont  placées  les  deux  taches  ordinaires,  qui,  dnas 
cette  espèce,  sont  très  étroites,  surtout  l'orbi- 
culaire,  qui  ne  consiste  que  dans  une  petite  raie 
placée  d'une  manière  oblique.  Elles  sont  d'un 
brun-violet  bordé  de  la  même  couleur  fauve  que 
celle  des  nervures. 

Les  ailes  inférieures  sont  en-dessus  d'un  gris- 
fauve  uni,  avec  la  frange  plus  pâle. 

L(^  dessous  de  ailes  supérieures  est  également 
(Vun  i^ris-fauve,  avec  la  côte  et  le  bord  terminal 
d'uîie  teinte  plus  pâle,  et  finement  pointillés  de 
brun,  comme  le  dessous  des  ailes  inférieures, 
lequel  est  en  outre  marqué  d'une  petite  lunule 
noirâtre,  et  traversé  par  une  ligne  grise  à  peine 
indiquée. 

La  tête  et  le  corselet  sont  de  la  même  couleur 
que  les  ailes  supérieures,  et  l'abdomen  participe 
de  celle  des  inférieures,  à  l'exception  de  sonex- 
trémilé,  qui  est  fauve.  Les  antennes  sontfauves, 
ciliées  dans  le  mâle,  et  filiformes  dans  la  femelle. 


A^ûcùirmv. 


('Oiiro     Noctuelle. 


/*/.  z.wc. 


lûurraâ/    .  Q-Ji^7i 


^t  Point  blancz-y^.^^^,  „..,,,,  2  Xanthographe  ^.^.^,^..^/,;,y,„.,. 
6  Glaciale  rMicM^Sj  mil,. 


DES    LÉPIDOPTÈRES.  Il5 

Cette  description,  faite  sur  un  mâle,  convient 
également  à  la  femelle,  qui  en  diffère  très-peu. 
Mais,  si  les  deux  sexes  se  ressemblent,  il  n'en 
est  pas  de  même  des  individus;  on  en  rencontre 
rarement  deux  dont  le  dessus  des  ailes  supé- 
rieures soit  de  la  même  couleur  ;  ce  qui  est  cause 
que  la  plupart  des  auteurs  en  ont  fait  deux  ou 
trois  espèces,  que  nous  avons  rapportées  à  une 
seule  dans  notre  synonymie.  CepenJant,  quelle 
que  soit  la  couleur  du  fond  des  ailes  supérieures 
en-dessus,  il  est  toujours  facile  de  distinguer  l'es- 
pèce dont  il  s'iîgit  de  celles  qui  en  sont  plus  ou 
moins  voisines,  par  deux  caractères  constants, 
savoir:  les  nervures  pins  claires  que  le  fond  des 
ailes,  et  les  deux  taches  ordinaires  très-étroites. 

La  chenille,  suivant  Fabricius,  vit  dans  les 
capsules  de  In  lichnide  dioïque  [Itjchnis  didica). 
D'après  la  figure  d'Hubner,elle  est  d'un  beau  vert 
marbré  de  noir,  avec  cinq  lignes  longitudinales, 
dont  une  d'un  vert  plus  foncé  sur  le  dos  ,  et  les 
quatre  autres  ferrugineuses  sur  les  côtés:  celle 
qui  avoisine  les  stigmates  est  en  outre  bordée  de 
blanc.  I.a  tête  est  d'un  jaune-aurore.  Hubner  ne 
donne  pas  la  figure  de  la  chrysalide. 

La  noctuelle  de  la  Lychnide  habite  la  France 
et  l'Allemagne.  Elle  n'est  pas  rare  aux  environs 
de  Paris. 


8. 


Il6  HISTOIRlî     ÎSATURELLK 


««<«'V«'«^^^<«<S/Vi'V»'V«'« 


CCXCI.  NOCTUELLE  SATELLITE. 


^4^€>^^^<&iâx 


NOCTUA  SATELLITIA(i) 

(  Linn,  PVien.  Vcrz.  lab,  Borhh.  Esp.  Hubn.  ) 

CERASTIS  SATELLITIA  {Oclisen.) 

SATELLITE.  [Engram.  t.  vu.  f.  5li.) 

LA  NOCTUELLE  SATELLITE  (Oliv.  Encycl) 


(Roesel,  t.  3.  pi.  5o.  fig.  i.  4.) 
Envergure,  i8  à  19  lignes. 


Les  ailes  supérieures  de  cette  noctuelle  sont 
en-dessus  d'un  rouge-ferrugineux  plus  ou  moins 
vif,  suivant  les  individus,  avec  les  deux  tiers  de 
leur  longueur,  à  partir  de  la  base,  plus  foncés. 

(1  )  Linné  a  donné  le  nom  de  Satellitia  à  celte  espèce,  parce 
qu'il  a  comparé  les  deux  petits  points  blancs  ou  jaunes  qu'elle 
a  sur  chaque  aile  supérieure,  indépendamment  d'un  beau- 
coup plus   gros,  aux  satellites  d'une  planète;  mais  il  arrive 


DES    LÉPIDOPTÈRES.  11^ 

Cette  partie  foncée  est  coupée  transversalement 
dans  son  milieu  par  une  ligne  brune  un  peu 
flexueuse  et  elle  est  bordée  du  côté  externe  par 
une  autre  ligne  de  la  même  couleur,  mais  an- 
guleuse. Entre  ces  deux  lignes,  on  remarque  une 
raie  brune,  ondée,  près  de  laquelle  est  un  gros 
point  rond,  tantôt  blanc,  tantôt  jaune,  qui  oc- 
cupe la  place  de  la  tache  réniforme,  et  qui  est 
ordinairement  accompagnée  de  deux  autres 
points  de  la  même  couleur,  mais  beaucoup  plus 
petits.  Ces  deux  petits  points,  par  leur  position, 
suffiraient  seuls  pour  faire  reconnaître  l'espèce  , 
s'ils  existaient  constamment;  mais  beaucoup 
d'individus  n'en  ont  qu'un,  et  d'autres  en  sont 
privés  tout'à-fait.  Quant  au  gros  il  subsiste  tou- 
jours. La  partie  claire  de  l'aile,  dont  il  nous  reste 
à  parler,  c'est-à-dire  celle  qui  en  occupe  le  tiers, 
à  partir  du  bord  terminal,  est  traversée  dans  son 
milieu  par  une  raie  brune  ondée  qui  se  com- 
pose d'une  suite  de  chevrons  ou  croissants  bor- 
dés de  fauve  du  côté  externe;  une  ligne  brune 


souvent  que  ces  deux  petits  points  manquent  ou  sont  à  peine 
visibles,  et  alors  le  nom  de  Satellitia  devient  sans  applica- 
tion. Cela  prouve  combien  il  est  difficile  de  trouver  des  noms 
spécifiques  qui  expriment  des  idées  justes.  Peut-être  serait- 
il  préférable  de  n'en  choisir  que  d'insignifiants,  du  moins 
lorsqu'il  s'agit  d'une  classe  d'animaux  aussi  nombreuse  que 
celle  des  insectes. 


Il8  HISTOIRE    NATURELLE 

en  festons  termine  l'aile,  ei  la  frange  elle  même 
est  festonnée  ou  dentelée. 

Le  dessus  des  ailes  inférieures  est  d'un  gris- 
brun  uni,  avec  la  frange  plus  pâle. 

Le  dessous  des  quatre  ailes  est  d'un  rougeâtre- 
pâle  finement  pointillé  de  brun  ,  excepté  le 
milieu  des  supérieures,  qui  est  gris.  Les  quatre 
ailes  sont  traversées  par  une  ligne  brune  arquée, 
avec  un  point  de  la  même  couleur  au  milieu  des 
inférieures. 

La  tète  et  le  corselet,  qui  est  un  peu  crèté, 
sont  d'un  brun-ferrugineux.  L'abdomen,  très- 
aplati,  du  moins  dans  le  mâle,  participe  de  la 
couleur  des  ailes  inférieures;  son- extrémité  et 
ses  côtés  sont  fauves. 

Les  antennes,  de  couleur  ferrugineuse  ,  sont 
filiformes  dans  les  deux  sexes,  qui  ne  différent 
en  rien  quant  à  la  couleur  et  au  dessin  des  ailes. 

M.  le  comte  de  Saint-Fargeau  (i)  nous  acom- 


(i)  M.  le  comte  de  Saint-Fargeau,  l'un  des  rédacteurs  de 
V Encyclopédie  pour  la  partie  enlomologique,  est  auteur  de 
plusieurs  ouvrages  relatifs  à  cette  branche  d'histoire  natu- 
relle, et  entre  autres  d'une  excellente  monographie  des  Ten- 
^Are'rf//îe^,  écrite  en  latin.  Je  saisis  avec  empressement  cette 
occasion  de  lui  exprimer  ma  gratitude  pour  l'extrême  obli- 
geance qu'il  a  eue  de  me  prêter  les  ouvrages  iïEspcreX  à'En- 
smmclle. 


DES    LÉPIDOPTÈRES.  II9 

mimique,  sur  la  chenille  de  cette  noctuelle,  des 
observations  très  intéressantes  que  leur  étendue 
ne  nous  permet  pas  d'insérer  ici  textuellement; 
mais  en  voici  l'analyse  :  «  Cette  chenille  fuit  la 
lumière  comme  beaucoup  d'autres  ,  et  se  cache, 
dans  le  jour,  sous  les  pierres,  ou  sous  les  feuilles 
des  plantes  basses.  La  nuit,  elle  sort  de  sa  re- 
traite pour  chercher  sa  nourriture,  qui  consiste 
en  plantes  à  feuilles  épaisses  et  aqueuses.  Aussi 
est-elle  un  fléau  pour  les  couches  de  melons  qui 
se  trouvent  à  sa  portée  :  lorsqu'elle  y  pénètre  , 
elle  coupe  les  branches  à  fruits  qui  avaient  été 
réservées  par  le  jardinier.  » 

«  M.  le  comte  deSaint-Fargeau  a  trouvé  beau- 
coup de  chenilles  de  celte  esj^èçe  dans  un  ter- 
rain pierreux  rempli  de  mauves.  Les  ayant  mises 
dans  une  boite  pour  les  élever,  il  fut  fort  étonné, 
en  les  visitant,  d'en  voir  une  grande  partie  oc- 
cupée à  dévorer  l'une  d'elles.  Elles  lui  donnè- 
rent, depuis,  de  nouvelles  preuves  de  leur  féro- 
cité, qu'elles  exercèrent  non-seulement  sur  des 
individus  de  leur  espèce,  mais  aussi  surd'autres 
chenilles  rases  qui  se  trouvèrent  dans  la  même 
boîte.  » 

Cette  omophagie,  dans  lachenille  dont  il  s'agit, 
avait  déjà  été  observée  par  Fabricius  et  Engra- 
melle;  mais  elle  n'est  pas  particulière  à  cette 
espèce:  Réaumur,  dans  son  onzième  INIérnoire, 


IQO  HISTOIRE    NATURELLE 

tome  II,  parle  d'une  chenille  à  fond  noir  ou  brun, 
avec  trois  raies  longitudinales  d'un  beau  jaune, 
qui  vit  sur  le  chêne ,  et  qui  dévore  également 
celles  de  ses  semblables  qui  sont  plus  faibles 
qu'elle.  De  vingt  chenilles  qu'il  avait  mises  dans 
un  poudrier,  il  ne  lui  en  resta  qu'une,  dit-il,  qui 
fut  dessinée  pendant  qu'elle  mangeait  la  dernière 
de  ses  camarades. 

Quant  à  la  nourriture  de  la  chenille  de  la  Sa- 
tellite^ et  aux  lieux   qu'elle  habite,   nous  crai- 
gnons bien  que  M.  le  comte  de  Saint-Fargeau 
n'ait  confondu  dans  sa  mémoire  cette  espèce 
avec  une  autre;  car  nous  l'avons  souvent  trouvée 
nous-méme;  et  c'est  toujours  en  battant  les  ar- 
bres, principalement  le  chêne,  que  nous  nous  la 
sommes  procurée.   Nous  sommes  en  cela   d'ac- 
cord avec  tous  les  auteurs  qui  en  ont  parlé.  Quoi 
qu'il  en  soit,  cette  chenille  offre  deux  variétés 
constantes,  l'une  d'un  noir  velouté  et   l'autre 
d'un  jaune-orangé.  Celles  qui  sont  noires  ont  le 
dessous  et  les  pattes  membraneuses  couleur-de- 
chair,  avec  une  raie  blanche  latérale  interrom- 
pue, qui  quelquefois  disparaît  entièrement.  Cette 
raie  est  placée  immédiatement  au-dessous  des 
stigmates.  Elles  ont  en  outre  trois  lignes  moitié 
blanches  et  moitié  rougeâtres  sur  le  premier  an- 
neau, et  deux  lignes  semblables  sur  le  dernier. 
Enfin,  elles  ont  plusieurs  points  blancs,  savoir: 


DES    LÉPIDOPTÈRES.  1 Î2  1 

un  latéral  sur  le  premier,  le  troisième  et  le  pé- 
nullième  anneau,  et  deux  réunis, également  laté- 
raux, sur  le  deuxième  anneau.  Celles  qui  sont 
d'un  jaune-orangé  ont  une  raie  blanche  latérale 
bien  marquée  immédiatement  au-dessous  des 
stigmates,  et  plusieurs  points  d'un  teinte  plus 
pâle  que  le  fond  sur  chaque  anneau.  La  tête  est 
d'un  brun-rouge  dans  les  deux  variétés. 

M.  le  comte  de  Saint-Fargeau  a  remarqué 
que  les  noctuelles  qui  proviennent  de  ces  deux 
variétés  ne  présentent  aucune  différence,  et  que 
la  présence  ou  l'absence  des  deux  petits  points 
blancs  qui  accompagnent  ordinairement  le  prin- 
cipal sur  leurs  ailes  supérieures  est  indépendante 
de  la  couleur  des  chenilles. 

C'est  en  juin  qu'on  trouve  cette  chenille  par- 
venue à  toute  sa  grosseur.  Elle  se  forme  alors 
une  espèce  de  coque  avec  la  terre  même  dans 
laquelle  elle  s'enfonce  pour  se  changer  en  chry- 
salide, et  rinsecle  parfait  éclot  au  bout  de  cinq 
ou  six  semaines. 

La  noctuelle  5<2^e////e  habite  presque  toutes  les 
contrées  de  l'Europe.  Elle  n'est  pas  rare  aux  en- 
virons de  Paris. 


122  HISTOIRE     NATURELLE 


CCXCII.   NOCTUELLE  GLACIALE. 


NOCTUA  GLACIALIS.  {Nobis.) 

Envergure,   i5  à  16  lignes. 


Voici  une  espèce  queje  crois  nouvelle,  n'ayant 
j)U  la  rapporter  à  aucune  de  celles  qui  ont  été 
décrites  ou  figurées  par  les  auteurs.  Elle  a  été 
trouvée  par  M.  Boisduval  (1),  dans  la  vallée 
d'Oysans,  département  des  Hautes-Alpes,  près 
desglaciers,  danslespremiers  jours  d'août  1826. 
Cette  localité  m'a  déterminé  à  l'appeler  Glacialis. 
Du  reste,  elle  n'a  rien  de  remarquable  :  elle  est 
totalement  grise  en-dessus  et  blanchâtre  en-des- 
sous. La  frange  des  ailes  supérieures  est  séparée 


(i)M.  Boisduval,  souvent  cité  dans  cet  ouvrage,  possède  une 
fort  belle  colleclion  de  Lépidoptères,  qu'il  augmente  chaque 
jour  par  de  nouvelles  acquisitions  j  elle  est  riche  surtout  en 
noctuelles  dont  il  a  fait  une  étude  approfondie.  Ses  observa- 
tions sur  cette  famille  de  nocturnes  m'ont  été  et  me  seront 
encore  très  utiles.  Son  extrême  obligeance  à  m'en  faire  part, 
m'impose  le  devoir  de  lui  en  témoigner  ici  ma  gratitude. 


DES    LÉPIDOPTÈRES.  123 

du  bord  terminal  par  un  liseré  jaunâtre  ;  et  leur 
dessus  est  marqué  de  deux  lignes  ondulées  Irans- 
verses,  d'un  gris  un  peu  plus  foncé  que  la  teinte 
générale ,  avec  les  deux  taches  ordinaires  peu 
sensibles,  d'un  gris-blanchâtre.  On  aperçoit,  en 
outre,  quelques  vestiges  de  points  blancs  le  long 
du  bord  terminal.  Le  dessus  des  ailes  inférieures 
est  entièrement  uni;  mais  leur  dessous  est  mar- 
qué d'une  raie  grise  interrompue,  parallèle  au 
bord  marginal.  La  frange  de  ces  mêmes  ailes  est 
presque  blanche,  tandis  que  celle  des  ailes  su- 
périeures est  grise. 

La  tête  et  le  corps  sont  du  même  gris  que  les 
ailes,  avec  l'extrémité  de  l'abdomen  jaunâtre. 
Les  antennes  sont  noirâtres  et  filiformes. 


124  HISTOIRE    NATURELLE 

CCXCIII.  NOCTUELLE  POLTE. 


?JOCTUA  POLITA. 

(  Wien.  Fcrz.  Fab.Borkh.  Fieweg.  Hubn.  ) 

CERASTIS  POLITA.  [Ochsen.) 


NOCTUA  LIGULA.  var.  {Esp,) 
LA  LISSE. 

'    (  Engram.  tom.  vir.  f.  5i4.  ) 


NOCTUELLE  LISSE.  (Oliv.  EncijcL) 


Envergure,  i4à  i5  lignes. 


Cette  noctuelle  ressemble  beaucoup  à  celle 
deV Airelle,  surtout  à   la  variété  que  nous  en 


DES    LÉPIDOPTÈRES.  ia5 

avoii.>ï  fait  représenter  et  à  laquelle  Hubner  a 
donné  le  nom  de  Spadicea.  Elle  a  comme  elle, 
le  dessus  des  ailes  supérieures  d'un  rouge-brun, 
mais  tellement  intense  que  ce  dessus  en  paraît 
entièrement  uni;  ce  qui  a  fait  donner  à  cette  es- 
pèce le  nom  de  PoUla  par  les  premiers  auteurs 
qui  en  ont  parlé.  Cependant  en  examinant  ces 
mêmes  ailes  avec  un  peu  d'attention,  on  yaper- 
çoitlesdeux  taches  ordinaires,  et  plusieurs  lignes 
transverses  disposées  à  peu  près  comme  dans  la 
noctuelle  de  X Airelle.  On  y  remarque,  en  outre, 
plusieurs  points  bleuâtres  placés  le  long  de  la 
côte,  et  qui  peuvent  servir  à  la  distinguer  de 
cette  dernière,  chez  laquelle  ils   n'existent  pas. 

Le  dessus  des  ailes  inférieures  est  totalement 
d*un  gris-rougeâlre,  avec  la  frange  pluspâle. 

Le  dessous  des  quatre  ailes  est  rougeâtre,  et 
teinté  de  brun  sur  les  bords.  La  côte  des  supé- 
rieures est  marquée  de  trois  points  blanchâtres 
qui  correspondent  à  ceux  du  dessus  ;  et  l'on  re- 
marque une  ligne  arquée  et  un  point  central, 
gris  sur  les  inférieures. 

La  tête  et  le  corselet  sont  d'un  rouge-brun, 
comme  les  ailes  supérieures  ;  et  l'abdomen,  très- 
aplali  dans  le  mâle^  est  d'une  nuance  beaucoup 
plus  claire. 

Les  antennes sontde  la  même  couleur  que  la 
tête,  et  filiformes  dans  les  deux  sexes. 


126  HISTOIRE    NATURELLE 

Cette  description  convienl  également  au  mâle 
et  la  femelle. 

La  noctuelle  Polie  habite  la  France  et  l'Alle- 
magne. On  la  trouve,  comme  celle  de  Vylirelle, 
dans  les  bois  au  milieu  du  printemps  et  au  com- 
mencement de  l'automne. 

Nous  n'en  connaissons  pas  la  chenille,  qui 
n'est  figurée  ni  décrite  dans  aucun  auteur  à  notre 
connaissance. 

Nota.  Nous  avons  oublié  de  faire  mention  dans  notre 
description  d'un  caractère  que  nous  n'avons  encore  remar- 
qué que  dans  celle  espèce  :  ce  sont  deux  poils  d'une  ligne  et 
demie  de  long  placés  à  la  base  des  antennes,  ainsi  qu'on  le  voit 
dans  la  figure.  C'est  sans  doule  à  cause  de  celte  particula- 
rité que  Brahm  a  nommé  Pilicornis  l'espèce  que  nous  avons 
rapportée  à  la  N.  Rubricosa,  d'après  la  synonymie  à'Ochsen- 
heiiner,  qui  est  évidemment  fautive  dans  ce  cas-ci,  car  celte 
dernière  noctuelle  n'offre  pas  la  particularité  dont  il  s'agit. 


DES    LÉPIDOPTÈRES.  12'] 

CCXCIV.    NOCTUELLE  CONSTANTE. 

NOCTUA  STABILIS.  {JVien.   Ferz.  Hubn,) 

.»••»«  •«•«•9  »«»«•«•« 

NOCTUA  CERASL  [Fab.  Fuestl  Jung.) 

ORTHOSIÂ  STABILIS.  {Ochsen.) 

LA  CONSTATNTE?  {Engram,  t.  vi.  f.  4i5.) 


NOCTUELLE  DU  CERISIER. 

(Oliv.  Encycl,  ) 

(Roesel.  tome  I.  pL  53.  fig.  i.  4.) 

Envergure,  i3  à  14  lignes. 


Les  ailes  supérieures  de  cette  espèce  sont  en- 
dessus  d'un  gris-rougeâtre  ou  ferrugineux,  avec 
une  ligne  jaunâtre  transverse  à  peu  de  distance 
du  bord  terminal.  Celui-ci  est  séparé  de  la  frange 
par  un  liseré  de  la  même  couleur,  et  par  une 


128  HISTOIRE    NATURELLE 

rangée  de  poinls  à  peine  marqués,  placés  entre 
les  nervures,  qui  sont  d'un  gris  plus  pâle  que  le 
fond  de  l'aile.  Sur  ce  même  fond  un  Irait  fin, 
également  jaunâtre,  dessine  les  deux  taches  ordi- 
naires, qui  sont  presque  contigucs  l'une  à  l'au- 
tre, et  dont  l'orbiculaire  est  très-grandef  Enfin, 
on  remarque  deux  lignes  noires,  l'une  courbe 
et  très  ondulée  au  milieu  de  l'aile  ,  et  l'autre 
flexueuse  près  du  corselet. 

Le  dessus  des  ailes  inférieures  est  d'un  gris- 
obscur,  avec  la  frange  jaunâtre. 

Le  dessous  des  quatre  ailes  est  d'un  gris-rou- 
geâtre-pâle  finement  pointillé  de  brun  sur  les 
bords,  avec  une  ligne  brune  arquée  sur  chacune 
d'elles. 

La  tête  et  le  corselet  sont  d'un  gris  ferrugi- 
neux, comme  le  dessus  des  ailes  supérieures,  et  « 
l'abdomen  participe  de  la  nuance  des  inférieures. 
Les  antennes,  de  couleur  ferrugineuse,  sont  pec- 
tinées  dans  le  mâle  et  filiformes  dans  la  femelle. 
Du  reste,  les  deux  sexes  se  ressemblent. 

La  chenille,  suivant  Roeselet  Engrameile,  est 
d'un  ver!-jaunâtre,  avec  trois  lignes  longitudi- 
nales d'un  jaune-pâle,  l'une  dorsale  et  les  deux 
autres  latérales.  La  tête  et  le  cou,  ou  le  premier 
anneau,  sont  d'un  vert-bleuâtre. 

La  chrysalide  est  d'un  brun-rouge,  avec  une 
pointe  bifide  à  son  extrémité. 


DKS      ll'Pl  nOPTHH  ES.  12Q 

a  Fabricins  dit  que  cett»-  chenille  vit  sur  le  ceri- 
sier; et,siiivanlEngra nielle,  elle  se  nourrirait  éga- 
lement de  feuilles  àQ  prunier.  Ce  dernier  auteur 
ajoute  qu'elle  paraît  en  juin  ,  et  que  le  papillon 
n'éclôt  qu'au  mois  d'avril  de  l'année  d'après. 

La  noctuelle  Constante  habite  l'Angleterre  et 
l'Allemagne,  et  se  trouve  aussi  aux  environs  de 
Paris. 

Nota.  Nous  avons  cité  dans  la  synonymie  de  cette  espèce 
la  Constante  d'Engramelle,  mais  avec  un  point  de  doute  ,  at- 
tendu que  sa  figure  ressemble  plus  à  notre  Cœci macula  ,  à 
laquelle  nous  l'avons  déjà  rapportée,  qu'à  celle  dont  il  est  ici 
question.  Cependant  celte  dernière  est  bien  la  Stabilis  des 
auteurs  allematuls  ou  la  O^rasi  de  Fabricius  ,  qu'Engrameîle 
lui-même  cite  dans  la  synonymie  de  sa  Constante  ;  mais  tout 
porte  à  croire  qu'il  y  a  eu  ici  confusion  de  sa  part. 


<M) 


'iS 


KOCTURNhlSj     lli. 


l3o  HISTOIRE     NATDRILLE 

CCXCV.  NOCTUELLE  INCONSTANTE. 


m^^^QHS^ 


NOCTUA  INSTABILIS. 
i^ff^ien.  Vtrz.  Fab.  Esp.  Borkh.  Hubn.) 


«■»w— «—»#»•«««»»• 


NOCTD^  : 

CONTACTA  ET  TRIGUTTA.  {Esp.) 

ORTHOSIA  INSTABILIS.  {Oclisen.) 

LA  FRAGILE.  {De  Vill  eut.  Linn.  t.  iv.  p.  459.) 


L'INCONSTANTE.  (Engrain.  t.  vi.  ï,  [\\l\) 
NOCTUELLE  INCONSTANTE.  (Oliv.  EncycL) 


Envergure,  17  à  18  lignes. 


C'est  à  juste  titre  que  le  nom  (}l  Inconstante 
a  été  donné  à  cette  espèce  :  elle  varie  tellement, 
qu'il  est  rare  d'en  rencontrer  deux  individus  qui 
se  ressemblent  exactement.  Cependant,  en  exami- 
nant avec  un  peu  d'attention  le  dessin  des  ailes  su- 


iVûc///7-n^'s , 


Geme  Noctuelle 


N.Lim. 


4  lesta('Ce^^,/.,,v.V femelle.  6  Upsiloil/^;^.r,/;./,y„wle.  G  Y'wAî^f^  fMimo.^a J^^x^(^ . 


t)ÈS    LKPlDOPTiiRES.  l3l 

périeures,  il  est  aisé  de  rapporter  toutes  ces  vnrié- 
tésàune  seule  espèce.  Pour  ne  pas  mullipller  inu- 
tilement les  figures,  nous  n'avons  donné  que  celle 
de  la  variété  qu'on  trouve  le  plus  ordinairement  ; 
en  nous  indiquerons  les  autres  dans  notre  des- 
cription. 

La  noctuelle  Inconstante  a  le  dessus  des  ailes 
supérieures  tantôt  d'un  gris-cendré,  tantôt  d'ini 
gris-rougeâtre  ,  cjuelquefois  d'un  brun-noirâtre, 
mais  le  plus  souvent  d'un  brun  -  ferrugineux , 
comme  dans  l'individu  figuré.  Dans  les  deux  pre- 
miers cas,  le  milieu  de  l'aile  est  traversé  par  une 
bande  d'un  teinte  plus  foncée  ;  dans  les  deux 
autres,  cette  bande  est  absorbée  par  l'intensité  du 
fond;  mais,  dans  tous  les  cas,  le  dessin  est  le 
même,  et  se  réduit  aux  deux  taches  oïdinaires, 
et  à  deux  lignes  transverses  presque  parallèles, 
entre  le  bord  terminal  et  la  tache  rénitoime.  Ces 
deux  lignes  sont  toujours  d'un  ton  clair,  comme 
le  bord  des  deux  taches  ordinaires.  Un  carac- 
tère de  celles-ci,  c'est  que  l'orbiculaii-e  est  placée 
d'une  manière  très-oblique  relativement  à  l'autre. 
Enfin  la  base  de  l'aile,  dans  les  variétés  foncées 
en  couleur,  est  plus  claire  que  le  reste. 

Le  dessus  des  ailes  inférieures  est  toujours  d'un 
gris-obscur,  qui  participe  cependant  de  la  teinte 
des  ailes  inférieures,  avec  \\u  croissant  au  cenire 
à  peine  marqué. 


l32  H  ii  TOI  ri;     KA.TURFLLE 

Le  dessous  des  quatre  ailes,  d'une  teinte  beau- 
coup plus  pâle  que  le  dessus,  offre  pourcarac- 
rcres  constants  dans  toutes  les  variétés,  une  tache 
centrale  en  croissant,  d'un  brun  plus  ou  moins 
foncé ,  avec  une  ligne  de  points  arqués  de  même 
couleur  sur  chacune  d'elles. 

La  tête  et  le  corselet  sont  de  la  couleur  des 
ailes  supérieures,  et  l'abdomen  de  celle  des  in- 
férieures. Les  antennes  sont  grises  ,  ciliées  dans 
le  mâle  ,  et  filiformes  dans  la  femelle. 

La  chenille  de  cette  espèce  ne  nous  est  pas 
connue,  et  nous  ne  l'avons  trouvée  décrite  ni 
figurée  dans  aucun  auteur.  Fabricius  se  borne  à 
dire  qu'elle  vit  sur  V amandier  commun. 

La  noctuelle  Inconstante  habite  la  France  et 
l'Allemagne  ;  elle  n'est  pas  rare  aux  environs  de 
Paris. 


DES     LÉPIDOPTÈUKS.  1 33 

CCXCVI.    NOCTUELLE    TESTACÉE. 

1 1 1  i^<^Bia  

NOCTUA  TESTACEA.  [Wieu.  Ferz.  Hubn.) 

AP4MEA  TESTACEA.  (Ocfisen.) 


L'AVARE.  {Engram.  toni.  vi.  f.  4^1.) 


«-•  0« 99 »«««  390 •»•»•«* 


Envergure,  i3   à    i4  lignes. 


Les  ailes  supérieures  de  eetle  noctuelle  sont 
en-dessus  d'un  gris-fuligineux  un  peu  rougeâtre. 
Leur  milieu  est  occupé  par  une  large  bande 
transverse,  d'une  teinte  un  peu  plus  foncée,  et 
bordée  de  chaque  côté  par  deux  doubles  lignes 
noirâtres  et  onduleuses  ;  sur  cette  bande ,  on 
aperçoit  les  deux  taches  ordinaires  très-légère- 
ment marquées;  le  bord  terminal  est  longé  par 
une  bande  étroite  brune,  qui  n'atteint  pas  jus- 
qu'à l'angle  extérieur.  La  frange  est  entrecoupée 
de  brun.  Le  dessus  des  ailes  inférieures  est  d'un 
blanc-sale ,  avec  la  frange  de  même  couleur,  et 
séparée  du  bord  par  un  bseré  noirâtre. 


1 34  HISTOIRE     NATURELLE 

Le  dessous  des  ailes  supérieures  est  d'un  gris- 
fuligineux,  à  l'exception  du  bord  interne,  qui  est 
blanchâtre.  Le  dessous  des  inférieures  est  de  la 
même  couleur  que  le  dessus,  avec  le  bord  su- 
périeur teinté  de  gris-brun. 

La  tête  et  le  corselet  sonfcjde  la  même  couleur 
que  les  ailes  supérit  lU'es  ,  ainsi  que  l'abdomen  , 
qui  cependant  est  d'une  teinte  un  peu  plus  claire. 
Les  antennes  sont  grises  et  filiformes  dans  les 
deux  sexes. 

Cette  description,  faile  d'après  une  femelle  , 
convient  également  au  mâle,  qui  n'en  diffère  que 
par  la  forme  de  son  abdomen,  caractère  commun 
à  toutes  les  noctuelles. 

Nous  avons  souvent  trouvé  cette  espèce  à  la 
fui  de  juillet ,  dans  les  fossés  du  Champ-de-Mars; 
mais  nous  n'eu  avons  jamais  rencontré  la  che- 
nille ,  qui  n'est  décrite  ni  figurée  dans  aucun  au- 
teur à  notre  connaissance. 

La  noctuelle  Testacée  habite  l'Allemagne 
comme  la  France. 


DES    LÉPIDOPTÈRES.  l35 

CCXCVII.    NOCTUELLE   UPSILON. 

NOCTUA  YPSILON. 
[If^ien.  Verz.   Borkk.  Hubn,) 

ORTHOSIA  YPSILON.  {Ochsen.) 

NOCTUA  CORTICEA?  [Ësp.) 

LA  DOUTEUSE.  {Engram.  t.  vu.  f.  /,86.  a.) 

Envergure,  16  à  17  lignes. 


T.Ks  ailes  supérieures  de  cette  noctuelle  sont 
en-dessus  tantôt  d'un  gris-obsciu',  tantôt  d'un 
gris  un  peu  rougeâtre ,  avec  la  frange  jaunâtre  , 
et  entrecoupée  du  même  gris  que  celui  des  ailes. 
Une  ligne  jaunâtre  en  zigzag,  plus  ou  moins  pro- 
noncée suivant  les  individus,  longe  le  bord  ter- 
minal. Les  deux  taches  ordinaires  ,  légèrement 
dessinées  en  noir,  se  touchent  [)ar  en  bas  et  s'é- 
cartent pareil  haut,  et  il  résulte  de  cette  disposi- 
tion que  l'intervalle  qui  les  sépare  a  la  forme 


?  36  HISTOIHK     ÎVATUIIELLK 

d'un  Y,  caractère  qui  sert  à  distinguer  cette  es- 
pèce de  celles  qui  lui  ressemblent  le  plus.  On  re- 
marque en  outre  une  ligne  noire  horizontale  qui, 
partant  du  corselet ,  vient  aboutir  à  une  double 
ligne  transverse,  anguleuse  et  à  peine  marquée. 
Contre  celte  double  ligne,  et  sous  la  tache  or- 
biculaire  ,  on  aperçoit  une  autre  tache  ovale  à 
peine  marquée  ,  et  terminée  par  une  pointe  du 
côté  opi)osé  à  celle  qui  regarde  le  corselet. 

Le  dessus  des  ailes  inférieures  est  d'un  gris 
plus  clair  que  celui  des  supérieures,  avec  le  bord 
marginal  pbis  foncé. 

Les  quatre  ailes  sont  en- dessous  d'un  gris-pâle 
tinement  pointillé  de  brun  ,  avec  un  croissant  à 
peine  marqué  au  centre  de  chacune  d'elles.  Les 
supérieures  ont  en  outre  deux  lignes,  et  les  in- 
férieures une  seule ,  toutes  trois  transverses  et 
flexueuses ,  et  à  peine  sensibles  dans  la  plupart 
des  individus. 

La  tête  et  le  corselet  sont  du  même  gris  que 
les  ailes  supérieures  ,  et  l'abdomen  participe  de 

la  nuance  des  inférieures. 

Les  antennes  sont  grises  et  filiformes  dans  les 

deux  sexes,  qui  ne  diffèrent  entre  eux  que  par 

la  forme  de  l'abdomen. 

Nous  avons  trouvé  plusieurs  fois  la  noctuelle 

Upsilon  en  juin,  dans  le  bois  de  Vincenncs, 

contre  le  tronc  des  chênes  ,  ce  qui  donne  lieu  de 


DES     LÉPIDOPTÈRES.  187 

croire  que  la  chenille  vil  sur  cet  arbre;  cepen- 
dant Hubner  la  représente  sur  une  branche  de 
saule.  Elle  est  d'un  brun-rougeâtre  en-dessus  et 
jaunâtre  en-dessous,  avec  plusieurs  points  blancs 
sur  chaque  anneau,  et  trois  lignes  blanches,  lon- 
gitudinales, interrompues,  l'une  sur  le  milieu  du 
dos,  et  les  deux  autres  latérales.  Ses  deux  côtés 
sont  en  outre  marqués  d'une  raie  jaune  longi- 
tudinale, près  des  stigmates.  La  léte  est  fauve, 
et  le  premier  anneau  est  noir,  ainsi  que  l'extré- 
mité du  dernier;  la  chrysalide,  d'une  forme  al- 
longée, est  d'un  rouge-fauve. 

Après  avoir  bien  comparé  la  noctuelle  dont 
il  est  ici  question  avec  toutes  celles  qui  sont 
figurées  dans  Engramelle,  nous  croyons  pouvoir 
la  rapporter  à  sa  Douteuse  (tom.  vu,  fig.  486.  a). 

La  noctuelle  Upsilon  habite  la  France  et  l'Al- 
lemagne. 


>&& 


1 38  H  I  s  1  O  1  11  E    IS  A  T  U  R  1  L  L  E 


CCXCVIII.    NOCTUELLE    FARDÉE. 


&-<5>-^H5H 


NOGTUA  MINIOSA. 

{fVien.  Verz.  Fab.  Borkh.  Hubii.) 

ORTHOSIA  MINIOSA.    {Ochsen.) 


"bombyx  RUBRICOSA.  {Esp.) 
LA  GRACIEUSE.  {Engram.  t.  vr.  f.  4!i.) 


LA  PEINTE.  {De  FUI.) 
NOCTUELLE  VERMILLON.  (Olw.  Eric i/cL) 


Envergure,  i5à  iG  lignes. 


Cette  noctuelle  ressemble  beaucoup  à  \ Jrn- 
biguë  ^  et  n'en  diffère  guère  que  parce  que  ses 
ailes  supérieures  sont  en  quelque  sorte  fardées 
d'une  teinte  rou^eâtre  ,  plus  ou  moins  foncée 
suivant  les  individus  ;  cependant ,  counne  sa  (  hc- 


DKS    LÉPIDOPTKllES.  l3g 

iiiile  est  connue ,  et  qu'elle  diffère  de  celle  de 
Y  Jinbiguë ,  il  n'est  pas  douteux  qu'elle  ne  fasse 
une  espèce  distincte. 

Le  dessus  des  ailes  supérieures  est  d'un  gris- 
jaunâtre  saupoudré  de  rougeâlre  ;  chacune  d'elles 
est  traversée  par  trois  raies  ondées,  d'un  teinte 
pins  claire  bordée  de  rouge ,  mais  à  peine  mar- 
quées. L'intervalle  qui  sépare  les  deux  premières, 
en  partant  de  la  base,  est  plus  rouge  que  le  reste 
de  l'aile  ,  et  en  occupe  le  milieu  :  dans  cet  inter- 
valle sont  placées  les  deux  taches  ordinaires , 
qui  sont  à  peine  sensibles.  La  troisième  raie,  com- 
posée d'une  suite  de  points  moitié  fauves  et  moitié 
rouges,  lon^ofe  le  bord  terminal.  La  frange  est  de 
la  même  couleur  que  les  ailes. 

Le  dessus  des  ailes  inférieures  est  d'un  blanc- 
rosé  ou  couleur-de-chair,  avec  le  bord  marginal 
légèrement  lavé  de  rougeâtre.  Dans  quelques 
individus,  elles  sont  en  outre  marquées  d'une 
ligne  transverse  et  d'un  point  central  obscurs. 
La  frange  est  rosée. 

Le  dessous  des  quatre  ailes  est  de  la  même 
couleur  que  le  dessus  des  ailes  inférieures  ,  avec 
un  point  obscur  dans  le  milieu  de  chacune  d'elles. 
Elles  sont  en  outre  finement  pointillées  de  brun 
le  long  de  la  cote  et  au  bord  extérieur. 

La  tète  et  le  corselet  sont  couleur  d'ocre 
rou(;e ,  comme  le  dessus  des  ailes  supérieures. 


\l^0  HISTOIRE    NATURELLE 

L'abdomen  est  gris,  avec  le  bord  de  chaque  an- 
neau rougeâtre.  Les  poils  qui  garnissent  les  côtés 
et  l'extrémité  de  l'abdomen  sont  également  ron- 
gea 1res. 

Les  antennes  sont  ferrugineuses,  très-pecti- 
nées  dans  le  mâle  ,  et  filiformes  dans  la  femelle, 
qui  ne  diffère  du  premier  que  par  la  teinte  plus 
pâle  de  ses  ailes  supérieures. 

La  chenille  vit  sur  le  ché/ie  :  elle  est  tantôt 
fauve,  avec  cinq  raies  longitudinales  jaunes, 
Tune  doisale  et  les  deux  autres  latérales;  et 
tantôt  d'un  violet-foncé  ,  avec  les  mêmes  lignes 
jaunes  ;  mais ,  dans  ce  dernier  cas ,  le  dessous  est 
d'un  blanc- violàtre.  La  tête  est  grise  dans  les 
deux  variétés,  avec  quelques  points  noirs. 

La  noctuelle  Fardée  habite  la  France  et  l'Al- 
lemagne. M.  Boisduval  l'a  trouvée,  en  avril  de 
celte  année  (1826),  au  bois  de  Boulogne. 


UrS    LÉPIDOl'TÎvRFS.  l^l 

CCXCIX.  NOCTUELLE  GRÊLE. 

NOCTUA  GRACILIS.  {Wicn.    Verz.  Fab.  Hubn.  Borkh.) 

NOCTUA  COLLINITA.   Esp.) 

NOCTUA  LEPIDA.   [Borkh.   Brahm,) 

ORTHOSIA  GRACILIS.    [Ochscru) 

L'INCONSTANTE. 
[Engram.   lom.   vi.  pi.  263.  fig.  4'4.  a-  b.  c.  ) 


NOCTUELLE  MINCE.   (Oliv.   Encycl.) 
Envergure,  i5  à  16  lignes. 


La.  noctuelle  dont  il  est  ici  question  est  figurée 
dans  Engramelle  comme  une  variélé  de  Vfncon- 
stante,et  c'est  à  tort  qu'Olivier  l'a  rapportée  à  la 
Gracieuse  du  même  auteur ,  qui  est  la  même 
que  notre  Fardée  (ZV.  Miniosa  de  Fabricius). 

Le  dessus  des  ailes  supérieures  est  d'un  gris- 
pâle  un  peu  rougeâtre ,  avec  leur  frange  d'une 
teinte  plus  foncée.  A  peu  de  distance  de  leur  ex- 
trémité, et  parallèlement  au  bord  terminal ,  on 
remarque  une  ligne  légèrement  flexueuse  d'un 
gris  très-pâle.  Un  trait  du  même  gris  dessine  les 
deux  taches  oitiinaires,  qui  se  détachent  à  peine 


l4o  niSTOIRT:    iXATtlRElLF 

du  fond,  et  sonî  pincées  PDire  deux  lignes  trnns- 
verses  :  l'une  courbe,  formée  de  points  noirs; 
l'autre  flexueuse,  composée  d'un  seul  irait  éga- 
lement noir,  mais  peu  marqué. 

Le  dessus  des  ailes  inférieures  est  d'un  gris- 
pâle  ,  lavé  de  brun  sur  les  bords,  avec  la  frange 
blanchâtre,  et  quelques  points  noirs  rangés  sur 
une  ligne  courbe. 

Le  dessous  des  quatre  ailes  est  blancliâlre  , 
avec  les  mêmes  points  noirs  du  dessus  ,  mais 
beaucoup  mieux  marqués  ,  principalement  sur 
les  ailes  inférieures. 

La  tête  et  le  corselet  sont  du  même  gris  que 
les  ailes  supérieures.  I/abdomen  esl  d'une  teinte 
plus  pâle,  avec  ses  côtés  et  son  extrémité  légè- 
rement rougeâtres. 

Cette  description  des  ailes  et  du  corps  con- 
vient également  aux  deux  sexes,  qui  ne  diffèrent 
entre  eux  que  par  la  forme  de  l'abdomen  et  les 
antennes.  Celles-ci ,  de  couleur  grise,  sont  pecli- 
nées  dans  le  mâle ,  et  filiformes  dans  la  femelle. 

Nous  ne  connaissons  pas  la  chenille  de  cette 
espèce.  Fabricius,  le  seul  auteur,  à  notre  con- 
naissance, qui  en  parle,  dit  qu'elle  vit  sur  la  lysi- 
rnachie  vulgaire  ou  perce-hosse  {lysimachia  vul- 
garis),  sans  en  donner  la  description. 

La  noctuelle  dont  il  s'agit  habite  la  France  et 
l'Aliemagne.  Elle  esl  rare  aux  environs  de  Paris, 


DES    LÉPinoi»TfeRES.  1  43 

CGC.  NOCTUELLE  MARAVIGNA. 


NOCTUA  MARAVIGNiE.   (Nobis\) 
Envergure,  12  a  i3  lignes. 

Les  ailes  supérieures  de  cette  noctuelle  sont 
en-dessus  d'un  gris-jaunâtre-pâle.  Leur  extré- 
mité est  occupée  par  une  bande  assez  large  d'un 
gris-foncé  ,  sur  laquelle  on  voit  une  ligne  trans- 
verse et  onduleuse  d'un  gris  plus  clair.  Depuis 
celle  bande  jusqu'au  corselet ,  on  compte  trois 
raies  Iransverscs  flexueuses  et  noirâtres ,  dont 
celle  du  milieu  est  plus  large,  et  celle  qui  est 
voisine  de  la  base,  plus  marquée.  Entre  cette 
dernière  i-aie  et  le  corselet ,  on  remarque  une 
petite  ligne  noire  qui  descend  de  la  côte  jusqu'au 
milieu  de  l'aile.  Avec  un  peu  d'altentiou,  on  aper- 
çoit en  outre  les  vestiges  des  deux  taches  ordi- 
naires dans  leur  place  accoutumée.  La  frange 
est  jaunâtre  et  légèrement  entrecoupée  de  gris. 

Les  ailes  inférieures  sont  en-dessus  du  même 
gris  que  la  bande  des  ailes  supérieures  :  mais  on 
voit  ce  gris  s'éclaircir  à  mesure  qu'on  s'éloigne 
du  bord  marginal.  La  frange  est  jaunâtre  et  unie. 

Le  dessous  des  quatre  ailes  est  jaunâtre,  avec 
leurs  extrémités  lavées  de  gris. 


l44  HISTOIRE    NATLRFLI.E 

Ln  tète  ,  le  corselet  et  rabtîomen  sont  entière- 
ment jaunâtres.  Les  antennes  sont  de  la  même 
couleur,  et  filiformes  dans  les  deux  sexes,  qui  ne 
présentent  aucune  différence  sensible  dans  la 
couleur  et  le  dessin  des  ailes. 

Cette  espèce,  que  nous  croyons  nouvelle,  a  été 
prise  par  M.  Alexandre  Lefebvre  (i) ,  le  i5  août 
i824>  dans  les  hautes  vallées  des  monts  Mado- 
niers,  en  Sicile.  En  nous  la  communiquant,  il 
nous  a  témoigné  le  désir  qu'elle  fût  appelée 
Mnnu'igna ,  nom  d'un  professeur  de  chimie  à 
Calane  auquel  il  l'a  dédiée. 


(i)  M.  /Vlexandre  Lefebvre  ,  membre  correspondant  de 
l'Académie  de  Catane ,  est  un  des  entomologistes  les  plus 
zélés  de  la  capitale.  Animé  du  désir  de  contribuer  aux  pro- 
grès de  cette  branche  si  intéressante  de  la  zoologie,  il  est  allé 
passer  un  an  en  Sicile  ,  dans  l'espoir  d'y  faire  une  ample 
récolte  de  lépidoptères  rares  ou  nouveaux  ;  mais  quoiqu'il  ait 
exploré  cette  île  dans  presque  tous  les  sens  ,  il  n'y  a  presque 
rien  trouvé  dans  cet  ordre  d'insectes.  En  revanche ,  il  en 
a  rapporté  une  grande  quantité  d'espèces  des  autres  ordres  , 
principalement  en  orthoptères  et  en  'coléoptères,  et  parmi 
lesquelles  il  s'en  trouve  beaucoup  de  nouvelles.  Nous  n'eu 
citerons  ici  qu'une  du  genre  Siagone,  dont  la  découverte  en 
Europe  est  d'autant  plus  intéressante,  que,  jusque-là,  on  ne 
connaissait  ([ue  huit  espèces  de  ce  genre ,  toutes  des  Indes 
orientales  ou  du  nord  de  l'Afrique.  Celle  dont  il  est  ici  ques- 
tion est  décrite  dans  le  supplément  du  i'  volume  du  Specia 
de  M.  le  comte  Dejean  ,  sous  le  nom  ô! Europœa . 


DES    LÉPIDOPTÈRES.  l  ^^ 

ceci.  NOCTUELLE  RÉTUSE  (i). 


NOCTUA    RETUSA. 

(  Lin/i.  Fab.  Wien.  Verz.  Borhh.  Esp.  Hubn.  ) 


TETHEA  RETUSA.  (  Ochsen.) 

NOCTUA  CAPREtE.  (Fû^.  j 

LA  SOUMISE.  {Engram.  t.  vi.  fig.  402.  d. 


NOCTUELLE  RÉTUSE.  (  Oliv.  F/?cfr/.  ) 

Envergure,  12  à  i3  lignes. 

i^ETTE  nocfuelle  et  la  suivante  ont  un  caractère 
qui  leur  est  propre ,  mais  qui  est  plus  prononcé 
dans  la  première  que  dans  la  seconde,  c'est  d'a- 

(1)  Le  mot  Rétus  s'emploie  en  botanique  pour  très-obtus. 
NOCTURNES  ,   III.  lO 


l/jG  HISTOIRE    NATURELLE 

voir  les  ailes  supérieures  trouquées  et  échan- 
crées  à  leur  extrémité  antérieure.  Celle  dont  il 
est  ici  question  a  le  dessus  de  ces  mêmes  ailes 
d'un  gris -brun,  et  coupé  transversalement  par 
deux  lignes  presque  droites ,  et  parallèles  entre 
elles,  moitié  jaunâtres  et  moitié  brunes.  Entre 
ces  deux  lignes  ,  sont  placées  d'une  manière  très- 
apparente  les  deux  taches  ordinaires,  d'un  brun- 
foncé  ,  et  finement  bordées  de  jaunâtre.  L'espace 
qui  existe  entre  le  bord  terminal  et  la  première 
ligne  est  traversé  par  une  raie  très  -  sinueuse 
et  dentelée,  moitié  brune  et  moitié  jaunâtre. 
Enfin,  la  frange,  de  la  même  couleur  que  le  fond 
de  l'aile,  en  est  séparée  par  un  liseré  jaunâtre. 

Le  dessus  des  ailes  inférieures  est  entièrement 
du  même  gris  que  celui  des  supérieures ,  avec  la_ 
frange  plus  pâle. 

Le  dessous  des  quatre  ailes  est  d'un  gris-clair 
finement  pointillé  de  brun,  à  l'exception  du  mi- 
lieu des  supérieures,  qui  est  d'un  gris-obscur. 
Les  inférieures  ont  une  ligne  arquée  et  un  point 
central  bruns. 

La  tête  et  le  corps  sont  de  la  même  couleur 
que  les  ailes,  ainsi  que  les  antennes,  qui  sont 
filiformes  dans  les  deux  sexes. 

Cette  description  est  commune  au  mâle  et  à 
la  femelle ,  qui  ne  présentent  entre  eux  aucune 
différence  sensible. 


JVoclurnM 


Genre     NoclUcUo  . 


Fi.Lxm. 


Zanfftn.  Jcu^x» 


1  Orèle  //.>,/,Y^yinal.v2Maravioua/J^-«;y//^/yr.Mnell<-  ,')  Retase/y&fe/vfèm. 


DES    LÉPIDOPTÈRES,  \  l\'] 

La  chenille  vit  principalement  sur  \ osier  blanc 
[salix  viminalis).  Elle  est  d'un  vert  -  bleuâtre , 
avec  six  raies  blanches  longitudinales.  La  sépara- 
tion de  chaque  anneau  est  en  outre  marquée  par 
une  ligue  blanche.  La  tête  est  moitié  noire  et 
moitié  grise. 

La  noctuelle  Rétiise  se  trouve  en  Allemagne, 
et  dans  toute  la  France.  Elle  est  commune  aux 
environs  de  Paris, 


lo 


il\S  HISTOIRE    N/VTURELLE 

CCCII.  NOCTUELLE  SOUMISE. 
NOCTUA   SUBTUSA  (i). 

(  Fab.   fT'ien.    Verz.    Borhh.   Hiibn.  ) 

<ê><^<ê><i>«>»î><S><^<ê>'«><^<ê><s>»î><s>»'S><^»j><4><i>«4><4><i>»5»^<i><^ 

TEÏHEA  SUBTUSA.  (  Ochsen.) 

LA  SOUMISE.  (^Eiigram.  tom.  vi.  f.  402.  a.  b. 

NOCTUELLE  SOUMISE.  (Oliy.  Encjcl.) 


Envergure,  i2  à  i3  lignes. 


XLnCxRAMelle  a  confondu  la  noctuelle  dont  il  est 
ici  question  avec  la  précédente.  Cependant ,  outre 
que  l'extrémité  de  ses  ailes  supérieures  est  beau- 
coup moins  échancrée,  elle  offre  d'autres  diffé- 
rences que  nous  ferons  connaître  dans  sa  descrip- 
tion. Au  reste,  ce  qui  tranche   toute  difficulté, 

(1)  Le  mot  Siihtuna  ne  pouvant  être  traduit  en  français 
que  par  une  périphrase,  nous  avons  été  obligés  de  conserver 
le  nom  de  Soumise,  adopté  par  Engramelle  et  Olivier,  quoi- 
qu'il ne  rende  pas  le  sens  du  mot  latin. 


DES  lép[uopti;res.  149 

c'est  que  sa  chenille,  bien  connue,  ne  ressemble 
nullement  à  celle  de  la  noctuelle  Rétuse,  et  ne 
vit  pas  sur  les  mêmes  arbres. 

La  noctuelle  Soumise  a  le  dessus  des  ailes  su- 
périeures d'un  gris-jaunâtre,  avec  le  même  des- 
sin que  celui  de  la  noctuelle  Rétuse,  c'est-à-dire 
deux  lignes  transverses  d'un  jaune-vif ,  entre  les- 
quelles sont  placées  les  deux  taches  ordinaires 
d'un  gris-foncé,  et  bordées  du  même  jaune.  Mais 
ces  deux  lignes,  au  lieu  d'être  parallèles,  comme 
dans  la  noctuelle  Rétiise,  sont  divergentes,  de 
manière  que  leur  intervalle  forme  un  trapèze. 
D'ailleurs,  de  ces  deu^  lignes,  celle  qui  longe  le 
bord  terminal  est  arquée,  tandis  qu'elle  est  pres- 
cpie  droite,  ou  plutôt  légèrement  courbée  en  sens 
contraire,  dans  la  noctuelle  Rétuse.  Quant  à  l'autre 
ligne,  au  lieu  d'être  verticale,  comme  dans  celle-ci, 
elle  est  oblique,  de  sorte  que  sa  partie  supérieure 
est  plus  près  de  la  base  de  l'aile  que  sa  partie 
inférieure. 

Le  dessus  des  ailes  inférieures  est  entière- 
ment du  même  gris  que  celui  des  supérieures. 

Le  dessous  des  quatre  ailes  est  tl'un  gris-cendré, 
avec  un  point  central  à  peine  marqué  sur  les  in- 
férieures. 

La  tête  et  le  corps  sont  de  la  même  couleur 
que  les  ailes,  ainsi  que  les  antennes,  qui  sont  fili- 
formes dans  les  deux  sexes. 


l5o  HISTOIRE    NATURELLE 

Cette  description  est  commune  au  mâle  et  à 
la  femelle,  qui  ne  présentent,  entre  eux,  aucune 
différence  sensible. 

La  chenille  vit  principalement  sur  le  tremble 
[populus  tremula);^\\e  est  d'un  assez  beau  vert 
plus  vif  sur  les  côtés  que  dans  le  milieu,  qui  est 
marqué  par  une  ligne  interrompue  d'une  teinte 
plus  foncée.  Les  stigmates  sont  noirs.  La  tète  est 
verte,  avec  sa  partie  antérieure  noire. 

La  noctuelle  Soumise  habite  la  France  et  l'Al- 
lemagne. Elle  n'est  pas  rare  aux  environs  de 
Paris. 


DES    LÉPIDOPTÈRES.  l5l 

CCCIII.  NOCTUELLE  RIEUSE. 

NOCTUA  RIDENS.  {Fab.) 

NOCTUA  XANXHOCEROS.  {Borkh.  Hiibn.) 

NOCTUA  ERYTROCEPHALA.  {Esp.) 

J 

TETHEA  XANTHOCEROS.  (Oc/^.fé'rt.) 


LA  TETE  ROUGE,  (i^w^ram.t.v.  f.  291.) 
NOCTUELLE  MOQUEUSE.  (Oliv.  Encycl) 


Envergure,  i5  à  16  lignes. 

J-JES  ailes  supérieures  de  cette  noctuelle  sont 
en-dessus  d'un  vert-foncé  saupoudré  de  vert  plus 


iSa  HISTOIRE    NATURELLE 

pâle  OU  de  blanc.  Dans  les  individus  bien  frais , 
on  distingue  facilement  trois  raies  principales  , 
onduleuses,  ou  plutôt  en  zigzag,  transverses ,  d'un 
blanc-verdâtre  et  bordées  de  noir,  dont  deux  pa- 
rallèles longeant  le  bord  terminal ,  et  la  troisième 
placée  à  peu  de  distance  de  la  base.  On  aperçoit 
en  outre  les  deux  taches  ordinaires  écrites  en 
noir,  très-petites,  et  toutes  deux  de  forme  ovale 
et  de  même  grandeur.  Une  ligne  noire  festonnée 
et  bordée  de  blanc-verdâtre  sépare  l'extrémité 
de  l'aile  de  la  frange, qui  est  grise  et  entrecoupée 
de  noirâtre. 

Le  dessus  des  ailes  inférieures  est  d'un  gris- 
pâle  luisant,  y  compris  la  frange,  avec  les  ner- 
vures et  le  bord  marginal  noirâtres. 

Le  dessous  des  quatre  ailes  est  du  même  gris 
que  le  dessus  des  inférieures ,  et  lavé  de  noirâtre 
dans  la  partie  antérieure  des  supérieures. 

La  tète  et  le  corselet  sont  d'un  vert  -  noirâtre 
varié  de  blanc.  L'abdomen  est  d'un  gris-rou- 
geâtre,  surtout  en  -  dessous.  Les  antennes  sont 
fauves  et  filiformes  dans  les  deux  sexes.  Celles 
du  mâle  sont  très  -  grosses ,  comme  dans  toutes 
les  espèces  de  cette  série,  qui  correspond  au 
genre  TetJiea  d'Ochsenheimer. 

La  chenille  est  rayée  longitudinalement,  soit 
de  vert  sur  un  fond  jaune  ,  soit  de  jaune  sur  un 
fond  vert  ;  et  quelquefois  elle  a  en  outre  des  raies 


DKS    LÉPIDOPTKIIKS.  I  53 

noires,  interrompues,  également  longitudinales. 
Dans  tous  les  cas,  elle  est  ponctuée  de  blanc, 
avec  la  tète  d'un  rouge-vif.  Elle  vit  sur  \g chêne; 
et  on  la  trouve  parvenue  à  toute  sa  grosseur  en 
septembre.  La  noctuelle  éclot  dans  le  courant 
d'avril  de  l'année  suivante. 

La  noctuelle  Rieuse  n'est  pas  très -commune 
aux  environs  de  Paris.  M.  Boisduval  en  a  cepen- 
dant trouvé  plusieurs  individus  cette  année 
(1826),  dans  la  foret  de  Saint- Germain. 


l54  HISTOIRE    NATURELLE 

CCCJV.  NOCTUELLE  FLAVICORNE. 


NOCTUA  FLAVICORNIS. 
(Lin/2.  Wien.  Verz.  Fah.  Borkh.  Esp.Hubn.) 


TETHEA  FLAVICORNIS.  (Oc^je/2.) 


PHALÈNE  A  DEUX  TACHES  COULEUR 
DE  SOUFRE.  {Degeer.) 


LA  FLAVICORNE.  (^'/i^mw.tom.vi.f.  354.) 


LA  BI-SULPHURÉE.  {De  FUI.) 


-.1 .«««  <3h#  «« -3«i*««^«  9  ®«  ««««  »S 


LA  NOCTUELLE  FLAVICORNE. 

(Oliv.  Encjcl.) 


Envergure,  17  à  18  lignes. 


J  jES  ailes  supérieures  de  cette  noctuelle  sont 
en  -  dessus  d'un  gris  -  cendré  ,  légèrement  sau- 
poudré tantôt  de  jaunâtre  et  tantôt  de  verdâtre, 


DES    LÉPIDOPTÈRES.  I  55 

suivant  les  individus.  Les  deux  tiers  de  chaque 
aile,  à  partir  de  la  base  ,  sont  coupés  transver- 
salement par  six  lignes  noires  plus  ou  moins 
marquées  :  la  première,  en  venant  du  corselet, 
est  isolée  et  forme  un  angle  dans  le  milieu  de 
sa  longueur;  les  trois  qui  suivent  sont  courbes, 
parallèles  et  très-rapprochées;  les  deux  dernières 
également  très-rapprochées  et  parallèles,  diver- 
gent avec  les  précédentes.  Dans  la  partie  la  plus 
large  de  cette  divergence,  on  remarque  une  tache 
d'un  jaune -soufre  ou  verdâtre,  arrondie  et  lé- 
gèrement bordée  de  noir.  Quelquefois  cette  tache 
est  accompagnée  d'un  point  de  la  même  cou- 
leur; quelquefois  aussi  elle  se  confond  avec  lui, 
et  leur  réunion  forme  alors  une  seule  tache  irré- 
gulière. Le  reste  de  l'aile  est  occupé  par  une  bande 
dentée  d'un  gris-foncé ,  et  qui  longe  le  bord  ter- 
minal. Une  raie  ondulée  ,  du  même  gris  ,  suit 
cette  bande ,  et  s'éteint  en  s'élargissant  vers  le 
haut.  La  frange  est  blanchâtre  et  entrecoupée  de 
brun. 

Les  ailes  inférieures  sont  en-dessus  d'un  gris- 
obscur,  avec  une  bande  d'un  gris  plus  foncé  lon- 
geant le  bord  marginal ,  et ,  un  peu  au  -delà , 
deux  lignes  parallèles,  du  même  gris, légèrement 
flexueuses.  La  frange  est  également  entrecoupée 
de  brun,  comme  celle  des  ailes  supérieures,  mais 
plus  légèrement. 


l56  HISTOIRE    IVA.TURELLE 

Le  dessous  des  quatre  ailes  est  d'un  blaiic-jau- 
iiàtre,  avec  trois  lignes  arquées  et  parallèles,  de 
couleur  grise ,  sur  chacune  d'elles. 

Les  poils  qui  recouvrent  la  tète  et  le  corselet, 
dont  la  partie  antérieure  est  tronquée,  sont  moi- 
tié noirs  et  moitié  gris,  tandis  que  ceux  de  l'ab- 
domen sont  entièrement  «ris. 

Les  antennes,  dont  la  couleur  a  déterminé  le 
nom  de  l'espèce,  sont  d'un  fauve  éclatant,  avec 
la  base  blanche.  Elles  sont  filiformes  dans  les 
deux  sexes,  aplaties  dans  la  femelle,  et  cylin- 
driques dans  le  mâle  ,  chez  qui  elles  sont  en 
outre  d'une  grosseur  extraordinaire  :  ce  carac- 
tère est  commun  à  toutes  les  espèces  de  cette 
série. 

La  femelle  ne  diffère  du  mâle  que  parce 
que,  chez  elle,  le  dessin  des  ailes  supérieures 
est  plus  vague  :  nous  en  possédons  une  chez 
laquelle  la  tache  jaune  manque  entièrement. 

La  chenille  vit  sur  les  arbres  fruitiers ,  ainsi 
que  sur  le  chêne  et  le  peuplier.  Elle  change  de 
couleur  en  grandissant  :  elle  est  d'abord  d'un 
beau  vert ,  avec  la  tête  rouge ,  et  ensuite  d'un 
blanc-jaunâtre,  avec  la  tète  brune.  Dans  les  deux 
cas,  elle  conserve  une  ligne  dorsale  blanche ,  avec 
[)lusieurs  points  de  la  même  couleur  sur  chaque 
anneau.  Dans  le  premier,  chaque  anneau  est  en 
outre  marqué  laléralemonl  de  deux  points  nous. 


DES    LÉPIDOPTÈRES.  1  D'y 

On  trouve  cette  chenille  en  septembre,  et  la  noc- 
tuelle éclot  tout  au  commencement  du  printemps, 
même  par  une  température  assez  froide. 

Cette  espèce  habite  la  France  et  l'Allemagne. 
Nous  l'avons  reçue  plusieurs  fois  du  département 
du  Nord ,  où  il  paraît  qu'elle  est  moins  rare  qu'aux 
environs  de  Paris. 


^ 


(^^: 


I  58  HISTOIRE    NATURELLE 

CCCV.  NOCTUELLE  OCTOGÈNE. 


NOCTUA  OCTOGENA.(^^p.t.4.pl.  i-^8.f.4.) 
ISOCTUA  OCTOGESLAIA.  {Hubn.) 


NOCTUA  OR.  {Borkh.) 
TETHEA  OCTOGESIMA.  (Oc/we/r.) 


L'OCTOGESIME.  { Engram.  t.  \ii.  f.  532.  ) 

Envorgure ,  i6  ù  17  lignes 


J_JE  dessus  des  ailes  supérieures  de  cette  noc- 
tuelle est  d'un  gris  agréablement  nuancé  de  vio- 
let, principalement  à  la  base  et  à  la  côte.  Cette 
teinte  violette  sert  à  la  distinguer ,  au  premier 
coup  d'oeil,  des  noctuelles  Or  et  Flcwicorne ^  avec 
lesquelles  elle  a  beaucoup  de  rapports.  Le  milieu 
de  chaque  aile  est  traversé  par  une  bande  d'un 
blanc-jaunâtre,  bordée  des  deux  côtés  par  une 


DES    LÉPIDOPTÈRES.  I  Sq 

double  ligne  d'un  brun-noir,  et  sur  laquelle  on 
remarque  une  tache  tantôt  d'un  blanc-bleuâtre, 
tantôt  d'un  jaune -soufre  ,  avec  trois  points  noirs 
disposés  de  manière  à  représenter  assez  nettement 
le  numéro  80  sur  certains  individus.  Entre  cette 
bande  et  le  corselet,  on  aperçoit  quelques  vestiges 
de  lignes  à  peine  marquées;  et,  du  côté  opposé,  le 
reste  de  l'aile  est  coupé  transversalement  par  deux 
raies onduleuses  et  divergentes  dans  le  haut,  l'une 
brune  et  l'autre  blanchâtre  :  celle  -  ci  se  termine 
à  l'angle  extérieur  par  une  tache  triangulaire 
de  même  couleur,  avec  un  trait  oblique  noir. 
La  frange,  séparée  du  bord  terminal  par  lui  li- 
seré noir,  est  grise  et  entrecoupée  de  brun.  Les 
ailes  inférieures  sont  en-dessus  d'un  gris-obscur, 
avec  leur  milieu  traversé  par  une  bande  d'un 
blanc -jaunâtre.  Leur  frange,  de  la  même  cou- 
leur ,  est  unie. 

Le  dessous  des  quatre  ailes  est  blanchâtre, 
avec  plusieurs  doubles  lignes  grises  transverses 
et  à  peine  marquées.  Les  supérieures  sont  lavées 
de  gris  dans  le  haut,  avec  une  tache  blanche  à 
l'angle  extérieur,  qui  correspond  à  celle  du  dessus. 

La  tète  et  la  partie  antérieure  du  corselet,  qui 
est  tronquée ,  sont  couvertes  de  poils  moitié 
bruns  et  moitié  gris.  Une  ligne  noire  sépare 
cette  partie  du  reste  du  corselet,  qui  est  d'un 
gris-roux  bordé  de  violet  vers  le  haut ,  avec  une 


l6<)  HISTOIRE    NATURELLE 

tache  blanche  dans  le  mi  h  eu.  L'abdomen  êàt'gris. 

Les  antennes  de  la  femelle  sont  filiformes  et 
aplaties,  blanches  en-dessus  ,  et  d'un  jaune-fauve 
en-dessous.  Celles  du  mâle  sont  beaucoup  plus 
grosses,  cylindriques  et  entièrement  fauves. 

Nous  n'avons  pas  aperçu  de  différences  bien 
sensibles  entre  les  deux  sexes,  quant  aux  ailes, 
dans  le  peu  d'individus  que  nous  avons  été  à 
même  de  voir. 

La  chenille  est  verte,  avec  la  tète  fauve,  et  deux 
lignes  longitudinales  blanches  de  chaque  côté  du 
corps.  On  la  trouve  en  septembre  et  octobre, 
sur  le  peuplier.  Elle  se  tient  ordinairement  ca- 
chée entre  deux  feuilles,  qu'elle  assujettit  l'une 
sur  l'autre  par  quelques  fils  de  soie,  d'après  la 
remarque  de  M.  Le  Paige  (i),  qui  l'a  souvent 
trouvée  ainsi  dans  son  département  (  celui  des 
Vosges).  Le  papillon  éclot  dans  le  courant  d'avril 
de  l'année  suivante. 

Cette  noctuelle  est  rare  aux  environs  de  Paris. 

(i)  M.  Le  Paige,  membre  de  la  Chambre  des  Députés, 
qui  trouve  ,  dans  l'exploitation  de  ses  propriétés  rurales,  ime 
occasion  toute  naturelle  de  cultiver  l'entomologie,  a  fait 
beaucoup  d'observations  curieuses  sur  les  mœurs  des  che- 
nilles ;  nous  en  enrichirons  cet  ouvrage ,  s'il  veut  bien  réaliser 
la  promesse   qu'il  nous  a  faite   de  nous  les  communiquer. 


DES    LÉPIDOPTÈRES.  iGl 

CCCVI.   NOCTUELLE    OR. 


NOCTUA  OR.  (//^ze/z.  Verz.  Fab.Huhn.) 

NOCTUA  OCTOGENA.  {Esp.  %.  5.) 

NOCTUA  CONSOBRINA.  {Borlch.) 

TETHEA  OR.    {Ochsen.) 


PHALÈNE  8  G^^EC.  {De  Geer.) 
LA  DOUBLE  BANDE  BRUNE. 

(  Engram.  tom.  vu.  fig.  533.  ) 


NOCTUELLE  8  GREC.  {De FUI.) 
NOCTUELLE  OR.  (Oiiv.  Encycl.) 


Envergure,  17  à   18  lignes. 

®®®®®®®®®®®$S<$j'Si9^9^gi 


ijA  noctuelle  Or  ne  paraît  différer  de  la  précé- 
dente, au  premier  coup  d'œil,  que  parce  qu'elle 
n'a  pas,  sur  les  ailes  supérieures.  In  teinte  vio- 

NOCTTJRNES,  \\\.  I  I 


[Ga  HISTOIRE    NATURELLE 

lette  qu'un  remarque  dans  celle-ci;  cependant,  en 
les  comparant  attentivement,  on  aperçoit  d'an- 
tres différences  plus  essentielles,  qui  empêchent 
de  les  confondre.  Ce  qui  prouve  d'ailleurs  que  ce 
sont  deux  espèces  distinctes,  c'est  la  dissemblance 
de  leurs  chenilles.  Voici  au  reste  la  description 
de  l'espèce  dont  il  est  ici  question. 

Le  dessus  des  ailes  supérieures  est  d'un  gris- 
cendré,  légèrement  saupoudré  de  verdâtre  ou  de 
bleuâtre,  avec  deux  bandes  transverses  sinueuses, 
d'une  teinte  plus  foncée,  et  qui  se  composent,  sa- 
voir, la  plus  proche  du  corselet ,  de  quatre  hgnes 
parallèles  et  très-rapprochées ,  et  l'autre  ,  de  trois 
lignes  également  parallèles,  dont  deux  très-rap- 
prochées, et  la  troisième  un  peu  moins  :  toutes 
ces  lignes  sont  noires  et  plus  ou  moins  marquées, 
suivant  les  individus.  Entre  les  deux  bandes  dont 
nous  venons  de  parler,  on  remarque  une  tache 
d'un  blanc-bleuâtre  et  d'une  forme  irrégulière, 
dans  laquelle  les  premiers  observateurs  ont  cru 
apercevoir  ces  deux  lettres  ainsi  réunies,  OR;  mais 
on  doit  convenir  qu'il  faut,  pour  cela,  aider  un  peu 
à  la  lettre.  Quoi  qu'il  en  soit,  c'est  de  là  que  cette 
espèce  a  reçu  son  nom.  Le  reste  de  l'aile,  depuis  la 
seconde  bande  jusqu'à  la  frange ,  est  traversé  par 
une  ligne  de  points  sagittés ,  terminée  par  un 
trait  noir  oblique ,  avec  une  tache  triangulaire 
d'un  blanc-bleuâtre  à  l'angle  extérieur.  La  frange 


Nficàtrm^- 


Genre  NoctucIle 


fi.ixxxm- 


/.aK»tn  Jciifyj-il  ■ 


DES    LÉPIUOPTKRES.  1 63 

est  unie,  tandis  qu'elle  est  entrecoupée  de  brun 
dans  les  deux  espèces  précédentes. 

Le  dessus  des  ailes  inférieures  est  d'un  gris- 
foncé  ,  avec  une  raie  transverse ,  plus  pâle ,  dans 
le  milieu. 

Le  dessous  des  quatre  ailes  est  d'un  gris-jau- 
nâtre, avec  plusieurs  doubles  lignes  grises,  ar- 
quées, sur  chacune  d'elles,  et  une  tache  blanche 
à  l'angle  extérieur  des  supérieures,  qui  corres- 
pond à  celle  du  dessus.  Des  poils  moitié  noirs 
et  moitié  gris  recouvrent  la  tête  et  la  partie  an- 
térieure du  corselet.  Cette  partie  est  tronquée, 
et  séparée  par  un  collier  noir  du  reste  du  corselet, 
qui  est  d'un  gris -roux,  avec  les  côtés  bleuâtres. 
L'abdomen  est  de  la  même  couleur  que  les  ailes 
inférieures. 

Les  antennes  de  la  femelle  sont  filiformes  et 
aplaties,  blanches  en-dessus,  et  fauves  en-des- 
sous. Celles  du  mâle  sont  beaucoup  plus  grosses, 
cylindriques ,  et  entièrement  fauves. 

La  chenille  est  verte,  avec  une  ligne  longitu- 
dinale sur  le  dos  d'une  teinte  plus  foncée,  et  les 
jointures  des  anneaux  jaunes  :  la  tête  est  fauve. 
On  la  trouve  en  septembre  et  en  octobre,  comme 
la  précédente,  sur  le  peuplier;  et  la  noctuelle 
éclot  au  commencement  du  printemps  suivant. 

Cette  espèce  habite  la  France  et  TAIlemagne. 
Elle  est  rare  aux  environs  de  Paris. 

I  I  . 


l6/i  HISTOIRTÎ     NATIIRELLK 

CCCVII.  ?^OCTUELLE   DÉLAYÉE 


NOCTUA  DILUTA. 

{ff^ien.  Verz.  Fab.  Hubn.  Borkh) 

BOMBYX  FASCICULOSA.  {Borkh.) 


NOCTUA  OCTOGENA.  {Esp.  pi.  128.  fig.  6. 
TETHEA    DILUTA.   [Ochsen.) 


NOCTUELLE  DÉLAYÉE.  (Oliv.  Encjcl.) 


Envergure,  i/|  à  ifi  lignes. 


X^E  dessus  des  ailes  supérieures  est  d'un  gris- 
foncé  tirant  sur  le  violet ,  avec  deux  bandes  trans- 
verses d'un  brun-roux.  La  première ,  en  partant 
du  bord  terminal ,  est  bordée  des  deux  côtés  par 


DES     LÉPIDOPTÈRES.  l65 

une  double  ligne  brune;  l'une  (celle  qui  est  ex- 
térieure) dentée,  avec  une  raie  blanchâtre  dans 
le  haut,  et  l'autre  sinueuse.  La  seconde  bande 
est  également  bordée  ,  mais  du  coté  interne 
seulement ,  par  une  double  ligne  brune  ondu- 
ieuse.  L'intervalle  qui  sépare  ces  deux  bandes 
est  d'un  gris  -  bleuâtre  dans  le  bas  ,  et  l'on  v 
aperçoit  ,  vers  le  milieu  ,  un  petit  anneau  qui 
tient  lieu  de  la  tache  réniforme.  Le  bord  ter- 
minal est  occupé  par  une  bande  étroite ,  d'un 
gris  plus  foncé  que  le  reste  de  l'aile.  La  frange 
est  grise. 

Le  dessus  des  ailes  inférieures  est  d'un  i>ris- 
pâle,  avec  deux  bandes  d'un  gris  un  peu  plus 
foncé  ;  l'une  étroite  traversant  le  milieu  de  l'aile, 
et  l'autre  beaucoup  plus  large  longeant  le  bord 
marginal. 

Le  dessous  des  quatre  ailes  est  blanchâtre, 
avec  deux  lignes  grises  arquées  sur  chacune 
d'elles,  et  la  côte  des  supérieures  teintée  de  rose 
dans  les  individus  bien  frais. 

La  tète  et  le  corselet  sont  de  la  couleur  des 
ailes  supérieures,  avec  un  collier  brun.  L'abdo- 
men, qui  participe  de  la  couleur  des  ailes  infé- 
rieures, a  une  petite  crête  de  poils  bruns  sur  le 
troisième  anneau.  Cette  particularité  seule  em- 
pêche de  confondre  l'espèce  dont  il  s'agit  avec 
celles  qui  s'en  rapprochent  le  plus. 


j66  histoire   naturelle 

La  description  ci -dessus  convient  également 
aux  deux  sexes ,  qui  ne  diffèrent  entre  eux  que 
par  les  antennes  :  elles  sont  d'un  gris -roux  et 
ciliées  dans  le  mâle ,  grises  et  filiformes  dans  la 
femelle. 

M.  Boisduval  nous  a  communiqué  une  variété 
mâle  de  cette  noctuelle,  qu'il  a  trouvée  en  Nor- 
mandie; elle  est  tellement  tranchée  qu'on  serait 
tenté  de  la  prendre  d'abord  pour  une  espèce 
particulière.  On  verra  toutefois  ,  par  la  figure 
que  nous  en  donnons,  qu'elle  ne  diffère  de  l'es- 
pèce ordinaire  que  par  la  couleur  du  fond, qui , 
au  lieu  d'être  grise,  est  d'un  blanc-mat  légère- 
ment lavé  de  rose ,  principalement  à  la  côte  des 
ailes  supérieures.  Du  reste  ,  son  dessin  est  le 
même;  et  son  abdomen  présente  également  une 
petite  crête  de  poils  bruns  sur  le  troisième  an- 
neau. 

La  chenille  vit  sur  le  chêne,  le  bouleau  et  le 
peuplier.  Elle  est  d'une  forme  beaucoup  plus 
aplatie  encore  que  ses  congénères.  Elle  est  en- 
dessus  d'un  gris  tantôt  verdâtre,  tantôt  bleuâtre, 
avec  les  côtés  et  le  dessous  jaunes.  La  partie  grise 
est  séparée  de  la  jaune  par  une  ligne  noire  in- 
terrompue ;  et  un  point  également  noir  se  re- 
marque sur  chaque  anneau,  au-dessous  des  stig- 
mates. La  tête  est  fauve,  ou  d'un  brun  -  clair. 
On  trouve  cette  chenille  parvenue  à  toute   sa 


DES      LÉPIDOPTÈRES.  1 67 

grosseur  vers  la  fin  de  juin;  le  papillon  éclot 
à  la  fin  de  septembre,  ou  au  commencement 
d'octobre. 

Cette  espèce  habite  l'Allemagne  et  la  France  ; 
mais  elle  est  très  -  rare  dans  cette  dernière  con- 
trée. Nous  ne  l'avons  jamais  trouvée  aux  envi- 
rons do  Paris. 


^ 


[68  HISTOIRE     NATURELLE 

CCCVIII.  NOCTUET.LE  RUFICOLLE. 


NOCTUA   RUFICOLLIS. 

[Wien.  Ferz.  Fnb.  Hdbn.Borkh.) 


NOCTUA    OCTOGENA.  VAR. 

(  Esp.  t.   4.  pi.    128.   fig.   4.  ) 


TETHEA    RUFICOLLIS.  (  Ochsen. 


^>S)iS)®®Qi^®ig)®<2)(S)®ig)®Si0^^^^ 


LA   VIENNOISE. 

[Engrain.   tome  vi.  pi.  242.  iig.   358.  a.  b.  ) 


NOCTUELLE  RUFICOLLE. 

(  Oliv.  Encycl.  ) 

Envergure,  i3  à    14  lignes. 


v><ETTE  noctuelle  a  quelques  rapports  avec  la 
précédente;  elle   s'en   distingue   cependant,  au 


DKS    LÉPIDOPTKHIS.  1 6() 

premier  coup  d'œil ,  par  le  collier  ou  la  partie 
antérieure  de  sou  corselet ,  qui  est  rousse.  Le 
tlessus  des  ailes  supérieures  est  d'un  gris-violet, 
avec  deux  bandes  transverses  d'un  brun-roux. 
Tune  étroite  près  du  bord  terminai ,  et  l'autre  plus 
large  près  de  la  base.  La  première  est  flexueuse , 
tandis  que  la  seconde  est  presque  droite.  Entre 
ces  deux  bandes,  on  aperçoit  à  peine  une  pe- 
tite tache  réniforme  écrite  en  noir,  et  un  point 
de  la  même  couleur,  qui  tient  lieu  de  la  tache 
orbiculaire.  Enfin,  on  remarque  une  ligne  un  peu 
onduleuse,  qui  part  de  l'angle  extérieur  et  longe 
le  bord  terminal.  La  frange  est  du  même  gris 
que  le  fond  de  l'aile. 

Le  dessus  des  ailes  inférieures  est  d'un  gris- 
obscur,  avec  la  frange  de  la  même  couleur. 

Le  dessous  des  quatre  ailes  est  totalement  du 
même  gris,  sans  aucune  raie  ni  ligne, 

La  tête  est  rousse,  ainsi  que  la  partie  anté- 
rieure du  corselet,  dont  le  reste  est  du  même 
gris  que  les  ailes  supérieures.  L'abdomen  parti- 
cipe de  la  nuance  des  inférieures. 

Cette  description  convient  également  aux  deux 
sexes, qui  ne  diffèrent  entre  eux  que  par  la  forme 
de  l'abdomen  et  des  antennes  :  celles  -  ci  sont 
rousses  et  pectinées  dans  le  mâle,  grises  et  fili- 
formes dans  la  femelle. 

La  chenille  vit  sur  le  chêne  et  le  bouleau.  Elle 


r  70  flISTOIRE    NATURELLE 

présente  deux  variétés  :  Tune  entièrement  d'un 
blanc-jaunâtre,  avec  la  tète  noire  et  trois  lignes 
crises  longitudinales,  à  peine  marqiiées,sur  le  dos  ; 
l'autre  d'un  gris  -  bleuâtre  sur  le  dos,  avec  les 
côtés  d'un  blanc-jaunâtre,  la  tête  fauve,  et  une 
rangée  de  points  noirs  au-dessus  des  stigmates. 

On  trouve  cette  chenille  parvenue  à  toute  sa 
grosseur  à  la  fin  de  juin  ,  et  le  papillon  éclot  en 
septembre. 

La  noctuelle  lluficolle  est  très- rare  en  France. 
Cependant  M,  Roisduval  en  a  trouvé,  une  an- 
née, plusieurs  chenilles  dans  la  foret  de  Saint- 
Germain;  mais  il  n'a  pu  les  élever. 


DKS     LEPIDOPTKHES.  \ 'J  l 

CCCIX.  NOCTUELLE  BI-PONCTUÉE. 


NOCTUA  BI-PUNCiA.(i?07vf^.) 

(!«(»(»  (i(l(»9(»(i«(i9(i9(»«(i(»(»(»(»(19 

NOCTUA  UNDOSA.  {Hubn.) 


NOCTUA   BICOLOR.  {Esp.) 
TETHEA  BI-PUNCTA.  {Ochsen. 

m-ligl&O^lii n        

LE    COLON. 

(  Engrain.  tom.  vu.  pi.  3ig.  fij;.  535.  a.  b.  ) 
Envergure,  i4  à  i5  lignes. 


JLiE  dessus  des  ailes  supérieures  est  d'un  gris- 
violet,  avec  leur  milieu  traversé  par  une  bande 
d'un  blanc-bleuâtre ,  sur  laquelle  on  remarque 
deux  points  noirs  placés  Tun  au-dessus  de  l'autre. 
Ce  sont  ces  deux  points  qui  caractérisent  princi- 
palement cette  espèce,  et  empêchent  de  la  con- 
fondre avec  les  noctuelles  Délayée  cl  Rit/icolle , 
dont  elle  se  rapproche  beaucoup,   l^'intervalh;  , 


l'J2.  HISTOlllE     NATURELLE 

qui  existe  entre  la  bande  dont  nous  venons  de 
parler  et  le  corselet  est  traversé  }3ar  quatre 
lignes  onduleuses ,  dont  trois  l)runes  et  une 
bleuâtre.  Cette  dernière  est  la  plus  près  de  la 
base  de  Faile ,  qui  est  également  bleuâtre  ;  enfin  , 
le  reste  de  l'aile,  depuis  la  bande  précitée  jus- 
qu'au bord  terminal,  est  également  traversé  par 
deux  bandes  onduleuses  et  jaunâtres.  La  frange 
est  de  cette  même  couleur. 

Le  dessus  des  ailes  inférieures  est  d'un  gris- 
jaunâtre,  ainsi  que  la  frange ,  avec  une  raie  trans- 
verse d'une  teinte  plus  claire  dans  leur  milieu. 

Le  dessous  des  quatre  ailes  est  d'un  blanc-jau- 
nâtre, avec  une  triple  raie  arquée,  et  un  petit 
croissant  central  ,  d'un  gris -pâle  ,  sur  chacune 
d'elles. 

La  tète  est  d'un  jaune-fauve,  ainsi  que  la  partie 
antérieure  du  corselet,  dont  le  reste  est  d'un  gris- 
violet,  comme  le  dessus  des  ailes  supérieures. 
L'abdomen  est  du  même  gris  que  les  ailes  infé- 
rieures. 

Les  antennes  sont  fauves  et  filiformes ,  du 
moins  dans  la  femelle,  car  le  mâle  nous  est  in- 
connu ;  mais  nous  présumons  par  analogie  qu'il 
les  a  pectinées,  comme  celles  de  la  Ru/icolle. 

La  clienille  ,  suivant  M.  Treitschte  (i),  con- 


1  )  L'ouvrage   de  cet   enloniologisle  est   en  allemand  : 


DliS     LÉPIDOM'KRKS.  \']'i 

linuateur  de  l'ouvrage  de  Ochsenheimer  ,  vit 
sur  le  peupliej-  noir  (  populus  nigra  ).  Elle  est 
effilée  et  longue  d'un  pouce,  lorsqu'elle  a  pris 
tout  son  accroissement.  Sa  tête  est  d'un  rouge- 
brun,  avec  un  point  noir  de  chaque  côté,  et  les 
mandibules  également  noires.  Son  corps  est  jau- 
nâtre ou  d'un  gris-vert,  avec  ime  ligne  dorsale 
plus  foncée ,  et  de  petits  points  blancs  sur  cha- 
que anneau.  Si  l'on  s'en  rapporte  à  la  figure 
d'Hubner,  elle  aurait  en  outre  deux  raies  jaunes 
latérales  ,  et  deux  taches  noires  sur  le  cou  ou  le 
premier  anneau ,  dont  M.  Treitschte  ne  fait  pas 
mention.  Quoiqu'il  en  soit,  d'après  ce  dernier  au- 
teur, on  trouve  cette  chenille  parvenue  à  toute 
sa  grosseur  en  août  et  en  septembre  :  elle  se 
change  alors  en  chrysalide  entre  des  feuilles 
qu'elle  réunit  par  quelques  fils  de  soie,  et  le  pa- 
pillon éclot  au  printemps  suivant.  IM.  Treitschte 
ajoute  que  cette  espèce  est  rare  en  Autriche , 
mais  moins  en  Franconie. 

I/individu  que  nous  avons  fait  dessiner  fait 
partie  de  la  collection  de  M.  Latreille,  qui  l'a  reçu 
du  Piémont. 

M.  de  Basoche,  qui  joint  à  des  connaissances  très  -  étendues 
en  histoire  naturelle  l'avantage  inappréciable  de  posséder 
la  plupart  d-es  langues  vivantes  de  rÉurope,  a  eu  la  com- 
plaisance d'extrau'e  dudit  ouvrage  ce  qui  a  rapport  à  la 
chenille  dont  il  est  ici  question,  et  de  nous  envoyer  la  tra- 
duction de  cet  extrait ,  de  Falaise ,  où  il  réside. 


174  HISTOIRE     NATURELLE 


CCCX.  NOCTUELLE  OO 

NOCTUA    00. 

(  Linrt.  Fab.  PFien.  Verz.  Brahm.  Borhh.  ) 


BOMBYX   00.   [Esp.) 

NOCTUA    FERRUGINAGO.  (^hZ;/?.) 

TETHEA  00.  (  Ochsen.  ) 

LE  DOUBLE  O.  (  Engram.  tom.  viii.  fig.  SaS.  ) 

(i>»(»9(»<»(»»(»9(»(»9(»(i(»(»(l(»9(»  (»«(»« 

NOCTUELLE    DOUBLE  O.   (  Oltv.  Encyd.  ) 

(  Roesel ,  tome  i ,  pi.  63,  fig.  i.  4.  ) 

Envergure,  i3  à   14  lignes. 

J_/Eux  couleurs  seules  et  sans  éclat  composent 
la  parure  de  cette  noctuelle,  qui  n'en  est  pas 
moins  jolie,  à  cause  du  dessin  bien  arrêté  de 
ses  ailes  supérieures.  Ce  dessin ,  marqué  en  fer- 


DES     LÉPIUOPTÈUJ'IS.  1  yS 

rugineux,  ainsi  que  les  nervures,  sur  uu  fond 
d'un  blanc-jaunâtre  ou  roussâtre ,  consiste  :  i  "  en 
deux  bandes  transverses  accompagnées  chacune 
d'une  ligne  onduleuse,  et  placées  l'une  à  la  base 
et  l'autre  près  du  bord  termina!  ;  2"  dans  une 
raie  courbe  et  sinueuse  qui  traverse  le  milieu 
de  l'intervalle  existant  entre  ces  deux  bandes, 
et  sur  laquelle  repose  la  tache  réniforme,  dont 
le  centre  est  occupé  par  un  croissant;  3**  enfin, 
dans  la  tache  orbiculaire  ,  au-dessous  de  laquelle 
en  est  une  autre  de  forme  ovaiaire  :  ce  sont 
ces  deux  taches  qui  ont  fait  donner  le  nom 
d'OO  (i)  à  cette  espèce  par  Linné.  La  frange, 
jaunâtre  comme  le  fond  de  l'aile,  est  entrecou- 
pée de  ferrugineux  et  séparée  du  bord  terminal 
par  un  liseré  de  la  même  couleur. 

Le  dessus  des  ailes  inférieures  est  d'un  blanc- 
jaunâtre  ou  roussâtre,  sans  aucune  tache  ,  avec 
la  frange  unie. 

Le  dessous  des  quatre  ailes  est  de  la  même 
couleur ,  avec  quelques  rudiments  de  lignes  fer- 
rugineuses, qui  partent  de  la  côte  des  supé- 
rieures. 

La  tète  et  le  corselet  sont  d'un  jaune  -  pâle 


(i)  Ce  nom  a  été  adopté  par  tous  les  entomoioii^istes,  à 
l'exception  d'Hubner ,  qui  l'a  remplacé  par  celui  de  Feiru- 
^inagn ,  en  rani;eant  mal-à-propos  la  noctuelle  dont  il  s'agit 
parmi  celles  qui  composent  le  genre  Xnnthin  d'Ochsenhei- 
nier,  dont  elle  n'a  aucun  des  caractères. 


176  HISTOIRE     N4TTJRKLLE 

mélangé  de  lerriigineux.  L'abdomen  est  de  la 
même  nuance  que  les  ailes  inférieures;  les  an- 
tennes sont  ferrugineuses  et  pectinées  dans  le 
mâle;  elles  sont  jaunâtres  et  filiformes  dans  la 
femelle. 

La  seule  différence  que  nous  ayons  remar- 
quée entre  les  deux  sexes,  quant  aux  ailes,  c'est 
qu'elles  sont  d'un  jaune  plus  décidé  dans  la  fe- 
melle ,  en  même  temps  que  leur  dessin  et  leurs 
nervures  sont  plus  pâles  que  dans  le  mâle. 

La  chenille  offre  à  peu  près  les  mêmes  cou- 
leurs que  l'insecte  parfait.  Elle  est  d'un  brun- 
ferrugineux  ,  avec  trois  bandes  longitudinales 
interrompues,  d'un  blanc -jaunâtre,  l'une  dor- 
sale et  les  deux  autres  latérales;  deux  lignes,  éga- 
lement longitudinales  ,  et  de  la  même  couleur 
que  les  trois  bandes,  accompagnent  celle  du  mi- 
lieu. La  tête  est  d'un  brun-noir. 

Cette  chenille  vit  sur  le  chêne  oj'dinaire  {^quer- 
cus  robur).  On  la  trouve  parvenue  à  toute  sa  gros- 
seur dans  le  milieu  de  juin,  et  le  papillon  éclot 
six  semaines  après. 

La  noctuelle  00  est  rare  aux  environs  de 
Paris.  Je  n'en  possède:  que  deux  individus,  que 
j'ai  pris  dans  le  département  de  la  Lozère  (i). 

(i)  Ce  département,  peu  connu  des  entomologistes,  méri- 
terait de  l'être  davantage  :  j'y  ai  passé  l'été  de  1817,  et  j'y  ai 
trouvé  à  -  la  -  fois  les  espèces  alpines  et  celles  des  plaines  d  u 
Languedoc  et  de  la  Provence. 


DES    L  KP  1  DOPTÈHE  S.  \nn 

CCCXI.   NOCTUELLE   DE  L'OSIER. 

NOCTUA  VIMINALIS.  (Fab.) 
NOCTUA  SCRIPTA.  {ffubn.) 


NOCTUA  SALICETI.  (Bor/ch.) 

eesegessweesseeeoeeoeeeaeoeeeeee 

BOMBYX  STBICTA.  {Esp.) 


TETHEA  SALICETI.  (Ocksen.) 
NOCTUELLE  DE  L'OSIER.  (Oliv.  EncrcL 


RoeseL  tom,  in.  pi.  n.  fig.  1-4? 

Envergure,  12  à  i3  lignes. 


Le  dessus  des  ailes  supérieures  est  d'un  gris 
mélangé  de  roussâtre  et  de  bleuâtre,  avec  la  base 
Nocturnes,  ill.  12 


178.  HISTOIRE    NATURELLE 

et  les  deux  taches  odinaires  d'un  gris  plus  pâle. 
L'intervalle  qui  sépare  ces  dernières  est  d'un 
brun-ferrugineux,  etla  tache  réniforme  est  ac- 
compagnée extérieurement  d'une  autre  tache  de 
couleur  fauve.  Le  bord  interne  de  l'aile  près  de 
la  base  est  teint  de  cette  même  couleur.  On  re- 
marque en  outre  que  chacune  desdites  ailes  est 
traversée  par  trois  lignes  sinueuses,  plus  ou 
moins  dentelées,  dont  une  d'un  gris-pâle  bordé 
de  ferrugineux,  et  les  deux  autres  brunes.  C'est 
entre  celles-ci  que  sont  placées  les  deux  taches 
ordinaires.  La  frange,  de  la  même  couleur  que  le 
fond  de  l'aile,  est  entrecoupée  de  gris  plus  foncé. 
Le  dessus  des  ailes  inférieures  est  d'un  gris- 
rougeâtre,  avec  la  frange  plus  pâle. 

Le  dessous  des  quatre  ailes  est  d'un  gris-clair 
lavé  de  rougeâire  à  leur  bord  antérieur,  avec 
une  ligne  sinueuse  et  un  point  central  bruns  sur 
chacune  des  inférieures. 

Le  corselet  est,  ainsi  que  la  tête,  d'un  gris 
roussâlre,  avec  un  double  collier  et  le  pourtour 
des  épaulellesbruns.  L'abdomen  est  delà  même 
nuance  que  les  ailes  inférieures,  avec  ses  côtés 
et  son  extrémité  fauves  ou  roussâtres. 

Les  antennes  sont  pectinées  dans  le  mâle,  et 
filiformes  dans  la  femelle. 

Les  deux  sexes  ne  diffèrent  entre  eux  que  par 
ce  seul  caractère  et  la  forme  de  l'abdomen. 


Genre  Nochiclle. 


//.  /.xn/i: 


7o{Wf4t/^  Jht^J'lt. 


lBiponotuee/4^.,..,^.,    /èm"'    'J-J    Oo//^    maie  ^iren,"'!  .1.  l'Osin//^;;..../.  n.àl.-. 

5  Géographie /^.>^^^.,^,^.v.  /èn.elU  6  ,lu  Coudrleiy/^.y/  mile. 


Di:.S    r  l' PîDO  PTERES.  l'79 

Fabricius  rapporte  cette  espèce  à  celle  qui  est 
figurée  dans  Roesel  (tom.  3,  pi.  xi,  fig.  i-4).  Mais 
il  faut  convenir  qu'elle  ne  ressemble  guère  à  la 
nôtre,  du  moins  pour  les  couleurs  ;  ce  qui  peut 
être  attribué  à  la  mauvaise  enluminure. 

La  chenille,  également  figurée  parRoesel,  est 
verte,  avec  cinq  raies  blanches,  longitudinales, 
et  la  tête  fauve.  Elle  vit  sur  V osier,  suivant  Fa- 
bricius; mais  nous  ignorons  à  quelle  époque  on 
la  trouve,  ainsi  que  le  papillon. 

Cette  espèce  habite  la  France  et  l'Allemagne. 
Elle  est  rare  aux  environs  de  Paris. 

OBSERVATION. 

Toutes  les  noctuelles  décrites  depuis  et  compris  le  n°  3oi 
jusqu'au  n°3i  i  inclus,  appartiennent  au  genre  7V//t(?«  d'Och- 
senheimer.  Pour  en  compléter  la  série,  il  n'ous  en  manque 
trois,  qui  sont  VAmbusta,  la  Fluctuosa  et  la  Scoriacea.  Nous 
aurions  pu  les  faire  copier  dans  Hubner  à  l'instar  de  notre 
prédécesseur;  mais  l'espoir  que  nous  avons  de  nous  les  pro- 
curer nous  a  empêchés  de  recourir  à  ce  moyen  extrême,  dont 
nous  pensons  qu'il  ne  faut  user  qu'avec  beaucoup  de  dis- 
crétion. 


la. 


l80  HISTOIRE    NATURELLE 


CCCXII.  NOCTUELLE  DU  COUDRIER  (1). 


NOCTUA  CORYLI.  {Hubn.) 

geosssaseoiooseseeeeeeeeasoeoose 

BOMBYX  COVxYLl.  {Linn.  Fab.  Esp.  Borkh.) 


COLOCASIA  CORYLI.  {Ochsen.) 

PHALÈNE  DU  NOISETIER. 
{Engram.  tom.  iv.pl.  162.  fig.  Qio.) 

(Roesel.  tom.  i.  pL  58.  fig.  i-5.  ) 

Envergure,    i4  à  i5  lignes. 


Le  dessus  des  ailes  supérieures  est  d'un  brun- 
roux  depuis  le  corselet  jusqu'au  milieu  de  l'aile, 


(i)  Celte  espèce  et  la  suivante,  qui  forment  à  elles   seules 
le  genre    Colocasia  d'Ochsenheimer,    appartiennent    plutôt 


DES     LÉPIDOPTÈRES,  l8i 

et  (l'un  gris-bleuâtre  pour  le  reste.  La  partie 
d'un  brun-roux  est  bordée  extérieurement  par 
une  ligne  sinueuse  d'un  bistre  foncé  dans  le  bas 
et  plus  pâle  dans  le  liant.  Une  autre  ligne  trans- 
verse de  cette  même  couleur,  et  formant  un  an- 
gle très-aigu  dans  le  milieu  de  sa  longueur,  se 
remarque  à  quelque  distance  du  corselet.  Entre 
ces  deux  lignes  sont  placées  les  deux  taches  or- 
dinaires dessinées  également  en  bistre:  mais 
l'orbiculaire  seule  est  bien  écrite,  avec  un  point 
dans  le  milieu;  quant  à  la  réniforme,  on  n'en 
aperçoit  que  le  côté  interne.  J /autre  partie  de 
l'aile,  qui  est  d'un  gris  bleuâtre,  est  traversée  par 
une  ligne  flexueuse  d'une  teinte  plus  pâle.  La 
frange  est  entrecoupée  de  gris  et  de  brun. 

Le  dessus  des  ailes  inférieures  est  d'un  gris- 
roussâtre,  avec  la  frange  également  entrecoupée 
de  gris  et  de  brun. 

aux  bombycites  qu'aux  noctuélites  :  non  seulement  elles 
n'ont  qu'un  rudiment  de  trompe,  mais  leurs  chenilles,  pour 
la  forme  et  la  manière  de  vivre  et  de  se  chrysalider  (nous 
en  avons  la  certitude  du  moins  pour  l'une  d'elles),  se  rap- 
prochent beaucoup  de  celles  des  bombyx  Fascelina  et  Pu- 
dlbimda,  près  desquels  la  plupart  des  auteurs  les  ont  pla- 
cées. Nous  ignorons  donc  pour  quel  motif  M.  Godart  n'a 
pas  suivi  leur  exemple.  Pour  nous,  notre  intention  est  deréta- 
blircesdeux  espèces  parmi  les  bombyx  dans  le  tableau  métho- 
dique que  nous  donnerons  à  la  fin  des  nocturnes. 


l8a  HISTOIRE    NATURELLE 

Le  dessous  des  quatre  ailes  est  totalement 
de  la  même  nuance  que  le  dtssus  des  ailes  in- 
férieures. 

La  tête  est  grise,  ainsi  que  le  corselet,  qui  est 
traversé,  dans  sa  longueur,  par  trois  lignes  d'un 
brun-noir.  L'abdomen  est  d'un  gris-roux. 

Cette  description  convient  également  aux 
deux  sexes,  qui  ne  diffèrent  entre  eux  que  par  la 
forme  de  l'abdomen  et  des  antennes.  Celles-ci 
sont  peclinées  dans  le  mâle,  et  filiformes  dans  la 
femelle. 

La  chenille  vit  principalement  sur  le  noisetier 
ou  le  coudrier;  mais  on  la  trouve  également  sur 
plusieurs  autres  arbres,  tels  que  \e  prunier  sau- 
vage,  X aubépine,  le  saule ^  le  bouleau^  le  charme, 
le  hêtre  et\Q  chêne.  Elle  est  d'un  jaune-pâle  tirant 
sur  la  couleur  de  chair,  avec  la  tête  fauve,  une 
tache  noirâtresurle  premier  anneau,  et  plusieurs 
autres  taches  de  la  même  couleur,  formant  une 
raie  longitudinale  sur  le  milieu  du  dos.  Les  4*> 
5®  et  1 1«  anneaux  ont,  chacun,  une  brosse  com- 
posée de  poils  courts  et  rougeâtres;  et  le  second 
porte  deux  pinceaux  de  la  même  couleur,  qui 
forment  des  espèces  de  cornes  ou  d'oreilles, 
comme  celles  qu'on  remarque  dans  la  chenille 
àe  \a  Fascelina  et  ses  congénères;  mais ,  dans 
celles-ci,  elles  sont  placées  sur  le  premier  an- 
neau. 


DES    LÉPIDOPTfîRES.  i83 

Lorsque  cette  chenille  est  parvenue  à  toute 
sa  grosseur,  elle  file  un  cocon  ovale  peu  épais 
et  de  couleur  cendrée,  enire  des  feuilles  rete- 
nues ensemble  par  quelques  brins  de  soie,  et 
s  y  change  en  une  chrysalide  brune,  sur  la- 
quelle on  aperçoit  quelques  poils  roussâtres. 
Cette  chrysalide  se  remue  vivement  quand  on  la 
touche. 

La  noctuelle  ou  plutôt  le  bombyx  du  cou- 
d'r/e/- habite  par  toute  la  France;  mais  je  la  crois 
plus  commune  dans  le  nord  qu'au  centre  et  au 
midi;  du  moins  je  l'ai  reçue  souvent  de  Valen- 
ciennes.  Au  reste,  cette  espèce  donne  deux  fois 
l'année,  savoir  :  en  avril  et  en  juillet.  Les  indi- 
vidus de  la  première  époque  proviennent  de 
chenilles  qu'on  trouve  en  septembre  et  qui  pas- 
sent l'hiver  en  chrysalide.  Ceux  de  la  seconde 
sont  le  produit  de  chenilles  qui  éclosent  en  mai, 
et  subissent  toutes  leurs  métamorphoses  dans 
l'espace  de  deux  mois  et  demi. 


1^4  HISTOIRK    JVATURliLLE 

CCCXIII.  NOCTUELLE  GÉOGRAPHIQUE. 


^»^^Hg^< 


ÎNOCTUA  GEOGRAPHICA.(/^^/^.) 

osâaoeoeoseeosseeoeesobsssoeeoeo 

COLOCASIA  GEOGRAPHÎCA.  [Ochsen.) 
BOMBYX  SERICINA.  [Hubn.) 


NOCTUA  AUSTERA. 
(Esp.  toni.  IV.  pi.    191.  fig.  4-6.) 


BOMBYX  AUSTERA.  [Borkh.) 


(»i»(»i»aa(»(»(»»(»(»(» 


NOCTUELLE  GÉOGRAPHIQUE. 

(Oliv.  Encycl.) 


Envergure,  11  à  12  lignes. 


Cette  jolie  espèce  a  le  dessus  des  ailes  supé- 
rieures couleur  isabeile,  avec  deux  lignes  angu. 


DES    LÉPIDOPTÈIIKS.  1  85 

leiises  et  fortement  dentées ,  d'un  brun-noir 
bordé  de  blanc  du  côté  interne.  Entre  ces  deux 
lignes  on  remarque  un  point  moitié  brun  et 
moitié  blanc  qui  remplace  les  deux  taches  or- 
dinaires. Enfin  on  aperçoit  un  trait  brun  obli- 
que, qui  part  du  milieu  de  la  seconde  ligne,  et 
va  se  réunir  en  montant  au  corselet. 

Le  dessus  des  ailes  inférieures  est  d'un  gris- 
jaunàtre,  avec  une  raie  transverse  à  peine  mar- 
quée, d'une  teinte  plus  claire. 

Le  dessous  des  quatre  ailes  est  du  même  gris 
que  le  dessus  des  ailes  inférieures,  avec  plusieurs 
raies  correspondantes  au  dessin  du  dessus. 

La  frange  des  quatre  ailes  est  entrecoupée  de 

blanc  et  de  brun  tant  en-dessus  qu'en-dessous. 

La  tête  et  le  corselet  sont  de  couleur  isabelle, 

variée  de  blanc  et  de  brun.  L'abdomen  est  d'un 

gris  uniforme,  comme  les  ailes  inférieures. 

Cette  description  convient  également  aux 
deux  sexes,  qui  ne  diffèrent  entre  eux  que  par 
la  forme  de  l'abdomen  et  des  antennes  :  celles-ci 
sont  pectinées  dans  le  mâle,  et  filiformes  dans 
la  femelle. 

Esper  est  le  seul  auteur,  à  notre  connaissance, 
qui  donne  la  figure  de  la  chenille  de  cette  es- 
pèce. Autant  qu'on  peut  en  juger  par  cette  figure 
assez  grossière,  elle  serait  noire  et  couverte  de 
poils  courts,  avec  trois  lignes  longitudinales  ro  u 


l86  nihTO! RK NATORELLE 

geSj.l'one  dorsale  et  les  deux  autres  latérales. 
La  séparation  des  anneaux  serait  également 
rouge;  et  l'on  remarquerait  quelques  points 
blancs  sur  les  deux  premiers  segments.  Suivant 
le  même  auteur,  elle  vivrait  sur  la /ma/re  {arf 
tirrhinum  linarid). 

Nous  croyons  cette  espèce  très  rare  en  France. 
L'individu  que  nous  avons  fait  représenter  nous 
aétécommuniquéparM.  Boisduval,  qui  l'a  reçu 
d'Allemagne. 


DES    LÉPIDOPTÈRES.  I  87 

CCCXIV.  NOCTUELLE  DOUBLE  OMÉGA  (i). 

BOMBYX  COERULEOCEPHALA. 

[Linn.  Fab.  Jf^ien.  Ferz.  Esp.  Borkh.  Hubn,,  etc.) 

eeesueeeeeeeesossseeeeeoeiseoooe 

EPISEMA  COERULEOCEPHALA.  {Ochscn.) 

LE  DOUBLE  OMÉGA.  [Geoff.  tom.  11.  p.  122.  n«  27.) 

LE  DOUBLE  OMÉGA.  [Engram.  tom.  v.  pi.  i86.fig.  242.) 


BOMBYX  TETE  BLEUE.  (Oliv.  Encycl.) 

(Réaum.  tom.  1.  pag.  807.  pi.  18.  fig.  i-io.) 

(Roesei.  ton»,  i.  pi.  16.  fig.  i-5.) 

*»  ta  •••«««•«•«e«»e«« 

Envergure,    16  à    17  lignes. 


Le  fond  des  ailes  supérieures  est  en-dessus  de 
couleur  d'agate-brune,  avec  une  large  bande 

(i)  Cette  espèce  et  la  suivante  seront  placées  parmi  les 
bombyx  dans  notre  tableau  méthodique,  attendu  l'absence  ou 
la  presque  nullité  de  la  trompe. 


l88  HISTOIRE    NATURELLE 

d'iîii  gris  bleuâtre,  s'élargissaiit  dans  lehuut 
bordée  des  deux  côtés  par  une  double  ligne  noire 
sinueuse.  Sur  cette  hande  ou  remarque  une 
giande  tache  jaunâtre  irrégidière,  qui  s'étend 
obliquement  depuis  la  côte  jusqu'au  milieu  de 
l'aile,  et  dans  laquelle  Geoffroy  a  cru  aperce- 
voir deux  w  réunis,  et  qui  ne  sont  autre  chose 
que  les  deux  taches  ordinaires ,  c'est-à-dire  la 
réniforme  et  Torbiculaire  accolées  l'une  à  l'autre. 
Quoiqu'il  en  soit,  nous  avons  préféré  le  nom  de 
double  Oméga  consacré  par  cet  auteur,  à  celui 
de  Télé  bleue  o\\  de  Cœruleocepftala  d(  s  autres 
enlomologisles,  attendu  que  c'est  la  chenille  et 
non  l'insecte  parfait  qui  a  la  tête  bleue. 

Le  dessus  des  ailes  inférieures  est  d'un  gris- 
cendré,  avec  un  point  obscur  dans  le  milieu  et 
une  tache  noire  a  l'angle  anal. 

Le  dessous  des  ailes  supérieures  est  d'un  brun- 
obscur,  avec  quelques  vestiges  de  la  tache  du 
dessus.  Celui  des  inférieures  est  gris,  avec  le 
même  point  et  la  même  tache  qu'esi-dessus. 

Le  corselet  est  très-velu  et  d'un  gris-bleuâtre, 
à  l'exception  de  sa  partie  antérieure,  qui  est  d'un 
brun-ferrugineux,  et  qui  est  séparée  du  reste 
par  une  double  ligne  noire.  La  tête  et  les  an- 
tennes sont  grises. 

Cett  des  cription  convient  également  aux 
deux  sexes,  qui  ne  diffèrent  entre  eux  que  par 


DES    LÉPl  DOPT  i'.RKS.  1  89 

la  forme  de  l'abdomen  et  (ies  antennes  :  celles-ci 
sont  peolinées  dan^  le  mâle,  et  filiformes  dans 
la  femelle. 

La  chenille  ^e  rencontre  assez  communément 
dans  les  jardins  :  elle  vit  solitaire  sur  tous  les 
arbres  fruitiers,  principalement  sur  V amandier 
et  le  cerisier.  On  la  trouve  aussi  sur  \ aubépine. 
Le  fond  de  sa  couleur  est  d'un  beau  jaune-citron, 
avec  deux  bandes  longitudinales  d'un  bleu-d'ar- 
doise  de  chaque  côté  du  corps,  et  plusieurs  pe- 
tits tubercules  noirs  sur  chaque  anneau,  lesquels 
donnent  naissance  à  autant  depoilsde  la  même 
couleur,  courts  et  assez  gros,  La  tête  est  bleue, 
avec  quelques  taches  noires. 

C'est  ordinairement  à  la  fin  de  juin  que  cette 
chenille  a  pris  tout  son  accroissement  :  ses  cou- 
leurs alorsse  ternissent  et  se  confondent  l'une 
dans  l'autre.  Elle  se  file  une  coque  de  soie  blan- 
che d'un  tissu  mince,  mais  serré  ,  et  dans  lequel 
elle  fait  entrer  les  substances  qui  se  trouvent  à 
sa  portée.  Ce  n'est  qu'au  bout  de  quinze  jours 
qu'elle  s'y  transforme  en  chrysalide,  et  le  pa- 
pillon éclot  en  septembre  suivant. 

Cette  espèce  ne  paraît  pas  plus  rare  en  Alle- 
magne qu'en  France.  Elle  est  très-commune  aux 
environs  de  Paris. 


1  go  H  I  s  T  O  1  R  !•:     iN  A  T  IJ  R  E  L  L  E 

CCCXV.     NOCTUELLE     CEINTE. 

NOCTUA  CINCTA.  {Fab.  Borkh.) 

NOCTUA  I.  CINGTUxM. 

{^IVien.    Verz.   Hubn,) 

EPISEMA  CINCTA.   (Ochsen.) 

eoeoeesaesseeeoMoeasseoeeseeeeo 

NOCTUELLE  I.  NOIR.  (Oliv.  Encycl) 

Envergure,  i5  à  i6  lignes. 


C'est  avec  raison  qu'Ochsenheimer  a  placé 
cette  espèce  à  côté  de  la  précédente  :  leur  faciès 
est  absolument  le  même,  et  il  est  étonnant  que 
les  autres  auteurs  aient  placé  l'un  parmi  les 
bombyx,  et  l'autre  parmi  les  noctuelles. 

Le  dessus  des  ailes  supérieures  est  d'un  gris- 
foncé  tirant  sur  le  violet,  et  qui  s'éclaircit  un  peu 


DES    LÉPIDOPTÈRES.  I9I 

vers  le  bord  terminal.  Le  centre  de  chaque  aile 
est  occupé  par  les  deux  taches  ordinaires  ,  qui 
sont  très-grandes  et  se  touchent  par  un  seul 
point.  Elles  sont  d'une  teinle  un  peu  plus  claire 
que  le  fond  de  l'aile,  et  leur  contour  est  dessiné 
par  deux  lignes,  l'une  très-fine  de  couleur  jau- 
nâtre, et  l'autre  plus  épaisse,  d'un  noir-foncé; 
mais  ces  deux  Hgnes  ne  se  rejoignant  pas  dans 
le  haut ,  c'est  par  la  pensée  qu'il  faut  compléter 
la  forme  des  deux  taches  dont  il  s'agit. 

Le  dessus  des  ailes  inférieures  est  entière- 
ment d'un  gris-obscur. 

Le  dessous  des  quatre  ailes  est  du  même  gris, 
avec  une  ligne  transverse  et  un  point  central  à 
peine  marqué  sur  les  inférieures. 

La  tête  et  le  corselet,  qui  est  très-velu,  sont 
de  la  même  couleur  que  les  ailes  supérieures. 
L'abdomen  participe  de  la  nuance  des  infé- 
rieures. 

Les  antennes  sont  fauves  et  Irès-pectinées. 
Cette  description  ne  concerne  que  le  mâle  :  la 
femelle  nous  est  inconnue. 

La  chenille,  figurée  par  Hubner,  est  entière- 
ment glabre.  Le  fond  de  sa  couleur  est  d'un 
violet-pâle,  avec  cinq  lignes  jaunes ,  longitudi- 
nales, l'une  au  milieu  du  dos,  et  les  quatre  au- 
tres de  chaque  côté  du  corps.  La  tête  est  fauve. 
Il  paraît  qu'elle  vit  sur  plusieurs  espèces  de 
rumex. 


192  HISTOIRE    NATURELLE 

Cette  noctuelle  est  très-rare;  elle  habite  la 
Suisse,  l'Autriche  et  la  Russie.  L'individu  que 
nous  avons  fait  dessiner  nous  a  été  communiqué 
parM.LeRoux(i),qui  l'a  reçu  de  cette  dernière 
contrée. 

(i)  M.  Le  Roux,  ancien  pharmacien  à  Versailles,  n'est 
étranger  à  aucune  des  branches  de  l'histoire  naturelle;  mais 
il  s'occupe  plus  spécialement  de  botanique  et  d'entomologie. 
Il  possède  un  très  bel  herbier,  ainsi  qu'une  collection  d  in- 
sectes de  tous  les  ordres.  C'est  à-la-fois  un  plaisir  et  un  devoir 
pour  moi  de  lui  témoigner  ici  ma  gratitude  de  l'obligeance 
qu'il  a  eue  de  me  communiquer  quelques  noctuelles  rares 
qui  me  manquaient,  pour  être  décrites  et  figurées  dans  cet 
ouvrage. 


DES     IlipiDOPTKRKS.  ir)3 

CCCXVI.  NOCTUELLE  TRIMACULÉE. 


NOCTUA   TRIMACULA.  {Huhn.) 
BOMBYX  TRTMACULA.(/#^/e;7.   Ferz.) 


EPISEMA  TRIMACULA.  {Ochsen.) 

Envergure,   14  <<   i5  lignes. 


i  iv  dessus  (les  ailfs  sujDérieures  est  d'un  vërl- 
olive  tirant  un  peu  sur  la  couleur  feuille-morte, 
avec  la  base ,  la  côte  et  les  nervures  d'un  blanc- 
jaunâtre.  Le  milieu  de  chacune  desdites  ailes  est 
occupé  par  trois  taches  irrégulières  qui  n'en 
forment  qu'une  par  leur  réunion.  Ces  trois  taches 
sont  d'un  gris-rougeâtre ,  et  leur  contour  est  des- 
siné par  un  trait  fin  de  couleur  jaune.  Une  bande 
un  peu  sinueuse ,  du  même  ton  que  les  nervures , 
longe  le  bord  terminal  ,  et  un  liseré  onduleux 
d'un  vert -olive  le  sépare  de  la  frange,  qui  est 
blanchâtre. 

NOCTIIIINF.S  ,  III.  13 


194  HISTOIRE     NATURELLE 

Le  dessus  des  ailes  inférieures  et  le  dessous 
des  quatre  ailes  sont  entièrement  blanchâtres  , 
sans  aucun  point  ni  tache. 

La  léte  et  le  corselet  sont  d'un  vert  -  olive  , 
comme  le  dessus  des  ailes  supérieures;  et  l'ab- 
domen est  blanchâtre,  comme  les  ailes  inférieures. 

Les  antennes  sont  filiformes. 

Cette  description  ne  s'applique  qu'à  la  femelle  : 
le  mâle,  que  nous  n'avons  pas  vu  en  nature, ne 
diffère  de  la  première,  d'après  la  figure  d'Hub- 
ner,  que  parce  qu'il  est  d'une  teinte  plus  claire 
et  d'une  taille  plus  petite ,  avec  les  antennes  pec- 
tinées. 

La  chenille  de  cette  espèce  nous  est  incon- 
nue, et  aucun  auteur  n'en  parle,  à  notre  con- 
naissance. 

IjR  noctuelle  Trimaculée  se  trouve  en  Alle- 
magne ,  et  probablement  aussi  en  France.  L'in- 
dividu que  nous  avons  fait  figurer  faisait  partie 
de  la  collection  de  M.  Z<7^m//e ,  qui  appartient  au- 
jourd'hui à  M.  le  comte  Dejean{\\cQ  dernier  en 
ayant  fait  l'acquisition. 

(i)  Nous  avons  trop  d'obligations  à  M.  le  comte  Dejean, 
])or.r  laisser  échapper  la  première  occasion  qui  se  présente 
de  lui  en  témoigner  notre  reconnaissance  :  c'est  avec  la  plus 
rare  obligeance  qu'il  veut  bien  faciliter  notre  travail,  en  nous 
permettant  dedécrire  et  défaire  dessiner  les  espèces  de  sa  col- 
lection qui  manquent  dans  la  nôtre,  et  deconsidterles  nom- 
breux ouvrages  de  sa  bibliothèque  pour  établir  notre  syno- 
nimie. 


JVorfy/rney 


C(Muo  Nocluelle 


/'/.LXXIV. 


J*.  -ûumrttef.,^krt!e  ■ 


1  Double  (biéoa/?^,)w/A,,v/y/../yf;m  2  ("piritp/'/;/,^/^^ym.ile  3Triniaciilée/'yîW//,/-W,y(è.n. 
i  du  CraintMi  //,>,w,//«,y  A.,n    .')  Or\on^û,u,„ j  ih,u.  6  Railleuse ^///.^/f^irj/màle. 


DES     LÉPlDOPTÈRIiS.  I(j5 

CCCXVII.    NOCTUELLE  DU    GRAMEN. 


BOMBYX  GRAmmiS.  {Lùm.  FaL£sp.) 

NOCTUA  GRAMINIS.  {Hiihn.  Borkh.) 

BOMBYX   ÏRIGUSPIS  var.  {Esp.) 


NOCTUA  TRICUSPIS   var.  {^Huhn. 
APAMEA  GRAMINIS.  {Ochsen.) 


LA  GRAMINIVORE. 
(  Engram.  tom.  vi.  pi.  257.  fig.  SgS.  ) 

Envergure,  i3  à  14  liynos. 


JuES  ailes  supérieures  sont  en-dessus  d'un  irris- 
rougeàtre,  avec  une  raie  blanche,  bifide,  pla- 
cée sur  la  nervure  du  milieu  et  immédiatement 
au-dessous  de  la  tache  réniforme,  à  laquelle  elle 
se  joint.  Cette  tache  est  d'un  gris-jaunâtre,  ainsi 

i3. 


igG  IIISTOIRK    NATURELLE 

que l'orbiculaire, qui  est  déforme  allongée.  Udc 
troisième  tache  ,  delà  même  couleur  et  de  forme 
encore  plus  allongée,  s'aperçoit  au-dessous  de 
ja  nervure  précitée.  Enfin,  le  bord  terminal  est 
longé  par  une  rangée  de  points  noirs  sagittés. 
La  frange  est  unie  et  d  un  gris-rougeâtre. 

Les  ailes  inférieures  sont  en-dessus  d'un  gris- 
obscur,  avec  leur  disque  plus  pâle  et  un  petit 
point  brun  au  milieu.  La  frange  est  blanchâtre. 

Le  dessous  des  quatre  ailes  est  d'un  gris-obscur, 
avec  la  côte  des  supérieures  et  le  bord  antérieur 
des  inférieures ,  rougeâtres.  Chacune  d'elles  a  son 
disque  plus  clair ,  avec  ini  petit  point  brun  dans 
le  milieu. 

Les  antennes,  la  tète  et  le  corselet,  qui  est 
très-velu,  sont  d'un  gris-brun  ou  verdâtre.  L'ab- 
domen ,  d'un  gris-obscur ,  a  son  extrémité  et  ses 
cotés  un  peu  roussâtres. 

Cette  description  convient  également  aux  deux 
sexes,  qui  ne  diffèrent  entre  eux  que  par  la  forme 
de  l'abdomen  et  des  antennes.  Celles-ci  sontpec- 
tinéesdans  le  mâle,  et  filiformes  dans  la  femelle. 

Linné,  dans  sa  Faune  (i'^^ édition),  rapporte 
que  cette  noctuelle,  sous  l'état  de  larve,  causa 
les  plus  grands  ravages  dans  les  prairies  de  la 
Suède,  trois  années  de  suite  (de  ^'^][\\  à  1743). 
Voici  ce  qu'Engramelfë  en  dit  de  son  côté: 

«  Cette  espèce  appartient  presque  exclusive- 


DES     LÉPTI)(1PTÈU1:S.  \qn 

«  ment  aux  pays  du  Nord.  Sa  chenille  y  est  fort 
«  redoutée,  par  les  ravages  qu'elle  fait  dans  les 
<i  prés.  Elle  s'enfonce  en  terre  pour  y  ronger  les 
«  racines  de  toutes  les  espèces  de  gj^ame/i.  On 
«cite  plusieurs  années  où  ces  chenilles,  s'étant 
«  extrêmement  multipliées  dans  quelques  pro- 
«  vinces  de  Suède  et  de  Norwége,  firent  nn  tel 
«  dégât,  que  les  prairies  furent  entièrement  des- 
«  séchées.  Elles  épargnent  Valopecuius  praten- 
«  sis  L.  ou  vidpin  des  près ,  et  le  trèfie  (  trifolium 
«  pratense  L.  V  Elles  refusent  aussi  la  plupart  des 
«  herbes  des  jardins.  Elles  se  tiennent  plus  vo- 
«  lontiers  sur  le  bord  des  fleuves  que  dans  l'in- 
«  térieur  des  terres. 

«  Il  y  a  des  peuples  du  Nord  qui  s'imposent 
«  des  pratiques  de  pénitence  au  commencement 
«de  l'été,  lorsqu'ils  s'aperçoivent  que  les  che- 
«  nilles  dévastent  leurs  prairies,  et  ils  rendent 
«  grâces  à  Dieu  lorsqu'elles  se  sont  transformées , 
«  parce  qu'ils  s'imaginent  que  leurs  prières  les 
«  ont  fait  disparaître. 

ic  On  trouve  l'histoire  très-détaillée  de  ces  che- 
«  nilles  dans  les  Mémoires  de  V Académie  des 
«  sciences  de  Suéde.  Nous  y  apprenons  qu'elles 
«sont  rases,  d'un  gris -obscur,  avec  une  raie 
v<  jaune  de  chaque  côté  du  corps ,  et  une  autre 
«de  même  couleur  sur  le  dos;  elles  paraissent 
f<  en  mai,  juin  et  juillet.  Les  corbeaux  et  les  co- 


l()8  HISTOIRE    NATURELLE 

«  chons  en  sont  très -friands.  Le  plus  ordinaire- 
ce  ment  c'est  vers  la  fin  de  juin  ou  au  coinmen- 
«  cernent  de  juillet  qu'elles  se  transforment  en 
«  chrysalides ,  d'où  le  papillon  sort  au  bout  de 
a  quinze  jours.  » 

Il  paraît  que  cette  noctuelle  est  aussi  rare  en 
France  qu'elle  est  commune  dans  le  nord  de 
l'Europe  :  je  ne  pense  pas  qu'on  l'ait  encore 
trouvée  aux  environs  de  Paris.  L'individu  que 
nous  avons  fait  représenter  nous  a  été  commu- 
niqué par  M.  Lecoq,  souvent  cité  dans  cet  ou- 
vrage. Il  Ta  obtenu  d'une  chenille  qu'il  a  trouvée 
dans  le  département  des  Ardennes. 


DES     LÉPIDOPTÈRES.  1 99 

CCCXVIII.  NOCTUELLE  RAILLEUSE. 


NOCTUA  LUDIFICA. 

(  Linn.  Fah.  fFien.  Verz.  Hubn.  Esp.  Borkh.  ) 

DIPHTERA  LUDIFICA.  (OcAi^e/z.) 


LA  JOYEUSE. 

i^Engram.  tom.  vi.  pi.  226.  n^SaS.) 


NOCTUELLE  JOYEUSE.  (  Oliv.  ^/^c/c/.) 


Envergure,   i5  à   18  lignes. 

Vv'ETTE  belle  noctuelle  varie  beaucoup  pour  la 
taille  :  on  en  rencontre  des  individus  qui  ont  à 
peine  quinze  lignes  d'envergure,  et  d'autres  qui 
en  ont  plus  de  dix  -  huit.  Les  mâles  sont  ordi- 
nairement plus  petits  que  les  femelles.  Le  fond 
des  ailes  supérieures  est  en-dessus  d'un  vert-jau- 


UOO  I1IST01Ï5E     NATURELLE 

iiâtre-pâle ,  avec  six  lignes  noires  transverses  plus 
ou  nioins  onduleuses  ,  qui  se  terminent  à  la  côte 
par  autant  de  taches  de  formes  différentes.  Dans 
l'intervalle  laissé  par  la  divergence  des  deux 
lignes  du  milieu ,  on  remarque  les  deux  taches 
ordinaires  ,  d'un  blanc-nacré  bordé  de  noir.  La 
réniforme  est  très  -  irréguîière  ,  et  l'orbiculaire 
très-petite.  La  frange,  de  la  même  coideur  que 
les  ailes ,  est  entrecoupée  de  noir. 

Le  dessus  des  ailes  inférieures  est  tantôt  d'un 
blanc-jaunâtre  ,  tantôt  d'un  gris-bleuàtre ,  avec 
les  nervures  bien  marquées,  et  le  bord  interne 
lavé  de  roux  ou  de  fauve.  La  frange  est  entre- 
coupée de  noir. 

Le  dessous  des  ailes  supérieures  est  blanchâtre, 
avec  leur  centre  lavé  de  roux,  et  leur  angle  su- 
périeur noir.  L'extrémité  de  la  côte  est  égale- 
ment noire,  avec  quelques  petites  taches  blanches. 

Le  dessous  des  ailes  inférieures  est  blanchâtre, 
avec  le  bord  externe  lavé  de  roux,  et  deux  ta- 
ches noires  au  bord  supérieur  ou  externe. 

La  tète  et  le  corselet  sont  d'un  vert-jaunâtre, 
comme  les  ailes  supérieures,  et  marqués  de  plu- 
sieurs lignes  noires,  dont  luie  horizontale  sur  la 
tète,  et  les  autres  sur  le  corselet,  dont  elles  des- 
sinent les  quatre  lobes.  Les  palpes  sont  très- 
courts  et  terminés  par  un  point  noir.  Les  pattes 
sont  anneiées  de  noir  et  de  blanc-jauiiâtre. 


DES     LÉPIDOPTÈRES.  aOI 

Le  dessus  de  l'abdomen  est  fauve ,  avec  une 
bande  longitudinale  dans  le  milieu,  de  couleur 
jaunâtre,  et  marquée  d'une  tache  noire  sur  cha- 
que anneau.  Le  dessous  est  blanchâtre  ,  avec 
chaque  segment  bordé  de  noir  sur  les  côtés. 

Les  antennes  sont  blanches  en-dessus  et  noires 
en-dessous.  Elles  sont  filiformes  dans  les  deux 
sexes. 

Uue  plus  petite  taille  dans  le  mâle  et  un  ab- 
domen plus  gros  dans  la  femelle  sont  les 
seules  différences  qui  les  distinguent.  Quant  aux 
variétés  individuelles  ,  elles  ne  nous  ont  pas 
paru  assez  caractérisées  pour  être  décrites  ou 
figurées. 

La  chenille  est  demi-velue  et  de  couleurs  très- 
variées.  La  tête  est  bleu-ardoise.  Le  premier  an- 
neau est  blanc,  avec  une  tache  fauve  rayée  de 
noir.  Le  second  anneau  est  également  noir,  avec 
ime  tache  noire  en  forme  de  cœur  et  marquée 
de  deux  lignes  fauves.  Le  troisième  anneau  est 
bleu  au  milieu,  et  noir  sur  les  côtés,  avec  un  peu 
de  fauve.  Le  quatrième  anneau  est  blanc  en- 
dessus,  avec  deux  taches  noires  sur  les  côtés  et 
bordées  de  fauve  inférieurement.  Les  sept  an- 
neaux suivants  sont  en-dessus  d'un  gris-bleuâtre, 
et  rayés  dans  toute  leur  longueur  de  trois  lignes 
fauves,  avec  deux  tubercules  noirs  sur  chacun 
d'eux,  donnant  naissance  à  autant  de  faisceaux 


Q.O0.  HISTOIRE     NATURELLE 

(le  poils  gris.  Chacun  de  ces  sept  anneaux  est  en 
outre  marqué  sur  les  côtés  d'une  tache  noire  en 
forme  de  cœur  et  bordée  de  fauve  sur  un  fond 
blanc.  Le  dernier  anneau  est  blanc,  avec  une 
tache  noire  de  chaque  côté ,  et  il  est  surmonté 
d'une  espèce  de  mamelon  bifide  et  incliné  vers 
l'anus,  d'un  b!eu  -  ardoise.  Les  pattes  membra- 
neuses sont  fauves,  et  les  écailleuses  sont  grises. 

Engramelle  et  les  auteurs  du  Catalogue  sys- 
tématique de  Fienne  n'assignent  pour  nourri- 
ture à  cette  chenille  que  le  chêne  (i);  mais  il 
paraît  qu'elle  vit  aussi  sur  le  saule  ^  suivant  Hub- 
ner  et  Fabricius.  Parvenue  à  toute  sa  grosseur 
en  juillet,  elle  file  alors  une  coque  légère  de  soie 
blanche  en  forme  de  poire  ,  entre  des  feuilles  ; 
et  le  papillon  éclot  à  la  fin  de  l'été. 

Malgré  l'assertion  d'Engramelle ,  qui  dit  que 
cette  espèce  est  assez  commune  aux  environs  de 
Paris,  nous  n'avons  jamais  eu  le  bonheur  de  l'y 
trouver.  L'individu  que  nous  avons  fait  dessiner 
fait  partie  de  la  collection  de  M.  Boisduvaî,  qui 
Fa  reçu  du  Jura. 

(i)]VI.  Le  Paigc  nous  mande  qu'il  n'a  trouvé  cette  chenille 
que  deux  fois,  et  c'était  sur  Y  aubépine. 


DF.S     LJÎPIDOPTÈIIES.  2o3 

CCCXIX.    NOCTUELLE  ORION. 

NOCTUA  ORION.  (^V.) 

NOCTUA  APRILINA. 

[Fab.  PFien.  Verz.  Borkh.  BraJim.  Hubn.  Pauz.) 

DIPHTERA  ORION.  (  Ochsen.  ) 
L'AVRIL  1ÈRE.  {Engram.  pi.  227.  n^^SaS.  ) 
NOCTUELLE  AVRILIÈRE.  {OiAv.Encfcl.) 

Envergure,  i5  à  16  lignes. 


X  OU  S  les  auteurs,  à  l'exception  d'Esper  et  d'Och- 
senheimer,  ont  donné  le  nom  ^ Aprilina  à  cette 
jolie  espèce,  la  prenant  pour  celle  que  Linné  a 
décrite  sous  ce  nom ,  tandis  que  sa  description 


204  HISTOIRE     NATURELLE 

s'applique  à  la  Riinica  de  Fabricius,  qui  le  pre- 
mier a  fait  l'erreur,  en  donnant  un  nouveau  nom 
à  l'espèce  de  Linné,  et  en  transportant  l'ancien 
à  celle  dont  il  est  ici  question,  c'est-à-dire  à  la 
noctuelle  Orioii  d'Esper,  cjui  n'a  pas  été  connue 
tlu  célèbre  naturaliste  suédois.  Ceci  explique 
pourquoi  nous  n'avons  pas  conservé  à  cette  noc- 
tuelle le  nom  iX Aprilina^  qui  lui  convient  d'au- 
tant moins  qu'elle  ne  paraît  pas  an  mois  d'avril, 
comme  ce  nom  l'indicjue,  mais  bien  dans  le  cou- 
rant de  juin. 

Le  tond  des  ailes  supérieures  est  en-dessus  d'un 
beau  vert  tirant  sur  le  bleu  (  i  ),  avec  la  cote  et  deux 
raies  longitudinales  qui  partent  de  la  base,  d'un 
blanc  légèrement  rosé  dans  les  individ  us  bien  frais. 
La  frange,  entrecoupée  de  noir  et  de  blanc,  est 
séparée  du  bord  terminal  par  une  rangée  de  sept 
points  noirs  triangulaires  ,  accolés  à  un  pareil 
nombre  de  points  blancs.  Le  S'",  le  [\  et  le  'f  de 
ces  points  en  partant  de  l'angle  supérieur  sont 
accompagnés,  du  côté  interne,  d'une  tache  trian- 
gulaire noire.  Vient  ensuite  une  raie  noire  trans- 
verse formant  deux  angles  très-prononcés.  Lue 
autre  raie  noire  également  transverse  est  placée 
a  peu  de  distance  du   corselet.   Entre  ces  deux 

(i)  Ce  vert  ne  peut  niifux  être  compare  qu'à  l'oxidc  du 
cuivre,  vulgairement  appelé  vert  de  gris. 


DES     Ll'PlDOPTKRKS.  UOl) 

raies  on   lemarque  plusieurs  traits   noirs ,  imi- 
tant les  caractères  d'une  écriture  orientale. 

Le  dessus  des  ailes  inférieures  est  d'un  gris- 
foncé  ,  avec  la  frange  entrecoupée  de  noir  et 
de  blanc,  et  une  tache  blanche  rayée  de  noir  à 
l'angle  anal. 

Le  dessous  des  ailes  supérieures  est  d'un  blanc- 
jaunâtre,  fortement  teinté  de  noirâtre  vers  l'ex- 
trémité, avec  la  cote  marquée  de  trois  taches 
noires  et  de  deux  taches  blanches.  Le  dessous 
des  ailes  inférieures  est  également  d'un  blanc- 
jaunâtre,  avec  un  point  noir  an  milieu,  et  le  bord 
marginal  longé  par  une  bande  et  une  ligne  on- 
duleuse  d'un  gris-foncé. 

La  tète  est  verte ,  avec  les  palpes  moitié  noirs 
et  moitié  blancs.  Le  lobe  supérieur  du  corselet 
est  noir;  les  trois  autres  sont  verts  et  bordés  de 
noir. 

L'abdomen  est  gris,  avec  une  crête  noire  sur 
chaque  anneau. 

Les  antennes  sont  filiformes;  leur  couleur  est 
noir  saupoudré  de  blanc. 

Cette  description  convient  également  aux  deux 
sexes,  qui  ne  diffèrent  entre  eux  que  par  la  forme 
de  l'abdomen. 

La  chenille, suivant  M.  Le  Paige,  qui  l'a  sou- 
vent élevée,  est  demi-velue  :  elle  a  le  dos  noir, 
marqué,  sur  chaque  anneau,  de  six  tubercules 


206  HISTOIRli    NATURELLE 

ferrugineux ,  de  chacun  desquels  sort  un  faisceau 
de  poils  longs,  d'un  gris -cendré.  On  voit,  sur 
les  4^  6*^  et  9^  anneaux  une  grande  tache  d'un 
jaune-citron ,  et  sur  chaque  anneau ,  en  avant  des 
tubercules  ferrugineux,  deux  petits  points  blan- 
châtres. De  chaque  côté  du  corps ,  sur  les  stig- 
mates, on  voit  une  large  ligne  longitudinale  jaune, 
mélangée  de  noirâtre.  Les  pattes  sont  d'un  jaune- 
pâle.  La  tête  est  noire  et  mélangée  de  jaune. 

On  trouve  ordinairement  cette  chenille  en  sep- 
tembre, sur  \e  chêne ,  le  bouleau  et  \ehctre.  Par- 
venue à  toute  sa  grosseur  en  octobre,  elle  s'en- 
fonce dans  la  terre  pour  se  changer  en  chrysalide, 
et  le  papillon  n'éclot  qu'à  la  fin  du  printemps 
suivant. 

La  noctuelle  Orion  se  trouve  assez  commu- 
nément en  Allemagne ,  en  Suisse  et  dans  plu- 
sieurs parties  de  la  France,  notamment  dans  le 
département  des  A^osges;  mais  elle  est  assez  rare 
aux  environs  de  Paris. 


DES     LÉPIDOPTÈRES.  20^ 

CCCXX.  NOCTUELLE  DU  LICHEN. 


NOCTUA  LICHENES.  {Fab.) 

NOCTUA  LICHENIS.(^^p.  ^o/vf/ï.) 

NOCTUA  PERLA.  {fFien.  Ferz.) 

NOCTUA  GLANDIFERA.  {W'ien.  Verz.  Huhn.) 


POECILIA  GLANDIFERA.  {Ochseii.) 


LA  PERLE. 

Engrain.  toni.  vi.  pi.  226.  fig.  322.  ) 


NOCTUELLE  DU  LICHEN. (Oliv.^>zc/c/.) 

Envergure,  12  à  i3  lignes. 


V^ETTE  noctuelle  ressemble  en  petit  à  VOrion, 
ou  mieux  encore  à  la  Runique.  Ses  ailes  snpé- 


2o8  mSTOIRK    NATURELLE 

rieures  sont  en-dessus  d'un  vert  tendre  (i),  avec 
plusieurs  lignes  et  raies  noires  irrégulières  et 
bordées  de  blanc,  plus  faciles  à  rendre  au  pin- 
ceau qu'à  décrire.  La  frange,  de  couleur  isabelle, 
est  festonnée,  et  séparée  du  bord  terminal  par 
un  liseré  noir  formant  également  feston. 

Les  ailes  inférieures  sont  en  dessus  d'un  gris- 
jaunâtre,  avec  deux  lignes  à  peine  marquées, 
longeant  le  bord  marginal.  La  frange  est  blanche. 

Le  dessous  des  quatre  ailes  est  d'un  gris  plus 
pâle  aux  inférieures  qu'aux  supérieures.  La  cote 
de  celles-ci  est  blanche,  avec  plusieurs  points 
noirs.  Les  autres  sont  traversées  par  une  ligne 
flexueuse,  avec  ini  point  central  dini  gris- noi- 
râtre. 

La  tête  et  le  corselet  sont  verts  et  mélangés 
de  noir.  Le  fond  de  l'abdomen  est  gris  ;  mais 
chaque  anneau  est  bordé  de  blanc;  les  quatre 
ou  cinq  premiers  sont  légèrement  crêtes. 

Les  antennes  sont  jaunâtres  et  filiformes  dans 
les  deux  sexes. 

Cette  espèce  offre  deux  variétés  assez  con- 
stantes dont  nous  avons  donné  la  figure.  Dans 
la  première ,  le  vert  des  ailes  supérieures  est 
saupoudré  de  noir,  ce  qui  en  rend  le  dessin  plus 
confus.    Dans   la    seconde ,  la   couleur    isabelle 

(i)  Ce  vert  ne  tartlr  pas  à  piisser  el  à  devenir  jiiUDrittT. 


DES     LEPIDOPTERES.  209 

remplace  le  vert,  et  les  lignes  et  taches  sont  mar- 
quées en  ferrugineux  au  lieu  de  l'être  en  noir. 

I.a  chenille  vit  sur  plusieurs  espèces  de  lichens 
du  genre  imbricaire  {iinbricarid)^  principalement 
sur  Xolivacea  ,  la  grisea  et  la  parietina.  On  la 
trouve  fréquemment,  au  commencement  du  prin- 
temps, sur  les  murs,  les  pierres,  et  l'écorce  des 
arbres,  lorsqu'ils  sont  couverts  des  lichens  pré- 
cités. Nous  l'avons  souvent  rencontrée  sur  le  re- 
vêtement des  quais  et  des  fossés  du  Champ -de- 
Mars  de  Paris.  Elle  est  glabre ,  d'un  gris-jaunâtre 
marbré  de  noir,  avec  la  tête  brune.  Elle  se  retire 
dans  les  interstices  des  pierres  ou  dans  les  cre- 
vasses des  écorces,  pour  se  changer  en  chrysahde 
dans  une  coque  qu'elle  revêt  de  lichen^  de  sorte 
qu'il  est  très-difficile  de  la  découvrir.  Le  papillon 
éclot  dans  le  courant  de  septembre. 

Cette  espèce  paraît  aussi  commune  en  Alle- 
magne qu'en  France. 


NOCTURNES,  lll.  l4 


.^lO  HISTOIRE      NATURELLE 


CCCXXI.   NOCTUELLE  PERLE. 


NOCTUA  PERLA. 
(  Wien.  Ferz.  Fab.  Hubn.  Esp.  ) 

NOCTUA    GLANDIFERA.  {Borkh.) 


NOCTUA    LITHOPHÏLA.  (Z?ra/im. 
POECILIA   PERLA.  (Oc/zje/z.) 


LA  GLANDIFÈRE.  (^/?^/-.  t.  vi.  pi.  asS.  f.  Sai.) 

NOCTUELLE  PERLE.  {Oi.\v.Encyd.) 

Envergure,  ii  à  12  lignes. 

Le  dessus  des  ailes  supérieures  est  d'un  blanc 
un  peu  jaunâtre,  ainsi  que  la  frange,  avec  trois 
lignes  transverses  onduleuses  et  dentelées,  noi- 
râtres ,  dont  deux  parallèles  au  bord  terminal, 


J\oc/urm^. 


Genre     NoctuelJe 


n.Lxnn. 


1  <Ju  I.iclion  //?<i^vM>/  femelle  .  2  Wem    l^""*  variété, femelle.  5  Td.  2  '  variété    mâle  . 
-t  I  crie  fJ'er/aJmAf  .  5  C  W(i^ /"Jl^œ J  ru^e  .  6  Stri{)^ulp  fJ'/7-/yu/,z  J  inAle  . 


DES    LKPl  UOPTr.RES.  211 

qui  est  festonné ,  et  la  troisième  près  de  la  base. 
Entre  cette  dernière  ligne  et  les  deux  autres,  sont 
placées  deux  grandes  taches  d'un  gris -bleuâtre. 
Enfin,  la  cote  est  marquée  de  plusieurs  points 
noirs. 

Le  dessus  des  ailes  inférieures  est  gris  ,  avec 
la  frange  blanchâtre,  et  un  point  central  noi- 
râtre. 

Le  dessous  des  quatre  ailes  est  d'un  gris-pâle, 
avec  les  principaux  traits  du  dessus. 

Le  corps  est  entièrement  de  la  même  couleur 
que  les  ailes,  avec  la  séparation  des  anneaux 
marquée  par  des  lignes  noires. 

Les  antennes  sont  grises  et  filiformes  dans 
les  deux  sexes,  qui  ne  diffèrent  entre  eux  que 
par  la  forme  de  l'abdomen. 

Nous  n'avons  jamais  rencontré  la  chenille  de 
cette  espèce  ;  mais  nous  présumons  qu'elle  vit 
de  lichen^  comme  celle  de  la  noctuelle  précé- 
dente, puisque  l'insecte  parfait  se  trouve  dans 
les  mêmes  endroits  et  à  la  même  époque  que 
celle-ci. 

La  noctuelle  Perle  est  aussi  commune  que  ia 
noctuelle  du  Lichen  aux  environs  de  Paris. 


(m 


i4 


212  HISTOIRE     NATURELLE 


CCCXXII.  NOCTUELLE  CHLOÉ  (i). 


NOCTUA  ALGtE.  {Fab.) 

NOCTUA  SPOLIATRICULA. 

(  IFien.  Verz.  Hubn.) 


NOCTUA  DEGENER.  {Borkii.) 
POECILIA  SPOLIATRICULA.  (Oc/z.?e«. 


LA   CHLOÉ.  (  Engr.  t.  vi.  pi.  227.  fig.  324.  ) 

<;.><§><§><2>»«><^<gHÎ>^><5><2>'<2><£>^<§>^<2><î>€)^€> 

NOCTUELLE  PARIÉTINE. 

(  Oliv.  Eiicycl.  ) 
Envergure,  11  à  12  lignes. 


t_jETTE  jolie  noctuelle   est  un  peu  plus  petite 
que  celle  du  Lichen.  Ses  ailes  supérieures  sont 

(i)  Fnbriciiis,  en  donnant  le  nom  iVAlgœ  à  cette  nocUielle, 
a  suivi  le  système  botanique  de  Linné,  qui  comiuend  dans 


DES     LlÎPl  UOrXKRLS.  2l3 

eii-ilessus  d'uii  vert-noiràtrc,  avec  deux  bandes 
traiisverses  (riin  Ix'au  vert  -  clair  situées,  l'une 
près  de  la  base,  et  l'autre  près  du  bord  terniiual. 
La  première  est  bordée  de  blanc  du  coté  externe, 
et  manpiée  de  ))lusieurs  lignes  et  points  noirs. 
La  seconde,  plus  étroite,  est  interrompue  dans 
le  milieu  par  une  teinte  d'un  vert  plus  foncé,  et 
marquée  à  sesdeux  extrémités, dequelquespoints 
blancs.  Sur  la  partie  centrale  de  l'aile,  on  aper- 
çoit à  peine  lesdeux  taches  ordinaires,  écrites  en 
noir  par  de  petites  écailles  qui  forment  relief. 
La  côte  est  ponctuée  de  vert  sur  la  partie  fon- 
cée ,  et  de  noir  sur  la  partie  pâle  de  l'aile.  Enfin, 
la  frange,  qui  est  festonnée,  est  jaunâtre  et  en- 
trecoupée de  brun. 

Le  dessus  des  ailes  inférieures  est  d'un  gris- 
jaunâtre,  avec  la  marge  lavée  de  noir,  et  la  frange 
entrecoupée  de  brun. 

Le  dessous  des  quatre  ailes  est  du  même  gris, 
avec  deux  raies  transverses  et  noirâtres  sur  les 
supérieures,  un  point  central  et  une  ligne  ar- 
quée de  la  même  couleur  sur  les  inférieures. 

la  famille  des  Jlgtics  ,  les  lichens  et  les  mousses  ;  mais  au- 
jourd'hui que  par  Algues  on  n'entend  que  des  plantes  qui 
eroissent  dans  la  mer,  nous  n'avons  j)as  cru  devoir  traduire 
en  français  un  nom  qui  aurait  laissé  une  fausse  idée  dans 
l'esprit,  et  nous  lui  avons  |Kéféré  celui  de  Chlor,  adopté  i)ar 
Enuramelle. 


2l4  HISTOIRE    NATURELLE 

La  tête  et  le  corselet  sont  mélangés  de  noir 
et  de  vert.  L'abdomen  est  du  même  gris  que  les 
ailes  inférieures ,  avec  les  quatre  premiers  an- 
neaux crêtes.  Les  antennes  sont  noirâtres  et  fili- 
formes dans  les  deux  sexes,  qui  ne  diffèrent  entre 
eux  que  par  la  forme  de  Tabdomen. 

La  chenille  est  d'un  vert-bleuâtre,  avec  la  tête 
noire,  une  ligne  brune  le  long  du  dos,  et  des 
taches  jaunes  ponctuées  de  noir  sur  chaque  an- 
neau. Elle  se  nourrit  des  mêmes  Lichens  que  celles 
des  deux  espèces  précédentes ,  et  la  noctuelle  se 
trouve  aussi  dans  les  mêmes  endroits,  mais  un 
mois  plus  tôt,  c'est-à-dire  à  la  fin  de  juillet  et  dans 
le  commencement  d'août. 

Cette  noctuelle  est  moins  rare  que  difficile  à 
découvrir,  à  cause  de  sa  couleur,  qui  la  fait  con- 
fondre avec  le  vert  des  écorces  sur  lesquelles 
elle  se  tient  dans  l'état  de  repos. 

On  la  trouve  assez  fréquemment  autour  de 
Paris. 


(^\^ 


DES    LÉPI  UOPTÈKKS.  2l5 

CCCXXIII.  NOCTUELLE  STRIGULE. 


NOCÏUA  STRIGULA  (i). 
(  IVien.  Ferz.  Borkh.  ) 

NOCTUA  RECEPTRlCULA.(//;/^/i. 


POECILIA    RECEPTRICULA.  {Ochsen.) 
NOCTUA  DEGENER.  (^.y/^.) 


L'ÉTRILLE.  (  Engr.  t.  vi.  pi.  224.  fig.  3 1 8.  ) 

^  ^  .^  .^  .^  ,»)<J><  J.  ■<*  <j><s><é>  «sx!»  «i>  »j»  «S><4>  «^xj»  <'ï><S>  «^  •>«>  <»  <«► 

Envergure,  9  à  10  lignes. 


ijES  ailes  supérieures  sont  en-dessus  d'un  vert- 
pâle,  depuis  leur  attache  au  corselet  jusqu'au 

(i)  I.c  mot  .SVr/i,'v</«,  diniiiuitif  de  Stng(i,\eui  dire  petite 
strie,  petit  sillon,  et  non  étrille,  eomme  l'a  traduit  Engra- 


■2l6  HISTOIRE      NATURELLE 

tiers  de  leur  longueur.  La  cote  est  aussi  de  cette 
couleur,  avec  plusieurs  points  noirs.  Le  reste 
est  d'un  brun-verdâtre.  Cette  dernière  partie  est 
séparée  de  l'autre  par  une  raie  noire  transverse 
de  laquelle  part ,  à  angle  presque  droit ,  luie 
autre  raie  également  noire,  parallèle  au  bord  in- 
férieur ou  interne  ,  et  qui  s'étend  jusqu'à  l'extré- 
mité de  l'aile.  Cette  raie  se  trouve  coupée  par 
la  double  ligne  sinueuse  qui  longe  le  bord  ter- 
minal. Le  milieu  de  l'aile  est  occupé  par  la  tache 
réniforme  ordinaire  ;  mais  l'orbiculaire  manque. 
La  frange  est  jaunâtre  et  légèrement  entrecoupée 
de  brun. 

Le  dessus  des  ailes  inférieures  est  d'un  gris- 
brun  ,  avec  une  bordure  noirâtre. 

Le  dessous  des  quatre  ailes  est  de  la  même 
nuance  que  le  dessus  des  supérieures,  avec  une 
ligne  dentelée  et  un  point  central  noirâtre  sur 
les  inférieures. 

La  tête  et  le  corselet  sont  verdâtres.  L'abdo- 
men participe  de  la  nuance  des  ailes  inférieures. 
Les  antennes  sont  grises  et  filiformes  dans  les 
deux  sexes,  qui  ne  diffèrent  entre  eux  que  par 
la  forme  de  ra])domen. 

nielle.  Toutefois,  nous  eussions  conservé  ce  nom ,  s'il  n'était 
déjà  donné  à  une  iuitie noctuelle.  En  conséquence,  et  vu  l'ini- 
possihilité  de  rendre  le  mol  Str/gnla  par  un  équivalent  dans 
notre  langue,  nous  avons  été  obligés  de  le  franciser. 


DES    LKPIDOPTKKES.  '2  \ 'J 

La  chenille  n'est  décrite  ni  figurée  dans  au- 
cun auteur  à  notre  connaissance;  les  auteurs  du 
Catalogue  systématique  de  Vienne  disent  seu- 
lement quelle  vit  sur  \q  chêne  ordinaire  {quercus 
T'oùur). 

La  noctuelle  Strigule  se  trouve  dans  les  mêmes 
endroits  et  à  la  même  époque  que  la  précédente , 
mais  elle  est  plus  rare. 


•^-l8  HISTOIRE    NATURELLE 

CCCXXIV.  NOCTUELLE   PSL 


NOCTUA  PSI.  (  Limi.  Fah.  Wicn.  Fcrz.  Esp.  Bork.  etc. 

NOCTUA : 

TRIDENS  ET  CUSPIS.  {Hubn.){i) 

ACRONICT^ : 

PSI  ET  CVSVIS.  {Ochscn.) 


LE  PSI.  (  E/igrant.  t.  vi.  pi.  212.  fig.  286. 


LE  PSI.  (  Geoffroy,  t.  11.  p.  i55.  n^gi.  ) 
NOCTUELLE  PSI.  (  Oliv.  Encycl.) 


(   Rcaunuir.  1. 1.  pi.  /i2.  lig.  5  et  6.  ) 

(  Roescl ,  t.  3.  pi.  5o.  fig.  i.  4.) 

Envergure,  17  à  18  lignes. 


L^ES  ailes  supérieures  sont  en-dessus  trun  gris 
plus  ou  moins  blanchâtre  ,  avec  plusieurs  lignes 

(i)  Hubner  s'est  mépris  en  appelant  Tridens  la  noctuelle 
dont  il  est  ici  question  ,  et  en  donnant  le  nom  de  Psi  à  la 
suivante:  c'est  le  contraire  qu'il  devait  faire. 


D»:S      LKI'l  DOPTÈKIÎS.  2  1  C) 

iH)ircs,clonUrois  principales,  savoir:  une  rameuse, 
qui  part  du  corselet,  et  qui,  s'avançanthorizontale- 
ment  jusqu'au  tiers  de  la  longueur  de  chaque 
aile,  forme  une  espèce  de  trident  à  son  extré- 
mité; deux  autres  également  horizontales  situées 
|)rèsdubord  terminal,  et  qui,  étant  croisées  par 
la  ligne  sinueuse  qui  longe  ce  même  bord,  repré- 
sentent d'une  manière  assez  régulière  deux  ^  ; 
d'où  cette  espèce  à  tiré  son  nom.  On  remarque 
en  outre,  au  centre  de  l'aile,  un  petit  a:  formé 
par  la  jonction  des  deux  taches  ordinaires,  qui 
ne  sont  marquées  que  du  côté  par  lequel  elles 
se  touchent.  Enfin  ,  la  frange,  du  même  gris  que 
le  fond  de  l'aile,  est  festonnée,  et  interrompue 
par  des  lignes  noirâtres  placées  entre  les  ner- 
vures. 

Le  dessus  des  ailes  inférieures  est  blanchâtre, 
ainsi  que  la  frange ,  avec  les  nervures  et  le  limbe 
plus  ou  moins  gris. 

Le  dessous  des  quatre  ailes  est  également  blan- 
châtre, avec  quelques  vestiges  de  lignes  et  un 
point  central  gris  sur  chacune  d'elles. 

La  tète  et  le  corselet  sont  du  même  gris  que 
les  ailes  supérieures.  Ce  dernier  est  marqué,  des 
deux  côtés,  par  lui  trait  noir  qui  part  de  chaque 
œil  ,  et  va  se  joindre  à  la  ligne  rameuse  du 
milieu  de  l'aile.  Les  palpes  sont  également  mar- 
(juées  de  noir  extérieurement.   L'abdomen  par- 


220  HISTOIRE      NATURELLE 

ticipe  de  la  nuance  des  ailes  inférieures.  Les  an- 
tennes sont  grises  en-dessus  et  noires  en-dessous, 
et  filiformes  dans  les  deux  sexes. 

Cette  description  convient  également  au  mâle 
et  à  la  femelle,  qui  ne  présentent  entre  eux  au- 
cune différence  sensible. 

La  chenille  vit  sur  la  plupart  des  arbres  frui- 
tiers; mais  on  la  trouve  souvent  sur  loi  me  ^  aux 
environs  de  Paris,  où  elle  est  très-commune.  Elle 
est  demi-velue ,  et  marquée,  dans  toute  sa  lon- 
gueur et  sur  le  milieu  du  dos  ,  d'une  large 
raie  jaune-citron  ,  interrompue  sur  le  quatrième 
anneau  par  une  pyramide  charnue  de  couleur 
noire,  et  garnie  de  poils.  Cette  raie  jaune  est  pla- 
cée entre  deux  bandes  noires  qui  s'étendent  de 
chaque  coté  du  corps,  et  qui  sont  marquées  de 
plusieurs  taches  rouges,  dont  deux  sur  chaque 
anneau,  à  partir  du  quatrième.  Chacune  de  ces 
bandes  noires  est  bordée  par  une  raie  blanche, 
sur  laquelle  sont  placés  les  stigmates.  Le  dessous 
est  d'un  gris-jaunâtre.  Le  pénultième  anneau  est 
relevé  en  pointe  obtuse.  La  tète  est  d'un  brun- 
noir. 

C'est  principalement  à  la  fin  de  l'été  et  au  com- 
mencement de  l'automne  qu'on  trouve  cette  che- 
nille parvenue  à  toute  sa  grosseur.  Elle  se  retire 
alors  danslaterreou  dans  quelque  creux  d'arbre  , 
pour  se  changer  en  chrysalide ,  et  la  noctuelle 


DKS     LÉPIDOPTÈRES.  '221 

n'éclôt  qu'au  mois  de  mai  ou  de  juin  de  l'année 
suivante.  Nous  avons  trouvé  souvent  la  chrysalide 
de  cette  espèce  sous  l'écorce  des  ormes,  et  dans 
les  endroits  abandonnés  par  les  chenilles  de 
Cossus. 

La  noctuelle  Psi  paraît  commune  dans  toute 
l'Europe,  à  en  juger  par  le  grand  nombre  d'au- 
teurs qui  en  ont  parlé. 

Nota.  Nous  pensons  que  la  noctuelle  figurée  par  Hubner 
sous  le  nom  de  Qtspis ,  n'est  qu'une  variété  du  Psi,  bien 
qu'il  en  donne  la  chenille  ;  mais  cette  chenille  ne  diffère 
elle-même  de  celle  du  Psi  que  parce  qu'elle  n'a  pas  les 
deux  raies  blanches  latérales  qu'on  remarque  dans  celle-ci. 
Or,  l'absence  de  ces  deux  raies  n'est  probablement  qu'acci- 
dentelle. Nous  engageons,  au  reste,  MM.  les  amateurs  à  s'en 
assui^er  en  élevant  des  chenilles  de  Psi. 


2a2  HISTOIRE    NATURELLE 


CCCXXV.  NOCTUELLE  TRIDENT. 


NOCÏUA  TRIDENS. 

(   fFicn.    Verz.  Fnb.  Esp.  Borkh.  ) 

NOCTUA  PSI.    {Hubn.) 


ACRONICTA  TRIDENS.  (Oc'/wew.) 


LE  TRIDENT. 
(  EngT'am.  tom.  vi.  pi.  iii.  fig.  287.  ) 


NOCTUELLE   TRIDENT. 

(Oliv.   E?icycl.) 


(  Roesel.  tom.  i.  class.  2.  tab.  8.  fig.   i.  5.  J 


Envergure,   i6  à   17  lignes. 


V^ETTE   espèce  ne  diffère  de  la  précédente  que 
par  la  teinte  vineuse  ou  rougeâtre  de  ses  ailes 


DES    LEPIDOPTERES.  113 

supérieures ,  et  lui  ressemble  tellement  pour  le 
reste ,  que  la  description  de  Tune  convient  éga- 
lement à  l'autre.  Mais  il  n'en  est  pas  de  même 
de  sa  chenille,  qui  présente  plusieurs  caractères 
qu'on  ne  retrouve  pas  dans  celle  de  la  noctuelle 
Psi^  et  que  nous  allons  faire  connaître.  Elle  est 
demi  -  velue.  Les  trois  premiers  anneaux  sont 
rouges  sur  les  côtés,  et  fiuives  au  milieu,  avec 
deux  raies  noires.  Le  quatrième  anneau  est  blanc, 
avec  deux  raies  latérales  noires,  et  il  est  sur- 
monté d'une  espèce  de  cône  noir  garni  de  poils 
beaucoup  plus  courts  que  dans  celle  de  la  noc- 
tuelle Psi.  Une  raie  dorsale  d'un  jaune -fauve, 
partagée  en  deux  par  une  ligne  noire,  règne  tout 
le  long  des  sept  anneaux  suivants,  et  se  trouve 
placée  entre  deux  bandes  latérales  ponctuées  de 
rouge  et  de  blanc  sur  un  fond  noir.  Chacune  de 
ces  bandes  est  bordée  par  une  raie  blanche  in- 
terrompue, lacjuelle  est  suivie  d'une  autre  raie 
moitié  jaune  et  moitié  rouge.  Le  pénultième  an- 
neau, de  forme  pyramidale,  est  blanc,  avec  des 
taches  noires ,  et  le  dernier  est  rouge.  La  tète  est 
noire. 

Cette  chenille  vit  principalement  sur  le  pju- 
nelier  et  X aubépine ,  et  se  change  en  chrysalide 
en  septembre  et  octobre  ,  comme  celle  de  la  noc- 
tuelle Psi.  Le  papillon  éclôt  au  printemps  sui- 
vant. 


2^4  HISTOIRE     NATURELLE 

La  noctuelle  Tridens  habite  par  toute  l'Eu- 
rope, comme  la  précédente;  mais  elle  est  moins 
commune  que  celle  -  ci  aux  environs  de  Paris , 
tandis  que  c'est  l'inverse  en  Normandie,  suivant 
l'observation  de  M.  Boisduval. 

L'individu  que  nous  avons  fait  dessiner  nous 
a  été  communiqué  par  M.  Le  Roux,  de  Versailles , 
qui  l'a  obtenu  de  chenille,  en  i8i  i. 


DES    LEPIDOPTERES.  22! 


CCCXXVI.   NOCTUELLE  LIEVRE. 
NOCTUA  LEPORINA. 

{Linn.  Wien.  Verz.  Esp.  Hubn.Borkh.  ) 


BOMBYX   LEPORINA.  (/^û^.) 


ACRONICTA  LEPORINA.  {Ochsen.) 
NOCTUA  BRADYPORINA.  var.  {Hubn.) 


LE  FLOCON  DE  LAINE. 

{^Engram.  tom.  vi.  pi.  216.  fig.  296.) 

BOMBYX    LIÈVRE.  (Oliv.  Encycl.) 
Envergure,  17  à  18  lignes. 


-TvBRicius  a  mis  cette  espèce  parmi  les  bom- 
byx; mais  nous  pensons  que  c'est  à  tort:  outre 
qu'elle  a  une  longue  trompe  ,  elle  a  trop  de  rap- 

NOCTURNES,   III.  l5 


■>.a6  HISTOIRE    N/\TlJRlLr,P. 

ports  avec  les  deux  noctuelles  qui  précèdent 
pour  en  être  séparée.  Ses  ailes  supérieures  sont 
en-dessus  d'un  blanc-mat  un  peu  roux,  et  quel- 
quefois légèrement  saupoudré  de  gris,  avec  plu- 
sieurs taches  noires  isolées  en  forme  de  chevron, 
et  dont  une  principale  au  milieu  de  l'aile.  La 
frange  est  blanche  et  entrecoupée  par  des  lignes 
noires. 

Le  dessus  des  ailes  inférieures  est  entièrement 
d'un  blanc-pur,  et  un  peu  luisant.  Quelquefois 
cependant  on  y  aperçoit  quelques  petits  points 
gris  ou  noirs,  notamment  vers  le  bord  marginal. 
Le  dessous  des  quatre  ailes  est  d'un  blanc-imi- 
forme,  avec  quelques-unes  des  taches  du  dessus 
sur  les  supérieures,  et  une  ligne  arquée  et  un 
point  central  gris  sur  les  inférieures. 

La  tête  et  le  corselet  sont  d'un  blanc-mat,  et 
un  peu  roux,  comme  les  ailes  supérieures,  tandis 
que  l'abdomen  est  d'un  blanc-luisant,  comme 
les  inférieures. 

Les  antennes  sont  blanches  en-dessus  et  noires 
en -dessous.  Elles  sont  filiformes  dans  les  deux 
sexes. 

Cette  description  convient  également  au  mâle 
et  à  la  femelle ,  qui  ne  diffèrent  entre  eux  que 
par  la  forme  de  l'abdomen. 

Hubner  donne  sous  le  nom  de  Bradypoiiiui 
la  figure   d'une  noctuelle   qui    ne    diffère  de  la 


yocfiirne.f. 


Gem-e  Noi'llicllc 


//.  L\X\Vll. 


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f itAuf  r/re /.(-/Vf/   .Ir/tZ/iji/   ■ 

1  1  si /A/y  mâle,  2   Trident /y^/y^//.,y,nàl<>.J  Liévr(V/,y/,v-,//,/y(nn<-llc.4.  ('ris('U(YA//'XmvnK\le. 

o  de  lAiibie  ^J^u'^m.\U-.G  (  lievclure  (l()rô(V////-/<w«v"iàl<'- 


DES    LÉPIDOPTÎÎRES.  'lin 

Leporina  que  parce  que  les  nervures  de  ses 
ailes  inférieures  sont  légèrement  marquées  en 
noir.  Ce  caractère  ne  nous  paraît  pas  suffisant 
poiu^  constituer  une  espèce,  et  nous  ne  verrons 
clans  cette  prétendue  espèce  qu'une  variété,  tant 
que  nous  n'en  connaîtrons  pas  la  chenille. 

Celle  de  la  Leporina  est  une  des  plus  velues 
Cjue  l'on  connaisse,  ce  qui  lui  a  fait  donner  le 
nom  de  Flocon  de  laine  par  Eugramelle.  Nous 
emprunterons  à  cet  auteur  la  description  qu'il 
en  donne,  attendu  qu'elle  est  très-circonstanciée, 
et  ne  laisse  rien  à  désirer  sur  les  divers  change- 
ments '  e  cette  chenille  éprouve  avant  de  subir 
sa  dernière  mue. 

«  On  en  trouve  ,  dit -il,  de  deux  variétés  de 
«  couleur  :  les  unes  ont  le  corps  d'un  vert-clair, 
«  et  les  poils  entièrement  blancs ,  à  l'exception 
«  des  houppes  noires  qui  sont  sur  les  quatrième, 
«  sixième  et  onzième  anneaux.  Les  autres  che- 
«  nilles  ont  aussi  des  houppes  semblables;  mais 
«  du  reste  elles  sont  entièrement  du  plus  beau 
M  jaune -citron  ;  l'extrémité  seule  de  leurs  poils 
«  est  d'un  jaune  plus  foncé.  Le  corps  de  ces  der- 
V  nières,  dans  leur  jeune  âge,  est  d'un  vert-pâle 
«  et  jaunâtre,  et  leurs  poils  très-longs  sont  blan- 
«  chaires ,  tirant  un  peu  sur  le  vert.  Elles  ont 
«  dès -lors  les  trois  houppes  noires  dont  nous 
«  venons  de  parler, et  même  une  quatrième,  qui, 

i5. 


au8  IIISTOIRK    NAiTTJRELLE 

«  placée  sur  le  septième  anneau,  est  moins  élevée 
«que  les  autres,  et  disparaît  dans  un  âge  plus 
«  avancé.  On  remarque  plusieurs  taches  noires 
«sur  les  trois  premiers  anneaux  en-dessus,  et 
«  le  dessous  du  corps  est  noirâtre ,  ainsi  que  les 
«  pattes  membraneuses  ;  quant  aux  écailleuses, 
«elles  sont  d'un  noir -luisant.  Les  poils  de  ces 
«  chenilles  ne  sont  pas  perpendiculaires  au  point 
«  de  leur  insertion  dans  le  corps,  comme  à  la  plu- 
«  part  des  chenilles  velues  :  ils  sont  courbes  et 
«  couchés,  de  manière  que  d'un  côté  ils  sontdi- 
«  rigés  vers  la  tète  ,  et  de  l'autre  vers  la  queue. 
«  Les  poils  blancs  ou  jaunes,  vus  à  la  loupe,  sont 
ce  simples  et  unis;  mais  ceux  des  brosses  ou  des 
«  houppes  noires  sont  plus  gros  vers  leur  extré- 
«  mité  qu'à  leur  origine  ,  et  se  terminent  à  peu 
'<  près  en  forme  de  pique.  Ces  chenilles  se  nour- 
«  rissent  sur  Vaune ,  sur  le  saule  et  sur  V osier. 
«  Après  la  dernière  mue  ,  il  ne  reste  plus  ni 
«  houppes  ni  taches;  leur  couleur  est  alors  uni- 
ce  forme,  et  elles  ne  tardent  point  à  chercher  un 
ic  endroit  commode  pour  se  métamorphoser,  ce 
ce  qui  arrive  au  commencement  d'août.  Elles  se 
ce  dépouillent  de  leurs  poils  pour  fortifier  le  tissu 
(c  de  leur  coque,  et  y  mêlent  en  outre  des  par- 
ce celles  d'écorce  ou  de  bois,  qu'elles  détachent 
ce  avec  leurs  dents  de  la  branche  à  laquelle  elles 
'c  se  sont  fixées.  Elles  s'y  changent,  au  bout  de 


DES    LÉPIJ)OITKl\  PS.  •IQ.l) 

«  quelques  jours,  en  chrysalide;  et  les  plialènes 
<c  éclosent  au  mois  de  mai  de  l'année  suivante.» 
Nous  ajouterons  à  cette  description  que  la 
chenille  dont  il  s'agit  vit  principalement  sur  le 
bouleau. 

La  noctuelle  Lièvre  se  trouve  dans  toute  l'Eu- 
rope, et  n'est  pas  très  -  rare  aux  environs  de 
Paris. 

Nota.  Nous  mentionnerons  ici  une  espèce  figurée  dans 
Engramelle  sous  le  nom  de  Rose ,  et  qui  est  en  effet  entiè- 
rement de  cette  couleur,  avec  la  forme  et  les  taches  noires 
de  la  Leporina.  Cette  espèce,  qui  n'est  mentionnée  dans  au- 
cun autre  auteur,  et  que  nous  n'avons  vue  dans  aucune  col- 
lection, n'est  sans  doute  qu'une  variété  accidentelle  de  la 
noctuelle  Lièvre. 


m 


i'io  HISTOIRE    NATURELLE 


GCCXXVIL  NOCTUELLE  GRISETTE. 


NOCTUA  FAVILLACEA.  {jEsp.  Hubn.) 
ACRONICTA  FAVILLACEA.  (Oc/z^e/z.) 


NOCTUA  STRIGOSA.  [fTien.  Ferz.  Fab.Borkh) 

LA  GRISETTE.  (Engram.  Lvi.  pi.  21  i.  f.  285.) 

NOCTUELLE  GRISETTE.  {Oi.i\.  EncrcL) 

Envergure,  12  à  i3  lignes. 


i^ES  ailes  supérieures  sont  en-dessus  d'un  gris- 
jaunâtre  ombré  de  noir  dans  certaines  parties. 
Chacune  d'elles  est  traversée  par  deux  raies ,  l'une 
près  du  bord  terminal  et  l'autre  près  de  la  base. 
La  première,  d'un  gris  -  clair  légèrement  bordé 


I)  i; s  L  É  p  1 1) o  p T  j:  iî  i'  s.  -x  '^  i 

(le  noir,  est  oiuléo  et  fortement  siniiée  ;  la  se- 
conde est  noire  et  anguleuse.  Entre  ces  dejix 
raies,  on  remarque  les  deux  taches  ordinaires, 
dont  les  contours  sont  à  peine  indiqués.  La  ré- 
niformeest  d'un  jaune-pâle,  et  l'orbicnlaire  grise 
comme  le  fond  de  l'aile.  L'intervalle  qui  les  sé- 
pare est  lavé  de  noir ,  et  plusieurs  points  de  la 
même  couleur  s'aperçoivent  le  long  de  la  côte. 
Mais  ce  qui  caractérise  principalement  cette  es- 
pèce ,  ce  sont  i"  une  tache  d'un  jaune -fauve, 
située  près  de  la  hase  et  an  bord  interne;  2"  trois 
lignes  noires  horizontales  ou  parallèles  à  ce  même 
bord,  et  placées  sur  un  fond  obscur:  la  première 
qui  part  du  corselet,  et  va  aboutir  à  l'une  des 
deux  raies  transverses  citées  plus  haut;  la  se- 
conde qui  part  de  cette  raie  un  peu  plus  bas, 
et  qui  se  termine  à  l'autre  raie;  la  troisiènie  , 
enfin,  située  entre  cette  dernière  raie  et  la  frange. 
Celle-ci  est  d'un  jaune-fauve,  ponctuée  et  entre- 
coupée de  noir. 

Le  dessus  des  ailes  inférieures  est  d'un  gris- 
blanchâtre,  avec  une  ligne  arquée  et  un  point 
central  obscur.  La  frange  est  séparée  du  bord 
marginal  par  une  rangée  de  points  également 
obscurs. 

Le  dessous  des  quatre  ailes  est  aussi  d'un  gris- 
blanchAlre,  avec  quelques  lignes  et  points  à  peine 
marqués. 


aSa  HISTOIRE    NATURELLE 

La  tète  et  le  corselet  sont  du  même  gris  que 
les  ailes  supérieures,  et  l'abdomen  participe  de 
la  nuance  des  inférieures. 

Les  antennes  sont  grises  et  filiformes  dans  les 
deux  sexes ,  qui  ne  diffèrent  entre  eux  que  par 
l'abdomen. 

Nous  n'avons  jamais  trouvé  la  chenille  de  cette 
espèce,  et  Hubner  est  le  seul  auteur  à  notre  con- 
naissance qui  en  parle  :  en  voici  la  description 
d'après  la  figure  qu'il  en  donne.  Sa  forme  a  cela 
de  particulier  qu'elle  s'amincit  aux  deux  extré- 
mités, et  que  le  pénultième  anneau  est  relevé 
en  pyramide.  Elle  est  presque  glabre,  d'un  beau 
vert,  avec  une  bande  dorsale  d'un  brun-rou- 
geâtre  qui  règne  depuis  la  tête  jusqu'à  l'anus. 
Cette  bande,  qui  s'élargit  dans  le  milieu  en  forme 
de  losange ,  est  bordée  par  du  jaune  qui  se  fond 
dans  le  vert.  Chaque  anneau  est  en  outre  sur- 
monté de  poils  bruns  assez  courts  ,  et  ayant 
pour  base  des  tubercules  à  peine  indiqués.  La 
tète  est  brune  et  très -petite.  Cette  chenille  vit 
sur  le  bouleau. 

La  noctuelle  Grisetle  paraît  dans  le  courant  de 
juin,  mais  elle  est  rare  en  France  :  nous  n'en  pos- 
sédons qu'un  individu,  qui  nous  vient  de  Valen- 
ciennes. 


DES    LÉPIDOPTÈRES.  '^33 

CCCXXVIII.  NOCTUELLE  DE  L'AUNE. 

NOCTUA  ALNL 

(Lùin.  Fab.Huhn.  Esp.  Borkh.) 

ACRONICTA  ALNL  {Ochsen.) 


L'AUNETTE.  { Engram.  t.  vi.  pi.  254-  f-  386.  ) 
PHALÈNE  A  AVIRONS.  {Degéer.) 


NOCTUELLE   DE   L'AUNE. 

(Oliv.  Encjcl.) 

Envergure,  i5  à   i6  lignes. 


JjE  fond  des  ailes  supérieures  est  en  -  dessus 
d'un  gris-pâle  ,  légèrement  teinté  de  rose  ou  de 
bleuâtre  dans  les  individus  bien  frais  ,  et  ombré,  à 
peu  près  dans  sa  moitié  inférieure,  par  du  brun- 
foncé  qui ,  remontant  daiis  1<;  milieu  jusqu'à  la 
cote  ,  ou   bord    antérieur ,  fornu»   comme   deux 


'ÏM\  HISTOIRE     NATURELLK 

taches  séparées  de  la  partie  claire.  Une  ligne 
noire,  horizontale,  et  interrompue  dans  son  mi- 
lieu ,  s'étend  sur  la  partie  foncée  depuis  le  cor- 
selet juscju'à  la  frange,  qui  est  grise  et  entre- 
coupée de  brun. 

Le  dessus  des  ailes  inférieures  est  blanc,  avec 
la  frange  entrecoupée  de  gris. 

Le  dessous  des  quatre  ailes  est  également 
blanc,  à  l'exception  de  la  partie  antérieure  des 
ailes  supérieures,  qui  est  grise,  avec  quelques 
rudiments  de  lignes  noirâtres.  On  aperçoit  aussi 
quelques  vestiges  de  lignes  et  de  points  de  la 
même  couleur  sur  les  inférieures. 

La  tète  et  le  corselet  sont  d'un  gris-clair,  avec 
une  ligne  noire  de  chaque  coté,  qui  s'étend  jus- 
qu'à l'extrémité  des  palpes.  L'abdomen,  contre 
l'ordinaire,  est  de  la  couleur  du  corselet,  au  lieu 
de  participer  de  celle  des  ailes  inférieures. 

Les  antennes  sont  noirâtres  et  filiformes  dans 
les  deux  sexes ,  qui  ne  différent  entre  eux  cpie 
par  la  forme  de  l'abdomen. 

La  chenille  de  cette  espèce  est  fort  remar- 
quable; M.  Le  Paige,  qui  a  eu  occasion  de  l'ob- 
server m'en  a  envoyé  la  description  suivante  : 
«  Elle  est  d'un  beau  noir  velouté,  avec  une  grande 
((  tache  transverse  d'un  jaune-citron  sur  chaque 
«  anneau.  De  l'angle  latéral  de  chacune  de  ces 
a  taches  ,  part  un  long  poil  noir  qui  s'aplatit  et 


DES     LÉIM  DOI»  r  KRES.  ^35 

«  s'agrandit  à  soîi  extrémité  en  forme  de  spatnle. 
«Ces  poils  manquent  sur  les  2«,  3<^  et  lo*^  an- 
«  neaux.  » 

Cette  description  s'accorde  parfaitement  avec 
les  figures  qu'en  ont  données  Hubner  et  Engra- 
melle. 

M.  LePaige  ajoute:  «  On  trouve  cette  chenille 
«  sur  l'o^^er,  vers  la  fin  du  mois  de  juillet.  Je  ne 
«  l'ai  élevée  c[u'une  fois,  et  elle  a  filé  le  3  août, 
ic  dans  de  la  mousse  que  j'avais  placée  dans  la 
«  boîte  où  je  la  nourrissais,  une  coque  très-légère, 
«  dans  laquelle  elle  s'est  changée  en  chrysalide. 
«  La  noctuelle  a  paru  le  2/4  mai  de  l'année  sui- 
«  vante.  » 

Degéer,  célèbre  entomologiste  suédois,  a  le 
premier  fait  connaître  cette  chenille,  qu'il  a  trou- 
vée sur  Vaune^  et  dont  il  compare  les  longs  poils 
aplatis  à  leur  extrémité  à  des  rames ,  d'où  vient 
le  nom  de  PJialène  à  avirons  qu'il  a  donné  à  la 
noctuelle  qui  en  provient. 

Cette  noctuelle  se  trouve  dans  toute  l'Europe; 
mais  elle  n'est  commune  nulle  part  :  je  ne  l'ai 
jamais  rencontrée  aux  environs  de  Paris.  L'indi- 
vidu mâle  dont  je  donne  la  figure  fait  partie  de 
la  collection  de  M.  le  comte  Dejean. 


Mi 


^^ 


i3(')  HISTOIRE    NATURELLE 


CCCXXIX.  NOCTUELLE  CHEVELURE  DOREE. 


NOCTUA    AURICOMA. 

(  Wien.  Verz.  Fah.  Esp.  Hubn.  Borkh.  etc.) 

ACRONICTA    AURICOMA.  {  Ochsen.) 


LA   CHEVELURE   DOREE. 

(  Engram.   tom.  vi.  pi.   21 3.    fig.   289.   ) 

NOCTUELLE  CHEVELURE  DORÉE. 

(  Oliv.  Encycl.  ) 

(Roesel.  toin.  i.  class.  -i.  tab.  44-  %•  ^-^)- 

Envergure,  i5  à  16  lignes. 


JLiES  ailes  supérieures  sont  en-dessus  d'un  gris 
ombré  de  noir  vers  leur  extrémité  ,  et  qui  s'é- 
claircit  à  leur  centre.  Elles  sont  traversées  par 
plusieurs  lignes  plus  ou  moins  bien  écrites ,  les 
unes  noires,  et  les  autres  d'un  gris -clair,  dont 


DES     I,  É  P I  D  O  P T  K  R  !•.  S .  >-  3  7 

trois  principales,  savoir:  une  fortement  dentée 
et  très-sinnée,  près  du  bord  terminal;  et  les  deux 
autres,  très-rapprochées  et  parallèles  entre  elles, 
près  de  la  base.  Les  deux  taches  ordinaires  , 
écrites  en  noir  dans  leur  place  accoutumée,  sont 
très- petites, surtout  l'orbiculaire.  Un  trait  noir, 
rameux  et  horizontal,  qui  part  du  corselet,  s'ar- 
rête aux  deux  lignes  dont  nous  avons  parlé  plus 
haut.  La  frange  est  grise  et  entrecoupée  de  noir. 

Le  dessus  des  ailes  inférieures  est  entièrement 
d'un  gris- ferrugineux,  avec  leur  bord  et  leurs 
nervures  d'une  teinte  un  peu  plus  foncée. 

Le  dessous  des  quatre  ailes  est  d'un  gris  blan- 
châtre ,  avec  quelques  atomes  de  points  noirâtres. 

La  tête  et  le  corselet  sont  du  même  gris  que 
les  ailes  supérieures.  Le  corselet  participe  de  la 
nuance  des  inférieures. 

Les  antennes  sont  grises  et  filiformes  dans  les 
deux  sexes,  qui  ne  diffèrent  entre  eux  que  par 
la  forme  de  l'abdomen. 

Le  nom  d'^aricoma  (^chevelure  clojée)  donné 
à  cette  espèce  par  les  Viennois,  vient  de  la  cou- 
leur des  poils  qui  couvrent  le  corps  de  la  che- 
nille. Cette  chenille  a  le  corps  cylindrique  plus 
ramassé  qu'allongé.  Elle  est  d'un  noir  de  velours 
en-dessus,  et  d'un  noir-terne  en-dessous,  avec 
huit  tul)ercules  sur  chaque  anneau.  Les  deux  du 
milieu  sont  beaucoup  plus  gros  que  les  autres. 


o3S  HISTOIRE      NATURELLE 

Ceux  (les  quatre  premiers  anneaux  et  des  trois 
derniers  sont  d'un  rou2fe-fauve,  les  autres  sont 
d'un  blanc-roussâtre.  Chacun  de  ces  tubercules 
est  surmonté  d'un  bouquet  de  poils.  Ces  bou- 
quets de  poils  sont  d'un  beau  fauve-doré  sur  le 
milieu  du  dos,  ainsi  que  sur  les  quatre  premiers 
et  les  trois  derniers  anneaux,  tandis  qu'ils  sont 
d'un  gris  -  jaunâtre  sur  le  reste  du  corps.  Les 
stigmates  sont  blancs.  La  tête  et  les  pattes  écail- 
leuses  sont  d'un  noir-luisant. 

Celte  description  est  faite  ea:  visu  sur  une  che- 
nille c[ue  nous  avons  trouvée  le  1 1  juin  de  cette 
année  (  1826),  sur  le  saule  marceau.  Cette  che- 
nille, qui  était  parvenue  à  toute  sa  grosseur,  a  filé 
le  jour  même,  entre  deux  feuilles, une  coque  de 
soie  blanche  d'un  tissu  peu  serré ,  d'où  la  noc- 
tuelle est  sortie  le  S  juillet  suivant. 

Il  paraît  que  cette  noctuelle  donne  deux  fois 
l'année,  puisqu'on  en  trouve  encore  la  chenille 
au  mois  de  septembre;  quant  à  cette  dernière, 
elle  vit  non -seulement  sur  le  saule  marceau^ 
mais  aussi  sur  la  ronce  ordinaire  {i-ubiis  cresius). 

La  noctuelle  Chevelure  dorée  se  trouve  dans 
toute  l'Europe ,  et  n'est  pas  rare  aux  environs 
de  Paris. 


l)i:S    LKPI  DOPTKRES.  u3c) 

CCCXXX.  NOCTUELLE  DU  MÉNIAIN LHE. 


NOCÏUA   MENYANTHIDIS. 

(  Esp.  Huhn.  Vieweg.  ) 


^^^«■(iS  *  !&:»  *«s*<ei  i^î>«^  *  tcï'cr'j  *e3>  *eoo 


ACRONICTA    MENYANTHIDIS. 

(  Ochsen.  ) 

Envergure,  i6  à    17   ligues. 

v^fETTE  espèce,  infiniment  plus  rare  qne  la  pré- 
cédente ,  lui  ressemble  beaucoup  :  elle  est  un 
peu  plus  grande;  le  dessus  de  ses  ailes  supé- 
rieures est  d'un  gris  plus  pâle  ;  la  ligne  sinueuse 
qui  longe  le  bord  terminal  est  moins  dentée  ; 
celles  qui  sont  près  de  la  base  sont  moins  mar- 
quées, ainsi  que  les  deux  taclies  ordinaires,  dont 
l'orbiculaire  est  à  peine  indiquée  ;  le  trait  noir  lio- 
rizontal  qui  part  du  corselet  est  presque  nul; 
enfin ,  le  noirâtre  qui  entrecoupe  la  fi-ange  est 
plus  large.  Du  reste,  la  description  de  Tune  peut 
également  s'appliquer  à  l'autre. 


2/|0  HISTOIRE     NATURELLE 

M.  Treitscilke,  continuateur  de  l'ouvrage  d'Och- 
senheimer,  est  leseul  auteurà notre  connaissance 
qui  parle  de  la  chenille  de  cette  noctuelle.  Sui- 
vant lui,  on  la  trouve,  en  juin  et  juillet,  sur  le 
ménianthe  trifolié  ou  trèfle  d'eau  (  menjanthes 
trifoUatci).  Elle  a  la  tête  noire,  ainsi  que  le  corps. 
Celui  -  ci  est  marqué  d'une  large  bande  d'un 
brun-rouge,  qui  s'étend  longitudinalement  au- 
dessus  des  pattes  ,  avec  huit  tubercules  noirs 
sur  chaque  anneau ,  surmontés  de  poils  de  cette 
même  couleur.  On  ne  sait  rien  de  ses  métamor- 
phoses. On  la  rencontre,  mais  rarement, aux  en- 
virons de  Berlin  et  de  Brunswick. 

Nous  ne  pensons  pas  que  la  noctuelle  dont  il 
s'agit  ait  jamais  été  trouvée  en  France:  l'individu 
que  nous  avons  fait  figurer  nous  a  été  commu- 
niqué par  M.  Boisduval,  qui  l'a  reçu  d'Allemagne. 


r« 


(^ig) 


DKS      LÉPIDOPTKllES.  1^1 

CCCXXXl.  NOCTUELLE  DE  LA  PATIENCE. 


NOCTUA    RUMICIS. 

{^Linu.  Fab.  Wien.  Verz.  Hiibn.  Esp.  Borhh.eXc.  ) 

ACRONICTA   RUMICIS.  (Oc/zj^/z.) 


LA  CENDREE  NOIRATRE. 

{^Engram.  t.  vi.  pi.  21 3.  fig.  288.  ) 

NOCTUELLE  DELA  PATIENCE. (Oltv.  Encycl. 


(  Roesel.  tome  i.  class.  2  tab.  27.  fig.   1.  5. 


[Réaain.x..  i.pl.  i5.  f.  6.  etpl.  37.  f.  11.  12.  t.  11.  pi.  34.1.  8.) 
Envergure,  16  à  17  lignes. 


J-JES  ailes  supérieures  sont  en-dessus  d'un  gris- 
noirâtre  marbré ,  et  ayant  quelquefois  un  reflet 
verdâtre  dans  les  individus  bien  frais.  Elles  sont 
traversées  par  plusieurs  lignes  noires,  les  unes 
ondées  et  les  autres  dentées.  Les  deux  taches 
ordinaires  écrites  également  en  noir  se  distin- 
NOCTLiRNJiS,  III.  16 


2^2  HISTOIRE    NATURELLE 

gueiit  à  peine  du  fond ,  sur  lequel  on  remarque 
deux  autres  taches  blanchâtres ,  une  sur  chaque 
aile,  qui  caractérisent  principalement  cette  es- 
pèce :  elles  sont  placées  vers  le  bord  inférieur,  aux 
deux  tiers  de  la  longueur  de  l'aile,  à  partir  de  la 
base.  La  frange  est  grise,  festonnée  et  entre- 
coupée de  noir. 

Les  ailes  inférieures  sont  en-dessus  d'un  gris- 
jaunâtre,  avec  le  bord  marginal  lavé  de  noirâtre, 
et  la  frange  entrecoupée  de  gris. 

Le  dessous  des  quatre  ailes  est  du  même  gris 
que  le  dessus  des  ailes  inférieures ,  avec  un  point 
obscur  dans  le  milieu  de  chacune  d'elles. 

La  tête  et  le  corselet  sont  d'un  gris -noirâtre 
marbré.  L'abdomen  est  d'un  gris-jaunâtre,  comme 
les  ailes  inférieures. 

Les  tarses  sont  annelés  de  gris  et  de  noir. 

Les  antennes  sont  grises  et  fihformes  dans  les 
deux  sexes,  qui  ne  diffèrent  que  par  la  forme 
de  l'abdomen. 

Ainsi  que  l'indique  le  nom  de  cette  noctuelle, 
sa  chenille  vit  principalement  sur  la  patience  , 
mais  elle  vit  aussi  sur  d'autres  plantes  telles  que  les 
mauves,  les  orties,  le  laitron ,  et  même  sur  plu- 
sieurs espèces  d'arbres  et  arbustes,  notamment 
la  ronce,  le  rosier,  le  lilas,  le  peuplier  et  le  bouleau. 
On  la  trouve  depuis  le  mois  de  juillet  jusqu'en 
automne.  Le  fond  de  sa  couleur  est  d'un  noir 


Nocàirriej'. 


Genre  Nochielle 


J'/.LXXKim. 


1  in  Meniantlie  rMe^,^ya,U/n.6sJ^^h\.     2  de  la   PatieUCe  /y?/^.^«^y  inale 

o  do  J'Erable  /:/.v,-,.r/màle  (i  Meoacepliale  /://y.,^v'^,.^ymA[e . 


DES     LÉPIDOPTÈRES,  lt\?> 

décidé  sur  le  dos  et  (11111  noir  -  grisâtre  sur  les 
côtés.  IjC  dessus  de  chaque  anneau  est  marqué 
d'une  raie  transversale  rouge  ,  et  d'un  point  de 
la  même  couleur,  accompagné  de  chaque  côté 
d'une  tache  jaune  oblique.  Les  stigmates  sont 
blancs,  et,  immédiatement  au-dessous,  on  re- 
marque une  raie  qui  varie  du  blanc  au  jaune, 
et  sur  laquelle  s'élèvent  autant  de  tubercules 
rouges  qu'il  y  a  d'anneaux.  D'autres  tubercules 
s'élèvent  aussi  des  autres  parties  du  corps ,  et 
tous  servent  de  base  à  autant  d'aigrettes  de  poils 
roux  ,  entremêlés  de  poils  blanchâtres  sur  les 
cinq  anneaux  du  milieu.  La  tête  et  les  pattes 
sont  noirâtres. 

Cette  chenille ,  suivant  les  observations  de 
Réaumur,est  une  des  plus  sujettes  aux  picpires 
des  ichneumons.  Parvenue  à  toute  sa  grosseur , 
elle  se  change  en  chrysalide  dans  une  coque 
cpi'elle  fixe  à  une  branche  d'arbre  ,  et  dans  le 
tissu  de  laquelle  elle  fait  entrer  des  brins  d'écorce 
ou  de  feuilles  sèches.  L'insecte  parfait  éclôt  trois 
semaines  après;  mais  cela  n'a  lieu  que  pour  les 
chenilles  qui  se  transforment  avant  le  mois  de 
septembre,  car  celles  qui  sont  plus  tardives  ne 
donnent  leur  papillon  qu'au  mois  de  mai  suivant. 

La  noctuelle  de  la  Patience  se  trouve  dans 
toute  l'Europe.  Elle  est  très-commune  aux  en- 
virons de  Paris. 

i6. 


244  HISTOIRE     NATURELLE 

CCCXXXII.  NOCTUELLE  MÉGACÉPHALE(.) 


NOCTUA  MEGACEPHALA. 

(   Fab.   Wien.    Verz.   Hulm.  Borkh.  Esp.  ) 

ACRONICTA  MEGACEPHALA.  (  Ochseu.  ) 


[PHALÈNE  GROSSE  TETE. 

Dcgccr.  tom.  ii.  pag.  liiZ.  pi.  7.  iig.  6.  9. 


LA  GROSSE  TETE. 

(  Engram.  tom.  vi.  pi.  225.  fig.  294.  ) 


NOCTUELLE  MÉG ACÉPHALE.  (Oliv.  Encycl) 

Envergure  ,  18  à   19  lignes. 


v^ETTE  espèce  ressemble  beaucoup  à  la  précé- 
dente, et  en  diffère  cependant  par  plusieurs  ca- 

(1)  Ce  nom,  qui  signifie  grosse  tête,  lui  a  été  donné  parce 
que  sa  chenille  a  la  tète  très-grosse  proportionnément  à  son 
corps. 


l>JiS    LKPJDOPTl'RFS.  245 

raclères,  que  nous  allons  faire  connaître.  Le  des- 
sus (les  ailes  supérieures  offre  le  même  dessin, 
mais  sur  un  fond  plus  clair ,  qui  est  quelquefois 
lavé  de  rose  ou  de  coideur  de  chair,  surtout  dans 
les  individus  fraîchement  éclos.  La  tache  blanche 
du  bord  inférieur  manque.  Le  dessus  des  ailes 
inférieures,  au  lieu  d'être  d'un  gris- jaunâtre,  est 
d'un  blanc-sale,avec  leur  bord  marginal  et  leurs 
nervures  noirâtres. 

Le  dessous  des  quatre  ailes  est  blanchâtre  , 
avec  les  nervures  légèrement  marquées  en  gris, 
et  quelques  points  et  vestiges  des  lignes  du  des- 
sus, de  la  même  couleur. 

La  tête  et  le  corselet  sont  d'un  gris-foncé , 
comme  les  ailes  supérieures;  l'abdomen  est  d'un 
gris  plus  clair.  Les  tarses  sont  annelés  de  blanc 
et  de  noir. 

Les  antennes  sont  grises  et  filiformes  dans  les 
deux  sexes,  qui  ne  diffèrent  entre  eux  que  par 
la  forme  de  l'abdomen. 

La  chenille,  suivant  la  description  que  nous 
en  a  envoyée  M.  Le  Paige ,  «  est  demi-velue ,  d'un 
gris-cendré ,  avec  la  tête  rougeâlre  :  celle-ci  est 
tachée  de  noir  autour  delà  bouche,  et  marquée 
de  deux  lignes  noires  réunies  sur  le  vertex ,  avec 
une  grande  tache  noire  de  chaque  coté.  Le  des- 
sus du  corps  est  mélangé  de  noir.  Sur  le  sommet 
de   chaque  anneau,  se  trouvent   (juatre  tuber- 


246  HISTOIRE    NATURELLE 

cules  rougeàtres,  et  sur  le  dixième,  une  tache 
d'un  jaune-blanchâtre  entourée  de  noir.  Les  tu- 
bercules placés  sur  cette  tache  sont  blanchâtres.» 
Nous  ajouterons  à  cette  description  cjue  la  tète 
est  très-grosse  relativement  au  corps ,  mais  cette 
disproportion  n'existe  plus  après  la  dernière  mue. 

M.  LePaige  a  remarqué  que ,  dans  l'état  de  re- 
pos, cette  chenille  se  replie  sur  elle-  même  de 
manière  que  sa  tête  touche  un  de  ses  flancs. 
Une  autre  remarque  faite  par  Dégeer,  et  que  nous 
avons  vérifiée  nous-mêmes ,  c'est  qu'elle  est  peu 
endurante,  et  que,  pour  peu  qu'on  la  touche,  elle 
tourne  la  tète,  et  se  met  en  défense  en  ouvrant 
ses  mandibules  comme  pour  mordre;  mais  sa  co- 
lère se  réduit  à  cette  démonstration  et  reste  sans 
effet. 

Elle  vit  sur  le  peuplier,  le  tremble,  le  saule  et 
le  bouleau.  On  la  trouve  ordinairement  parvenue 
à  toute  sa  grosseur  en  août.  Elle  entre  alors  en 
terre  pour  se  changer  en  chrysalide ,  et  le  pa- 
pillon n'éclot  qu'au  mois  de  juin  de  l'année  sui- 
vante. Quelques  individus  paraissent  beaucoup 
plus  tard. 

La  noctuelle  Mégacéphale  sq  trouve  dans  toute 
l'Europe.  Elle  n'est  pas  rare  aux  environs  de 
Paris. 


DES     LÉPIDOPTÈRES.  247 

CCCXXXIII.    NOCTUELLE  DE  L'EUPHORBE. 


NOCTUA  EUPHORBItE. 

fVien.  Fcrz.  Fah.  Brahin.  Borhh.  Hubn.  De  FUI. 


NOCTUA : 

PEPLI  ET  CYPARISSI^.  VAR.  {Hubn.) 

-TnOBgiB^Ti    

ACRONICÏA  EUPHORBI^.  (Oc/i^e^.) 

NOCTUELLE  DE  L'EUPHORBE. 
(  Oliv.   Encycl.  ) 

Envergure,  i3  à  14  ligues. 


J-JES  ailes  supérieures  sont  en-dessus  d'un  gris 
plus  ou  moins  clair,  avec  les  deux  taches  ordi- 
naires bien  écrites  en  noirâtre,  et  leur  frange 
entrecoupée  de  la  même  couleur.  Elles  sont  en 
outre  traversées  par  plusieurs  ligues  également 
noirâtres,  les  unes  ondées,  et  les  autres  profon- 
dément dentées. 

Les  ailes  inférieures  sont  en-dessus  d'iui  blanc- 
sale,  avec  leur  frange  unie  de  la  même  couleur. 


2^8  HISTOIRE     NATURELLE 

Le  dessous  des  quatre  ailes  est  blanchâtre, 
avec  un  point  obscur  sur  chacune  d'elles. 

La  tête  et  le  corselet  sont  du  même  gris  que 
les  ailes  supérieures,  et  l'abdomen  est  d'une  teinte 
un  peu  plus  pâle. 

Les  antennes  sont  noirâtres  et  filiformes. 

Cette  description  ne  s'applique  qu'au  mâle  ;  la 
femelle  en  diffère  par  les  caractères  suivants  : 
i*"  le  dessus  des  ailes  supérieures  est  ordinaire- 
ment d'un  gris  plus  foncé ,  et  les  lignes  qui  les 
traversent  moins  nettes;  2°  le  dessus  des  ailes  in- 
férieures est  d'un  gris-obscur,  ainsi  que  le  des- 
sous des  quatre  ailes  ;  ^  l'abdomen  est  de  la 
même  nuance  que  le  corselet  ;  4"  enfin ,  les  an- 
tennes sont  grises  et  beaucoup  plus  minces  que 
dans  le  mâle. 

La  chenille  est  demi-velue,  c'est-à-dire  garnie 
d'un  certain  nombre  de  tubercules  qui  donnent 
naissance  à  autant  d'aigrettes  de  poils  bruns  et 
courts.  Le  fond  de  sa  couleur,  dans  son  jeune 
âge,  est  d'un  gris-verdâtre  qui  devient  feuille- 
morte  dans  l'âge  adulte,  avec  une  large  bande 
noire,  qui  règne  sur  le  milieu  du  dos  depuis  la 
tète  jusqu'à  l'anus  ,  et  qui  est  renflée  sur  chaque 
anneau;  chacun  desdits  anneaux  est  en  outre 
marqué  latéiulemeiU,et  immédiatement  au-des- 
sus des  pattes, d'un  croissant  rouge.  Deux  cercles 
également  rouges  sont  disposés  en  forme  de  lu- 


DES    LÉPIDOPTÈRES.  ^49 

nettes  sur  le  premier  anneau.  Les  stigmates  sont 
blancs.  La  tête  est  brune ,  avec  deux  lignes  blan- 
ches qui  se  réunissent  à  son  sommet. 

Cette  chenille  vit  exclusivement  sur  le  tithj,- 
niale  à  feuilles  de  cyprès  (  euphorbia  cjparissias). 
On  la  trouve  ordinairement  parvenue  à  toute  sa 
grosseur  en  août.  Sa  chrysalide  passe  l'hiver,  et 
le  papillon  éclot  à  la  fin  d'avril  ou  au  commen- 
cement de  mai.  Cependant  il  paraît  quelquefois 
de  nouveau  en  septembre. 

La  noctuelle  de  V Euphorbe  sit  trouve  dans  plu- 
sieurs contrées  de  l'Europe.  Elle  n'est  pas  très- 
commune  aux  environs  de  Paris. 

Nota.  L'Oniicron  gris  d'Engramelle  ne  se  rapporte  pas , 
comme  l'a  cru  cet  auteur,  à  l'espèce  dont  il  est  ici  question , 
mais  bien  ii  la  suivante. 


25o  HISTOIRE     NATURELLE 

CCCXXXIV.   NOCTUELLE  DE  L'EUPHRAISE. 

NOCTUA    EUPHRASIiE. 
(  Borkh.  ÏFien.  Verz.  Illig.  Brahm.  ) 

ACRONICÏA   EUPHRASIiE.  {Ochsen.) 


NOCTUA  ESUL^.  {Hubn.  Scriba.  ) 
NOCTUA  EUPHORBItE.  {Esp.  Rossi.  ) 


L'OMICRON  GRIS. 

(  Engram.  tora.  vi.  pi.  2 1  5.  fig.  29^.  ) 


(•)€)(fti®<i)®®€i<S)®®®(Si®(ii®€i$>®®fii 


(  Roesel.  tom.  i.  class.  2.  tab.  4 5.  fig-  i.  5.) 


Envergure ,  1 3  à   14  lignes. 

VJETTE  noctuelle  ressemble  tellement  à  la  pré- 
cédente, qu'il  faut  en  avoir  élevé  la  chenille 
pour  être  convaincu  qu'elle  forme  bien  une  es- 
pèce distincte  :  cependant ,  en  la  comparant  at- 


DKS    LÉPIDOPTÈUES.  231 

teiitivemeiit,  on  remarque  que  la  double  ligne 
transverse  qui  existe  près  de  la  base  de  chaque 
aile  supérieure,  est  placée  d'ruie  manière  oblique 
dans  la  noctuelle  de  \ Euphorbe ,  tandis  qu  elle 
est  presque  droite  dans  celle  de  XEuphraise. 
Cette  seule  différence  empêche  de  les  confondre. 
Quant  à  la  chenille,  elle  est  fort  différente  de 
celle  de  X Euphorbe,  et  l'époque  de  son  appari- 
tion n'est  pas  non  plus  la  même.  M.  Boisduval, 
qui  l'a  trouvée  une  fois  en  septembre  de  l'année 
dernière  ,  et  qui  en  a  obtenu  la  noctuelle  en 
juillet  de  cette  année  (1826),  nous  en  a  donné 
la  description  suivante  :  «  Elle  ne  ressemble  à 
celle  de  Y  Euphorbe  que  par  la  forme;  son  corps 
est  d'un  vert-clair,  avec  les  segments  d'un  noir- 
velouté;  son  dos  est  couvert  de  poils  d'un  vert- 
jaunâtre  ,  ce  qui  lui  donne  un  peu  le  faciès 
de  la  chenille  du  bombyx  Pudibunda  ;  mais  ce 
qui  la  distingue  ,  c'est  un  collier  orangé  sem- 
blable à  celui  qui  existe  chez  la  chenille  de  la 
Noctua  Oleagiiia.y^  Cette  description,  nous  de- 
vons le  dire  ,  n'est  pas  tout  -  à  -  fait  d'accord 
avec  la  figure  que  donne  de  cette  même  chenille 
Roesel ,  qui  a  été  copié  par  Esper.  Suivant  cet 
iconographe,  elle  serait  noire  au  lieu  d'être  verte, 
avec  deux  rangées  latérales  de  taches  blanches 
e!i  forme  de  trèfle  ,  et  des  faisceaux  de  pods 
bruns   sur  les  cotés.  Elle  aurait  bien  le  collier 


•à5'2  histoire  naturelle 

orangé  remarqué  par  M.  Boisduval ,  mais  ce  col- 
lier serait  placé  sur  le  second  anneau,  et  elle  au- 
rait en  outre  une  ligne  rouge  immédiatement 
au-dessus  des  pattes.  M.  Boisduval  est  trop  bon 
observateur  pour  que  nous  supposions  qu'il  se 
soit  trompé  dans  cette  occasion  ;  mais  d'un  autre 
côté,  nous  avons  beaucoup  de  confiance  dans 
les  figures  de  Roesel,  qui  sont  en  général  très- 
exactes  ;  nous  devons  donc  croire  que ,  s'il  n'est 
pas  d'accord  avec  cet  iconographe ,  c'est  que  la 
chenille  dont  il  s'agit  est  sujette  à  varier  pour  le 
fond  de  la  couleur.  Quoi  qu'il  en  soit,  on  la  trouve 
parvenue  à  toute  sa  grosseur  à  la  fin  de  sep- 
tembre. Elle  vit  non  -  seulement  d 'eiiphraise  , 
maïs  aussi  de  petite  ésule  ^  à^ airelle  et  à' aubépine. 
Sa  chrysalide  passe  l'hiver,  et  le  papillon  éclôt 
seulement  dans  le  mois  de  juillet  suivant. 

La  noctuelle  de  V Eupl irais e  se  trouve  en  France 
et  en  Allemagne.  Elle  est  plus  rare  que  celle  de 
V Euphorbe  aux  environs  de  Paris. 

Nota.   Ochscnlieimor  s'était  trompe  en  rapportant  la  noc- 
tiui  Euphrasiœ  tle  Borkîiausen  à  la  noclua  Euj)h()rbiœ  il'Hul) 
ner.  Cette  erreni  a  été  reclifiée  par  M.  Treilschke,  son  con- 
tinuatenr. 


(^^^ 


Ui:S    LKPIDOPTKRES.  253 

CCCKXXV.  NOCTUELLE  DE  L'ÉRABLE. 


NOCTUA  ACERIS. 

Linn.  Fnh.  ÏVicn.  Verz.  Hubn.  Esp.  Borhii.  etc.  ) 

GANDELISEQUA.  var.  {Esp.) 


ACRONICTA  ACERIS.  [Ochsen.) 


L'OMICRON   ARDOISÉ. 

(  Engrani.   tom.  vr.   pi.   216.   ïv^.   agS.   ) 


NOCTUELLE  DE  L'ÉRABLE.   (  Oliv.  Encjcl.  ) 
(  Réaum.  tom.  i.  pi.  34-  fig.  7.  11.) 


(Roesel.  tom.  iv.  tab.  4-  %•  5.  La  chenille.) 
(Rléemaii.  tab.  17.  fig.  i.  5.) 


Envergure,  18  à  19  lignes. 


i^F.TTF.  noctuelle  ressemble  en  .grand  à  celle  de 
V Euphorbe;  le  dessus  de  ses  ailes    supérieures 


254  HISTOIRE    NATURELLE 

est  (l'un  gris  -  blanchâtre,  quelquefois  ardoisé, 
avec  les  deux  taches  ordinaires  et  plusieurs  lignes 
ondées  et  dentées,  écrites  en  noirâtre.  Ce  qu'elle 
a  de  plus  que  celle  de  V Euphorbe,  c'est  une  ligne 
rameuse  basilaire,  comme  celle  de  la  noctuelle 
Psi,  mais  beaucoup  moins  prononcée.  La  frange 
est  grise,  et  entrecoupée  de  noirâtre. 

Le  dessus  des  ailes  inférieures  est  d'un  blanc- 
sale,  ainsi  que  la  frange ,  avec  les  nervures  et  le 
liseré  plus  ou  moins  marqués  en  gris-roussâtre. 

I^e  dessous  des  quatre  ailes  est  du  même  blanc 
que  le  dessus  des  ailes  inférieures,  avec  toutes 
leurs  nervures  marquées  en  gris,  et  quelques 
atomes  de  lignes  et  de  points  sur  chacune  d'elles. 

La  tête  et  le  corselet  sont  gris  mélangé  de  brun. 
L'abdomen  est  d'un  gris-roux  uniforme. 

Les  antennes  sont  grises  et  filiformes  dans  les 
deux  sexes,  qui  ne  diffèrent  entre  eux  que  par 
la  forme  de  l'abdomen ,  et  parce  que  le  bord  mar- 
ginal des  ailes  inférieures  de  la  femelle  est  lavé 
de  brun  ou  de  gris. 

Tia  chenille  de  cette  noctuelle  est  très-remar- 
quable. Son  corps  est  d'un  beau  jaune  -  citron  , 
et  marqué  longitudinalement  sur  le  milieu  du 
dos  d'une  suite  de  taches  blanches  bordées  de 
noir.  De  chaque  coté  de  ces  taches,  s'élèvent 
perpendiculairement,  et  sans  être  implantés  sur 
des  tubercules,  des  faisceaux  de  poils  très-longs, 


DES     LÉPI  J)OPTKRES.  '^55 

en  forme  de  cônes.  Ces  poils  sont  également 
(l'un  beau  jaune  -  citron ,  et  lavés  de  rose  du 
côté  interne  sur  les  ■2'-\  5^  6^  7*^  et  8^  anneaux. 
D'autres  poils  qui  divergent  avec  ceux  -  là  sont 
implantés  sur  les  côtés.  La  tête  est  brune  et  mar- 
quée d'une  espèce  de  delta  rouge. 

Cette  chenille  est  du  nombre  de  celles  qui  se 
roulent  sur  elles-mêmes  comme  le  Hérisson  au 
moindre  danger  ;  alors  sa  forme  présente  l'aspect 
le  plus  singulier.  Malgré  son  nom,  qui  ferait  croire 
qu'elle  vit  de  préférence  sur  Vérahle  iacer  cam- 
pestris) ,  on  la  trouve  le  plus  ordinairement  sur 
le  rnarrojîier  d' Inde  ^  du  moins  dans  les  jardins 
publics  de  Paris  ,  notamment  dans  celui  du 
Luxembourg.  On  la  trouve  aussi  sur  Vorme  et 
le  tdleul.  Parvenue  à  toute  sa  grosseur  à  la  fin 
d'août,  elle  se  retire  dans  quelque  trou  de  mur 
ou  sous  quelque  corniche,  pour  y  filer  une  coque 
dans  le  tissu  de  laquelle  elle  fait  entrer  ses  poils. 
La  chrysalide  passe  l'hiver,  et  le  papillon  éclôt 
au  printemps  suivant. 

La  noctuelle  de  \ Érable  paraît  se  trouver  dans 
toute  l'Europe;  elle  est  commune  aux  environs 
de  Paris. 


256  HISTOIRE    NATURELLE 

CCCXXXVL  NOCTUELLE  DU  TROËNE 


NOCTUA.  LIGUSÏRI. 

[Wien.  Verz.  Fah.  Huhii.  Esp.  Borhh.  Braliin.  De  FUI.) 

HADENA  LIGUSTRL(Oc/i^e/i.) 

PHAL/ENA  AÏROPOS  MINOR.  (  Entom.  Beytr.) 

LA  TROËNIÈRE.  (  Engi-.  t.  vi.  pi.  ^aS.  f.  3^0.  ) 

NOCTUELLE  DU  TROÈNE.  (Oliv.  Encjcl.) 

(Rléemann.  tab.  11.  fig.  1-6.) 


Envergure,  16  à  17   lignes. 


Les  ailes  supérieures  sont  en-dessus  d'un  brun- 
foncé  ,  chatoyant  en  violet  dans  certaines  parties , 
et  marbré  de  couleur  feuille-morte  dans  d'autres , 
avec  une  grande  tache  d'un  blanc  plus  ou  moins 


DES    Ll'pIDOPTiîr.  i:s.  207 

clair  vers  l'extrémité  de  chacune  d'elles.  Elles 
sont  en  outre  traversées  par  un  grand  nombre 
de  lignes  ondées  noires  ;  et  l'on  y  remarque  les 
deux  taches  ordinaires,  dont  l'orbiculaire,  très- 
petite,  est  de  couleur  feuille-morte,  avec  un 
cercle  blanc  ou  gris.  La  réniforme  se  détache  à 
peine  du  fond  ,  et  se  trouve  entamée  en  partie 
par  la  grande  tache  blanche  mentionnée  plus 
haut.  Le  bord  terminal  est  ponctué  de  noir;  et 
la  h^ange,  d'un  jaune-verdâtre,  est  entrecoupée 
de  blanc. 

Les  ailes  inférieures  sont  en-dessus  d'un  gris- 
foncé  tirant  un  peu  sur  le  roux,  avec  la  frange 
de  la  même  couleur  et  entrecoupée  de  blan- 
châtre. 

Le  dessous  des  quatre  ailes  et  d'un  gris-obscur, 
avec  une  ligne  arquée  et  un  point  central  noi- 
râtres sur  les  inférieures. 

La  tête  est  blanche  et  mélangée  de  noir.  Le 
corselet  est  également  blanc  ,  avec  plusieurs 
lignes  et  taches  noires  qui  représentent  à  peu 
près  la  même  figure  qu'on  remarque  sur  celui 
du  sphinx  Atropos  ;  ce  qui  a  fait  nommer  cette 
noctuelle  Atropos  minor  par  quelques  entomo- 
logistes allemands. 

L'abdomen,  qui  est  un  peu  crèté,  participe 
de  la  nuance  des  ailes  iuférieures. 

Les  antennes  sont  noirâtres  et  filiformes  dans 
Nocturnes,  III.  17 


258  HISTOIRE    NATURELLE 

les  deux  sexes,  qui  ne  diffèrent  entre  eux,  indé- 
pendamment de  la  forme  de  l'abdomen,  que 
parce  que  la  grande  tache  de  rexlrémilé  des 
ailes  est  moins  claire  dans  le  mâle  que  dans  la 
femelle. 

La  chenille  est  d'un  beau  vert,  avec  trois  li- 
gnes longitudinales,  dont  une  dorsale  et  deux 
latérales  ;  la  première  est  blanche  et  les  deux 
autres  sont  jaunes.  Elle  a  quelques  poils  longs 
et  rares  sur  le  corps,  et  les  stigmates  rouges.  Elle 
se  rétrécit  à  ses  deux  extrémités,  ce  qui  Va  fait 
paraître  comme  renflée  dans  le  milieu.  La  tête 
est  petite  et  verte  comme  le  corps. 

Elle  vit  sur  toutes  les  jasminées,  mais  princi- 
palement sur  le  troë lie  commun  {ligustriun  ^>ul- 
garé).  M.  L.  Paige  nous  mande  qu'on  la  trouve 
en  juillet,  qu'elle  se  retire  dans  la  terre  au  com- 
mencement d'août  pour  s'y  changer  en  chrysa- 
li(ie,  et  que  la  noctuelle  paraît  dans  le  courant 
de  mai  de  l'année  suivante. 

Cette  noctuelle  se  trouve  dans  diverses  con- 
trées de  l'Europe.  Elle  est  rare  aux  environs  de 
Paris.  Les  deux  individus  que  nous  possédons 
nous  ont  été  envoyés  de  Valenciennes. 


ITïl^^ 


DES    LÉI'IDOPTÈlU;S.  269 

CCCXXXVI.    NOCTUELLE    PROTÉE. 

NOCTUA  PROTEA. 

{Hubn.  fVien.  Ferz.  Illig.  Esp.  Ent.  Beyt.  Brahm.  Scriba.) 

HADENA  PROTEA.  (Oc/isen.) 


NOCTUA  NEBULOSA.  yBorM.  Natur fors  cher.) 
LE  JASPE  VERT.  {Engr.  t.  vt.  pi.  21 4  f.  292.) 


Envergure,  i6à  i*^  lignes. 


Le  nom  de  Piotée  a  été  doDné  à  cette  noc- 
tuelle, parce  qu'elle  varie  tellement  pour  les 
couleurs,  qu'il  est  rare  d'en  rencontrer  deux  in- 
dividus nuancés  de  même.  Aussi,  pour  recon- 
naître l'espèce  et  y  rapporter  toutes  ses  variétés, 
faut-il  s'arrêter  au  dessin  que  présentent  les 
ailes  supérieures  ,  sans  tenir  compte  de  leur 
couleur.  Nous  donnons  ,  de  ces  variétés,  les 
figures  des  deux  plus  tranchées:  celle  qui  re- 
présente un  mâle  a  le  dessus  des   ailes   supé- 

'7- 


lijo  nisTorR]-   waturflle 

rieures  d'un  vert-pré,  tandis  que  celle  qui  re- 
présente une  femelle  a  ce  même  dessus  d'un 
gris- cendré  nuancé  de  vert- glauque  et  de 
brun;  mais  on  remarquera  que,  dans  l'un  et 
dans  l'autre,  le  dessin  est  absolument  le  même. 
En  voici  les  principaux  caraclères  :  le  bord  ter- 
minal est  longé  par  une  ligne  d'un  gris  ou  d'un 
vert- clair  ombré  de  noir,  et  forme,  vers  le 
milieu  de  sa  longueur,  deux  angles  qui  repré- 
sentent une  M  couchée.  (Ce  caractère  est  com- 
mun à  loiiles  les  espèces  du  genre  Hadena 
d'Ochseinmer.  )  Les  deux  taches  ordinaires , 
d'une  teinte  également  pins  claire  que  le  fond 
de  l'aile,  sont  placées,  comme  de  coutume,  entre 
deux  lignes  divergentes;  mais  elles  offrent  cela 
de  remarquable,  que  l'orbiculaireest  plus  grande 
que  la  réniforme ,  qu'elle  a  une  forme  très-al- 
longée, et  qu'elle  est  placée  d'une  manière  très- 
oblique.  Immédiatement  ïiu- dessous  dé  cette 
tache  on  remarque  une  raie  noire,  rameuse  et 
horizontale,  qui  est  arrêtée  à  ses  deux  extrémi- 
tés par  les  deux  lignes  précitées.  Enfin  la  frange 
est  festonnée,  et  séparée  du  bord  terminal  par 
de  petits  points  noirs  triangulaires. 

Le  dessus  des  ailes  inférieures  est  d'un  gris- 
pâle  ombré  de  brun  ou  (ie  noirâtre,  avec  une 
ligne  plus  claire  parallèle  au  bord  marginal,  un 
point  central  obscur,  et  la  frange  simple. 


Aûffurnes . 


(ionro   Nocluelle 


Ff./.?OSIX. 


lf^90X^ 


ZitnMih    Jeifùt.fit . 


1  duTroène///.^ff.r//7>n.Me.'i  Prol('(VA;/^rf^n,il<..S  Id-viinolo  (Im.i'!'  4  Distant ,</'/>//;/«•/ fot 


DES    LÉPIDOPTÈUliS.  iQl 

Le  dessous  des  quatre  aiies  est  d'un  gris-clair 
légèrement  saupoudré  de  brun,  avec  un  point 
noirâtre  dans  le  milieu  de  chacune  d'elles. 

La  tête  et  le  corselet  sont  gris  ou  verts,  avec 
le  collier  et  les  épaulettes  bordées  de  noirâtre. 
L'abdomen  participe  de  la  nuance  des  ailes  in- 
férieures, et  les  antennes  sont  grises  et  filiformes 
dans  les  deux  sexes. 

La  chenille  vit  sur  le  clténe.  Sa  tête  est  verte, 
son  corps  est  également  vert  et  finement  cha- 
griné, avec  lin  collier  jaune  et  trois  lignes  lon- 
gitudinales de  cette  raème  couleur,  l'une  dor- 
sale et  les  deux  autres  latérales.  On  la  trouve 
parvenue  à  toute  sa  grosseur  en  juin.  Elle  se 
retire  dans  la  terre  pour  se  chrysalider,  et  la 
noctuelle  éclot  en  août  et  septembre  de  la  même 
année. 

Cette  noctuelle  habite  la  France  et  l'Alle- 
magne. Elle  n'est  pas  commune  aux  environs  de 
Paris. 


202  HISTOîRE      NATUREL  LK 


CCCXXXVIII.  NOCTUELLE  DISTANTE. 


NOCTUA  DISTANS.  {Hubn.) 
HADENA  DISTANS.  (OcA5-e/2.) 

Envergure,  i5  à  16  lignes. 


Ar  premier  aspect,  le  dessus  des  ailes  supé- 
rieures de  cette  nocUielle  paraît  tellement  né- 
buleux qu'on  n'y  distingue  rien;  mais,  avec  un 
peu  d'attention,  on  finit  par  y  retrouver,  sur  un 
fond  d'un  gris-cendré  et  sablé  de  noir,  lemême 
dessin  que  sur  la  précédente  (noctuelle  Protée)^ 
c'est-à-dire  la  ligne  dentée  qui  longe  le  bord  ter- 
minal, et  les  deux  taches  ordinaires  disposées 
de  même,  avec  \me  ligne  noire  horizontale  au- 
dessous  de  l'orbiculaire. 

Le  dessus  des  ades  inférieures  est  d'un  gris- 
obscur  qui  s'éclaircit  dans  le  haut. 

Le  dessous  des  quatre  ailes  est  d'un  gris-clair 
saupoudré  de  brun,  avec  une  ligne  arquée  et 
un  point  central  également  bruns  sur  les  infé- 
rieures. 


DES    LÉPIDOPTÈRES.  263 

La  tête  et  le  corselet  sont  d'un  gris-foncé , 
comme  les  ailes  supérieures,  et  l'abdomen  est 
de  la  même  nuance  que  les  ailes  inférieures.  Les 
antennes  sont  grises  et  filiformes. 

Cette  description  s'applique  aux  deux  sexes, 
qui  ne  diffèrent  entre  eux  que  par  la  forme  de 
l'abdomen. 

La  cbenilledecetteespècenousétant  inconnue, 
nous  puisons  dans  l'ouvrage  de  M.  Treitschkece 
qu  il  en  dit  d'après  M.  Dabi.  «Elle  est  d'un  vert- 
M  clair,  avec  une  raie  jaune  de  cbaque  côté  du 
a  corps,  et  sa  forme  est  très- déliée.  Elle  vit  sur 
«  différentes  espèces  (\ecJié/ie.  Parvenue  en  juin 
«  à  toute  sa  grandeur  (un  pouce  et  demi),  elle 
«  se  cbange  alors  en  une  chrysalide  en  forme 
«  de  massue  d'vin  rouge-brun  ,  avec  des  pointes 
«  fines  à  son  extrémité.  » 

Quant  au  papillon,  connu  seul  en  Autriche, 
dit  M.  Treitschke,  il  paraît  en  août  et  septembre, 
comme  la  noctuelle  Protée,  et  on  le  trouve  avec 
elle,  maisbeaucoup  plus  rarement,  sur  les  feuilles 
sèches  de  chêne. 

Nous  ignorons  si  la  noctuelle  Distante  a  quel- 
quefois été  trouvée  en  France.  L'individu  figuré 
fait  partie  de  la  collection  de  M.  le  comîe  Dejean. 


m 


à'V«1lf^ft«j«%i«'%%^t.'%  « 


Î264  HISTOIRE    JVATllRELLE 

CCCXXXIX.  NOCTUELLE  PROCHAINE. 

NOCTUA  PROXIMA.  {Hubn.) 
HADENA  PROXIMA.  {Ochsen.) 


Envergure,  i5  à  18  lignes. 


Les  ailes  supérieures  sont  en-dessus  d'un  gris- 
bleuâtre,  avec  deux  bandes  brunes  transverses, 
l'une  étroite  longeant  le  bord  terminal,  et  l'au- 
tre plus  large  au  milieu  de  l'aile.  On  remarque 
sur  cette  dernière  les  deux  taches  ordinaires , 
qui  sont  blanchâtres,  et  dont  l'orbiculaire,  très- 
allongée  ,  est  placée  d'une  manière  très-obli- 
que. On  aperçoit  en  outre  plusieurs  lignes  noi- 
res horizontales,  dont  une  rameuse  qui  part  du 
corselet. 

Les  ailes  inférieures  sont  en-dessus  d'un  gris 
cendré,  avec  un  petit  croissant  obscur  dans  le 
milieu. 

Le  dessous  de  quatre  ailes  est  également  d'un 
gris-cendré,  sans  points  ni  taches. 


DES    LÉPIDOPTÈRES.  265 

La  tête  et  le  corselet  sont  du  même  gris  que 
les  ailes  supérieures,  et  l'abdomen  participe  de 
la  nuance  des  inférieures.  Les  antennes  sont  éga- 
lement grises  et  filiformes. 

Cette  espèce,  peu  remarquable  par  les  cou- 
leurs, n'habite  que  les  hautes  montagnes  ,  où 
elle  est  très-difficile  à  découvrir;  aussi  est-elle 
très  rare  dans  les  collections.  L'individu  femelle 
dont  nous  donnons  la  figure  a  été  trouvé,  en 
juillet  1826,  dans  le  déparlement  des  Hautes- 
Alpes,  par  M.  Boisduval  (i). 

Quant  à  la  chenille,  elle  est  encore  inconnue. 

(i)  Cet  entomologiste  distingué  s'occupe  en  ce  moment 
d'une  Monographie  des  Zigénides  tant  indigènes  qu'exo- 
tiques, avec  figures.  Ses  connaissances  profondes  en  lépi- 
doptérologie  doivent  faire  désirer  la  prompte  publication  de 
cette  Monographie,  qui  comprendra  les  genres  Zigènes, 
Procris ,  Syntomis  eî Aglaope. 


266  HISTOIRE    NATURELLE 

CCCXL.  NOCTUELLE  DENTINE. 


NOCTUA  DENTINA. 

{Wien.  Verz.  Hubn.  Illiger.  Borkh.  Esp.  De  FUI.  Rossi. 
Entom.  Bt'ytr.) 

HADENA  DENTINA.  (Ochsen) 


NOCTUA  NANA.  var.  {Esp,) 
LA  VAGADO^'DE. 

ÇEngrcim.  tom.  vi.  pi.   242.  fig.  356.) 


LA  NOCTUELLE  DENTINE. 

(Oi-iv,  Encycl.  ) 
Envergure,  i3  à  16  lignes. 


Le  dessus  des  ailes  supérieures  est  varié  de 
gris  el  de  brun,  et  traversé  dans  le  milieu  par 
une  large  bande  noirâtre,  sur  laquelle  on  re- 
marque, indépendamment  des  deux  taches  ordi- 


DKS    LÉPIDOPTÈRES.  sG^ 

naires,  une  troisième  tache  ayant  la  forme  d'une 
dent  avec  sa  racine,  ce  qui  a  fait  donner  le  nom 
de  Dentina  à  cetle  espèce.  Cette  tache  est  d'un 
gris-jaunâtre,  ainsi  que  les  deux  autres.  Le  bord 
terminal  esl  longé  par  une  ligne  d'un  gris-clair 
fortement  dentée,  et  derrière  laquelle  on  aper- 
çoit plusieurs  petites  taches  noires  triangulaires 
placées  entre  les  nervures.  La  frange  est  jaunâ- 
tre et  entrecoupée  de  brun. 

Le  dessus  des  ailes  inférieures  est  totalement 
d'un  gris-jaunâtre,  sans  points  ni  taches,  avec  la 
frange  plus  pâle  et  légèrement  entrecoupée  de 
gris. 

Le  dessous  des  quatre  ailes  est  d'un  gris- 
obscur,  avec  une  ligne  arquée  à  peine  indiquée 
sur  chacune  d  elles. 

La  tète  et  le  corselet  sont  d'un  gris-brun,  et 
l'abdomen  d'un  gris-jaunâtre.  Les  antennes  sont 
grises  et  filiformes. 

Cette  description  est  commune  aux  deux 
sexes,  qui  ne  diffèrent  que  par  la  forme  de 
l'abdomen. 

La  chenille  est  d'un  gris-terreux,  avec  deux 
raies  longitudinales  d'un  gris  j)Ias  clair,  de  cha- 
que côté  du  corps.  L'une  de  ces  raies  est  placée 
sur  les  stigmates.  Le  dos  est  marqué  d'une  suite 
de  losanges  brunes,  dont  une  sur  chaque  an- 
neau ;  ces  losanges  se  touchent  et  sont  bordées 


a68  HISTOIRE     INATURLLLE 

de  noir  dans  leur  partie  antérieure.  La  têle  est 
brune. 

Cette  chenille  vit  sur  le  pissenlit  [leojitodon 
taraxacum)^  dont  elle  ronge  de  préférence  la 
racine.  On  la  trouve  parvenue  à  toute  sa  gros- 
seur en  mai  et  juin.  Elle  se  retire  dans  la  terre 
pour  se  chrysalider,  et  le  papillon  paraît  en  juil- 
let et  août. 

La  chrysalide  est  remarquable  en  ce  que  cha- 
cun de  ses  anneaux  est  armé  de  plusieurs  poin- 
tes ,  notamment  le  pénultième  ,  qui  en  a  deux 
très-fortes. 

La  noctuelle  Dentine  se  trouve  en  France  et 
en  Allemagne.  Elle  n'est  pas  rare  aux  environs 
de  Paris. 


'^^\ 


DES    LÉPIDOPTÈRES.  269 

CCCXLI.  NOCTUELLE  TYPIQUE   (1). 

=^..j~^yT\^ 

NOCTUA  TYPICA.. 

Linn.  ff^ien.  Ferz.  Fah.  Illlg.  Borkh.  Esp.  De  Vill.  Brahm. 

:     ,^    NOCTUA  VENOSA..  (/^Mèrt.) 


MORMO  TYPICA.  [Ochsen). 
MANIATYPICA.  {Treitsclike.) 


LA  TYPIQUE.  (  Engrain.  l.  vu.  pi.  281.  fig.  46i.) 
NOCTUELLE  TYPIQUE.    (Oliv.  Encycl.) 


(Roesel.  tom.  i.  tab.  56.) 
Envergure,  20  à  21  lignes. 


Les  ailes  supérieures  sont  en-dessus  d'un  gris 
plus  ou  moins  noirâtre,  suivant  les  individus  , 
avec  leurs  nervures  d'un  gris-pâle,  ainsi  que  les 

(1)  Cette  espèce,  par  la  forme  de  ses  palpes  et  de  son  cor- 
selet, doit  être  mise  à  côté  de  la  noctuelle  ilf««re;  nous  la  ré- 
tablirons à  sa  place  dans  notre  tableau  méthodique. 


270  HISTOIRE    NATURELLE 

trois  lignes  ondées  qui  les  traversent  et  qui  sont 
bordées  de  noir,  et  les  deux  taches  ordinaires, 
dont  la  réniforme  est  placée  sur  un  fond  d'un 
brun-noir.  Plusieurs  petites  lâches  également 
d'un  brun-noir  et  cunéifornjes,  dont  quatre  plus 
marquées  que  les  autres,  sont  a})puyées  contre 
celle  des  trois  lignes  ondées  qui  est  la  plus  près 
du  bord  terminal,  savoir  :  deux  à  l'angle  supé- 
rieur de  chaque  aile,  et  les  deux  autres  entre  la 
troisième  et  la  cinquième  nervure.  D'autres  ta- 
ches de  la  même  couleur  se  remarquent  vers  la 
base  de  l'aile.  Enfin,  la  frange  et  le  liseré  noir 
qui  la  sépare  du  bord  terminal  sont  festonnés. 

Le  dessus  des  ailes  inférieures  est  totalement 
d'un  gris  obscur,  avec  leur  bord  sinué. 

Le  dessous  des  quatre  ailes  est  du  même  gris, 
mais  plus  clair  aux  extrémités,  avec  une  ligne 
ondée  noirâtre  sur  chacune  d'elles,  et  un  point 
lunulaire  de  la  même  couleur  au  centre  des  in- 
férieures. 

La  tête  et  le  corselet,  qui  est  crête,  sont  du 
même  gris  que  les  ailes  supérieures,  et  l'abdo- 
men participe  de  la  nuance  des  inférieures. 

Les  antennes  sont  grises  et  filiformes. 

Cette  description  est  commune  au  deux  sexes, 
qui  ne  diffèrent  entre  eux  que  par  la  forme  de 
l'abdomen. 

La  chenille  est  entièrement  glabre,  et  d'une 


DES    LÉPIDOPTÈRES.  H'Jl 

couleur  terreuse,  à  l'exception  de  ses  deux  der- 
niers anneaux,  qui  sont  d'un  blanc-saie.  Elle  a  de 
chaque  côté  du  corps  trois  raies  longitudinales, 
dont  une  d'un  roux-clairet  les  deux  autres  d'un 
gris-jaunâtre.  Les  deux  premiers  anneaux  sont 
en  outre  marqués  de  quelques  points  blancs.  Les 
stigmates  sont  également  blancs,  et  la  tête  est 
brune  et  très-petite.  La  forme  de  cette  chenille  a 
cela  de  remarquable  qu'elle  va  toujours  en  gros- 
sissant de  la  tête  à  l'anus,  et  que  le  pénultième 
anneau  est  relevé  en  pyramide  obtuse. 

Cette  chenille  vit  sur  la  molènehjchnile  [ver- 
bascum  hjchnilis)^  la  ci/noglosse  officinale  {cyno- 
glossiim  officinale),  V ortie  brûlante  [urtica  urens)^ 
le  saule  àcinq  étamines  (  salix pentandra).  C'est 
en  mai  qu'il  faut  la  chercher  sur  ces  plantes  ;  mais 
elle  est  très-difficile  à  trouver,  parce  qu'elle  se 
tient  presque  toujours  cachée  sous  les  feuilles 
les  plus  basses.  I^orsqu'elle  est  parvenue  à  toute 
sa  grosseur,  elle  s'enfonce  peu  profondément  en 
terre  pour  sechrysaliderdans  une  coque  ovoïde 
composée  de  plus  de  terre  que  de  soie;  et  le  pa- 
pillon éclot  six  semaines  après. 

La  noctuelle  Typique  se  trouve  en  France  et 
en  Allemagne.  Elle  n'est  pas  commune  aux  en- 
virons de  Paris,  M.  Boiscluval  l'a  prise  en  juin  et 
juillet,  lorsqu'elle  volait  le  soir  sur  les  fleurs  de 
Y agripaume  (  leonurus  cardiaca  ). 


Q^2  HISTOIRE     NATURELLE 

CCCXLII.  NOCTUELLE  DE  LA  SAPONAIRE. 

NOCTUA  SAPONARIiE.  (Borkh.  Esp.) 

HADINA  SAPONARI^.  [Ochsen.) 

NOCTUA  RETICULATÂ.  [De  VilL) 

NOCTUA  TYPIGA.  {Hubn.) 
NOCTUA  CALCITRAP^.  [Vieweg). 


LA  LEUCOGRAPHE. 
(Engram.  tom.  vu.  pL  281.  fig.  462.) 

Envergure,  i6  à  17  lignes. 


CiîTTE  espèce  ressemble  beaucoup  à  la  précé- 
dente pour  le  dessin  des  ailes  supérieures  :  en 
effet,  les  nervures,  les  trois  lignes  qui  les  traver- 
sent, et  les  deux  taches  ordinaires  sontd'un  gris- 
pâle  sur  un  fond  brun,  comme  dans  la  noctuelle 
Tt/pique;  et,  de  même  que  dans  celle-ci,  ony  re- 
marque plusieurs  petites  taches  cunéiformes  d'un 
brun-noir,  appuyées  contre  la  ligne  qui  longe  le 


DES     LÉPIDOPTÈRES.  273 

bord  terminal.  Toutefois,  malgré  ces  traits  de 
ressemblance,  il  existe  une  foule  de  caractères 
qui  empêchent  de  les  confondre ,  et  dont  nous 
allons  faire  connaître  les  principaux. 

i*'  Dans  la  N.  Typique ^  les  palpes  sont  longs, 
et  terminés  par  un  article  grêle  et  cylindrique; 
dans  la  N.  de  Va.  Saponaire  ^  ils  sont  courts  et  ob- 
tus (i). 

1°  Le  corselet  de  laN.  Typique  est  fortement 
huppé  ;  celui  de  la  N.  de  la  Saponaire  l'est  beau- 
coup moins ,  et  il  est  d'ailleurs  rayé  de  brun. 

3"  Les  trois  lignes  qui  traversent  le  dessus  des 
ailes  supérieures  sont  ondées  dans  la  N.  Typique^ 
tandis  qu  elles  ne  sont  que  brisées  dans  la  N.  de 
la  Saponaire. 

4"  Le  dessus  des  ailes  inférieures  est  d'un  gris- 
obscur  et  uni  dans  la  première;  et  il  est  d'un 
bistre -clair,  avec  le  bord  marginal  plus  foncé, 
dans  la  seconde. 

5"  Le  dessous  de  chaque  aile  est  marqué,  au 
centre, d'un  point  lunulaire,  dans  la  N.  delà  Sa- 
ponaire^ tandis  que  ce  point  ne  s'aperçoit  que 
sur  les  ailes  inférieures  dans  la  N.  Typique. 


(i)  Cette  différence  dans  la  forme  des  palpes  suffit 
seule  pour  distinguer  ces  deux  espèces.  Aussi  ont -elles 
été  placées  dans  deux  genres  différents  par  Ochsenheimer 
et  M.  Treitschke,  son  continuateuV. 

NOCTURNES,    III.  18 


ay/l  HISTOIRE    NATURELLE 

6"  Enfin ,  la  N,  de  la  Saponaire  est  constam- 
ment plus  petite  que  la  N.  Typique;  et  le  fond 
de  ses  ailes  supérieures,  au  lieu  d'être  d'un  gris- 
noirâtre,  comme  dans  celle-ci,  est  d'un  bistre- 
foncé  tirant  sur  le  violet,  dans  les  individus  fraî- 
chement éclos. 

On  rencontre  la  chenille  parvenue  à  toute  sa 
grosseur  en  juillet  et  août  sur  la  saponab'e  (^sa- 
ponaiia  qf/icinalis  ) ,  ['œillet  velu  (  dianthus  ar- 
meria)  ^  V œillet  des  chartreux  {dianthus  carthu- 
sianoruîn  )  ,  les  cucuhales  hehen  et  baccijerc 
[  cucuhali  behen  et  bacciferus^  ^  et  plusieurs  au- 
tres plantes  de  la  même  famille,  dont  elle  mange 
les  graines  encore  vertes  avec  avidité,  après  avoir 
percé  adroitement  la  capsule  qui  les  renferme. 

Son  corps  est  d'un  vert-clair  uni,  avec  la  tête 
d'un  vert  -  brunâtre,  et  un  petit  écusson  de  la 
même  couleur  placé  sur  les  deux  premiers  an- 
neaux. Elle  forme  sa  coque  dans  la  terre,  et  sa 
chrysalide  est  d'un  brun -rouge -luisant.  Le  pa- 
pillon éclôt  au  printemps  suivant. 

M.  Treitschke ,  auquel  nous  avons  emprunté 
ces  détails ,  ajoute  que  la  N.  de  la  Saponaii^e  se 
trouve  en  Allemagne ,  en  Suisse  et  en  France , 
mais  qu'elle  n'est  commune  dans  aucune  de  ces 
trois  contrées.  Nous  ne  l'avons  jamais  rencontrée 
qu'une  fois  aux  environs  de  Paris. 


DES     LÉPIDOPTKRKS.  O.'j  5 

CCCXLIII.   NOCTUELLE  VELUE. 


NOCTUA    niRTk.  (Hubn.) 

Envergure,  i3  à   i4  lignes. 


xluBNER  est  le  seul  auteur,  à  notre  connaissance, 
qui  ait  figuré  et  décrit  la  noctuelle  dont  il  est 
ici  question.  Par  son /«ae^,  elle  appartient  bien 
au  genre  Hadena  d'Ochsenheimer,  et  tient  le 
milieu  entre  la  noctuelle  de  la  Saponaire  et  celle 
de  Y  Ivraie.  Ses  ailes  supérieures  offrent  en-des- 
sus le  même  dessin  que  celles  de  ces  deux  es- 
pèces, c'est-à-dire  trois  lignes  transverses,  et  les 
deux  taches  ordinaires  d'un  gris  -  pâle  sur  un 
fond  bistre,  avec  plusieurs  petites  taches  cunéi- 
formes, d'un  brun-noir,  appuyées  contre  la  ligne 
qui  longe  le  bord  terminal  ;  mais  elles  en  diffè- 
rent principalement,  en  ce  que  cette  ligne  n'est 
ni  brisée  comme  dans  la  première,  ni  ondée 
comme  dans  la  seconde;  et  en  ce  que  les  ner- 
vures, qui  sont  très-marquées  chez  celle-ci,  ne 
le  sont  presque  pas  dans  celle  qui  nous  occupe, 
excepté  au  centre  de  l'aile. 

i8. 


276  HISTOIRE     NATURELLE 

Le  dessus  des  ailes  inférieures  est  d'un  blanc- 
sale ,  avec  le  bord  marginal  lavé  de  bistre. 

Le  dessous  des  quatre  ailes  est  également  d'un 
blanc-sale ,  avec  un  point  lunulaire  brun  au 
centre  des  inférieures. 

La  tète  et  le  corselet  sont  d'un  bistre-foncé, 
comme  les  ailes  supérieures,  avec  la  partie  an- 
térieure et  les  épaulettes  de  celui-ci  bordées  de 
blancbâtre.  L'abdomen  est  de  la  même  couleur 
que  les  ailes  inférieures.  Les  antennes,  de  cou- 
leur rousse,  sont  très-pectinées  dans  le  mâle  et 
filiformes  dans  la  femelle;  du  reste,  les  deux 
sexes  ne  diffèrent  que  par  la  forme  de  l'abdomen. 

Nota.  Cette  espèce  a  été  trouvée  en  Provence,  par  M.  le 
comte  de  Saporta ,  qui  a  bien  voulu  nous  en  envoyer  deux 
individus  (un  mâle  et  une  femelle  ),  avec  une  notice  sur  sa 
chenille ,  qu'il  a  élevée  :  elle  est  grise  et  parsemée  de  petits 
points  noirs  qui  la  font  paraître  comme  marbrée,  avec  trois 
lignes  dorsales  de  points  plus  marqués,  dont  celle  du  milieu 
se  compose  de  points  géminés.  On  la  trouve  en  novembre 
sous  les  pierres.  Elle  vit  de  laitue ,  de  plantain  et  d'autres 
plantes.  Ellefiùt  sa  chrysalide  en  décembre  dans  une  coque 
d'un  tissu  serré  composé  de  grains  de  terre  et  de  soie  blanche, 
et  le  papillon  n'en  sort  qu'en  septembre  de  l'année  suivante. 
La  chrysalide  est  d'un  brun  de  poix,  chagrinée,  avec  une 
pointe  bifluquée  à  son  extrémité. 


-focfurnes . 


Genre     _Noctlielle 


Pf.  ÂC. 


■  ffarnèntï  fâi^t/  . 


ilYpi(Hie/^/;^/y/;.mollp,  2  .l.la  Saj)oiiaire/;/;y/,7/w/v,ryitu;i.-.  ô  Wliir  ////y/aym'Af 
4.Dimiéril//'/.///^/-//f/>n,AIo  .')  <!,.  rivrai<v/"^>ii.àl.-.i)  L(Micoi)l»P(Y/,'mvy./„v,y,uale. 

7  1<1-  viu-ictc  ièmelle  . 


DES    LÉPIDOPTÈRES.  277 

CCCXLIV.  NOCTUELLE  DUMÉRÏL. 


NOCTUA  DUMERILIL  [^Nol?is.) 

Envergure,  12  à  i3  lignes. 


Voici  une  espèce  des  environs  de  Paris  que 
je  crois  inédite,  et  qui  par  son  faciès  doit  être 
placée  à  coté  de  la  N.  Hirta.  Je  l'ai  dédiée  à  l'un 
de  nos  premiers  naturalistes  ,  M.  le  professeur 
Duméril  (i),  dont  je  m'honore  de  posséder  l'a- 
mitié depuis  plus  de  trente  ans. 

Les  ailes  supérieures  de  cette  noctuelle  sont 
en -dessus  d'un  gris -jaunâtre,  avec  leur  milieu 
occupé  par  une  large  bande  trapézoïde,  d'un 
brun-foncé,  bordée  latéralement  par  deux  lignes 
brunes,  et  sur  laquelle  les  deux  taches  ordi- 
naires se  détachent  en  blanc- jaunâtre.  Le  bord 

(1)  La  réputation  de  ce  célèbre  savant  est  au-dessus  de 
mes  éloges,  et  ses  ouvrages  sont  trop  connus  pour  en  rap- 
peler ici  les  litres;  il  me  suffira  de  dire  qu'ils  sont  du  petit 
nombre  de  ceux  auxquels  on  doit  attribuer  les  immenses 
progrès  que  l'Histoire  naturelle  a  faits  en  France  depuis  le 
commencement  de  ce  siècle. 


2^8  HISTOIRK    N.VTIJRKLLE 

terminal  est  ombré  de  brun  et  longé  par  une 
ligne  sinueuse  d'un  ton  plus  clair.  La  tète  et  le 
bord  inférieur,  depuis  la  bande  du  milieu  jus- 
qu'au corselet ,  sont  également  ombrés  de  brun. 
Enfin,  la  frange  est  jaunâtre. 

Les  ailes  inférieures  sont  en-dessus  totalement 
blanchâtres.  Le  dessous  des  quatre  ailes  est  éga- 
lementblancbâtre  ,avec  un  petit  croissant  obscur 
dans  le  milieu  des  inférieures. 

La  tête  et  le  corselet  sont  d'un  gris -brun,  et 
l'abdomen  participe  de  la  nuance  des  ailes  infé- 
rieures. 

Les  antennes,  d'un  gris-roussâtre,  sont  pecti- 
nées  dans  le  mâle,  et  filiformes  dans  la  femelle  : 
cette  différence  est  la  seule  qui  existe  entre  les 
deux  sexes;  cependant  la  femelle  est  un  peu  plus 
pâle. 

Cette  es|)èce,  dont  nous  n'avons  pas  encore 
trouvé  la  chenille ,  paraît  au  commencement  de 
septembre.  Elle  se  tient  ordinairement  sur  les 
ormes  qui  bordent  les  roules. 


DES     LÉPIDOPTKKl  S.  279 

CCCXLV.     NOCTUELLE  DE  LIVRAIE. 


NOCTUA.  LOLII.  [Esp.  Borhh.  De  FilL) 

BOMBYX  POPULA.RIS. 

{Fab.  Entom.  Beytr.  lllig.  Schawrz.) 

HADENA    POPULARIS.  (OcA^e^O 

NOCTUA  GRAMINIS. 

{JTien.  Verz.  Nalurforscher.  Hulm.  ) 

LA  NASSE.  (  Engram.  t.  v.  pi.  187.  f.  243.  ) 

Envergure,  17  à  18  lignes. 


L  ïs  ailes  supérieures  sont  en-dessus  d'un  bistre- 
foncé  ,  avec  leurs  nervures  blanchâtres  et  bien 
marquées.  Elles  sont  traversées  par  trois  raies 
ondées,  dont  une  d'un  gris-pâle  longeant  le  bord 
terminal ,  et  contre  laquelle  s'appuient  plusieurs 
petites  lignes  cunéiformes,  d'un  brun-noir,  placées 


28o  HISTOIRE     NATURELLE 

entre  les  nervures.  Les  deux  autres  raies  sont 
marquées  par  une  double  ligne  d'un  brun-noir; 
et,  dans  l'intervalle  qui  les  sépare,  on  remarque 
les  deux  taches  ordinaires,  qui  sont  du  même 
gris  que  les  nervures,  avec  du  brun  dans  le 
milieu  de  chacune  d'elles.  Un  double  liséré  d'un 
brun -noir  sépare  la  frange,  qui  est  roussâtre, 
du  bord  terminal. 

Le  dessus  des  ailes  inférieures  est  d'un  bistre- 
clair,  avec  le  bord  marginal  plus  foncé. 

Le  dessous  des  quatre  ailes  est  également  d'un 
bistre -clair,  avec  une  double  raie  et  un  point 
central  bruns  sur  chacune  d'elles. 

La  tête  et  le  corselet  sont  d'un  bistre-foncé 
et  velus.  L'abdomen  participe  de  la  nuance  des 
ailes  inférieures,  et  les  antennes  sont  roussâtres. 

Cette  description  convient  aux  deux  sexes , 
qui  ne  diffèrent  entre  eux  que  par  la  forme  de 
l'abdomen,  et  par  les  antennes,  qui  sont  très- 
pectinées  dans  le  mâle,  et  filiformes  dans  la  fe- 
melle. 

La  chenille  est  glabre,  d'un  brun  -  verdâtre , 
avec  six  raies  longitudinales  jaunâtres,  dont  deux 
dorsales  et  quatre  latérales.  Chaque  anneau  est 
en  outre  marqué,  sur  les  stigmates,  d'une  espèce 
de  boutonnière  oblique  également  jaunâtre.  La 
tête  est  roussâtre,  avec  deux  lignes  noires. 

Cette  chenille  vit  sur  plusieurs  espèces  de  gra- 


DKS    LKPIDOPTKUES.  281 

mens  ,  tels  que  Yiuraie  vivace  {lolium  perenné)^ 
le  chiendent  (  trlticum  repens  ) ,  et  même  le  blé 
{triticum  œslivum  ).  Le  jour,  elle  se  tient  cachée 
dans  la  terre  et  ronge  la  racine  de  la  plante  dont 
elle  se  nourrit;  la  nuit,  elle  grimpe  le  long  de  la 
tige  et  attaque  les  feuilles.  Sa  grande  voracité  la 
rendrait  très -nuisible  si  elle  se  multipliait;  heu- 
reusement elle  n'est  commune  nulle  part.  On  la 
trouve  ordinairement  en  avril  ;  elle  se  chrysalide 
en  mai,  et  donne  son  papillon  en  août.  Sa  trans- 
formation a  lieu  dans  la  terre.  La  chrysalide  est 
d'un  brun-rouge-luisant. 

Cette  espèce  se  trouve  plus  souvent  en  Alle- 
magne qu'en  France.  Elle  est  rare  aux  environs 
de  Paris. 


a8'2  HISTOIRE     NATURELLE 

CCCXLVI.  NOCTUELLE  LEUCOPHÉE. 


NOCTUA   LEUCOPH^A. 

(  TFien.  Ferz.  Hubn.  Borkh.  Fieweg.  Illig.) 

HADENA    LEUCOPH^A.  (Oc^^^/^) 

BOMBYX   FULMINEA. 

(  Fab.  De  FUI.  Entom.  Beytr.  ) 

BOMBYX  VESÏIGIALIS.  {Esp.DeFill.) 


NOCTUA   RAVIDA.    (  Esper.  ) 

LA  COUREUSE,  (^«g/-.  t.  V.  pi.  i88.f.245.) 

NOCTUELLE  LEUCOPHÉE.  (Oliv.  Encycl.) 

Enverj;iire ,    17    à    20  lignes. 


I  IV  fond  des  ailes  supérieures  est  d'un  gris-rous- 
sâtre-pâle.  Leur  milieu  est  traversé  par  une  large 
bande  trapézoïde  ,  couleur  bistre,  longée  de 
chaque  côté  par  une  ligne  de  la  même  couleur. 


Di:s  LiîiMDOPTi:ni-s.  2  83 

et  sur  laquelle  les  nervures  et  les  deux  taches 
ordinaires  se  dessinent  en  clair.  Cette  bande  est 
en  outre  marquée  de  plusieurs  taches  d'un  brun- 
noir,  dont  ia  pkis  remarquable  est  celle  enforme  de 
bouchon  placée  sous  Torbiculaire.  Le  bord  termi- 
nal est  occupé  par  une  bande  couleur  bistre,  pro- 
fondément dentée,  et  contre  laquelle  s'appuient 
plusieurs  petites  taches  cunéiformes  d'un  brun- 
noir.  La  frange  est  également  dentée. 

Le  dessus  des  ailes  inférieures  est  du  même 
gris  que  le  fond  des  ailes  supérieures ,  avec  les 
nervures  brunes  et  un  petit  croissant  obscur 
dans  le  milieu. 

Le  dessous  des  quatre  ailes  est  d'un  gris-rous- 
sâtre-pâle  légèrement  sablé  de  brun,  avec  une 
ligne  arquée  et  un  point  central  bruns  sur  cha- 
cune d'elles. 

La  tête  est  d'un  gris-roussâtre  :  le  corselet  est  du 
même  gris,  crête  et  marqué  transversalement  de 
plusieurs  lignes  brunes  dans  sa  partie  supérieure. 
L'abdomen  est  d'un  gris  plus  pâle,  légèrement 
crête  dans  le  mâle  et  lisse  dans  la  femelle.  Les 
antennes  du  premier  sont  roussâtres  et  pecti- 
nées,  et  celles  de  la  seconde  grises  et  filiformes. 
Outre  ces  différences  entre  les  deux  sexes,  les 
ailes  supérieures  de  la  femelle  sont  ordinaire- 
ment d'une  teinte  plus  pâle  que  celles  du  mâle. 

La  clienille  est  d'un  bruu-fauve,  avec  quatre 


284  HISTOIRE    NATURELLE 

raies  longitudinales  d'une  teinte  plus  foncée, 
dont  deux  dorsales  très  -  rapprochées  ,  et  les 
deux  autres  latérales.  La  tète  est  d'un  brun-rou- 
geâtre. 

Cette  chenille  vit  sur  plusieurs  sortes  de 
plantes, principalement  sur  la  mille-feuille  (achil- 
lea  millefoliuin  )  et  le  genêt  à  balai  (  spartium 
scopariiun).  Sortie  de  l'œuf  à  la  fin  de  juin,  elle 
emploie  tout  l'été  et  une  partie  de  l'automne  à 
prendre  son  entier  accroissement,  et  ne  se  change 
en  chrysalide  qu'au  commencement  du  printemps 
suivant ,  après  avoir  passé  l'hiver  cachée  sous  des 
feuilles  sèches,  au  pied  d'un  arbre.  Cette  chry- 
salide, d'un  rouge -brun -luisant,  est  renfermée 
dans  une  coque  de  soie  d'un  léger  tissu.  Le  pa- 
pillon paraît  ordinairement  à  la  fin  de  mai. 

La  noctuelle  Leucophée  se  trouve  dans  toutes 
les  contrées  de  l'Europe,  et  n'est  pas  rare  aux  en- 
virons de  Paris. 


'ï&\ 


DES    LÉPIDOPTÈRES.  285 

CGCXLVll.    NOCTUELLE  DU  GENÊT. 

iiSn'  — jTi  "  "aai  — — ■ 

NOCTUA  GENISTiE.  {Hul?n.  Bor/ih.  Scrib.) 
HADENA    GENISTiE.    (  Ochsen.   ) 

NOCTUA  W  LATINUM. 

(^Borkh.  Esp.  NcUurforscher.  Entom.  Bejlr.) 

LA  DRYADE.  {Eiigram.  t.  vii.pl.  -285.  f.  473.) 


Envergure,  17  à   18  liL'nes. 


V^ETTE  noctuelle  et  les  trois  suivantes  se  res- 
semblent tellement,  qu'on  les  prendrait,  au  pre- 
mier coup  d'oeil  ,  pour  des  variétés  l'une  de 
l'autre.  Cependant,  il  n'est  pas  douteux  que  cha- 
cune d'elles  ne  constitue  une  espèce ,  puisqu'on 
en  connaît  les  chenilles,  et  que  ces  chenilles 
non-seulement  sont  fort  différentes,  mais  ne  se 
nourrissent    pas  des  mêmes  plantes   et  ne  pa- 


286  HISTOIRE    NATURELLE 

raissent  pas  aux  mêmes  époques.  Au  reste,  en 
comparant  attentivement  les  quatre  espèces  dont 
il  s'agit,  on  finit  par  apercevoir  entre  elles  des 
différences  qui  n'avaient  pas  d'abord  frappé  ; 
nous  allons  tâcher  de  les  faire  connaître  dans 
nos  descriptions. 

La  noctuelle  dont  il  est  ici  question  a  le  des- 
sus des  ailes  supérieures  d'un  gris  un  peu  vio- 
lâtre  marbré  de  brun,  avec  le  tiers,  à  partir  de 
la  frange ,  d'un  ton  beaucoup  plus  clair.  Le  bord 
terminal  est  longé  par  une  bande  brune,  échan- 
crée  dans  son  milieu  par  deux  angles  qui  re- 
présentent un  M  ou  un  double  W,  suivant  le 
côté  qu'on  les  regarde,  et  qui  font  partie  d'une 
ligne  blanchâtre  placée  entre  deux  lignes  d'un 
brun-foncé,  bordant  dans  toute  sa  lone^ueur  la 
bande  dont  il  s'agit.  Le  milieu  de  l'aile  est  oc- 
cupé par  une  large  bande  brune  qui  se  rétrécit 
dans  le  bas ,  et  sur  laquelle  sont  placées  les  deux 
taches  ordinaires,  très -bien  marquées  en  gris- 
fauve  :  la  réniforme  n'est  pas  échancrée,  et  l'or- 
biculaire  est  régulière.  La  bande  précitée  est 
bordée  des  deux  côtés  par  une  double  ligne  on- 
duleuse  d'un  brun -foncé,  et  coupée  horizonta- 
lement, aux  deux  tiers  de  sa  longueur,  par  une 
ligne  noire  bifurquée;  une  autre  ligne  noire  éga- 
lement horizontale,  mais  simple,  part  du  corselet, 
et  se  termine  un  peu  avant  la  bande  du  miheu. 


DES    LÉPIDOPTÈRES.  287 

Enfin ,  la  frange ,  qui  est  festonnée ,  est  brune ,  et 
entrecoupée  par  des  lignes  d'un  gris-jaunâtre. 

Le  dessus  des  ailes  inférieures  est  d'un  gris- 
obscur  qui  s'éclaircit  dans  le  haut,  et  devient 
jaunâtre  au  bord  anal,  avec  les  nervures  brunes, 
et  la  frange  d'un  gris-pâle  et  bordée  de  noirâtre. 

Le  dessous  des  quatre  ailes  est  d'un  gris-lui- 
sant légèrement  teinté  de  violâtre  et  pointillé 
de  brun  à  leurs  bords  supérieurs,  avec  un  petit 
point  noirâtre  au  centre  des  inférieures. 

La  tète  et  le  corselet  sont  d'un  gris -bleuâtre 
mélangé  de  brun.  Celui-ci  est  crété,  avec  un  col- 
lier d'un  brun  -  noir.  L'abdomen  est  du  même 
gris  que  les  ailes  inférieures,  avec  du  fauve  sur 
les  côtés  et  à  son  extrémité.  Les  antennes  sont 
grises  et  filiformes. 

Cette  description  s'applique  aux  deux  sexes  , 
qui  ne  diffèrent  entre  eux  que  par  la  forme  de 
l'abdomen,  qui  est  lisse  dans  la  femelle  et  crête 
sur  les  quatre  premiers  anneaux  dans  le  mâle. 

Quoique  la  noctuelle  du  Genêt  soït  assez  com- 
mune aux  environs  de  Paris,  nous  n'en  avons 
jamais  trouvé  la  chenille.  En  voici  la  description 
d'après  Borkhausen  :  «  Elle  est  d'un  brun  -  vert 
a  avant  la  dernière  mue.  Dans  son  jeune  âge,  elle 
«est  d'un  jaune -vert;  mais,  après  sa  dernière 
«  mue,  elle  est  d'un  jaune-gomme-gutte,  et  tout 
«  son  corps  est  finement  pointillé  de  rouge-brun. 


'iSS  HISTOIRE    NATURELLE 

«La  tête  est  verdâtre,  avec  deux  demi -cercle  s 
«  d'un  rouge-brun ,  qui  se  touchent  du  côté  con- 
«  vexe.  Sur  les  flancs  sont  tracées  des  raies  obli- 
(c  ques  d'un  rouge-brun,  qui  se  réunissent  sur  le 
«  dos,  et  forment,  à  la  jonction  de  chaque  anneau, 
«  autant  d'angles  aigus  dont  la  pointe  est  dirigée 
(f  vers  l'anus.  Indépendamment  de  ces  espèces 
«  de  chevrons ,  on  remarque  sur  chaque  anneau 
<c  deux  pointes  également  d'un  rouge-brun.  Les 
«  stigmates  sont  de  la  même  couleur;  et,  immé- 
«  diatement  au-dessous,  on  voit  régner  une  ligne 
«  plus  pâle  que  la  couleur  du  fond,  w 

Cette  chenille,  suivant  le  même  auteur  ,  vit 
sur  plusieurs  espèces  de  genêts  (  spartium  sco- 
parium  eX.  genistœ  germanica  ^  pilosa  ,  sagittalis 
el  tinctoria)  ^  ainsi  que  sur  Y  airelle  myrtille  {vac- 
ciniiun  mjrtillus  ).  Elle  s'enfonce  dans  la  terre 
au  mois  d'août,  pour  se  changer  en  une  chrysa- 
lide d'un  rouge  -  brun ,  d'où  le  papillon  sort  au 
printemps  suivant. 

La  noctuelle  du  Genêt  n'est  pas  rare  dans  les 
bois  autour  de  Paris  ;  elle  paraît  depuis  la  fin 
de  mai  jusqu'à  la  fin  de  juin.  Elle  se  tient  appli- 
quée contre  le  tronc  des  arbres  pendant  le  jour, 
comme  la  plupart  des  autres  noctuelles. 


DES     LÉPIDOPTÈRES.  289 

CCCXLVIII.  NOCTUELLE  CONTIGUE. 


NOCTUA   CONTIGUA. 

(  IVien.  Verz.  Hubn.  Fab.  De  FUI.  Eiitom.  Bejtr.  ) 

HADENA   CONTIGUA.  {Ochsen.  Treitschke.) 


NOCTUA  SPARTIL  (i/o/v^/ï.^mAw.  ) 

9<»9(î9!»(»«(»(»(»9(»9(»(»(i(i(»9(»(»a(»9(» 

NOCTUA  ARItE.  {Esp.) 


LA  TACHE  ROUSSE. 

(  Engram.  tom.  vu.  pi.  ^85.  fig.  472.  ) 

NOCTUELLE  CONTIGUE.  (Oliv.  Encycl.) 


(  Kléeniann.  tom.  i.  tab.  42.  fig.  i.  10.  ) 

Envergure ,  1 7  à   18  lignes. 

v^ETTE  noctuelle  a  le  dessus  de  ses  ailes  supé- 
rieures d'un  gris-jaunâtre  nuancé  de  brun, avec 

NOCTURNES,  IIL  I^ 


290  HISTOIHK    NATURELLE 

le  même  dessin  qu'on  remarque  sur  la  précé- 
dente; mais  ce  qui  l'en  distingue,  indépendam- 
ment de  la  couleur  du  fond ,  ce  sont  deux  taches 
d'un  jaune-fauve  placées,  l'une  à  la  base,  et  l'autre 
au  milieu  de  l'aile,  immédiatement  au-dessous 
des  deux  taches  ordinaires. 

Le  dessus  des  ailes  inférieures  est  d'un  gris- 
jaunâtre -obscur,  avec  les  nervures  légèrement 
marquées  en  brun. 

Le  dessous  des  quatre  ailes  est  d'un  gris-pâle 
légèrement  teinté  de  rougeâtre  et  pointillé  de 
brun  à  leurs  bords  supérieurs  ,  avec  un  petit 
croissant  noirâtre  au  centre  des  inférieures. 

La  tête  et  le  corselet  sont  d'un  gris -bleuâtre 
mélangé  de  brun.  Celui-ci  est  crête,  avec  un 
collier  noir.  L'abdomen  est  du  même  gris  que 
les  ailes  inférieures.  Les  antennes  sont  grises  et 
filiformes. 

Cette  description  s'applique  aux  deux  sexes , 
qui  ne  diffèrent  entre  eux  que  par  l'abdomen, 
qui  est  lisse  dans  la  femelle,  et  crête  sur  les 
quatre  premiers  anneaux  dans  le  mâle. 

La  chenille  de  cette  noctuelle  vit  sur  les  mêmes 
plantes  que  celle  de  la  précédente,  ainsi  que  sur 
h\jacobée[seneciojacobœa)tt  le  bon  Henri iche- 
nopodiuni  bonus  Henricus)\  mais  lorsqu'on  l'é- 
lève, on  peut  la  nourrir  avec  beaucoup  d'autres 
plantes.  En  voici  la  description  d'après  Rléemann  : 


Aoctiirnef 


GoniT    JN  OC  (lie  Ile 


r/.jci. 


m 


:#^ii 


m.  d.i  Genêt  rûe/i/sAry  ],i.-yo.2  (  onliouo  /'^W/<r//</yinàlo.  ô  Tllala.ssme^7^.7^:.•w.0ui]o 
4-  l)ouble/7/>/;///Myjiiàl.-..)  (  onver()eiite/A''/7w/v/miyiu.xl<-.()  Eruoiiipe/^^m/w^rfyiiiàlc. 


DES    LÉPIDOPTÈRES.  SQI 

«  Dans  son  jeune  âge ,  elle  est  verte  ,  rayée  de 
«jaune,  avec  une  ligne  oblique  d'un  vert-foncé 
«  de  chaque  côté  et  sur  chaque  anneau.  Après 
«  son  avant-dernière  mue  ,  elle   devient   tantôt 
«  d'un  vert-olive-sombre,mais  toujours  avec  des 
«  raies  jaunes  ;  et  les  lignes  obliques  sont  rcm- 
«  placées  par  des  raies  courbes  brunes,  au-des- 
«  sous    desquelles    sont    d'autres   raies    brunes 
«  formant  chevrons.  La  plupart  des  chenilles  cou- 
«  leur-olive  prennent  à  leur  dernière  mue  une 
«  couleur  cannellelégèrement  marbrée;  mais  quel- 
«  ques-unes  conservent  la  couleur  olive  jusqu'à 
(f  leur  transformation.  Ainsi,  dans  celles  qui  sont 
«  parvenues  à  leur  parfaite  grandeur,  on  en  trouve 
«  de  ces  deux  couleurs  plus  ou  moins  foncées.  A 
«  cette  époque,  les  lignes  jaunes  deviennent  moins 
«  claires  :  celle  qui  occupe  le  milieu  du  dos  de- 
ce  vient  brune,  et  celles  des  côtés  cessent  d'être 
«  distinctes  et  sont  quelquefois  d'un  rouge-ver- 
«  millon.  Les  stigmates  sont  blancs.  » 

C'est  en  septembre  et  octobre  que  cette  che- 
nille s'enfonce  dans  la  terre  pour  se  chrysalider. 
IjC  papillon  paraît  l'année  suivante  en  même 
temps  que  la  noctuelle  du  Genêt.  Elle  est  com- 
mune aux  environs  do  Paris. 


19' 


292  HISTOIRE     NATURELLE 

CCCXLIX.  NOCTUELLE  THALASSINE. 

-.gx^ — ■ — — 

NOCTUA  THALASSINA(i). 

(  Borkh.  Naturfbrscher.  Eiitom.  Bejtr.  ) 

HADENA  THALASSINA.  (rmV^cMe.) 


NOCTUA  : 

GEMINA,  Fem,  et  ACHATES.  i^Hubn.) 
LE  DOUBLE  W.  {Engr.  t.  vu.  pi.  286.  f.  474-) 


Envergure,  17  à  18  lignes. 


€>**«■  C-C-OC»  fX- &*■•>«■  €►<>*♦■€*•• 


V_>iETTE   noctuelle  a  le   dessus  des  ailes  supé- 
rieures d'uu  rouge -brun  tirant  un  peu  sur  la 


(1)  Comme  on  pourrait  s'étonner  qu'on  ait  donné  le  nom 
de  Thalassina ,  qui  vent  dire  couleur  de  vert-de-mer,  à  une 
noctuelle  qui  est  d'un  rouge -brun,  il  est  bon  de  savoir  que 
c'est  à  cause  de  la  chenille,  qui  est  effectivement  de  cette 
couleur. 


DF.S    LIl PIDOPTÈRES.  298 

couleur  du  cuivre  rouge.  Le  bord  terminal  est 
longé  par  une  ligne  d'un  gris -rougeâtre,  placée 
entre  deux  lignes  d'un  brun-noir, et  qui  décrit, 
dans  le  milieu  de  sa  longueur,  deux  angles  for- 
mant un  M  ou  un  double  W,  suivant  le  côté 
qu'on  les  regarde.  Deux  autres  lignes  onduleuses 
de  la  même  couleur  traversent  le  reste  de  l'aile; 
et,  dans  l'intervalle  qui  les  sépare, sont  placées 
les  deux  taches  ordinaires,  dont  les  contours  sont 
écrits  en  brun-noir  sur  un  fond  clair  :  la  réni- 
forme  est  écliancrée,  et  l'orbiculaire  est  irrégu- 
lière. Deux  raies  noires  bifurquées  et  horizontales 
se  remarquent,  l'une  venant  du  corselet,  et  l'autre 
placée  entre  les  deux  lignes  onduleuses  préci- 
tées. Enfin  la  frange, qui  est  festonnée,  est  d'un 
brun-foncé  entrecoupé  de  blanc -rougeâtre,  et 
séparée  du  bord  terminal  par  des  petites  lunules 
noires. 

Le  dessus  des  ailes  inférieures  est  d'un  gris- 
obscur ,  avec  les  nervures  noirâtres,  le  bord  anal 
et  la  frange  jaunâtres. 

Le  dessous  des  quatre  ailes  est  d'un  gris-rou- 
geâtre  pointillé  de  brun,  avec  deux  lignes  ar- 
quées et  un  point  central  noirâtre  sur  chacune 
d'elles. 

La  tête  et  le  corselet  sont  d'un  brun-rougeâtre. 
Celui-ci  est  crété  ,  avec  un  collier  d'un  brun-noir. 
L'abdomen  est  du  même  gris  que  les  ailes  infé- 


294  HISTOIRE     NATURELLE 

rieures,  avec  du  roux  sur  les  côtés  et  à  son  ex- 
trémité. Les  antennes  sont  brunes  et  filiformes. 

Cette  description  s'applique  aux  deux  sexes  , 
qui  ne  diffèrent  entre  eux  que  par  la  forme  de 
l'abdomen,  qui  est  lisse  dans  la  femelle,  et  crété 
sur  les  quatre  premiers  anneaux  dans  le  mâle. 

M.  Treitschke  est  le  seul  auteur,  à  notre  con- 
naissance, qui  fasse  mention  de  la  chenille  de 
cette  espèce  ;  et  voici  le  peu  qu'il  en  dit ,  d'après 
M.  Dahl,qui  l'a  souvent  élevée  autrefois  à  Bruns- 
wick :  «Elle  vit  sur  le  bouleau;  elle  est  verte, 
'(  avec  des  lignes  roses  interrompues  sur  les  deux 
tt  côtés  du  dos  ;  on  la  trouve  dans  toute  sa  gran- 
«  deur  en  août  et  septembre,  w 

M.  Treitschke  ajoute  que  «  le  papillon  habite 
«  plusieurs  contrées  de  l'Allemagne ,  mais  qu'il 
«  y  est  rare.  » 

M.  Boisduval  a  remarqué  que  la  noctuelle 
Thalassiiie  succède  kcQ\\ç  du  Genêt ^  c'est-à-dire 
qu'elle  paraît  en  juillet.  Cependant  nous  en  avons 
trouvé  ensemble  un  individu ,  le  8  septembre  de 
cette  année  1826;  ce  qui  ferait  croire  qu'elle 
donne  deux  fois  :  c|uoi  qu'il  en  soit,  elle  n'est  pas 
commune  aux  environs  de  Paris ,  et  je  n'en  ai  pas 
encore  découvert  la  chenille. 


DES     LÉPIDOPTÈRES.  296 

CGCL.  NOCTUELLE  DOUBLE. 


NOCTUA  GEMINA,  M/^s.  (Huùn.) 
HADENA  GEMINA.  {Oclisen.  Treitschke.) 


NOCTUA  : 

REMISSA,  Mas,  et  UNANIMIS,  Fem.  {Hubn.) 

<s>  *$»'<^  <•$>  <^  <^  «$><g>  <^  ^^  <i>  ♦  ^  ^  <5>  <$><^  <§><è>  <5>  <*><$>  *^ 

NOCTUA  SATURA.  {BorÂh.) 


NOCTUA  TENEBROSA.  (^j^.  ) 

LA  BROUILLÉE.  {Engr.  t.  vu.  pi.  aSS.  f.  471.} 

Enverij^iire ,  17    à   i8  lit^mes. 


e'*<-«-«-i>-eK)-&«<^<-c><^c>*o*- 


JLiE  fond  des  ailes  supérieures  de  cette  noc- 
tuelle est  en-dessus  d'un  gris-roussâtre  nuancé 
de  brun.  Une  ligne  d'un  gris- jaunâtre ,  sur  un 
fond  brun,  longe  le  bord  terminal ,  et  décrit  dans 


296  HISTOIRE     NATURELLE 

son  milieu  deux  angles  qui  représentent  un  M 
ou  un  double  W ,  suivant  le  côté  qu'on  les  re- 
garde. Contre  ces  angles  sont  placées  deux  petites 
taches  d'un  brun-noir  en  forme  de  coin.  Les  deux 
taches  ordinaires,  bien  écrites,  se  détachent  en 
gris-jaunâtre  sur  un  fond  brun,  qui  occupe  les 
deux  tiers  de  la  longueur  de  l'aile  à  partir  du 
corselet ,  sans  descendre  jusqu'au  bord  interne. 
Ce  fond  brun  est  coupé  transversalement  par 
une  ligne  grise  ondulée.  Mais  ce  qui  distingue 
principalement  cette  espèce  des  trois  précé- 
dentes, ce  sont  trois  lignes  ou  raies  noires  pla- 
cées horizontalement,  l'une  sous  les  deux  taches 
ordinaires,  et  les  deux  autres  à  la  base.  La  frange, 
qui  est  festonnée ,  est  brune,  et  entrecoupée  de 
gris-jaunâtre. 

Le  dessus  des  ailes  inférieures  est  d'un  gris- 
jaunâtre  qui  s'éclaircit  dans  le  haut,  avec  la  frange 
plus  pâle. 

Le  dessous  des  quatre  ailes  est  également  d'un 
gris- jaunâtre,  légèrement  pointillé  de  brun  à  leurs 
bords  supérieurs ,  avec  une  ligne  arquée  sur  cha- 
cune d'elles,  et  un  petit  croissant  brun  au  centre 
des  inférieures. 

Le  corselet  est  d'un  gris-roussâtre  comme  la 
tête,  avec  un  collier  noir  et  les  épaulettes  brunes. 
L'abdomen  est  de  la  même  nuance  que  les  ailes 
inférieures. 


DKS     LÉPIDOPTÈRES.  297 

Les  antennes  sont  grises  et  filiformes. 

Cette  description  s'applique  aux  deux  sexes, 
qui  ne  diffèrent  entre  eux  que  par  Tabdomen, 
qui  est  lisse  dans  la  femelle,  et  légèrement  crête 
dans  le  mâle. 

La  chenille  de  cette  espèce  nous  est  inconnue. 
Suivant  M.  Treilschke ,  elle  vit  sur  toutes  sortes 
de  plantes  basses,  et  on  ia  trouve  parvenue  à 
toute  sa  grosseur  au  mois  d'avril.  Elle  est  grise, 
avec  des  points  noirs,  et  une  espèce  de  bouclier 
également  noir  sur  la  nuque,  c'est-a-dire  sur  la 
partie  du  premier  anneau  qui  tient  immédiate- 
ment à  la  tète.  Le  papillon  paraît  en  juillet. 

Nous  ignorons  si  cette  noctuelle  a  déjà  été 
trouvée  en  France.  L'individu  que  nous  avons 
fait  figurer  nous  a  été  communiqué  par  M.  Bois- 
duval ,  qui  l'a  reçu  de  M.  Dabi ,  marchand  natu- 
raliste à  Vienne. 


298  HlSTOIKK    NATURELLE 

CCGLI.  NOCTUELLE  CONVERGENTE. 
NOCTUA  CONVERGENS. 

(  Hubn.  fVien.  Verz.  Illig.  Borhh.  Fah.  Supl.    De  FUI. 
et  Entom.  Bcytr. 

HADENA   CONVERGENS.  {Ochsen.  Treitschke.) 


NOCTUA  SPICULA.  (^'^z?.  ) 
NOCTUELLE  CONVERGENTE.  (Oliv.  Encjcl 


Envergure,  16  à  17  lignes. 


J-JES  ailes  supérieures  sont  en-dessus  d'un  gris- 
brun,  avec  leur  extrémité  cendrée.  Chacune  d'elles 
est  traversée  par  trois  lignes  jaunâtres  ondulées. 
Celle  qui  longe  le  bord  terminal  offre,  dans  la 
partie  inférieure,  un  angle  qui  se  dessine  sur 
une  tache  moitié  noire  et  moitié  fauve  ;  les  A^a\% 
taches  sont  très -divergentes,  et  l'intervalle  qui 
les  sépare  est  d'un  brun-foncé.  Les  A^w^  taches 
ordinaires,  qui  occupent  le  milieu  de  cet  inter- 


1)J:S    LliPIDOPTKKES.  299 

valle,  sont  écrites  en  jaunâtre,  et  l'on  remarque 
une  éclaircie  sous  l'orbiculaire.  La  base  est  jau- 
nâtre, avec  une  ligne  noire,  rameuse,  qui  part 
du  corselet.  La  frange  est  un  peu  dentelée  et 
d'un  gris-fauve,  avec  des  points  noirs. 

Les  ailes  inférieures  sont  en-dessus  d'un  gris- 
brun  qui  s'éclaircit  vers  les  bords ,  avec  deux 
raies  arquées  et  un  croissant  brun  sur  chacune 
d'elles.  Leur  contour  est  plus  découpé  que  dans 
les  espèces  précédentes. 

Le  dessous  des  quatre  ailes  est  d'un  gris-jau- 
nâtre, avec  deux  lignes  arquées  et  un  croissant 
brun  sur  chacune  d'elles. 

La  tête  et  le  corselet  sont  d'un  brun  -  foncé. 
Le  collier  et  les  épaulettes  de  celui-ci  sont  bor- 
dés de  gris.  L'abdomen  est  également  brun,  avec 
ses  côtes  jaunâtres.  Les  antennes  sont  grises  et 
fdiformes. 

Cette  description  s'applique  aux  deux  sexes , 
qui  ne  diffèrent  entre  eux  que  par  la  forme  de 
l'abdomen. 

«  La  chenille,  suivant  M.  Treitschke,  est  d'un 
«  blanc-d'os,  avec  la  tète  d'un  brun-clair  et  trois 
«  lignes  longitudinales  de  couleur  jaunâtre,  l'une 
«  dorsale  et  les  deux  autres  latérales.  La  prê- 
te mière  est  entrecoupée  et  bordée  de  brun-rouge. 
<(  On  remarque  sur  les  deux  premiers  anneaux 
«  une  liyne  transvorse  de  pelits  points  d'un  rouge- 


3oO  HISTOIRE      NA^TURELLE 

«  brun-foncé,  avec  deux  lignes  blanches  latérales, 
«  qui  remontent  sur  le  clos.  A  partir  du  quatrième 
«anneau,  il  y  a  une  tache  couleur  de  rouille  et 
«de  forme  in  égulière,  sur  chacun  d'eux.  Cette 
«  tache,  dont  le  milieu  estpeu apparent,  est  mar- 
«  quée  latéralement  d'un  petit  point  blanc.  I/in- 
«  tervalle  qui  sépare  la  raie  blanche  de  celle  qui 
«  est  voisine  des  pattes  et  qui  est  jaunâtre,  est 
«  nuancé  de  ferrugineux.  Cette  couleur  est  plus 
«foncée  au-dessus  des  stigmates.  Ceux-ci  sont 
«  noirs  et  entourés  de  blanc.  » 

Cette  chenille  vit  sur  le  chêne  ordinaire  {quer- 
cus  robur);  elle  parvient  à  toute  sa  grosseur  à  la 
fin  de  mai,  et  se  retire  alors  dans  la  terre  pour 
se  changer  en  une  chrysalide  d'un  brun -rouge 
et  dont  la  pointe  est  velue.  Le  papillon  paraît 
ordinairement  en  août  et  au  commencement  de 
septembre. 

La  noctuelle  Convergente  est  assez  rare  en  Au- 
triche, suivant  M.  Treitschke;  je  crois  qu'il  en 
est  de  même  en  France. 


DES   LÉPIDOPTÈRES.  3oi 

CCCrJI.  NOCTUELLE  ÉRUGINÉE  (i). 

NOCTUA  ^RUGINEA.  {Hubii.  ) 
HADENA  iERUGINEA.  {Ochsen.  Treitschke.) 


LA  MINCE? 

(  Engram.  tom.  vu.  pi.  289.  fig.   282.  ) 
Envergure  ,  i5  à  16  lignes. 


i^ETTE  belle  espèce  est  facile  à  reconnaître  :  ses 
ailes  supérieures  sont  en  -  dessus  d'un  joli  gris 
tirant  un  peu  sur  le  violet ,  avec  les  deux  taches 
ordinaires  d'un  vert  -  bleuâtre  qui  blanchit  au 
bout  de  très -peu  de  temps  (dans  les  individus 
fraîchement  éclos,  cette  couleur  est  absolument 
celle  du  vert -de -gris).  Deux  autres  taches  du 
même  vert  se  remarquent,  l'une  assez  grande  à 
la  base,  et  l'autre  plus  petite  sous  les  deux  pré- 


(i)  C'est-à-dire  couleur  de  vert  -  de  -  gris  ;  à  cause  des 
taches  de  ses  ailes  supérieures,  qui  sont  de  cette  couleur. 


3o2  HISTOIRi;  NATURELLE 

cédentes.  Toutes  ces  taches  sont  plus  ou  moins 
marbrées  ou  sablées  de  noir,  et  la  plus  petite 
est  placée  entre  deux  signes  noirs,  dont  la  réu- 
nion forme  une  espèce  d'x.  On  aperçoit  en  outre 
trois  points  d'un  jaune  de  rouille ,  l'un  contre 
['x  dont  nous  venons  de  parler,  et  les  deux  autres 
vers  la  base.  Indépendamment  de  tout  cela,  cha- 
cune des  deux  ailes  est  traversée  par  trois  lignes 
plus  ou  moins  ondulées,  dont  deux  noires,  et  la 
troisième  jaunâtre.  Celle-ci  est  placée  à  peu  de 
distance  du  bord  extérieur,  et  se  termine  par 
un  angle  d'un  blanc-verdâtre  bordé  de  noir  des 
deux  côtés.  Enfin  la  frange,  de  couleur  grise,  est 
ondulée,  avec  une  double  ligne  noirâtre  dans 
toute  sa  longueur. 

Les  ailes  inférieures  sont  en-dessus  ,  blanches 
dans  le  mâle ,  et  grises  dans  la  femelle ,  avec  la 
frange,  le  limbe,  les  nervures  et  un  point  central 
noirâtres. 

Le  dessous  des  quatre  ailes  est  blanchâtre  dans 
le  mâle  et  grisâtre  dans  la  femelle,  avec  un  point 
noirâtre  au  centre  de  chacune  d'elles. 

La  tète  est  grise  ainsi  que  les  antennes,  qui  sont 
filiformes  dans  les  deux  sexes.  Le  corselet  est 
également  gris,  mais  sa  partie  antérieure,  appelée 
vulgairement  collier,  est  marquée  de  deux  lignes 
qui  se  relèvent  en  angle  dans  le  milieu  ,  l'une 
couleur  de  rouille  et   l'autre  blanche, et  toutes 


DES    LLPIUOPTKKFS.  3o3 

deux  bordées  de  noir.  L'abdomen  est  d'un  «fris 
plus  pâle  que  le  corselet. 

La  clienille  de  cette  espèce  rare  ne  nous  étant 
pas  connue,  nous  en  emprunterons  la  description 
à  M.  Treitschke  :  «Sa  tête  est  d'un  jaune -brun. 
'<  La  couleur  principale  de  tous  les  corps  est  d'un 
«  blanc -jaunâtre.  Elle  est  sablée  de  jaune-rou- 
«  geâtre  sur  les  trois  premiers  anneaux.  Ces 
«  mêmes  anneaux  ont  deux  rangées  de  petits 
«points  d'un  rouge -brun,  entourés  de  blanc. 
«  Sur  chacun  des  autres  anneaux,  il  y  a  une  ta- 
«  che  d'un  jaune -rougeâtre  en  forme  de  pique, 
«  reposant  sur  la  ligne  blanche  qui  parcourt  le 
«  milieu  du  dos;  la  partie  arrondie  de  cette  tache 
«  regarde  l'anus,  et  est  marquée  de  deux  petits 
«  points  blancs.  Les  côtés  sont  moirés  de  rouge- 
«  jaunâtre  par  compartiments,  avec  un  petit  point 
«  blanc  et  un  autre  couleur  de  rouille,  l'un  au- 
«  dessus  et  l'autre  derrière  chacun  des  stigmates, 
«  qui  sont  noirs  et  entourés  île  blanc.  » 

Ceux  qui  compareront  cette  description  à  la 
figure  d'Hubner,  s'apercevront  qu'elles  ne  se  res- 
semblent guère  :  en  effet,  suivant  cette  dernière, 
la  chenille  qui  nous  occupe  aurait  la  tête  fauve 
et  le  corps  jaune,  avec  les  côtés  ferrugineux  et 
deux  taches  irrégulières  de  la  même  couleur  sur 
chaque  anneau.  Ces  taches  seraient  marbrées  de 
brun,  mais  sans  aucun  point  blanc.  De  quel  côté 


3o4  HISTOIRE     NATURELLE 

est  l'exactitude  ?  C'est  ce  que  les  amateurs  qui 
auront  le  bonheur  de  rencontrer  la  chenille  dont 
il  s'agit  pourront  seuls  décider.  Quant  à  ses 
mœurs  et  habitudes,  voici  ce  que  M.  Treitschke 
en  dit  :  «  Elle  vit  exclusivement  sur  le  chêne 
vi  cV Autriche  [quercus  austriaca)^  et  ne  touche 
«  pas  aux  autres  espèces  de  chênes.  Elle  se  nour- 
«  rit  des  jeunes  feuilles  et  même  des  bourgeons 
a  prêts  à  s'ouvrir.  Parvenue,  en  mai,  à  toute  sa 
«  grandeur,  elle  entre  alors  en  terre  pour  se  chry- 
«  salider,  et  le  papillon  éclôt  en  septembre,  un 
((  peu  plus  tard  que  la  N.Co/zwr^ew^.  Jusqu'à pré- 
a  sent  on  ne  l'a  trouvée  qu'en  Autriche,  et  encore 
«  très-rarement.  » 

Les  deux  individus  mâle  et  femelle  que  je  pos- 
sède de  la  N.  Mruginea  m'ont  été  envoyés  par 
M.  Dahl ,  marchand  naturaliste  à  Vienne  en  Au- 
triche. 

Nota.  C'est  d'après  l'autorité  de  M.  Treitschke  que  nous 
avons  cité  dans  notre  Synonymie  Za  Mince  d'Engraraelle,  dans 
laquelle  il  a  cru  reconnaître  une  variété  de  \ jEruginea;  mais 
cette  figure  est  si  différente  de  la  nôtre,  que  nous  avons  ajouté 
un  point  de  doute  à  notre  citation.  Quant  à  la  figure  de  Hub- 
ner,  elle  est  correcte  de  dessin,  mais  les  couleurs  en  sont  exa- 
gérées. 


DES     LÉPIDOPTÈRES.  3o5 

CCCLIII.    NOCTUELLE    CARPOPHAGE  (i). 


ITADENA   CARPOPHAGA.  {Ochsen.) 

NOCTUA    PERPLEXA. 

(  Hubn.  JVien.   Verz.  IlUger.  ) 


HADENA   PERPLEXA.  [TreitscMe.) 
NOCTUA    CARPOPHAGA.   (  Borkh.  Scriba.  ) 


NOCTUA   LEPIDA.  ^Esp.) 

LA    JOLIE. 
(  Engram.  t.  vu.  pi.  290.  f.  488.  c.  d.) 

Enverij'ure,  12  à   i3  lignes. 


ES  ailes  supérieures  sont  en-dessus  d'un  gris- 
brun  ou  roussâtre,  avec  1°  une  ligne  jaunâtre 


(i)  C'est-à-dire  mangeuse  de  fruits  ou  de  graines. 
NOCTURNES , IIL  UO 


3o6  IIISTOlRi:      x"^  ATIIUKLLE 

dentée  qui  longe  le  bord  marginal,  et  contre  la- 
quelle s'appuient  trois  petites  (aches  noires  sa- 
gittées;  2°  deux  autres  lignes  ondées  et  trans- 
verses, également  noires,  et  entre  lesquelles  sont 
placées  les  deux  taches  ordinaires,  d'un  gris-pâle 
et  jaunâtre  ;  3°  enfin  ,  plusieurs  petits  traits  noirs 
à  la  base  et  le  long  de  la  côte.  La  frange,  qui  est 
entrecoupée  de  jaunâtre  et  de  roussâtre,  est  sé- 
parée du  bord  terminal  par  une  suite  de  petites 
lunules  noires. 

Le  dessus  des  ailes  inférieures  est  d'un  gris- 
jaunâtre,  avec  le  bord  marginal  lavé  de  brun. 

Le  dessous  des  quatre  ailes  est  du  même  gris, 
avec  une  ligne  brune  arquée  sur  chacune  d'elles. 
Les  inférieures  sont  en  outre  marquées  d'ini 
point  central  brun. 

La  tète  et  le  corselet  sont  mélangés  de  brun 
et  de  roussâtre.  L'abdomen  est  d'un  gris  plus 
pâle ,  avec  une  crête  sur  le  premier  anneau.  Les 
antennes  sont  roussâtres. 

Cette  description  s'applique  aux  deux  sexes, 
(|ui  ne  diffèrent  entre  eux  que  par  la  forme  de 
l'abdomen,  et  par  les  antennes,  qui  sont  filiformes 
dans  la  femelle,  et  fortement  ciliées  dans  le  mâle. 

La  chenille  est  d'un  brun-terreux ,  avec  cinq 
raies  livides,  l'une  dorsale  et  les  quatre  autres 
latérales.  Sa  tète  est  d'un  brun-rouge,  avec  deux 
lignes  noires.  Elle  vit  sur  le  cucubale  behen  {eu- 


Nocturnes. 


Ooiire  IVoctuelle 


J'/ÂC/f. 


4  Montaonarde  ^JfûnAi-o/aJ  ffm"'  5  SahU-ée  fSaàtr.iJ  maie  .  6  A(UlSte/^/A.V  fe  m'!' 

1  Glauque /^//^//r^^y  fiiu 


f  /himemif.fmTit 


DES     LÉPIDOPTÈRES.  '5o'] 

cubains  behen)  ^  dont  elle  mange  les  graines  en- 
core vertes  ,  après  avoir  percé  la  capsule  qui  les 
renferme,  comme  celle  de  \dL  Saponaire.  Elle  s'en- 
fonce dans  la  terre  ,  en  août ,  pour  se  chrysalider, 
et  le  papillon  n'éclot  qu'au  mois  de  juin  de  l'an- 
née suivante. 

La  noctuelle  Carpophage  se  trouve  en  Alle- 
magne ,  en  Italie  ,  et  probablement  aussi  en 
France  ;  mais  elle  est  rare  partout. 


20. 


3o8  HISTOIRE    NATURELLE 

CCCLIV.  NOCTUELLE  DE  LA.  VIPÉRINE. 


NOCTUA    ECHIL  (^^^/^7^.  ^o/v^/^.) 

«€€)€)€)€)€)€)€)€)€€)«€!€)«€€) 
NOCÏUA    SYNCENESI^.  {Scriba.) 

XANTHIA    ECIIIL  (Ochsen.) 

NOCTUA  BRECCIiE  FORMIS.  (Esp.) 

LA  JOLlE.{£/igr.  t.  vu.  pL  290.  f.  488.  a.  b.) 

Envergure,  i3  ù    14  lignes. 


Il  existe  une  trop  grande  ressemblance  de  forme 
et  de  dessin  entre  la  noctuelle  dont  nous  allons 
parler  et  celle  qui  précède ,  pour  qu'elles  n'appar- 
tiennent pas  au  même  genre;  nous  ignorons  donc 
sur  quel  fondement  Oclisenheimer,  et  Treitschke 
son  continuateur,  ont  placé  l'une  parmi  les  Xan- 


1)  K  s     L  É  P  I  I  )  O  P  T  I'  Il  i:  S .  3o9 

fhia,  et  l'autre  an  nombre  des  Hadena.  Nous  fe- 
rous  la  même  observation  à  l'égard  de  XOc/iro- 
/ewcvri, qui  vient  après  celle-ci,  et  que  nous  avons 
réunie  sur  la  même  planche  avec  les  deux  autres, 
à  l'instar  de  Hubner. 

La  noctuelle  de  la  Vipérine  a  le  dessus  des 
ailes  supérieures  de  couleur  isabelle ,  avec  la 
frange  entrecoupée  de  blanc.  Chacune  d'elles 
est  traversée  par  plusieurs  lignes  sinueuses  et 
ondées  d'un  brun -roux,  dont  trois  phis  mar- 
quées que  les  autres.  Les  deux  taches  ordinaires 
sont  très-bien  écrites  en  blanc- jaunâtre  sur  un 
fond  brun  ,  et  l'on  remarque  plusieurs  points 
bruns  le  long  de  la  côte. 

Les  ailes  inférieures  sont  roussàfres  en-dessus, 
et  bordées  par  luie  large  bande  brune  sinueuse 
et  surmontée  d'une  ligne  de  la  même  couleur. 
La  frange  est  blanche. 

Le  dessous  des  quatre  ailes  est  d'un  gris-jau- 
nâtre, et  chacune  d'elles  est  traversée  par  deux 
lignes  sinueuses  d'un  brun-roux.  On  remarque 
en  outre  un  petit  croissant  de  la  même  couleur 
au  centre  des  inférieures. 

La  tête  et  le  corps  sont  entièrement  de  cou- 
leur isabelle ,  ainsi  que  les  antennes,  qui  sont 
filiformes. 

Cette  description  ne  s'applique  qu'au  mâle, 
la  femelle  nous  étant  inconiuie. 


3lO  HISTOIRE     NATURELLE 

Le  nom  à'Echii  a  été  donné  à  cette  espèce , 
non  pas,  comme  on  pourrait  le  supposer,  parce 
que  sa  chenille  vit  sur  la  vipérine^  mais  parce 
que  le  papillon  a  été  pris  la  première  fois  sur 
cette  plante;  mais  depuis  on  l'a  trouvé  sur  plu- 
sieurs autres  plantes.  Quant  à  la  chenille,  elle 
est  encore  peu  connue  :  M.  Treitschke  dit  «  qu'on 
«  lui  a  annoncé  qu'elle  ressemblait  à  celle  de  la 
«  N.  du  Cucubale;  qu'on  la  trouvait  sur  le  cucu- 
«  balus  otites  pendant  l'automne  jusqu'au  mois 
«  de  novembre,  et  que  le  papillon  éclosait  Tan- 
te née  suivante  à  des  époques  très-différentes.  » 

Je  ne  pense  pas  que  la  N.  de  la  Fipérine  ait  jamais 
été  trouvée  aux  environs  de  Paris.  L'individu 
ligure  nous  a  été  communiqué  par  M.  Boisduval, 
qui  l'a  reçu  de  Vienne,  en  Autriche. 


DIS     I  i;PI  DOIT!  r>i  s.  .1  I  I 

cccLv.  noctueli.l:  jauna  j  rk. 

NOCTUA    OCT1ROLEUCA. 

{ïFien.  Ferz.  Hubn.  Illig.  Esp.  Borkh.  Eut.  Bejtr.) 

XANTHIA  OCMROLEUCA.  (  Ocliscn.  ] 


NOCTUA  FLAMMA. 

[Fabricii  Ins.  Maiit.  et  De  Fillers.) 

Envergure,  i4  i^   if>   lignes. 


Xjes  ailes  supérieures  sont  en-dessus  d  ini  jaune- 
d'ocre ,  avec  leur  milieu  occupé  par  une  bande 
sinueuse  d'un  blanc -jainiâtre  ,  sur  laquelle  on 
aperçoit  à  peine  les  deux  taches  ordinaires  :  la 
réniforme  est  marquée  en  jaune,  et  l'orbiculaire 
en  brun  ;  ce  qui  devrait  rendre  celle-ci  plus  appa- 
rente, mais  elle  se  confond  avec  les  rudiments 
de  lignes  de  même  couleur  qui  l'avoisinent.  Sur 
la  même  bande  on  remarque  en  outre ,  vers  le 


3l'2  HISTOIRE    NATURELLE 

bord  inférieur,  une  petite  tache  brune  qui  ca- 
ractérise principalement  cette  espèce.  Une  raie 
sinueuse  d'un  gris-jaunâtre  longe  le  bord  ter- 
minal. Enfin  la  frange,  d'un  blanc-jaunâtre,  est 
entrecoupée  de  brun. 

Les  ailes  inférieures  sont  en-dessus  d'un  gris- 
roussâtre ,  avec  une  large  bordure  brune  sur- 
montée d'une  ligne  de  la  même  couleur.  La 
frange  est  blanchâtre. 

Le  dessous  des  quatre  ailes  est  entièrement 
d'un  jaune-d'ocre-pâle,  sans  points,  ni  taches,  ni 
lignes. 

La  tète  et  le  corselet  sont  blanchâtres,  avec 
un  peu  de  roux  sur  les  côtés  de  celui-ci.  L'ab- 
domen est  jaunâtre  et  crété  sur  les  quatre  pre- 
miers anneaux.  Les  antennes  sont  jaunâtres  et 
filiformes. 

Cette  description  ne  s'applique  qu'au  mâle,  la 
femelle  nous  étant  inconnue. 

«  La  chenille,  suivant  M.  Treitschke,est  d'un 
«  jaune-paille  ;  sa  forme  est  singulièrement  effi- 
«lée;sa  tète,  d'un  brun- pâle,  est  parsemée  de 
«  plusieurs  points  d'un  brun-foncé;  les  raies  la- 
ce térales  du  corps  sont  composées  de  pareils 
«  points  plus  rapprochés ,  et  entre  lesquels  règne 
«  une  bande  d'un  jaune  pur.  Le  reste  du  corps 
«  est  également  ponctué  avec  des  poils  clair-se- 
«  mes.  Sa  longueur  est  d'un  pouce  et  demi  lors- 


DES     LÉPIDOPTÈRES.  3l3 

«  qu'elle  a  pris  tout  son  accroissement.  On  la 
«trouve  vers  le  milieu  de  juin  sur  les  épis  du 
«  blé.  Sa  transformation  a  lieu  à  la  fin  de  ce  même 
«  mois ,  et  le  papillon  éclôt  trois  ou  quatre  se- 
«  maines  après.  La  chrysalide  est  très-petite.  » 

M.  Treitschlte  ajoute  que  cette  noctuelle  se 
trouve  assez  communément  en  Autriche  ,  et 
qu'on  la  voit  voltiger  en  bourdonnant  sur  les 
fleurs  odorantes  et  les  chardons,  à  l'ardeur  du. 
soleil.  Il  paraît  qu'elle  est  rare  eu  France  :  l'in- 
dividu que  nous  avons  fait  figurer  appartient  à 
M.  Boisduval ,  qui  l'a  reçu  de  la  ïouraine. 


3l4  HISTOIRE    NA^TllRELLE 

CCCLVI.NOCTUELLE  MONTAGNARDE. 


NOCTUA    MONTICOLA.  (/Va/^w.) 

Envergure,  i3  à   14  lignes. 


ï\  OU  S  comprendrons  dans  cette  série  une  noc- 
tuelle que  nous  croyons  inédite,  et  à  laquelle 
nous  avons  donné  le  nom  de  Monticola  ^  parce 
qu'elle  a  été  trouvée  dans  les  montagnes  sous- 
alpines  du  Dauphiné,  par  M.  Boisduval,  en  août 
1825.  Elle  ressemble  un  peu  à  la  N.  Serena  ;  ses 
ailes  supérieures  sont  en-dessus  d'un  blanc-sale, 
avec  leur  milieu  traversé  par  une  large  bande 
brune  sinueuse  et  bordée  par  deux  lignes  noires 
ondulées.  Les  deux  taches  ordinaires,  qui  se  dé- 
tachent en  blanc  sur  cette  bande ,  sont  aussi  bor- 
dées de  noir,  et  l'orbiculaire  est  très-petite.  La 
base  de  l'aile  est  occupée  par  une  ligne  rameuse 
noire  sur  un  fond  brun ,  et  le  bord  terminal  est 
longé  par  une  ligne  brune  sinueuse  et  inter- 
rompue. Enfin  la  frange ,  qui  est  blanche  ,  est 
entrecoupée  de  brun. 


DES     LÉPIDOPTIÎUES.  3l5 

Les  ailes  inférieures  sont  en-dessus  d'un  gris- 
roussâtre  et  coupées  transversalement  par  une 
raie  brune,  avec  un  point  de  même  couleur  à 
peine  marqué  dans  le  milieu. 

Le  dessous  des  quatre  ailes  est  sablé  de  brun, 
sur  un  fond  d'un  blanc -luisant ,  avec  la  répéti- 
tion sur  les  inférieures  des  mêmes  points  et  raie 
qu'on  remarque  sur  le  dessus. 

La  tête  et  le  corselet  sont  blanchâtres  et  mé- 
langés de  brun.  L'abdomen  participe  de  la  nuance 
des  ailes  inférieures.  Les  antennes  sont  grises  et 
filiformes. 

Cette  description  ne  concerne  que  la  femelle, 
le  mâle  nous  étant  inconnu. 


:ii6 


HISTOIRE    IVATUIIELLE 


CCCLVII.  NOCTUELLE  ADUSTE  (i). 


NOCTUA   ABUST A.  (Esp.) 
HADENA    ABU ST A.  {TreitscMe.) 


HADENA    SATURA.   (Ochsen.) 
NOCTUA   AQUILINA.  {Borkh.) 


NOCTUA  VALIDA.  (  Hubn.  ) 

®  ®  ®  ®  $  6  ®  ®  ®  $  9  ®  $)  $  ®  ®  $  ®  ift) 

NOCTUA    PORPHYREA.  {Scriba.) 


L'INDIFFÉRENTE. 
{Engram.  tom.  vu.  pi.  ^86.  fig.  476.  c.  ) 

Envergure,  19  à  20  lignes. 

v_.<ETTE  noctuelle  ressemble  beaucoup  à  la  sui- 
vante (  N.  Saturée  )  pour  le  dessin  de  ses  ailes 

(i)  Terme  de  médecine  qui  veut  dire  brû/é 


OLS    LÉPl  UOPTKIll  S.  '^m 

supérieures,  ce  qui  fait  qu'Ochsenheimer  les  a 
réunies  dans  sa  synonymie  ;  mais  M.  Treitschke 
lésa  séparées  avec  raison,  puisqu'elles  ne  pro- 
viennent pas  des  mêmes  chenilles.  Celle  dont  il 
est  ici  question  a  le  dessus  de  ses  ailes  supé- 
rieures d'un  brun-ferrugineux,  avec  une  bande 
transverse  plus  claire  à  peu  de  distance  du  bord 
terminal.  Cette  bande  est  bordée  du  côté  externe 
par  une  ligne  jaune,  onduleuse,  et  contre  laquelle 
s'appuie  une  rangée  de  taches  noires  cunéifoi- 
mes.  Les  deux  taches  ordinaires  ainsi  que  les 
deux  lignes  transverses  ,  entre  lesquelles  elles 
sont  placées,  sont  en  grande  partie  absorbées 
par  l'intensité  du  fond.  La  frange ,  légèrement 
festonnée,  est  brune  et  séparée  du  bord  terminal 
par  un  hséré  jaune.  Les  ailes  inférieures  sont 
en-dessus  d'un  gris-brun  qui  s'éclaircit  beaucoup 
dans  le  haut,  avec  un  croissant  dans  le  milieu 
à  peine  marqué. 

Le  dessous  des  quatre  ailes  est  d'un  gris- 
sombre,  avec  une  ligne  arquée  et  un  croissant 
bruns  sur  chacune  d'elles. 

La  tête  et  le  corselet  sont  d'un  brun-ferru»i- 
neux,  comme  les  ailes  supérieures,  et  l'abdomen, 
qui  participe  de  la  nuance  des  inférieures,  a  les 
cinq  premiers  anneaux  crétés.  Les  antennes  sont 
brunes  et  filiformes. 

Cette  description,  faite  d'après  un  individu fe- 


[^iS  HISTOIRE     NATURELLE 

melle,  peut  s'appliquer  également  au  mâle,  qui 
ne  diffère  de  la  première  que  par  la  forme  de 
son  abdomen ,  et  parce  que  la  partie  claire  des 
ailes  inférieures  est  séparée  d'une  manière  plus 
tranchée  de  la  partie  sombre. 

«  La  chenille, dont  la  nourriture,  peu  connue, 
a  doit  consister  en  plantes  basses,  suivant  M.  Treit- 
«  sclike,  a  une  forme  cylindrique.  Sa  tête  est  brune. 
«  Tout  son  corps  est  ordinairement  d'un  vert-sale; 
«  mais  quelquefois  son  dos  est  brunâtre,  et  cette 
«  couleur  s'étend  sur  les  côtés  en  raies  obliques , 
«  de  sorte  qu'il  ne  reste  de  vert  que  le  dessous 
«  ainsi  qu'un  liséré  au-dessus  des  pattes. 

Cette  chenille,  après  avoir  passé  l'hiver,  se  con- 
struit au  printemps  une  espèce  de  coque  dans 
de  la  mousse ,  et  s'y  change  en  une  chrysalide 
d'un  brun-rougeâtre-luisant. 

Le  papillon  paraît  en  juin  ou  juillet. 

La  noctuelle  Jduste  est  rare  en  France. 


DF.S    LÉPIDOPTÈRES.  3ig 

CCCLVIII.   NOCTUELLE    SATURÉE. 

NOCTUA    SATURA.  {JVien.  Ferz.  Hubn.  Illig.) 

HADENA    SATURA.  {Treitschke.) 


NOCTUA    PORPHYREA.  {Borkh.  Esp.) 


«i0-9«««'9««H»«v^  »<»«^««  »«•««« 


LE   PORPHYRE. 

(^Engram.  tom  vu.  pi.  286.  fig.  47^.  a.) 


Envergure,  20  à  21   lignes. 


-Ljes  ailes  supérieures  sont  en-dessus  d'un  brun 
presque  noir  et  tirant  sur  le  violet ,  avec  la  base, 
la  côte,  les  deux  taches  ordinaires,  et  plusieurs 
lignes  placées  vers  la  base,  de  couleur  ferrugi- 
neuse, de  même  que  la  bande  transverse  située 
à  peu  de  distance  du  bord  terminal.  Cette  bande 
est  coupée  par  les  nervures,  entre  lesquelles  on 


320  HISTOIRE    NATURELLE 

remarque  des  taches  sagittées  ou  cunéiformes 
d'un  brun-noir.  La  frange  est  dentelée,  brune 
et  entrecoupée  de  fauve. 

Les  ailes  inférieures  sont  en-dessus  d'un  gris- 
cendré  qui  s'éclaircit  dans  le  haut,  avec  une 
ligne  arquée,  onduleuse ,  et  un  croissant  au 
centre  à  peine  marqué.  On  aperçoit,  en  outre, 
une  petite  tache  blanchâtre  à  l'angle  anal. 

Le  dessous  des  quatre  ailes  est  du  même  gris, 
avec  une  ligne  arquée  et  une  lunule  centrale 
noirâtres  sur  chacune  d'elles. 

La  tête  est  d'un  jaune-ferrugineux,  ainsi  que 
la  partie  antérieure  et  le  milieu  du  corselet,  dont 
les  côtés  sont  d'un  brun-noir.  L'abdomen ,  qui 
participe  de  la  nuance  des  ailes  inférieures ,  a  une 
petite  crête  noirâtre  sur  chacun  des  cinq  pre- 
miers anneaux. 

Les  antennes  sont  fauves  et  filiformes. 

Cette  description  s'applique  aux  deux  sexes , 
qui  ne  diffèrent  entre  eux  que  par  la  forme  de 
l'abdomen  ;  cependant  la  couleur  ferrugineuse 
de  la  femelle  est  ordinairement  plus  sombre. 

La  chenille,  suivant  la  figure  d'Hubner,  est 
d'unbrun-rougeâtre  en-dessus,  et  d'un  jaune-ter- 
reux en-dessous ,  à  partir  des  stigmates.  Le  mi- 
lieu du  dos  est  d'une  teinte  plus  claire,  et  sur 
chaque  anneau  est  placé  un  chevron  noir  dont 
la  pointe  est  dirigée  vers  l'anus.  On  aperçoit  en 


DES     LÉPIDOPTjfeRES.  3^1 

outre,  un  point  blanc  sur  chacun  des  trois  pre- 
miers anneaux.  La  tète  est  fauve. 

Cette  chenille,  suivant  l'auteur  que  nous  avons 
déjà  cité,  vit  sur  le  chèvre-feuille  des  Alpes  {loni- 
cera  alpigena);  ainsi  il  ne  faut  pas  la  chercher 
dans  les  pays  de  plaine. 

M.  Treitschke  dit  que  la  N.  Satura  se  trouve, 
mais  rarement,  dans  plusieurs  contrées  de  l'Al- 
lemagne ainsi  qu'en  Suisse ,  et  qu'elle  est  moins 
rare  en  France.  Elle  n'est  cependant  pas  com- 
mune dans  les  collections  de  Paris. 


NOCTURNES  ,  III.  21 


ill  HISTOIRE    NATURELLE 

CGCLIX.  NOCTUELLE  GLAUQUE. 


NO  C  TUA  GLAUCA.  (  Hubn.  ) 

H  AD  EN  A  GLAUCA.  (  Oc/ise.'i.  Treitschkc.) 

Envergure,   17  à    18  lignes. 

««  fr«  «  V  6«  Q-d  S-»  9«i 

J_JF,  fond  (les  ailes  supérieures  est  en-dessus  d'un 
hieu-verdâtre  fortement  ombré  de  gris-brun,  à 
la  côte  et  au  milieu.  Le  bord  terminal  est  longé 
par  une  ligne  blanche  ondée  ,  contre  laquelle 
s'appuyent  plusieurs  taches  noires  de  diverses 
grandeurs  en  forme  de  coin.  La  partie  foncée 
de  chaque  aile  est  bordée  d'un  côté  par  une 
ligne  noire  ondulée,  et  de  l'autre  par  une  ligne 
bleuâtre  très -anguleuse.  Entre  ces  deux  lignes, 
on  remarque  les  deux  taches  ordinaires ,  qui  se 
détachent  en  bleuâtre  sur  un  fondbrun.  La  partie 
concave  de  la  réniforme  est  marquée  de  blanc. 
La  frange  est  jaunâtre  et  séparée  du  bord  ter- 
minal par  une  ligne  de  points  noirs  triangulaires. 
Les  ailes  inférieures  sont  en-dessus  d'un  jaune- 
paille,  avec  une  large  bordure  brune  qui  s'éteint 
dans  le  haut ,  et  un  petit  croissant  de  même  cou- 
leur au  miheu. 


I)I-;S    LÉPIDOPTKRES.  3^3 

liC  dessous  des  quatre  ailes  est  d'un  gris-jau- 
nâtre ,  avec  une  ligne  arquée  et  un  point  cen- 
tral bruns  sur  chacune  d'elles. 

La  tète  et  le  corselet  sont  d'un  bleu-verdâtre, 
comme  les  ailes  supérieures.  L'abdomen  est  d'un 
jaune-paille,  avec  une  raie  brune  longitudinale 
au  milieu.  Les  cinq  premiers  anneaux  ont  en 
outre  une  petite  crête  de  poils  bruns  sur  chacun 
d'eux.  Les  antennes  sont  brunes  et  filiformes. 

Cette  description  ne  s'applique  qu'à  la  femelle, 
le  mâle  nous  étant  inconnu. 

La  chenille,  suivant  M.  Treitschke,  vit  sur  le 
pas  iYdjie  [tussilago  farfara)^  et, suivant  Hubner, 
sur  la  plante  appelée  vulgairement  chaussure  de 
Vénus  ou  Sabot  de  Notre-Dame  (cypripedium 
calceolus\  D'après  la  figure  qu'en  donne  ce  der- 
nier auteur,  elle  est  entièrement  de  couleur  fauve 
marbrée  de  noir  et  de  brun,  avec  les  stigmates 
blancs;  on  remarque  en  outre  plusieurs  petits 
points  également  blancs  sur  le  premier  anneau. 
On  la  trouve  parvenue  à  toute  sa  grosseur  en 
juillet  et  août,  et  son  papillon  ne  paraît  qu'en 
mai  de  l'année  suivante. 

La  noctuelle  Glauque  est  très-rare  en  France, 
et  n'habite  que  les  montagnes  d'une  assez  grande 
élévation  ;  il  ne  faut  donc  pas  espérer  de  la  trouver 
aux  environs  de  Paris. 


ui 


3a4  histoirj:    naïuhelle 

CCCLX.  NOCTUELLE  DE  LA  FOUGÈRE. 

NOCTUA  PTERIDIS.  {Fab.  Hubn.  Germar.) 
HADENA  PTERIDIS.  {Ochsen.) 


ERIOPUS  PTERIDIS.  (  Treitschkc.  ) 

NOCTUA  MANICATA.  (Z)^  Vill.  Rossi.  ) 

NOCTUA  LAGOPUS.(^jyj.) 

NOCTUA  FORMOSA.  (^o;///.  ) 

NOCTUA  JUVENTINA.  (Crawer.) 
LA  JUVENTINE.  [Engram.  toni.  vi.pl.  aSi.  iig.  334. 


NOCTUELLE  DU  PTERIS.  (  Oliv.  ^/;rrc/.) 


Envergure,  14  à  i5  lignes. 


JLiA  noctuelle  dont  il  est  ici  question  est  une 
des  plus  jolies  de  l'Europe ,  et  chose  assez  sin- 
gulière, Cramer  la  figure  dans  son  ouvrage  des 
Papillons  exotiques,  comme  étant  de  Surinam  ; 
mais  sans  doute  c'est  d'après  de  faux  renseigne- 
ments, car  il  n'est  pas  vraisemblable  qu'une  es- 


DES     LÉPIDOPTÈRES.  'i'i5 

pèce  qui  habite  de  préférence  rAllemagnc  sep- 
tentrionale, vive  en  même  temps  clans  une  des 
parties  les  plus  chaudes  de  l'Amérique.  Quoi  qu'il 
en  soit ,  nous  avons  dû  citer  le  nom  que  lui  donne 
cet  iconographe,  dans  notre  synonymie. 

Les  ailes  supérieures  sont  en-dessus  du  plus 
bel  incarnat ,  avec  trois  bandes  transverses  d'un 
brun -roux,  une  à  la  base,  une  dans  le  milieu, 
et  une  près  du  bord  terminal.  Elles  sont  en  outre 
traversées  par  deux  lignes  d'un  incarnat  plus 
pâle,  bordées  de  brun,  l'une  flexueuse  et  l'autre 
en  forme  de  C.  Entre  ces  deux  lignes  sont  pla- 
cées les  deux  taches  ordinaires,  qui  sont  sépa- 
rées par  une  tache  triangulaire  d'un  brun-foncé. 
La  figure  de  la  réniforme  est  anguleuse;  sa  cou- 
leur est  d'un  blanc-rosé,  avec  deux  lignes  brunes 
dans  le  milieu.  Un  petit  trait  brun  mi  peu  renflé 
et  entouré  de  jaunâtre  marque  l'orbiculaire ,  qui 
est  placée  d'une  manière  très-oblique  ;  les  trois 
bandes  et  les  deux  lignes  dont  nous  venons  de 
parler  sont  coupées  par  les  nervures,  qui  sont 
d'une  teinte  plus  claire  que  le  fond  de  Faile.  Le 
bord  terminal  est  un  peu  échancré  dans  sa  partie 
supérieure,  ainsi  que  dans  sa  partie  inférieure, 
de  sorte  que  son  milieu  forme  un  angle  assez 
prononcé.  Entre  cet  angle  et  celui  du  bord  su- 
périeur, on  remarque  ime  assez  grande  tache  en 
croissant  d'un  blanc -rosé,  marquée  de  brun  et 


'5o.6  HISTOIKE     x\ATl!RELLi-: 

coupée  par  les  nervures  dans  sa  partie  infé- 
rieure. Enfin  la  frange,  qui  est  dentelée,  est  fauve 
et  entrecoupée  de  brun. 

Les  ailes  inférieures  sont  grises  en -dessus, 
avec  le  bord  fauve  et  découpé ,  et  la  frange  jau- 
nâtre et  entrecoupée  de  brun. 

Le  dessous  des  ailes  supérieures  est  roux,  avec 
deux  raies  transverses  jaunâtres,  dont  une  for- 
mée de  taches  interrompues.  Celui  des  ailes  in- 
férieures est  d'un  blanc-roussâtre  sablé  de  brun , 
avec  un  croissant  également  brun  dans  le  milieu. 

La  tète  et  le  corselet  sont  d'un  brun  -  fauve. 
L'abdomen  est  gris,  et  chacun  de  ses  anneaux  est 
bordé  de  jaunâtre.  Les  antennes  sont  fauves  et 
filiformes. 

Cette  description  concerne  les  deux  sexes; 
mais  le  mâle  offre  une  particularité  qui  manque 
à  la  femelle  ;  ce  sont  les  longs  poils  fauves  ou 
roux  qui  garnissent  ses  deux  pattes  antérieures 
jusqu'au  pénultième  tarse.  Aussi  Esper  a-t-il  donné 
à  cette  noctuelle  le  nom  de  Lagopus,  c'est-à-dire 
pattes  de  lièvre;  et  M.  Treitschke,qui  a  fait  un 
genre  de  cette  espèce  unique,  a  appelé  ce  genre 
Eriopus  ^  qui  veut  dire  pieds  laineux. 

La  chenille  vit  solitairement  sur  la  fougère 
commune  (  pteris  aquilina  ).  Elle  se  tient  tou- 
jours en  -  dessous  des  feuilles.  Sa  tète  est  d'un 
brun-clair  ou  fauve; son  corps,  d'un  vert-tendre, 


DES    LÉPI  DOl'TÎ.HJiS.  ^2'] 

est  marqué  latéralement  et  sur  les  stigmates, 
(l'une  raie  blanche  bordée  de  brun  ,  avec  une 
raie  semblable  sur  chaque  jointure.  On  remarque 
en  outre,  sur  chaque  anneau,  un  croissant  blanc 
bordé  de  brun,  dont  les  deux  pointes  sont  tour- 
nées vers  l'anus.  C'est  ainsi  qu'elle  est  figurée 
dansHubner;  mais  on  en  rencontre  quelquefois 
une  variété  chez  qui  le  vert  est  remplacé  par  du 
rouge,  en  même  temps  que  le  dessin  est  d'un 
jaune-pâle  au  lieu  d'être  blanc. 

Cette  chenille  a  acquis  toute  sa  taille  à  la  fin 
d'août,  ou  au  commencement  de  septembre.  Elle 
croît  très-rapidement,  tandis  qu'au  contraire  elle 
est  très-lente  à  se  chrysalider;  car,  après  être  en- 
trée dans  la  terre,  où  elle  se  forme  une  coque 
ovoïde,  elle  y  passe  l'hiver  sous  l'état  de  che- 
nille, et  ne  se  change  en  chrysalide  qu'au  mois 
d'avril.  Le  papillon  paraît  en  mai  ou  juin  suivant. 

La  noctuelle  de  la  Fougère  habite  principale- 
ment l'Allemagne  septentrionale.  On  la  trouve 
aussi  en  Hongrie,  en  Bohême  et  même  en  France; 
mais  elle  est  fort  rare  dans  ce  dernier  pays ,  où 
elle  n'a  encore  été  rencontrée  que  dans  les  envi- 
rons de  Bordeaux. 

M.  Treitschke  prétend  qu'il  est  difficile  de  l'ob- 
tenir en  élevant  la  chenille. 

L'individu  que  nous  avons  fait  figurer  apjjar- 
lient  à  M.  de  Serville,  qui  fa  reçu  d'Allemagne. 


328  HISTOIRE     NATURELLE 

CCCLXI.  NOCTUELLE  AMÉTHYSTE. 


NOCTUA  AMETHYSTINA.    {Hubn.) 

HADENA  AMETHYSTINA.  {Ochsen.) 

Envergure,  i3  à  14  lignes. 

tiuBNER  est  le  seul  iconographe,  à  notre  con- 
naissance, qui  ait  figuré  cette  belle  espèce,  que 
nous  avons  cherchée  i  nutilement  dans  les  ouvrages 
d'Esper  et  d'Engramelle.  Le  nom  (}C Amethystina 
qu'il  lui  a  donné  la  caractérise  très-bien  :  le  fond 
de  ses  ailes  supérieures  est  en  effet  d'une  jolie 
couleur  d'améthyste  ,  agréablement  nuancée  de 
brun-fauve.  Cette  dernière  couleur  s'étend  d'a- 
bord, depuis  le  corselet  jusqu'au  milieu  de  chaque 
aile,  et  forme  ensuite,  à  partir  de  la  frange,  une 
large  bande  qui  pâlit  à  mesure  qu'elle  s'en 
éloigne.  Cette  bande  est  traversée  dans  toute  sa 
longueur  par  une  ligne  sinueuse  de  la  même 
couleur  que  le  fond.  On  aperçoit  ensuite  *\ç.\\y. 


Nocàn 


Gfiire  Noctuelle 


j'/..icm. 


J'  Dumaiil  foLoi 


1-2 .  Je  la  r  OUOere  /'PteruàsJ  mâle  et  Femelle  .  5   AniethlSte  /^J?n^éAys(ina^/  mâle 
4laeiU,varieté  mâle  .  5  Ju  Clinitale /^Wa^/màleG  CapSulaire/^^y*^v;/&/ftm 


DES     LÉPIDOPTÈRES.  32() 

autres  lignes  très-fines  et  à  peine  marquées  en 
brun  ,  qui  sont  parallèles  à  la  première.  La  tache 
réniforme  est  à  peine  indiquée.  I/orbiculaire,  très- 
allongée,  est  placée  entre  trois  taches  d'un  hrun- 
foncé  ,  lesquelles  par  leur  position  respective 
forment  une  espèce  de  trapèze  interrompu  dans 
le  milieu  par  la  couleur  du  fond.  L'intervalle  qui 
existe  entre  ce  trapèze  et  le  corselet  est  traversé 
par  une  ligne  claire,  entre  deux  hgnes  brunes. 
Un  commencement  tle  ligne  semblable  est  placé 
à  l'origine  de  chaque  aile.  La  frange,  de  la  même 
couleur  que  le  fond ,  est  entrecoupée  de  brun. 

Les  ailes  inférieures  ainsi  que  leur  frange  sont 
en -dessus  d'un  gris -clair,  qui  participe  un  peu 
de  la  nuance  des  supérieures. 

Le  dessous  des  quatre  ailes  est  du  même  gris , 
avec  la  côte  et  les  bords  rougeâtres,  et  une  ligne 
arquée  ainsi  qu'une  lunule  centrale,  brunes,  sur 
chacune  d'elles.  Les  inférieures  sont  en  outre 
légèrement  pointillées  de  rougeâtre. 

La  tête  et  le  corselet  sont  de  la  couleur  des 
ailes  supérieures,  avec  une  tache  brune  semi- 
lunaire  qui  s'étend  d'une  épaule  à  l'autre  sur  ce- 
lui-ci. L'abdomen  participe  de  la  nuance  des  ailes 
inférieures. 

Cette  description,  faite  d'après  un  individu 
mâle  qui  nous  a  été  communiqué  par  M.  de 
Serville,  peut  s'appliquer  également  à  la  femelle, 


3Ho  HI  STOCKE     NATURELLE 

qui  n'en  diffère  ordinairement  que  par  l'abdo- 
men. Cependant  à  la  figure  de  ce  mâle,  nous 
avons  cru  devoir  ajouter  celle  d'une  variété  fe- 
melle dont  le  fond  est  totalement  d'un  brun- 
violet,  au  lieu  d'être  de  couleur  améthyste,  et 
qui  du  reste  offre  le  même  dessin  que  le  mâle. 
Cette  belle  noctuelle,  dont  la  chenille  nous  est 
inconnue  et  n'est  figurée  dans  aucun  auteur  à 
notre  connaissance,  habite  l'Allemagne,  et  ne 
paraît  pas  encore  avoir  été  trouvée  en  France. 


DES    LÉPIDOPTÈRES.  33  I 

GCCLXIL  NOCTUELLE  DU  CUCUBALE. 


NOCTUA  CUCUBALI. 

IVien.  Verz.  Illig.  Hubn.  Esp.  Borkh.  Fuesty.  Brahm.  Fieweg. 
Scra?ik.  iSchivarz.) 

HADENA  CUCUBALI.( Ochsen .  TreitschU.) 


NOCTUA  RIVULARIS.  [Fab.  De  Vill  Gotze.) 
NOCTUA  TRIANGULARIS.  {Thunberg) 


LA  SINUÉE.  {Engrain.  t.  vu.  pi.  281.  fig.463.  ) 
NOCTUELLE  RIVULAIRE.  (Oliv.^/zc/cA) 


Envergure,   i3  à  14  lignes. 


(_iETTE  jolie  noctuelle  est  facile  à  reconnaître  ; 
ses  caractères  distinctifs  sont  d'avoir  le  dessus 
des  ailes  supérieures  d'un  violet-clair  nuancé  de 


332  HISTOJRK    NATURELLE 

briHi,  avec  les  deux  taches  ordinaires  d'un  gris- 
feuille-morte  entouré  de  blanc-jaunâtre.  Ces  deux 
taches,  à  peu  près  de  même  forme  et  très-diver- 
gentes par  le  haut,  sont  réunies  par  la  base,  de 
manière  à  représenter  une  espèce  de  V.  Une  ligne 
d'un  blanc -jaunâtre  et  formée  de  plusieurs  an- 
gles ou  chevrons  longe  le  bord  terminal,  qui  est 
séparé  de  la  frange  par  une  suite  de  petits  crois- 
sants noirs ,  bordés  de  fauve.  La  frange  est  d'un 
gris-brun  et  légèrement  découpée. 

Les  ailes  inférieures  sont  en -dessus  d'un  gris 
uni  plus  foncé  dans  le  bas  que  dans  le  haut,  avec 
la  frange  jaunâtre  et  coupée  dans  toute  sa  lon- 
gueur par  une  ligne  grise. 

Le  dessous  des  quatre  ailes  est  d'un  gris-jau- 
nâtre ,  légèrement  teinté  de  violet  sur  leurs  bords. 
Les  inférieures  sont  sablées  de  brun,  avec  un 
point  central  et  une  double  ligne  arquée  deméme 
couleur  sur  chacune  d'elles. 

La  tète  et  le  corselet  sont  d'un  brun  -  violet 
mélangé  de  feuille-morte.  Le  lobe  supérieur  de 
celui-ci  est  bordé  par  trois  lignes  d'un  violet-clair, 
et  les  deux  lobes  latéraux  le  sont  par  une  seule 
ligne  de  même  couleur.  L'abdomen  est  du  même 
gris  que  les  ailes  inférieures.  Les  antennes  sont 
grises  et  filiformes.  . 

Cette  description  est  faite  d'après  le  mâle;  la 
femelle  n'en  diffère  que  parce  que  le  fond  violet 


DES     LÉPIDOPTÈRES.  333 

(le  ses  ailes  supérieures  est  eu  partie  absorbé 
par  le  brun  dont  elles  sont  nuancées. 

La  chenille,  suivant  la  figure  de  Hubner,  est 
verte,  avec  les  quatre  premiers  anneaux  lavés  de 
rougeâtre.  Sur  chacun  de  ces  quatre  anneaux  et 
des  suivants,  à  l'exception  du  dernier,  est  placé 
un  chevron  couleur  lie  de  vin  dont  la  pointe  est 
dirigée  vers  l'anus.  De  chaque  côté  du  corps  et 
au-dessus  des  stigmates,  règne  une  ligne  inter- 
rompue également  couleur  lie  de  vin. 

On  aperçoit  plusieurs  petits  points  blancs  fer- 
rugineux, et  bordés  de  noir  sur  les  dix  premiers 
anneaux.  La  tète  est  verte  et  rayée  de  rouge.  Les 
pattes  sont  également  vertes  et  bordées  de  rouge. 

Cette  chenille,  suivant  Engramelle,  n'est  pas 
rare ,  mais  elle  est  difficile  à  trouver,  parce  qu  elle 
se  loge  dans  les  capsules  du  cucuhale  behen  (  cu- 
cubalus  behen  ) ,  dont  elle  mange  la  graine.  On 
la  trouve  en  juillet,  et  le  papillon  n'éclôt  qu'en 
avril  ou  mai  de  l'année  suivante. 

Nous  n'avons  jamais  rencontré  cette  espèce 
aux  environs  de  Paris.  L'individu  dont  nous  don- 
nons la  figure  fait  partie  de  la  collection  de 
M.  de  Serville. 


334  HISTOIRE    NATURELLE 

CCGLXIII.  NOCTUELLE   CAPSULAIRE. 


NOCTUA  CAPSINCOLA. 

{Huhtt.  IVien.  Verz.  lllig.  Borhh.  Esp.  Scriha.  Brahm.  Vieweg. 
Scluvarz.  ) 

HADENA  CAPSINCOLA  {Ochsen.  Treitschke.) 
PHALANA  BICRURIS.  {Gotze.  Naturforscher.) 

LA  CAPSULAIRE. 

(  Engram.  tom.  vn.  pi.  280.  fig.  460.  ) 

NOCTUELLE  CAPSULAIRE.  (Oliv.^^/zcxc/.) 

Envergure,  i3  à  14  lignes. 

v^ETTE  noctuelle  ressemble  absolument  à  la  pré- 
cédente pour  le  dessin  et  la  coupe  de  ses  ailes 
supérieures; mais  le  fond  de  ces  mêmes  ailes,  au 
lieu  d'être  d'un  violet-clair,  est  du  même  gris 
que  celui  de  la  noctuelle  du  Choii^  avec  les  deux 
taches  ordinaires  et  la  ligne  anguleuse  qui  longe 
le  bord  terminal ,  blanchâtres. 

Le  dessus  des  ailes  inférieures  est  d'un  gris-pâle, 
un  peu  plus  foncé  dans  le  bas  que  dans  le  haut. 

Le  dessous  des  quatre  ailes  est  également  d'un 


DES     LÉPIDOPTF.RES.  335 

gris -pâle,  avec  un  point  obscur  dans  le  milieu 
de  chacune  d'elles. 

La  tète  et  le  corselet  sont  du  même  gris  que 
les  ailes  supérieures ,  l'abdomen  participe  de  la 
nuance  des  inférieures.  Les  antennes  sont  grises 
et  filiformes. 

Cette  description  s'applique  aux  deux  sexes, 
qui  ne  diffèrent  entre  eux  que  par  la  forme  de 
l'abdomen. 

On  verra  par  la  figure  que  nous  donnons  de 
la  femelle,  que  le  dernier  anneau  de  son  ventre 
est  corné ,  et  qu'il  en  sort  une  espèce  de  tarière 
servant  d'oviducte  également  cornée,  et  compo- 
sée de  trois  tubes  qui  rentrent  l'un  dans  l'autre 
comme  ceux  d'une  lunette.  En  examinant  cette 
tarière  à  la  loupe,  on  voit  que  son  extrémité 
est  hérissée  de  poils  courts  et  roides.  Cet  instru- 
ment, qu'on  ne  voit  développé  comme  il  est  re- 
présenté que  dans  les  femelles  qui  ont  pondu, 
n'est  pas  particulier  à  cette  espèce;  toutes  celles 
dont  les  chenilles  vivent  de  graines  en  sont  éga- 
lement pourvues.  La  nature  prévoyante  paraît 
le  leur  avoir  donné  pour  faciliter  l'introduction 
de  leurs  œufs  dans  les  capsules  où  ils  doivent 
éclore. 

La  chenille  de  la  N.  Capsulaire,  ainsi  que  son 
nom  l'indique,  vit  dans  l'intérieur  des  capsules 
de  la  lycnide  dioïque  (  lychnls  dioïca  ).  Suivant 


336  HISTOIRE     NATURELLE 

M.  Treitschke,«Elle  est  d'une  couleur  terreuse, 
«  finement  ponctuée  de  noir ,  principalement  sur 
«  le  dos.  Sur  le  premier  anneau  sont  tracés  deux 
«  traits  noirâtres  en  droite  ligne.  Sur  chacun  des 
«  suivants,  on  voit  un  angle  ou  chevron  noirâtre 
«  dont  la  pointe  est  dirigée  vers  l'anus,  et  der- 
«  rière  chacun  de  ces  angles  sont  placées  deux 
«  verrues  blanchâtres.  Sur  le  dos  règne  une  ligne 
«  blanchâtre  interrompue.  Immédiatement  au- 
«  dessus  des  pattes,  on  remarque  une  raie  bru- 
«  nâtre  formée  de  traits  obliques  dirigés  en  ar- 
ec rière.  La  tête  est  d'un  brun-clair-luisant ,  rayée 
a  de  noir  sur  le  front,  et  ponctuée  de  noir  sur  les 
«côtés.  Les  pattes,  écailleuses,  sont  annelées  de 
«  brun  et  de  noir,  et  les  pattes  membraneuses  et 
«  le  ventre  sont  d'un  gris-sale.  » 

Cette  chenille,  suivant  le  même  auteur,  se  forme 
une  enveloppe  de  petits  grains  de  terre,  et  sa 
chrysalide  est  d'un  brun-sombre  ,  ce  qui  ne  s'ac- 
corde pas  avec  la  figure  d'Hubner,  qui  la  repré- 
sente d'un  rouge-fauve. 

M.  Treitschke  ajoute  que  le  papillon  paraît  vers 
la  mi-aoùt,  et  qu'il  n'est  pas  rare  en  Allemagne. 
L'individu  figuré  a  été  pris  en  ma  présence  par 
M.  Boisduval,  dans  la  forêt  de  Bondy,  le  ît8  juillet 
1826.  C'est  le  premier,  à  ma  connaissance,  qui  ait 
été  trouvé  aux  environs  de  Paris.  Il  en  a  reçu  de- 
puis un  autre  de  la  Normandie., 


DKS     LÉPIDOPTÈRES.  3^7 

CCCLXIV.    NOCTUELLE  JOLIE. 


NOCTUA  SCIT ^.{Hubn.) 
HADENA  SCITA.  {  Ochsen.) 


PHLOGOPHORA    SCIÏA.  {TreàscMe.) 
Envergure,  16  à  19  lignes. 


L>«ETTE  jolie  noctuelle  ressemble  un  peu  à  la 
Méticuleuse  pour  le  dessin  de  ses  ailes  supé- 
rieures; mais  leur  bord  n'est  pas  découpé  comme 
chez  cette  dernière,  et  le  fond  de  leur  couleur 
est  d'un  beau  vert-pomme,  du  moins  dans  le 
mâle,  avec  leur  milieu  traversé  par  une  tache 
triangulaire  d'un  vert-brun  ou  foncé.  Cette  tache, 
placée  entre  deux  lignes  d'un  jaune -pale,  est 
marquée  dans  sa  partie  supérieure  d'un  V  de 
cette  même  couleur,  et  près  duquel  est  une 
éclaircie  qui  tient  lieu  de  l'orbiculaire.  Elle  est 
en  outre  coupée  dans  sa  largeur  par  la  teinte  plus 
claire  des    nervures.    Une  ligne   sinueuse  d'un 

NOCTURNES,  III.  2 '2 


338  HISTOIRE    NATURELLE 

jaune  -  pâle  longe  le  bord  terminal.  La  frange, 
légèrement  découpée,  est  jaunâtre. 

Le  dessus  des  ailes  inférieures  est  d'un  jaune- 
orangé  qui  s'affaiblit  dans  le  baut ,  avec  une  bor- 
dure verte  et  une  raie  parallèle  de  la  même  cou- 
leur. 

Le  dessous  des  quatre  ailes  est  d'un  vert-jau- 
nâtre ,  avec  une  double  ligne  d'un  vert  plus 
foncé,  qui  longe  le  bord  de  chacune  d'elles. 

La  tête  et  le  corselet  sont  verts.  Celui-ci  est 
coupé  d'une  épaule  à  l'autre  par  une  ligne  jau- 
nâtre. L'abdomen  est  d'un  jaune  -  orangé,  avec 
deux  lignes  longitudinales  ,  et  son  extrémité 
verte.  Les  antennes  sont  jaunes  et  fdiformes. 

Cette  description  ne  concerne  que  le  mâle  : 
voici  celle  de  la  femelle  :  ses  ailes  supérieures 
offrent  le  même  dessin  que  celles  du  mâle ,  mais 
sur  un  fond  d'un  vert-jaunâtre  ;  et  la  ligne  jau- 
nâtre qui  longe  le  bord  terminal  chez  celui-ci, 
est  remplacée  chez  elle  par  une  ligne  d'un  vert- 
foncé. 

Les  ailes  inférieures  sont  d'un  jaune -orangé 
plus  pâle  que  celles  du  mâle.  La  tête  et  le  cor- 
selet sont  d'un  vert-jaunâtre  ainsi  que  l'abdomen, 
dont  l'extrémité  est  fauve.  Les  antennes  sont 
jaunes  et  filiformes. 

La  chendle,  suivant  la  figure  d'Hubner,  a  sa 
partie  antérieure  plus  effilée  que  le  reste  du  corps. 


DES    LÉPIDOPTÈRES.  33q 

Celui-ci  est  d'un  vert-d'herbe ,  avec  une  raie  plus 
claire  qui  règne  sur  le  milieu  du  dos.  Des  deux 
côtés  de  cette  raie  se  détachent  des  lignes  brunes 
qui  forment  des  W  placés  latéralement  sur  chaque 
anneau.  IjC  corps  est  en  outre  parsemé  de  plu- 
sieurs petits  points  ferrugineux.  La  tête  est  petite 
et  d'un  vert-noirâtre. 

C'est  en  mai  qu'on  trouve  cette  chenille  par- 
venue à  toute  sa  grandeur,  sur  \<è  fraisier  des  bois 
(  fragaria  vescd)  et  sur  la  violette^  viola  odorata). 
Elle  entre  alors  dans  la  terre  pour  se  métamor- 
phoser en  une  chrysalide  grêle  d'un  brun-obscur, 
et  le  papillon  éclôt  au  commencement  de  juillet. 

M.  Treitschke,  à  qui  nous  avons  emprunté  ces 
détails,  recommande  aux  amateurs  qui  élèvent 
cette  chenille  d'en  isoler  les  individus,  attendu 
qu'ils  se  dévorent  entre  eux  lorsqu'ils  sont  réunis 
en  captivité. 

La  noctuelle  Scita  est  une  des  plus  rares  de 
l'Europe;  elle  n'a  été  trouvée  jusqu'ici  que  dans 
quelques  parties  de  l'Allemagne. 


22  , 


34o  HISTOIRE    N4TUR1-LLE 

CCCLXV.  NOCTUELLE  MÉTICULEUSE  (i). 


NOCTUA  METICULOSA. 

(  Wicn.  Ferz.  Linii.  Fab.  Esp.  Borhh.  Hiihn.  De  FUI.  Scnpnli. 
Degeer.  Bralim.  Rossi.  Gotze,  etc.) 

0<gK^<j><g><s><?><a.<j><^<5><î><î><s>^<5xî><9><2>.^<î>^<S><»  - 

HA.DENA    METICULOSA.  (Oc/iAé-w.) 


PlILOGOPHORA  METICULOSA.  (  Trcitschkr.) 
LA  MÉTICULEUSE,  i  Gocd.  t.  ii.  tab.  56.) 


LA  MÉTICULEUSE.  (  GeoJJ.  t.  ii.  p.  i5i.  n°  8/,.) 
LA  CRAINTIVE.  (^/?^ra/«.  t.  vii.pl.  290.%.  AS?.) 
NOCTUELLE  MÉTICULEUSE.  (  Oliv.  ^«cjc/.) 

(  Roesel.  toiii.  iv.  tah.  9.  ) 


Réaum.  tom.  i.  mém.  5.  p{.  8.  %.  25.  26.  ) 
Envergure,   11    a  23  lignes. 


V  oiciimenoctuelle  peu  recherchée  des  amateurs, 
parce  qu'elle  est  commune ,  mais  qui  n'en  est  pas 

(i)  Ainsi  nommée  par  Goëdaert,  à  cause  de  sa  chenille,  qui 
se  cache  le  jour  el  ne  sort  que  la  nuit  poin-  manger.  Beau- 
coup d'autres  chenilles  sont  daus  ce  cas. 


Yochtriu's. 


(ionrc  Nocdiello 


/'/.xai: 


\-1  Jolie /:i;y/,v  "lAI.-  et  i;.n.'.''" ,")  McUculousc  (]lciiri,lo.ui)mAV-\  Riubrasée/7:OT/;v/vv^'Tnàle. 
.)  Luisante /'/«/v/wv/y  mille,  G  A(lulalriee/./y///<///7.(yiniUe. 


DES    LÉPIDOPTÈRES.  S/j  I 

moins  une  des  plus  remarquables  de  nos  con- 
trées, soit  par  sa  forme,  soit  par  ses  couleurs.  Ses 
ailes  supérieures,  dont  le  bord  terminal  est  à  peu 
près  découpé  comme  dans  le  Smérinthe  du  tilleul^ 
ont  aussi  quelque  ressemblance  avec  celles  de  ce 
Smérinthe  pour  la  couleur  et  la  disposition  des 
taches.  Elles  sont  en -dessus  d'une  belle  couleur 
de  chair,  avec  leur  milieu  occupé  par  une  grande 
tache  triangulaire  d'un  vert  -  brini  ou  pistache , 
sur  laquelle  se  dessine  en  couleur  de  chair  une 
espèce  tle  V,  qui  tient  la  place  de  la  réniforme 
et  de  l'orbiculaire.  Au  bord  inférieur  est  une 
seconde  tache  triangulaire  également  d'un  vert- 
pistache,  et  dont  la  pointe  est  dirigée  vers  le  cor- 
selet. Une  bande  d'un  vert-jaunâtre,  accompa- 
gnée d'une  ligne  de  la  même  couleur,  et  sur  le 
haut  de  laquelle  on  remarque  un  point  d'un  brun- 
violet,  longe  le  bord  terminal.  Enfin,  la  frange 
est  placée  entre  deux  lignes  brunes,  qui  sont 
plus  foncées  dans  la  partie  la  plus  échancrée  de 
l'aile. 

Les  ailes  inférieures,  dont  le  bord  est  légère-, 
ment  sinué,  sont  en -dessus  d'une  teinte  claire 
qui  participe  un  peu  du  fond  des  ailes  supé- 
rieures ,  avec  plusieurs  lignes  parallèles  au  bord 
marginal,  qui  est  séparé  de  la  frange  par  un  liséré 
brun. 

Le  dessous  des  quatre  ailes  est  d'un  blanc-jaU' 


342  mSTOlRK    NATURELLE 

hâtre  ou  couleur  de  chair,  ombré  de  ferrugineux 
versles  bords  ,  avec  une  ligne  et  luie  lunule  cen- 
trale de  la  même  couleur,  sur  chacune  d'elles. 

La  tête  et  le  corselet  sont  couleur  de  chair.  Le 
lobe  supérieur  de  celui-ci  est  relevé  un  peu  en 
pointe,  et  coupé  dans  sa  largeur  par  trois  lignes 
brunes  très-fines.  Sa  partie  inférieure  est  ornée 
de  deux  houppes  ou  crêtes  de  poils, en  forme  de 
cornet.  L'abdomen  est  de  la  même  couleur  que 
le  reste  du  corps,  avec  ses  trois  premiers  an- 
neaux crêtes.  Les  antennes  sont  couleur  de  chair, 
et  filiformes  dans  les  deux  sexes,  auxquels  cette 
description  s'applique  également. 

Cette  noctuelle  a  un  aspect  singulier  dans  l'état 
de  repos  :  ses  ailes  supérieures  forment  alors  deux 
plis  longitudinaux  en  forme  de  gouttière ,  en 
même  temps  qu'elles  se  roulent  autour  du  corps 
par  leurs  bords  extérieurs. 

Quoi  qu'en  dise  Engramelle,  cette  espèce  varie 
peu  pour  les  couleurs ,  et  je  n'ai  jamais  rencontré 
la  variété  qu'il  figure  pi.  290,  11^ [[S'],  D,  et  chez 
laquelle  le  vert  -  pistache  est  remplacé  par  du 
carmin. 

La  chenille  est  tantôt  d'un  vert-de-pré  ,  tantôt 
d'un  brun-d'écorce,  avec  les  jointures  plus  claires 
et  comme  transparentes  :  elle  a  quelques  poils 
clair-semés  sur  le  corps.  IiUe  est  marquée  lon- 
gitudinalement  de  trois  lignes  blanches ,  dont  une 


ni:s  LÉPIDOPTÈRES.  343 

dorsale  et  les  deux  autres  latérales,  La  première, 
quelquefois  à  peiue  inarquée,  est  entrecoupée  et 
placée  sur  une  raie  obscure,  de  laquelle  descen- 
dent des  traits  obliques  et  également  obscurs  sur 
chaque  anneau.  Le  pénidtième  anneau  est  un  peu 
relevé  en  bosse  et  un  peu  plus  sombre  que  le 
reste  du  corps.  La  variété  verte  a  les  pattes  de 
la  même  couleur,  et  l'autre  les  a  d'un  bianc-sale. 
Il  serait  trop  long  de  nommer  ici  toutes  les 
plantes  qui  servent  de  nourriture  à  cette  che- 
nille. On  la  trouve  principalement  sur  les  diffé- 
rentes espèces  de  giroflée^  sur  X absinthe .,  la  bette- 
rave ou  poirée  (  beta  vulgaris)^  \ ortie  grièche ^ 
[^urtica  iireiis^^  Va  grande  ortie  (  urtica  dioïca),  la 
mercuriale  annuelle  (  mei^curiali s  annua  ) ,  la  pim- 
prenelle  (^poterium  sanguisorba  )  ,  la  primevère 
(  primula  veris  ) ,  et  en  général  sur  toutes  les 
plantes  basses  qui  conservent  quelque  verdure 
pendant  l'hiver;  elle  se  retire  sous  leurs  feuilles 
pendant  cette  saison,  et  sort  de  son  engourdis- 
sement pour  manger,  pour  peu  qu'il  fasse  doux. 
Aussi  n'est -il  pas  rare  d'eu  rencontrer  de  par- 
venues à  toute  leur  grandeur  (  1  pouces  et  demi  ) 
dès  le  mois  de  février,  et  j'ai  même  trouvé  l'in- 
secte parfait  le  3  mars  dans  les  environs  de  Nice. 
Ordinairement  c'est  au  mois  d'avril  que  cette  che- 
nille a  atteint  toute  sa  taille.  Elle  entre  alors  en 
terre  pour  se  chrysalider,  tantôt  dans  une  coque 


344  HISTOIRE    NATURELLE 

de  soie  lâche  mêlée  de  terre,  tantôt  sans  former 
de  coque;  et  le  papillon  éclôt  six  semaines  après. 

M.  Treitschke  dit  que  cette  noctuelle  paraît 
en  Allemagne  deux  fois  par  an ,  l'une  en  mai  et 
l'autre  en  août;  en  France,  elle  est  du  nombre  de 
celles  dont  l'apparition  n'a  pas  d'époque  fixe  :  on 
en  trouve  pendant  toute  l'année ,  les  mois  d'hiver 
exceptés. 

Par  la  grande  quantité  d'auteurs  de  différents 
pays  qui  ont  parlé  de  la  N.  Méticuleuse  ^  on  peut 
juger  qu'elle  est  commune  dans  une  grande  partie 
de  l'Europe. 


v-e^ 


DES    LÉPIDOPTÈRES.  3^5 

CCCLXVI.  NOCTUELLE  EMBRASÉE. 


NOCTUA    EM^YREk.  {Hubn.) 

<î><3><§><s>.«>^<i><i><g>^<2><S>^#<S><S><>^><î><î><S> 

HADENA  EMPYREA.  iOchsen.) 


PHLOGOPHORA  EMPYREA.  (  Treitschke.  ) 
NOCTUA  ILAMMEA.  {Borkh.  Esp.) 


LA  FLAMME. 
[Engram.  tom.  vu.  pi.  267.  fig.  4^6.) 

NOCTUELLE  EMBRASÉE.  {Oi.w.  Encjcl.) 

Envergure  ,  18  à  19  lignes. 


C(ETTE  belle  noctuelle,  qui  paraît  avoir  servi  de 
type  à  M.   Treitschke  pour    former  sou  genre 


346  HISTOIRE    NATUKKLLE 

Phlogophora^  c'est-à-dire  porte -flamme,  a  le 
dessus  de  ses  ailes  supérieures  d'un  violet-foncé, 
avec  leur  extrémité  fauve,  et  des  reflets  pour- 
prés dans  les  individus  bien  conservés.  Leur  mi- 
lieu est  traversé  par  une  grande  tache  presque 
triangulaire  d'un  noir-brun  velouté,  placée  entre 
deux  lignes  fauves  bordées  de  brun.  Sur  cette 
tache  on  aperçoit  à  peine  l'orbiculaire,  qui  est  in- 
diquée par  un  petit  cercle  jaunâtre.  Laréniforme 
est  au  contraire  très  -  apparente,  et  représente 
assez  bien  une  flamme,  soit  par  sa  forme,  soit  par 
sa  couleur,  qui  est  d'un  blanc-jaunâtre  éclatant. 
On  aperçoit  près  de  la  base  une  ligne  fauve,  cou- 
pée par  les  nervures,  qui  sont  de  la  même  cou- 
leur. Le  bord  terminal  est  longé  par  plusieurs 
lignes  sinueuses,les  unes  brunes,  les  autres  fauves, 
avec  une  petite  bande  violette  placée  entre  elles, 
dans  le  milieu  de  ce  même  bord.  La  frange  est 
brune  et  légèrement  festonnée  ou  dentelée. 

Les  ailes  inférieures  sont  en-dessus  d'un  blanc- 
jaunâtre,  avec  un  point  noirâtre  dans  le  milieu  , 
et  leur  bord  ombré  de  brun.  La  frange ,  de  la 
même  teinte  que  les  ailes,  en  est  séparée  par 
un  liséré  noirâtre. 

Le  dessous  des  quatre  ailes  est  d'un  gris-ron- 
geâtre-luisant  ,  avec  quelques  atomes  bruns  à 
leurs  bords.  On  aperçoit  sur  le  milieu  tles  supé- 
rieures une  tache  obscure ,  qui  correspond  à  la 


DES    LÉPIDOPTÈRES.  347 

flamme  du  dessus.  Chacune  des  supérieures  est 
également  marquée  d'un  point  discoïdai  obscur. 

La  tète  et  le  corselet  sont  d'un  brun  -  violet. 
Les  trois  lobes  de  celui-ci  sont  marqués  par  des 
lignes  noires.  L'abdomen  est  d'un  gris-rougeâtre. 
Les  antennes  sont  presque  noires,  et  légèrement 
pectinées  plutôt  que  ciliées. 

Cette  description  est  faite  d'après  un  mâle. 
La  femelle  nous  est  inconnue,  ainsi  que  la  che- 
nille, qui  n'est  figurée  ni  décrite  dans  aucun  au- 
teur à  notre  connaissance. 

Cette  noctuelle  aussi  rare  que  belle  a  été  dé- 
couverte pour  la  première  fois  dans  les  environs 
de  Florence.  Depuis  on  l'a  trouvée  dans  d'autres 
parties  de  l'Italie,  ainsi  que  dans  le  midi  de  la 
France.  Du  moins  quant  à  ce  dernier  pays,  elle 
figure  au  nombre  des  lépidoptères  du  départe- 
ment de  l'Hérault,  d'après  le  catalogue  cju'en  a 
donné  M.  Marcel  de  Serrés  ;  et  M.  le  comte  de 
Saporta  m'a  mandé  qu'il  l'avait  prise  quelque- 
fois dans  ses  propriétés  situées  dans  le  départe- 
ment du  Var. 


348  HISTOIRE    NA.TURELLE 

CCGLXVII.  NOCTUELLE  LUISANTE. 
NOCTUA  LUCIPARA. 

[Linn.  Wien.  Verz.  Fab.  Habn.   Esp.  Borhh.  IlUg.  De  FUI. 
Gotze.  Fieweg.  Schwarz.  Schrank.  ) 

HADENA  LUCIPARA.  (Oc/i^f^/z.) 


PHLOGOPHORA  LUCIPARA.  {Treitschke.) 

NOCTUA  DURIA.(  Natarforscher.  ) 

NOCTUA  FLAVOMACULA.(Ffl^.  MaïU.Ins.) 

LA  RRILLANTE.  {Engr.  t.  vu.  pl.292.  f.491.) 

NOCTUELLE  LUCIPARE.  (  Oliv.  EncjcL  ) 

Envergure,    i3  à  14  lignes. 


C^KTTE  jolie  noctuelle,  beaucoup  plus  petite  que 
V Embrasée ,?,Ç:Ynh\e  au  être  un  tliminutit:  elle  est 


DKS  LKPiDOPTi.n  i:s.  349 

ornée  des  mêmes  couleurs,  et  son  dessin  est  à 
peu  près  le  même.  Ses  ailes  supérieures  sont  en- 
dessus  d'un  brun-violet-luisant,  avec  un  reflet 
mordoré.  Leur  milieu  est  traversé  par  une  grande 
tache  triangulaire  d'un  brun-noir,  placée  entre 
deux  lignes  de  même  couleur,  et  sur  laquelle  on 
aperçoit  à  peine  l'orbiculaire,  qui  est  d'un  noir- 
bleuâtre.  La  réniforme  est  au  contraire  très-ap- 
parente ,  et  forme  une  tache  oblongue  d'un 
blanc -rougeâtre  ou  jaunâtre  très -brillant.  Le 
bord  terminal  est  longé  par  plusieurs  lignes  si- 
nueuses d'un  noir  -  violet.  La  frange  de  cette 
même  couleur  est  dentelée  et  séparée  du  bord 
terminal  par  une  ligne  rougeâtre  extrêmement 
fine. 

Les  ailes  inférieures  sont  en-dessus  d'un  blanc- 
grisâtre-luisant,  avec  leur  moitié  ombrée  de  noi- 
râtre à  partir  de  la  frange.  Celle-ci  est  grise  et 
séparée  du  bord  marginal  par  une  ligne  jaunâtre. 

Le  dessous  des  quatre  ailes  est  d'un  gris-lui- 
sant ombré  de  noirâtre  sur  les  bords,  avec  un 
point  obscur  au  centre  des  inférieures. 

La  tête  et  le  corselet  sont  d'un  brun-noir-foncé. 
L'abdomen  participe  un  peu  du  gris  des  ailes  in- 
férieures à  sa  base,  mais  le  reste  est  noirâtre. 
Les  antennes  sont  presque  noires  et  filiformes. 

Cette  description  est  faite  d'après  un  mâle.  La 
femelle  ne  diffère  de  celui  -  ci  que  par  une  taille 


35o  HISTOIRE    NATURELLK 

un  peu    plus   grande   et  des  couleurs    un   peu 
moins  vives. 

I.a  chenille  a  la  même  forme  que  celle  de  la 
Méticuleuse.  Sa  tète  est  brune.  Son  corps  est  d'un 
vert -d'herbe  plus  foncé  sur  le  dos  que  sur  les 
côtés,  avec  un  chevron  d'un  vert-brun  sur  cha- 
que anneau.  Les  stigmates  sont  iVun  brun-noir, 
et  immédiatement  au  -  dessous  on  voit  régner 
une  ligne  d'un  blanc-jaunâtre.  Le  dernier  anneau 
est  un  peu  relevé  en  bosse,  avec  deux  points 
blancs  de  chaque  côté.  Les  pattes  écailleuses  sont 
couleur  de  rouille,  et  les  membraneuses  vertes. 

Cette  chenille  vit  sur  un  grand  nombre  de 
plantes,  telles  que  la  ronce  ordinaire i^ruhus  fru- 
ticosus),  la  ronce  saxatile  {  rubus  saxatilis),  l'o- 
seille  {rumex  acetosa  ) ,  la  laitue  {lactuca sativa\ 
la  camomille  {^matricaria  chamomilla) ^  le  melilot 
(ytrijolium  melilotus) ,  la  vipérine  (  echium  vul- 
gare  ),  la  huglosse  (  auchusa  officinalis  ) ,  V éclaire 
{^rhelidonium  majus).  On  la  trouve  en  août,  sep- 
tembre et  octobre.  Elle  s'enferme,  pour  se  chry- 
salider,  dans  une  coque  de  terre  légèrement  ag- 
glutinée. Sa  chrysalide,  d'un  brun-rouge-luisant, 
est  terminée  par  deux  crochets,  qui  se  recourbent 
intérieurement  en  forme  d'S.  Cette  chrysalide 
passe  l'hiver,  et  le  papillon  se  développe  en  mai, 
juin  ou  juillet  de  l'année  suivante. 

LaN.  Lucipara  n'est  rare  nulle  part  en  Europe, 


Di:S    LÉPIDOPTÈRES,  35r 

suivant  M.  Treitschke;  cependant  elle  n'est  pas 
commune  aux  environs  de  Paris.  M.  le  capitaine 
De  Villiers, membre  correspondant  de  la  société 
linnéenne  de  Paris,  l'a  prise  en  assez  grande  quan- 
tité dans  un  bois  près  Cherbourg,  lorsqu'elle 
voltigeait  le  soir- sur  le  saule  jnarceau^  où  elle 
était  attirée  ainsi  que  beaucoup  d'autres  noc- 
tuelles par  une  espèce  de  liqueur  mielleuse  qui 
suintait  des  feuilles  de  cet  arbrisseau. 


35-2  HISTOIRE    NATURELLE 

CCCLXVIIT.  NOCTUELLE  ADULATRICE. 


NOCTUA  ADULATRIX.  {Hubn.) 

PHLOGOPHORA  ADULATRIX.  (TreitscMe:) 

Envergure,  12  à  i3  lignes. 

J_iA  noctuelle  dont  il  est  ici  question  est  extrê- 
mement rare;  n'espérant  pas  pouvoir  nous  la 
procurer  de  sitôt,  nous  nous  sommes  déterminés 
à  la  faire  copier  dans  Hubner,  en  rectifiant  dans 
notre  figure  ce  que  la  sienne  a  de  défectueux 
quant  à  la  coupe  des  ailes  :  en  effet ,  il  leur  a 
donné  la  même  forme  qu'aux  autres  noctuelles, 
tandis  qu'elles  sont  anguleuses  comme  celles  de 
la  N.  de  la  Fougère^  suivant  M.  Treitschke,  qui 
du  reste  rend  justice  à  l'exactitude  de  la  figure 
d'Hubner. 

Les  ailes  supérieures  sont  en-dessus  d'un  gris- 
jaunâtre,  avec  une  grande  tache  blanche  réni- 
forme  dans  le  milieu.  Cette  tache  est  supportée 
par  une  espèce  de  pédoncule  qui  part  du  bord 
interne ,  et  contre  lequel  s'appuie  une  hgne  fauve 
accompagnée  d'une  petite  tache  bleue.  Une  ligne 
blanche  courbe  est  placée  près  de  la  base.  Une 


\ 


DES    LÉPI])Ql>Ti:RKS.  353 

bande  également  blanche  longe  le  bord  ter- 
minal. Cette  bande  est  interrompue  vers  le  mi- 
lieu par  deux  points  gris  entourés  de  blanc,  et 
de  Tun  desquels  part  une  ligne  oblique  qui  va  re- 
joindre la  cote.  Une  tache  blanche  occupe  l'angle 
supérieur  de  chacune  des  ailes,  qui  sont  en  outre 
traversées  par  plusieurs  lignes  de  points  noirs. 
Enfin,  la  frange  est  grise  et  entrecoupée  de  noir. 

Le  dessus  des  ailes  inférieures  est  blanc,  avec 
une  large  bordure  grise  coupée  dans  sa  lon- 
gueur par  une  raie  blanche  un  peu  ondulée.  La 
frange  est  séparée  du  bord  par  une  ligne  de 
points  noirs. 

La  tête  et  le  corselet  sont  blanchâtres.  L'ab- 
domen est  gris.  Les  antennes,  également  grises, 
sont  filiformes. 

Voici  l'historique  que  M.  Treitschke  donne  de 
cette  espèce  ,  dont  le  Faciès  a  quelque  chose 
d'exotique.  Un  premier  individu  fut  trouvé  en 
juillet  1811  dans  les  environs  de  Goritz  par 
M.  Dahl,  qui  en  découvrit  plusieurs  autres  en 
février  de  l'année  suivante  aux  portes  de  Fiume. 
Depuis ,  M.  le  baron  Wimmer  en  a  fait  égale- 
ment la  découverte  près  de  Bude,  vers  le  milieu 
du  mois  d'août. 

La  N.  Adulatrice  habiterait  également  la  Pro- 
vence ,  suivant  ce  que  nous  a  mandé  M.  le  comte 
de  Saporta 

NOCTURNES  ,  TIL  1?\ 


354  HISTOIRi:    NATURELLE 

CCCLXIX.  NOCTUELLE  SAUPOUDRÉE. 


NOCTUA     CONSPERSA. 

(  JVien.  Vcrz.  Hiibn.  Illig.  Esp.  Borkh.  Gotzc.  Long.  Verz.  ) 
Brahm.  ) 

<g><«><î><«><«><5><2><5>^(5>^^<j><«><§><^<s><s><^<«><«>^<^<g>.^^ 

MISELIA  CONSPERSA.  {Ochsen.TreitscMe.) 

BOMBYX   ANNULATA.  {Fab.  De  FilL) 

PHALiENA  ^kl^k.{Naturforscher:) 

L'ARROSÉE. 

i^Engram.  t.  vi.  pi.  iZo.  lig.  332.  c.  g.  ) 


NOCTUELLE  ARROSÉE.  {Oi.\y.  Ency cl 


Envergure,  i4  à  i5  lignes. 

J_JKS  ailes  supérieures  sont  en-dessus  d'un  noir- 
bleuâtre  mélangé  d'un  peu  de  jaunâtre,  avec  plu- 
sieurs taches  blanches  dont  une  à  la  base  rayée 
de  noir,  une  grande  au  milieu,  qui  absorbe  l'or- 
biculaire  et  se  réunit  à  la  réniforme,  deux  autres 
au  bord  interne ,  et  enfin ,  une  cinquième  à  l'angle 
supérieur  du  bord  terminal,  qui  est  longé  par 
une  ligne  blanche  ,  formée   de  plusieurs    traits 


DES    L  r:  P  I  D  O  P  T  E  R  F  s.  355 

anguleux.  Ces  mêmes  ailes  sont  en  outre  tra- 
versées par  plusieurs  lignes  noires  et  ondulées, 
et  leur  frange  est  noirâtre  et  entrecoupée  de 
blanc. 

Les  ailes  inférieures  sont  en-dessus  d'un  gris- 
noirâtre  qui  s'éclaircit  dans  le  haut,  avec  un  crois- 
sant obscur  dans  le  milieu  et  un  point  blanchâtre 
près  de  l'angle  anal.  La  frange  est  jaunâtre,  et 
coupée  par  une  ligne  grise  dans  toute  sa  lon- 
gueur. 

Le  dessous  des  quatre  ailes  est  d'un  gris-obscur 
légèrement  sablé  de  noirâtre,  avec  deux  lignes 
arquées  et  un  croissant  également  noirâtres  sur 
les  inférieures. 

La  tête  est  blanchâtre.  Le  corselet  est  a^réa- 
blement  mélangé  de  noir  et  de  blanc.  L'abdomen 
est  du  même  gris  que  les  ailes  inférieures.  Les 
antennes  sont  grises  et  fdiformes. 

Cette  description  concerne  les  deux  sexes, qui 
ne  diffèrent  entre  eux  que  par  la  forme  de  l'ab- 
domen ,  et  parce  que  la  femelle  est  un  peu  plus 
grande  et  d'une  teinte  plus  pâle  que  le  mâle. 

La  chenille  de  celte  espèce  n'est  pas  encore 
connue;  on  présume  cependant  qu'elle  vit  sur 
le  saule.  Quant  à  l'insecte  parfait,  il  paraît  à  la  fin 
d'avril  ou  au  commencement  de  mai;  mais  il  est 
rare  en  France.  L'individu  fio:uré  a  été  trouvé 
en  Normandie,  par  M.  Boisduval. 

u3. 


356  HISTOIRE    NATURELLE 

GCCLXX.  NOCTUELLE  ARRANGÉE. 


NOCTUA   COMPTA. 

fFien.  Verz.  Hubn.  Illlg.  Fab.  De  FUI.  Lan  g.    Feiz. 
Brahm.   Ficweg.  ) 

Ci)€€C«€C€)C€)f)f)€€€€Cef)€  €)€€)€!€) 
MISELIA  COMTA.  (  Ochsen.  TreitscMe.) 


NOCTUA  COUT K.{Esp.Borkh.) 
NOCTUA  TRANSVÉRSALIS.  {De  Fill.) 


L'ARRANGÉE. 
[Engram.  tom.  vi.  pi.  l'^o.  fig.  33:2.  a.  b.) 

NOCTUELLE  ARRANGÉE.  (Oliv.  Encjcl.) 


Envergure  ,   14  à   i5  lignes. 


V_><r.TTE  espèce  a  beaucoup  de  rapport  avec  la 
précédente  (  N.  Conspersa  );  le  fond  de  ses  ailes 
supérieures  est  d'un  noir-bleuâtre  dans  les  indi- 


DES    LÉPIDOPTÈRES.  357 

vidus  bien  frais,  avec  un  peu  de  blanc  à  la  base  , 
et  leur  milieu  traversé  par  une  grande  tache 
blanche  qui  descend  jusqu'au  bord  interne  et 
se  divise  en  deux  un  peu  avant  la  côte.  Sur  cette 
tache  on  aperçoit  la  réniforme  et  l'orbiculaire, 
qui  sont  légèrement  dessinées  en  noir.  Ces  mêmes 
ailes  sont  en  outre  traversées  par  plusieurs  lignes 
ondulées,  les  unes  noires,  les  autres  bleuâtres 
ou  jaunâtres.  Celle  qui  longe  le  bord  terminal 
est  de  cette  dernière  couleur,  et  décrit  plusieurs 
angles.  La  frange  est  d'un  blanc-jaunâtre  et  entre- 
coupée de  noirâtre. 

Les  ailes  inférieures  sont  en-dessus  d'un  gris- 
brun  qui  s'éclaircit  dans  le  haut,  avec  un  point 
jaunâtre  près  de  l'angle  anal.  La  frange  est  jau- 
nâtre, et  coupée  par  une  ligne  grise  dans  toute 
vSa  longueur. 

Le  dessous  des  quatre  ailes  est  d'un  gris-jau- 
nâtre, légèrement  sablé  de  brun  au  centre,  avec 
une  large  bordure  noirâtre  aux  inférieures. 

La  tète  est  grise,  le  corselet  est  varié  de  blanc 
et  de  noir.  L'abdomen  est  du  même  gris  que  les 
ailes  inférieures.  Les  antennes  sont  grises  et  fili- 
formes. 

Cette  description  concerne  les  deux  sexes, 
qui  ne  diffèrent  entre  eux  que  par  l'abdomen  , 
et  parce  que  le  mâle  est  un  peu  plus  petit  et 
d'une  teinte  plus  foncée  que  la  femelle. 


358  HISTOIRE    NATURELLE 

La  chenille  de  cette  espèce  est  peu  connue; 
suivant  M.  Brahm,  qui  dit  l'avoir  souvent  élevée, 
elle  est  grise  avec  le  dos  pointillé  de  brun ,  et  se 
nourrit  des  graines  renfermées  dans  les  capsules 
de  la  Ijcnide  dioïqueiljcnis  dioïca).  M.  Treitschke 
pense  qu'il  y  a  deux  pontes  par  an  ,  attendu  que 
le  papillon,  après  avoir  paru  en  mai, reparaît  en 
juillet  de  la  même  année  dans  les  environs  de 
Vienne.  Sans  doute  il  en  est  de  même  en  France. 
Cependant  nous  n'avons  jamais  trouvé  cette  noc- 
tuelle qu'à  la  fin  de  mai  ou  au  commencement 
de  juin  dans  les  environs  de  Paris,  où  elle  n'est 
pas  rare.  A  cette  époque  on  la  voit  voler  le  soir, 
en  grande  quantité ,  sur  les  fleurs  qui  ornent  les 
parterres  du  Jardin  des  Plantes. 


rœ 


r^ 


DES    LÉPIDOPTÈRKS.  359 

CCCLXXL   NOCTUELLE  PARÉE. 


NOCTUA  CO^CIN^ A.  (Hubn.) 
NOCTUA  ALBIMACULA.  (Z?o/•X/^. 


MISELIA  ALmMA.CULA. {Ochsen.  TreàscMc 
NOCTUA  CONSERTa.  {Hubii.) 


NOCTUA  COMPTA.  {Esp.  t.  iv.  tab.  t  T7.  f.  7.) 

LA  PARÉE.  {Engra7?i.  t.vi.  p!.  1Z0.  fig.  33 r.) 

NOCTUELLE  PARÉE.  (  Oliv.  ^/^c7^/.  ) 

Envergure,  i5  à  16  lignes. 

JjE  fond  des  ailes  supérieures  est  en -dessus 
d'un  brun  un  peu  verdâtre,  avec  i]eux  taches 
blanches,  l'une  à  la  base  et  l'autre  au  centre. 
La  première  est  rayée  de  noir.  La  seconde,  beau- 
coup plus  grande,  a  une  forme  irrégulière  ;  elle 
se  compose  de  la  réniforme  et  de  l'orbiculaire, 
réunies  par  une  troisième  tache  placée  entre 
elles.  Chaque  aile  est  eu  outre  traversée  par 
trois  lignes  d'un  blanc-bleuâtre  bordé  de  noir. 


36o  HISTOIRE    NATURELLE 

Celle  qui  longe  le  bord  terminal  est  anguleuse  ^ 
et  les  deux  autres  sont  ondulées.  La  frange,  un 
peu  festonnée,  est  blanche  et  entrecoupée  de 
brun. 

Les  ailes  inférieures  sont  en-dessus  à  peu  près 
du  même  brun  que  les  supérieures  ;  mais  ce  brun 
s'éclaircit  beaucoup  dans  le  haut,  et  laisse  aper- 
cevoir les  nervures.  La  frange  est  blanchâtre,  et 
coupée  dans  toute  sa  longueur  par  une  ligne 
grise. 

Le  dessous  des  quatre  ailes  est  d'un  brun  ou 
d'un  gris  beaucoup  plus  clair  que  le  dessus,  sur- 
tout aux  inférieures,  qui  sont  sablées  de  brun, 
avec  une  ligne  arquée  et  un  point  central  de 
même  couleur. 

La  tète  et  le  corselet  sont  bruns  et  variés  de 
blanc.  L'abdomen  participe  de  la  nuance  des 
ailes  inférieures.  Les  antennes  sont  grises  et  fili- 
formes. 

Cette  description  concerne  les  deux  sexes  , 
qui  ne  diffèrent  entre  eux  que  par  l'abdomen. 

Cette  espèce,  très-commune  dans  le  Jura  et  les 
Alpes ,  paraît  habiter  de  préférence  les  pays  de 
montagnes.  Cependant  M.  Lucas,  attaché  au  Mu- 
séum d'Histoire  naturelle  de  Paris,  Ta  trouvée 
une  fois  au  bois  de  Vincennes.  Elle  paraît  en 
juillet. 

La  chenille  n'est  pas  encore  connue. 


IVoctttrnej' 


Genre    Nocluollo, 


f/.XCF. 


1  .Saupoiidrée/^<i/A(/'<>/-j-rfyrein%2  AiTauàée^///////»/</y(''i"'''' o  ^■xv'ççfiorwiini.ij'^ew 


DES    LEPIDOPTERES. 


36  ï 


CCCLXXIL  NOCTUELLE  SOIGNEE. 


NOCTUA  CULTA. 

{Hubn.  IFien.  Verz.  IlUg.  Fah.  Borkh.  Esp.  De  Vill.  Gatzc. 
Lang.  Verz.  ) 

MISELL\  CULTA.  {Ochsen.  Treitschke.) 


— 0-."^^-^=— ~— 


NOCTUA   TRIDACÏYLION.  {Borkii.) 
PHALiENA  VIRÏDANA.  {Naturforscher.) 


LA  SOIGNÉE.  (Engram.  t.  vi.  pi.  229.  f.  329.) 
NOCTUELLE  SOIGNÉE.  (  Oliv.  Eiicyd.  ) 


Envergure,  16  à  17  lignes. 


V^ETTE  jolie  espèce  a  le  dessus  des  ailes  supé- 
rieures d'un  brun  -  verdàtre ,  avec  trois  taches 
blanches  dont  \\\\g  petite  à  la  base,  marquée  de 


36-2  HISTOIRE    NATURELLE 

noir,  et  deux  très-grandes  au  milieu;  celles-ci 
sont  séparées  par  du  noir  et  englobent,  l'une  la 
réniforme  et  l'autre  l'orbiculaire,  toutes  deux  des- 
sinées en  noir.  Sous  l'orbiculaire  on  remarque 
un  petit  I— i  noir  couché.  Chacune  desdites  ailes 
est  en  outre  traversée  par  trois  lignes  d'un  blanc- 
bleuâtre  bordé  de  noir.  Celle  qui  longe  le  bord 
terminal  est  anguleuse,  et  les  deux  autres  sont 
ondidées,  La  frange  est  blanche  et  entrecoupée 
par  des  lignes  noires  en  forme  de  feston. 

Les  ailes  inférieures  sont  d'un  blanc  de  nacre, 
avec  leurs  nervures  grises  et  deux  lignes  noires 
parallèles  au  bord  marginal  ,  qui  partent  de 
l'angle  anal  et  s'arrêtent  à  la  seconde  nervure, 
sur  laquelle  elles  forment  taches.  La  frange,  éga- 
lement blanche  et  légèrement  entrecoupée  de 
gris,  est  séparée  du  bord  marginal  par  un  liséré 
noir. 

Le  dessous  des  ailes  supérieures  est  d'un  gris- 
blanchàtre,avec  leur  extrémité  lavée  de  noirâtre, 
et  un  commencement  de  ligne  noire.  Celui  des 
inférieures  est  d'un  blanc  de  nacre  comme  le 
dessus  ,  également  avec  un  commencement  de 
ligne  noire  qui  part  de  la  côte. 

La  tête  et  le  corselet  sont  blancs,  et  agréable- 
ment variés  de  brun  et  de  noir.  L'abdomen  est 
gris ,  avec  une  crête  blanche  bordée  de  noir  sur 
les  trois  premiers  anneaux. 


DES    LiilMDOPTÈKES.  363 

Les  antennes  sont  grises  et  filiformes. 

Cette  description  concerne  les  deux  sexes,  qui 
ne  diffèrent  entre  eux  que  par  l'abdomen. 

La  chenille  de  cette  espèce  a  une  forme  plus 
plate  que  cylindrique  et  qui  s'élargit  dans  le  mi- 
lieu, avec  deux  tubercules  coniques  dont  la  pointe 
s'incline  vers  l'anus,  sur  chacun  des  trois  derniers 
anneaux.  Sur  le  milieu  du  dos  règne  une  bande 
d'un  gris-bleuâtre,  étranglée  à  chaque  jointure, 
et  bordée  de  chaque  coté  par  une  raie  gris-de- 
lin  ou  couleur  de  chair.  Ses  flancs  sont  verdâtres , 
et  marqués  d'un  chevron  d'un  vert  plus  foncé 
sur  chaque  anneau.  On  remarque  en  outre  sur 
ceux-ci  plusieurs  petits  points  blancs  verruqueux 
et  ime  espèce  d'Y  d'un  noir-bleuâtre  sur  le 
premier.  La  tète  est  jaune  dans  le  milieu,  verte 
sur  les  côtés  ,  et  marquée  de  plusieurs  lignes 
noires  de  diverses  formes.  Les  pattes  écailleuses 
sont  bleuâtres ,  et  les  membraneuses  couleur  de 
chair. 

Cette  chenille,  dont  la  marche  est  très-lente, 
vit  sur  \ aubépine  (  cratœgus  oxiancantha  ) ,  le 
prunier  épineux  (^prunus  spinosa  ) ,  le  prunier 
domestique  (  prunus  dotnestica  )  ,  et  le  poirier 
commun  i^pyrus  coinnuinis).  On  la  trouve  par- 
venue à  toute  sa  grosseur  en  août  et  septembre; 
mais  elle  est  difficile  à  découvrir,  parce  qu'elle 
se  lient  cachée  dans  les  crevasses  du  tronc  des 


364  HISTOIRE    NATURELLE 

arbres  pendant  le  jour,  et  ne  sort  de  sa  retraite 
que  la  nuit  pour  manger.  Elle  entre  dans  la  terre 
pour  se  changer  en  chrysalide ,  et  le  papillon 
éclôt  dans  le  mois  de  mai  de  l'année  suivante. 

La  N.  Culta  habite  principalement  l'Autriche 
et  la  Hongrie.  On  la  trouve  aussi  aux  environs 
de  Francfort;  mais  je  ne  pense  pas  qu'on  Tait 
encore  rencontrée  en  France. 


^ 


^^!j& 


DES    LÉPIDOPTÈRES.  365 

GCCLXXIll.  NOCTUELLE  RUNIQUE  (i). 


-igKSS^- 


NOCTUA  RUNICA. 

Fnb.    fFien.    Fcrz.  Borkh.  Hiibn.  Illig.  Brnhm.  Scmnfi. 

MISELIA  APRILINA.  (Of/i^e/?.  TreitscMe.) 


NOCTUA   APRILINA. 

(  Linn.  Esp.  Rossi.  De  Vill.  Fiiesly.  Lang.  Ferz,  Gotze. 

NOCTUA  LUDIFICA.  {Sidzer.) 


PHAL^NA  APRILINA  major  {Berl.  Mag.) 

<s>  <iK^  ri><5>  vè><é><^  ^é>  *$>  ^  '  é^  *é><é>  ^  <l>  ^  <é>  "^^  ^ 

LA  RUNIQUE.  [Engram.  tom.  vi.  pi.  227. fig.  326.  a.  k. 


NOCTUELLE  RUNIQUE.  {Oiax.  Encycl.) 
(  Roesel.  tome  m.  tab.  3g.  fig.  4-  ) 

n  rt  0  >  0  ^M      

Envergure,  21   à  22  lignes. 


V>iETTE  belle  noctuelle  est  la  véritable  Âprilina 
(le  Linné  ,  dont  le  nom  a  été  transjoorté  par  er- 

(1)  Ce  nom  lui  a  été  donné,  parce  que  les  taches  noires 
de  ses  ailes  supérieures  ont  quelque  ressemblance  avec  les 


3GG  HISTOIRE    NATURELLE 

reiir  à  XOrioii  d'Esper,  par  beaucoup  d'auteurs. 
Cependant  celui  de  Riinica  qu'elle  a  reçu  de  Fa- 
l)ricius  ayant  prévalu,  nous  l'avons  conservé  avec 
d'autant  plus  de  raison  que  le  nom  iV^prilina 
ne  lui  convient  pas  plus  qu'à  la  N.  Orion^  puis- 
qu'elle n'éclôt  pas  en  avril,  mais  bien  au  com- 
mencement de  l'automne. 

Ses  ailes  supérieures  sont  en-dessus  d'un  joli- 
vert-céladon ,  et  marquées  d'un  grand  nombre 
de  traits  noirs  de  différentes  formes  ,  et  dont 
quelques-uns  sont  bordés  de  blanc.  Avec  un  peu 
d'attention,  on  voit  que  la  plupart  de  ces  traits 
sont  disposés  sur  trois  lignes  transverses,  com- 
posées, savoir:  celle  qui  longe  le  bord  terminal, 
de  points  sagittés  ou  triangulaires;  celle  du  mi- 
lieu, de  croissants;  et  la  dernière  qui  se  rapproche 
delà  base,  de  croissants  et  d'angles  tout  à-la-fois. 
Entre  ces  deux  dernières  lignes,  on  aperçoit  à 
peine  les  deux  taches  ordinaires  (la  réniforme 
et  l'orbiculaire),  qui  sont  de  la  même  couleur 
que  le  fond  ;  mais,  en  revanche,  on  distingue  fa- 
cilement trois  autres  taches  d'un  vert  foncé  et 
bordées  de  noir,  entre  lesquelles  les  deux  pre- 
mières sont  placées.  Un  peu  plus  bas,  on  re- 
marque plusieurs  traits  noirs  en  forme  de  crois - 

caractères  de  l'écriture  dont  les  anciens  peuplcsdii  nord  fai- 
saient usage  et  qu'on  appelle  Runiqiie. 


I)  1 .  s    L  K  P  I  I)  O  P ï  K  R  E  S.  367 

sants,  qui  sont  traversés  par  une  ligne  également 
noire  et  parallèle  an  bord  interne.  On  remarque 
en  outre  plusieurs  points  noirs  à  la  base,  et  on 
en  compte  jusqu'à  douze  le  long  de  la  cote.  Enfin 
la  frange,  qui  est  blanche,  est  séparée  du  bord 
terminal  par  une  rangée  de  points  noirs  sagittés, 
qui  se  réunissent  aux  lignes  grises  dont  celte 
frange  est  entrecoupée. 

Les  ailes  inférieures  sont  en-dessus  d'un  gris- 
noirâtre,  avec  leur  extrémité  traversée  par  deux 
lignes  blanches  parallèles,  partant  du  bord  in- 
terne, et  dont  la  supérieure  ne  va  pas  au-delà 
du  milieu  de  l'aile.  La  frange,  qui  est  blanche  et 
entrecoupée  de  gris,  est  séparée  du  bord  mar- 
ginal par  un  liséré  noir  interrompu. 

Le  dessous  des  ailes  supérieures  est  d'un  s,ris- 
noirâtre ,  avec  leur  extrémité  blanche  et  fes- 
tonnée en  noir.  On  aperçoit  distinctement  au 
milieu  les  deux  taches  ordinaires,  qui  sont  grises 
sur  un  fond  blanc. 

Le  dessous  des  ades inférieures  est  blanchâtre, 
avec  leur  extrémité  également  festonnée  en  noir. 
Une  ligne  sinueuse  noire  les  traverse,  et  leur  mi- 
lieu est  occupé  par  une  tache  semi- lunaire  de 
même  couleur. 

La  tète  et  le  corselet  sont  verts.  Le  lobe  supé- 
rieur de  celui-ci  est  relevé  en  pointe,  et  bordé 
par  deux  croissants  noirs  surmontés  d'une  ligne 


368  niSTOLRK    NATURELLE 

blanche.  Les  deux  lobes  latéraux,  qu'on  nomme 
vulgairement  les  épaulettes,  sont  bordés  de  noir 
du  côté  de  l'attache  des  ailes;  et  l'intervalle  qui 
les  sépare  est  marqué  de  quatre  points  noirs. 
L'abdomen  est  d'un  gris-noirâtre  comme  les  ailes 
inférieures.  Les  pattes  sont  vertes  et  annelées 
de  noir.  Les  antennes  sont  filiformes  ,  et  leurs 
articles  sont  alternativement  noirs  et  blancs. 

Cette  description  concerne  également  les  deux 
sexes,  qui  ne  diffèrent  entre  eux  que  par  la 
forme  de  l'abdomen.  Quant  aux  variétés  indivi- 
duelles, elles  ne  sont  pas  assez  prononcées  pour 
mériter  d'être  décrites  ou  figurées  :  elles  consis- 
tent seulement  en  ce  que  les  ailes  supérieures 
sont  plus  ou  moins  vertes,  et  les  traits  noirs  dont 
elles  sont  marquées  plus  ou  moins  bien  écrits. 

La  chenille  est  couleur  d'écorce  d'arbre ,  vei- 
née de  noir,  avec  une  suite  de  taches  brunes, 
ovales,  et  formant  par  leur  réunion  une  bande 
interrompue  qui  règne  tout  le  long  du  dos.  Cette 
bande  est  bordée  de  blanc  et  coupée  dans  sa 
longueur  par  une  ligne  grise ,  placée  entre  des 
points  blancs,  dont  deux  sur  chaque  anneau. 
Les  pattes  sont  de  la  même  couleur  que  le  corps; 
la  tête  est  brune ,  avec  des  points  jaunâtres. 

Cette  chenille  vit  solitaire  sur  le  chêne  ordi- 
naire (  quercus  robur\  Elle  attend  la  nuit  pour 
prendre  sa  nourriture  ;  le  jour  elle  se  tient  cachée 


DES    LÉPIDOPTÈRES.  869 

dans  les  crevasses  du  tronc  de  l'arbre  snr  lequel 
elle  vit,  et  où  elle  est  d'autant  plus  difficile  à  dé- 
couvrir que  sa  couleur  se  confond  avec  celle  de 
l'écorce.  Parvenue  à  toute  sa  grosseur  à  la  fin 
d'août ,  elle  s'enfonce  peu  profondément  dans 
la  terre  pour  se  changer,  sans  former  de  coque, 
en  une  chrysalide  brune  dont  l'extrémité  posté- 
rieure est  armée  d'une  pointe  bifide.  C'est  dans 
le  tan  qui  s'amasse  au  pied  des  vieux  chênes  ca- 
riés qu'on  trouve  le  plus  ordinairement  cette 
chrysalide  .Quant au  papillon,  il  faut  le  chercher 
sur  le  tronc  de  ces  mêmes  arbres,  du  i5  sep- 
tembre au  i5  octobre. 

Cette  belle  noctuelle  était  très-commune  au- 
trefois au  bois  de  Boulogne,  principalement  au- 
tour de  la  mare  d'Auteuil  ;  mais  depuis  qu'on 
a  abattu  presque  tous  les  gros  chênes  de  cette 
partie  du  bois,  elle  y  est  devenue  très-rare,  ou 
plutôt  elle  en  a  entièrement  disparu.  Cette  dis- 
parition a  probablement  aussi  pour  cause  les  trop 
fréquentes  investigations  des  amateurs. 

La  N.  Runique  se  trouve  dans  presque  toutes 
les  contrées  de  l'Europe. 


IfOCTlJRNES,  III.  24 


370  HISTOIRE    NATURELLE 

CCCLXXIV.  NOCTUELLE  OLÉAGINEUSE. 


NOCTUA  OLEAGINA. 

(  Jrien.  Verz.  Hubn.  Illig.  De  FUI.  Gotze.  ) 

MISELIA  OLEAGINA.  (  Ochsen.  Treitschhe.  ) 


BOMBYX    OLEAGINA. 

(  Fab.  Esp.  Lang.    Verz.  Brahm.  ) 


L'OLIVE.  ^Engr.  t.v.pl.  186.%.  241.) 


BOMBYX    OLÉAGINEUX.  (Oliv.^'/zc/c/.) 

Envergure,  17  à  18  lignes. 


\_^ETTE  espèce  n'a  pas  \q  faciès  A^  ses  congénères; 
elle  s'en  distingue  principalement  par  ses  an- 
tennes très  -  pectinées  dans  le  mâle  et  par  son 
corselet  très-velu  et  ayant  la  forme  de  celui  des 
bombyx.  Aussi  Fabricius  et  d'autres  entomolo- 
gistes qui  l'ont  suivie,  l'ont-ils  rangée  dans  cette 
famille,  sans    avoir  égard  à  la   longueur   de  sa 


I>ES    LÉPIDOPTÈRES.  3^1 

trompe,  qui  ne  permet  pas  cependant  de  l'y  lais- 
ser. Quant  à  son  nom  à'Oleagina^  il  paraît  lui 
avoir  été  donné,  moins  à  cause  de  sa  couleur 
vert-olive,  que  parce  qu'elle  a  toujours  un  aspect 
huileux,  même  dans  les  individus  fraîchement 
éclos.  Voici  au  reste  sa  description. 

Ses  ailes  supérieures  sont  en-dessus  d'un  brun- 
noirâtre  saupoudrée  de  vert-olive,  avec  la  tache 
réniforme  tantôt  toute  blanche  et  tantôt  marquée 
de  deux  points  bruns.  L'orbiculaire  est  brune  et 
entourée  de  blanc.  Ces  deux  taches  sont  placées 
entre  deux  lignes  transverses  noires  et  ondulées. 
Une  troisième  ligne,  moitié  ondulée  et  moitié 
anguleuse,  de  couleur  blanche  et  très-finement 
marquée,  longe  le  bord  terminal,  qui  est  bordé 
par  une  rangée  de  petites  lunules  noires  entou- 
rées de  jaune.  La  frange ,  d'un  gris-verdâtre ,  est 
festonnée,  avec  des  points  jaunes,  et  coupée  dans 
sa  longueur  par  une  ligne  jaunâtre. 

Les  ailes  inférieures  sont  en-dessus  d'unblanc- 
sale  et  huileux,  avec  leur  extrémité  traversée  par 
une  ligne  et  une  bande  noirâtre.  La  frange,  légè- 
rement sinuée,  est  d'un  gris-verdâtre  ou  jaunâtre, 
avec  des  points  jaunes. 

Le  dessous  des  quatre  ailes  est  d'un  blanc  un 
peu  jaunâtre,  teinté  de  brun  vers  les  extrémités. 
Sur  les  supérieures,  dans  l'endroit  qui  corres- 
pond à  la  tache  réniforme,  on  remarque  un  petit 

24, 


3^2  HISTOIRE    NATURELLE 

disque  brun  entouré  à  moitié  d'un  trait  de  la 
même  couleur;  et  au  milieu  des  inférieures  est 
une  tache  noire. 

La  tête  et  le  corselet  sont  d'un  brun-noir  mé- 
langé de  vert  -  olive.  L'abdomen  est  d'un  brun 
moins  foncé ,  avec  les  trois  premiers  anneaux 
crêtes.  Les  antennes  sont  fauves  et  très-pec- 
tinées. 

Cette  description  concerne  le  mâle;  elle  peut 
s'appliquer  en  partie  à  la  femelle,  qui  n'en  dif- 
fère que  par  les  caractères  suivants:  ses  antennes 
sont  filiformes  ;  les  nuances  brunes  et  vertes  des 
ailes  supérieures  sont  mieux  séparées ,  et  les  in- 
férieures sont  plus  couvertes  de  brun  que  dans 
le  mâle. 

La  chenille  est  d'un  gris  un  peu  rous^eâtre  , 
avec  quelques  poils  clail-semés  sur  le  dos  ;  elle  a  un 
collier  d'un  beau  rouge,  et  une  tache  triangu- 
laire noirâtre  qui  s'étend  depuis  ce  collier  jus- 
qu'au quatrième  anneau,  où  elle  finit  en  pointe. 
Des  lignes  obliques  d'un  gris-foncé  se  remarquent 
sur  les  côtes ,  ainsi  que  plusieurs  points  noirs 
sur  les  anneaux,  dont  le  quatrième  et  le  cin- 
quième sont  en  outre  marqués  de  quelques 
points  rouges;  les  deux  derniers  anneaux  sont 
armés  de  quatre  tubercules  coniques,  dont  la 
pointe  est  dirigée  vers  l'anus.  La  tête  est  très- 
grosse  et  d'un  gris-bleuâtre. 


DES    LÉPIDOPTÈRES.  373 

Cette  chenille  vit  sur  \e prunier  épineux  {^pru- 
nus spinosa  ).  On  la  trouve  parvenue  à  toute  sa 
grosseur  à  la  fin  de  l'été  ;  elle  se  change  alors  en 
chrysalide  dans  la  terre,  et  le  papillon  éclot  en 
mars  ou  avril  de  l'année  suivante. 

La  N.  Oléagineuse  est  moins  rare  en  Allemagne 
qu'en  France  :  elle  habite  principalement  l'Au- 
triche. Quoique  Engramelle  dise  qu'on  l'a  trouve 
aux  environs  de  Paris ,  nous  n'avons  jamais  eu 
le  bonheur  de  l'y  rencontrer. 


374  HISTOIRE    NATURELLE 

CCCLXXV.  NOCTUELLE  DE  L'AUBÉPINE. 


NOCTUA  OXYACANTHvE. 

[Linn.  Wien.  Ferz.  Huhn.  lllig.  Fab.  Esp.  Borkh. 
De  Vill.  Fiiesly.  Vieweg.  Schrank.  ) 

^  *s>  <é>  <é><^  <s»  *é><é>  *i>  <^  <©>■  <^ '*>  ■<é>  ^^  <^  ^î*  ^S^  ■*?> 

MISELIA  OXYACANTH^.  [Ochsen.  Treitschke.) 


PHAL^NA   OXYACANTH^. 

(Gotze.  Lang.  Ferz.  Berl.  Mag.  Wilkes. 


L'AUBÉPINIÈRE.  {Engr.  t.  vl  pi.  ^29.  f.  32 8.  ) 


NOCTUELLE  DE  L'AUBÉPINE.  (Oliv.  ^/zc/c/.) 
(Roesel.  tom.  i.  tab.  33.  ) 


Envorgure,  19  à  20  lignes. 


J jA  noctuelle  dont  il  est  ici  question  est  une 
des  plus  belles  de  son  genre.  Ses  ailes  supérieures 
sont  en-dessus  d'un  joli  brun-fauve  qui  s'éclaircit 
vers  leur  extrémité,  avec  plusieurs  de  leurs  parties 
saupoudrées  de  vert-métallique,  savoir:  1°  l'in- 


\(>((tinie.f 


Geiire    Noctuelle . 


/'/.  xm. 


\v 


n,,,,,;  /'mj,/  .  Lmum  .i;-i(//>.n/ . 

I  <!<•  \\\\^(^^^\\^i\'t'.,M,.t/l//„>',•nÀc    '_'  l)ll!l;U'ul('HV//w,/,y/A«v//!ii:i!.'.  .>  '\(\\\\.^ fïiin/,ijm'À> 
4   iMlMnoOl'C  /J,/t,.'„„  J\^^k\^^■ 


DES    LÉPIUOPTÈRFS.  SyS 

tervalle  qui  existe  entre  la  cote  et  la  )3iemière 
nervure;  2"  les  trois  nervures  du  milieu;  3"  le 
bord  interne  où  cette  couleur  occupe  un  espace 
assez  large;  l\^  enfin  le  bord  terminal,  où  elle 
forme  une  rangée  de  petites  taclies  triangulaires 
ou  sagittées ,  accompagnées  chacune  d'un  point 
brun.  Les  deux  taches  ordinaires,  assez  grandes 
et  (le  forme  irrégulière,  sont  d'une  teinte  plus 
pâle  que  le  fond  de  l'aile;  sous  l'orbiculaire  on 
en  aperçoit  une  troisième  de  forme  ovale,  et  qui 
repose  sur  la  partie  verte  de  l'aile  ;  ces  trois  ta- 
ches sont  placées  entre  deux  lignes  sinueuses 
d'un  brun  -  noir.  La  plus  grande  de  ces  deux 
lignes  est  accompagnée  d'une  autre  d'une  teinte 
pâle,  et  qui  se  termine  vers  le  bord  inférieur  par 
un  croissant  blanc.  La  plus  petite  est  croisée 
dans  le  milieu  par  un  trait  noir  horizontal,  qui 
part  du  corselet  et  qui  forme  avec  elle  une  es- 
pèce de  ^.  La  frange  est  fauve  et  festonnée,  et 
séparée  du  bord  terminal  par  un  liséré  noir , 
également  festonné,  mais  en  sens  inverse  de  la 
frange. 

Les  ailes  inférieures  sont  en-dessus  d'un  gris- 
jaunâtre,  et  lavées  de  roux  à  leur  extrémité.  La 
frange  est  jaunâtre. 

Le  dessous  des  quatre  ailes  est  d'un  gris-roux, 
avec  une  ligne  sinueuse  et  un  croissant,  à  peine 
marqués  en  brun  sur  chacune  d'elles.  Elles  offrent 


3y6  HISTOIRE    NATURELLE 

cette  particularité  que  leurs  nervures  sont  épaisses 
et  très-saillantes. 

La  tête  est  fauve.  La  partie  supérieure  du  cor- 
selet est  d'un  brun-noir,  bordé  de  fauve;  le  reste 
est  d'un  brun-fauve  et  légèrement  saupoudré  de 
vert.  L'abdomen  est  d'un  gris-jaunâtre,  avec  une 
petite  crête  de  poils  bruns  sur  chacun  des  trois 
premiers  anneaux.  Les  antennes  sont  fauves  et 
fortement  ciliées  dans  le  mâle,  tandis  qu'elles 
sont  filiformes  dans  la  femelle,  qui  du  reste  ne 
diffère  des  premiers  que  par  la  forme  de  son 
abdomen. 

La  chenille  de  cette  espèce  présente  deux  va- 
riétés assez  constantes.  La  première  est  d'un  gris- 
blanchâtre  sur  le  dos,  et  bleuâtre  sur  les  côtés 
ainsi  que  sur  les  trois  premiers  anneaux.  Ses  flancs 
sont  marqués  de  plusieurs  grandes  taches  brunes 
irrégulières.  On  voit  en  outre  sur  chaque  anneau 
deux  lignes  brunes  ponctuées  de  blanc,  qui  tantôt 
divergent  et  tantôt  se  rapprochent  pour  former 
des  espèces  de  losanges.  L'avant-dernier  anneau 
est  surmonté  d'un  tubercule  bifide,  et  incliné 
vers  l'anus.  La  tète  est  assez  grosse,  elle  est  d'un 
brun-fauve,  avec  une  tache  noirâtre  dansle  milieu. 
La  seconde  variété  est  d'un  gris  plus  foncé , 
avec  du  brun-fauve  sur  les  côtés,  et  une  losange 
d'un  noir -bleuâtre  sur  chaque  anneau,  à  l'ex- 
ception des  trois  premiers  et  des  deux  derniers. 


DKS    LÉPIDOPTKKES.  3^7 

qui  sont  marqués  seulement  de  quelques  points 
noirs.  I-a  tète  est  fauve,  avec  une  tache  noire  en 
cœur  dans  le  milieu.  Du  reste,  elle  ressemble  à 
la  précédente. 

Cette  chenille  vit  principalement  sur  ïauhé- 
pine  et  le  prunellier  ;  mais  elle  se  nomrit  aussi 
des  feuilles  du  prunier  domestique  et  même  du 
pécher.  Elle  marche  très  -  lentement  ,  et  lors- 
qu'elle a  mangé ,  elle  se  retire  sous  les  aisselles 
des  branches ,  où  elle  échappe  d'autant  plus  fa- 
cilement à  la  vue,  que  sa  couleur  se  confond  avec 
celle  de  l'écorce  de  l'arbre  sur  lequel  elle  vit.  C'est 
en  juin  qu'il  faut  la  chercher;  on  la  trouve  or- 
dinairement en  société  de  quatre  ou  cinq  indi- 
vidus seulement.  Parvenue  en  juillet  à  toute  sa 
grosseur,  elle  se  renferme  dans  une  coque  qu'elle 
forme  tantôt  entre  des  feuilles  ,  tantôt  dans  la 
lerre ,  et  s'y  change  en  une  chrysalide  d'un  brun- 
clair,  d'où  le  papillon  sort  au  bout  de  six  se- 
maines ou  deux  mois ,  c'est  -  à  -  dire  en  août  ou 
septembre  de  la  même  année;  cependant  il  arrive 
quelquefois  qu'il  ne  se  développe  qu'au  prin- 
temps suivant. 

La  N.  de  X Aubépine  se  trouve  dans  plusieurs 
contrées  de  l'Allemagne  et  du  nord  delà  France. 
M.  Boisduval  en  a  reçu  plusieurs  individus  de  la 
Normandie  ;  et  celui  que  j'ai  fait  figurer  a  été 
trouvé  dans  les  environs  de  Valenciennes. 


SyB  HISTOIRE    NATURELLE 

CCCLXXVI.  NOCTUELLE  BIMACULÉE. 


NOCTUA  BIMACULOSA. 

{Linn.  fVien.  Verz.  Hubn.Fiib.  Borkh.  Esp.  Gotzc. 
De  nu.  Ficweg.  ) 

MISELIA  BIMACULOSA.  (Oc/z^e/z.  Treitschke.) 


NOCTUA  BIMACULOSA  ITALICA.(£'^/^ 


LA  BIMACULÉE. 

(  Engrarn.  tom.  vi.  pi.  229.  fig.  327.  ) 


NOCTUELLE  BIMACULÉE.  (  Oliv.  Encycl.  ) 

*  Envergure,  20  à  21  lignes. 


-/abstraction  faite  de  la  couleur  du  fond,  cette 
noctuelle  ressemble  beaucoup  à  la  précédente 
pour  le  dessin  de  ses  ailes  supérieures;  et  ce  qui 
confirme  le  rapport  naturel  qui  existe  entre  elles, 
c'est  la  ressemblance  de  leurs  chenilles.  Voici  au 
reste  la  description  de  Tespèce  qui  nous  occupe. 


DKS    LÉPIDOPTÈRES.  379 

Ses  ailes  supérieures  sont  en-dessus  d'un  gris- 
roussâtre-clair  marbré  de  brun  ,  avec  leurs  ner- 
vures marquées  par  des  lignes  noires  interrom- 
pues. Les  deux  taches  ordinaires ,  assez  grandes 
et  de  la  même  forme  que  dans  la  N.  de  X Aubé- 
pine ^  sont  de  la  même  couleur  que  le  fond;  la 
réniforme  est  placée  entre  deux  ombres  brunes, 
et  sa  partie  inférieure  est  coupée  par  une  ligne 
noire  interrompue.  Les  contours  de  l'orbiculaire 
sont  légèrement  indiqués  en  brun ,  et  immédiate- 
ment au-dessous  de  cette  tache,  on  en  aperçoit  une 
troisième  de  forme  ovalaire,  qui  s'appuie  contre 
une  ligne  transverse  et  anguleuse  de  couleur  noi- 
râtre. Deux  autres  lignes  transverses,  onduleuses , 
et  à  peine  indiquées,  se  remarquent  entre  la  tache 
réniforme  et  le  bord  terminal.  Entre  la  ligne  an- 
guleuse précitée  et  le  corselet,  est  un  trait  ho- 
rizontal plus  ou  moins  ombré  qui  part  de  la  base. 
Un  autre  trait  également  ombré,  qui  part  de 
l'angle  inférieur,  s'avance  jusqu'au  milieu  de  l'aile. 
La  frange ,  de  la  même  couleur  que  le  fond,  est 
doublement  festonnée,  et  séparée  du  bord  terminal 
par  un  liséré  noir  également  festonné  dans  le 
même  sens  que  la  frange. 

Les  ailes  inférieures  sont  en-dessus  du  même 
gris  que  les  supérieures,  avec  leurs  nervures 
marquées  en  brun,  et  deux  taches  assez  grandes 
sur  chacune  d'elles,  l'une  sur  le  disque  et  l'autre 


380  HISTOIRE    NATURELLE 

au  bord  inférieur  (  ce  sont  ces  deux  taches  qui 
lui  ont  fait  donner  le  nom  de  B imacu losa) ]  eWes 
sont  en  outre  traversées  par  deux  lignes  de  points 
bruns  à  peine  marqués,  dont  un  sur  chaque  ner- 
vure. La  frange  est  grise,  doublement  festonnée 
et  séparée  du  bord  marginal  par  un  liséré  brun. 

Le  dessous  des  quatre  ailes  est  blanchâtre, 
avec  les  nervures  marquées  en  brun.  Les  supé- 
rieures sont  ombrées  de  noirâtre  à  leur  extré- 
mité ,  avec  une  tache  centrale  et  une  ligne 
arquée  de  même  couleur  sur  chacune  d'elles. 
Pareille  tache  et  pareille  ligne  existent  sur  les 
inférieures,  qui  sont  en  outre  marquées  d'une 
seconde  tache  au  bord  inférieur.  Ces  deux  taches 
correspondent  à  celles  du  dessus. 

Tout  le  corps  y  compris  la  tête  est  du  même 
gri's  que  les  ailes.  La  partie  antérieure  du  corselet 
ou  collier  est  marquée  par  deux  lignes  brunes  , 
qui  forment  îui  angle  dans  le  milieu.  Des  lignes 
brunes  dessinent  également  le  contour  desépau- 
lettes.  Les  antennes  sont  d'un  gris-roux ,  et  légè- 
rement ciliées  dans  le  mâle,  tandis  qu'elles  sont 
filiformes  dans  la  femelle.  Cette  différence,  jointe 
à  la  forme  de  l'abdomen,  est  la  seule  qui  distingue 
les  deux  sexes. 

La  chenille  est  d'un  gris -blanchâtre,  lavé  de 
brun-noirâtre  sur  les  quatre  premiers  anneaux 
et  sur  les  cotés.  Elle  est  marquée  longitudinale- 


DES    LÉPIDOPTÈRES.  38  I 

nient  de  plusieurs  lignes  noires  brisées  ,  dont 
deux  très  -  rapprochées  sur  le  milieu  du  dos  et 
une  de  chaque  côté  du  corps,  sur  les  stigmates, 
bordée  de  blanc.  On  remarque  en  outre  sur 
chaque  anneau  plusieurs  points  blancs,  pla- 
cés deux  par  deux  sur  des  taches  brunes.  L'a- 
vant-dernier anneau  est  armé  de  deux  tuber- 
cules en  forme  de  dents ,  inclinés  vers  l'anus  à 
partir  de  la  base ,  mais  dont  la  pointe  se  recourbe 
vers  la  tète.  Ce  caractère  suffit  seul  pour  la  faire 
reconnaître,  et  la  distinguer  de  la  chenille  de  la 
N.  Aç.X Aubépine ^  à  qui  elle  ressemble  d'ailleurs 
beaucoup.  La  tète  est  d'un  gris  -  clair,  avec  un 
écusson  bordé  de  brun. 

Cette  chenille  vit  sur  ïorme  ordinaire  [ulmus 
campestris  ).  On  la  trouve  parvenue  à  toute  sa 
grosseur  à  la  fin  de  juin,  et  le  papillon  paraît  en 
août. 

La  noctuelle  Bimaculèe  habite  plusieurs  con- 
trées de  l'Allemagne  et  de  l'Italie,  et  n'a  pas  en- 
core été  trouvée  en  France,  à  notre  connaissance. 
L'individu  que  nous  avons  fait  figurer  nous  a  été 
envoyé  par  M.  Dahl,  comme  venant  de  la  Toscane. 


\ai5>' 


38-2  HISTOIRE    NATURELLE 

CCCLXXVII.  NOCTUELLE  PLÉBÉIENNE. 


NOCTUA  PLEBEJA.  {Habn.) 
POLIA  NEBULOSA.  {Ochsen.  Treitschke.) 


NOCTUA  NEBULOSA.  {  Gotze.) 
PHALiENA    NEBULOSA.   {Berl.   Mag.  Naturjhrscher. 
NOCTUA    BI-MACULOSA.  {Esp.  Lang.  Ferz.  ) 
NOCTUA  THAPSI.  ^Borh.  Brahm.) 


NOCTUA  POLYODON.  (  fVlcn.  Verz.  Vicwcg.  lllig.  Lasp.  ) 

©  (3)  .y)  <^)  ,3;  %:  a  ç»  Qt  %  @  ®i  @  a  S)  g)  ©  ©  @ 

NOCTUA  POLYMITA.  {  Fab.)   [i]. 


LA  BRODEE.  (^«^/w«.  t.  vii.pl.  284.  fig.  470.  ; 

NOCTUELLE  POLYMITE.  {Ovw.  EncycL) 

Envergure,  2  pouces  %  lignes. 


(_i'EST  à  tort  que  Fabricius  et  Engramelle  ont 
rapporté  cette  noctuelle  à  la  Poljmita  de  Linné, 

[i]  N.  Cristata  ails  planis  fusco  cinoreoque  ncbulosis  , 
angulo  ani  macula  atia. Thorax  cinercus  Jnubiis  diiobus  an- 
ticis  nigris,  maculisque  tribus  poslicis,  albis.  Entoni.  system. , 
tom.  2,  pag.  67,  u"  188. 


DES    LÉPIDOPTÈRES.  383 

qui  est  évidemment  une  autre  espèce  ;  mais 
M.  Treitschke ,  qui  a  relevé  cette  erreur,  nous 
paraît  en  avoir  commis  une  à  son  tour,  en  ne 
reconnaissant  pas  la  noctuelle  qui  nous  occupe 
dans  la  Poljmita  de  Fabricius,  dont  nous  rap- 
portons la  phrase  descriptive ,  afin  de  mettre  le 
lecteur  à  même  de  prononcer  entre  nous  et  l'en- 
tomologiste allemand. 

Les  ailes  supérieures  sont  en-dessus  d'un  gris- 
cendré  plus  ou  moins  nébuleux  suivant  les  in- 
dividus, et  traversées  par  plusieurs  lignes  ou 
raies  ondées  d'un  brun-foncé ,  dont  deux  seule- 
ment sont  bien  marquées,  savoir  :  celle  qui  avoi- 
sine  la  base,  et  celle  qui  longe  le  bord  terminal. 
On  remarque  contre  cette  dernière  quatre  ou 
cinq  taches  sagittées  d'un  brun  -  noir,  dont  une 
beaucoup  plus  grande  à  l'angle  anal.  Les  deux 
taches  ordinaires  sont  grandes  et  bien  formées, 
et  sous  l'orbiculaire,  on  en  remarque  une  troi- 
sième qui  s'appuie  contre  l'ime  des  deux  lignes 
dont  nous  avons  parlé  plus  haut.  La  frange  est 
entrecoupée  de  brun-noir,  dentelée  et  séparée 
du  bord  terminal  par  une  ligne  de  petits  crois- 
sants noirs. 

Les  ailes  inférieures  sont  en-dessus  d'un  gris- 
brun  sans  points  ni  taches,  avec  les  nervures  un 
peu  plus  foncées  et  la  frange  blanchâtre. 

Le  dessous  des  quatre  ailes  est  également  d'un 


384  HISTOIRE    NATURELLE 

gris-brun,  avec  leur  extrémité  terminée  par  une 
bande  blanchâtre  ;  un  point  central  et  une  ligne 
arquée  noirâtre  se  remarquent  sur  les  inférieures. 

La  tête  et  le  corselet  sont  d'un  gris-blanchâtre. 
Celui-ci  a  sa  partie  antérieure  dessinée  par  deux 
arcs  noirs,  et  immédiatement  au-dessous  on  re- 
marque une  crête  bifide  placée  entre  les  deux 
épaulettes,qui  sont  bordées  par  une  double  ligne 
noire.  L'abdomen,  d'un  gris-brun,  est  lisse  chez 
la  femelle,  tandis  qu'il  est  crête  en  noir  sur  les 
cinq  premiers  anneaux  chez  le  mâle.  Les  an- 
tennes sont  grises  et  filiformes  dans  les  deux 
sexes ,  qui  ne  diffèrent  que  par  la  forme  de  l'ab- 
domen. 

La  chenille  est  d'un  gris-bleuâtre  nuancé  de 
couleur  de  chair  sur  les  cotés,  avec  inie  raie 
dorsale  brune  qui  règne  tout  le  long  du  corps. 
Cette  raie  s'élargit  et  forme  huit  losanges  depuis 
le  troisième  anneau  jusques  et  compris  le  pénul- 
tième. Ces  losanges  sont  bordées  de  noir  et  tra- 
versées dans  leur  longueur  par  une  ligne  blanche, 
avec  un  point  noir  dans  le  milieu.  Chaque  an- 
neau est  en  outre  marqué  d'une  ligne  noire 
oblique  sur  les  côtés.  La  tête  est  jaunâtre  et 
rayée  de  gris. 

Cette  chenille  vit  sur  le  bouillon  blanc  (  ver- 
bascum  lapsus  )  ;  elle  éclôt  de  l'oeuf  à  la  fin  de 
l'été ,  passe  l'hiver,  et  n'atteint  toute  sa  taille  (deux 


DES     LÉPIDOPTÈRES.  385 

pouces  environ)  qu'au  mois  d'avril  suivant.  Elle 
se  file  alors  une  coque  composée  de  grains  de 
terre  et  de  soie ,  dans  laquelle  elle  se  change  en 
une  chrysalide  effilée  d'un  brun  luisant,  et  ter- 
minée par  deux  pointes.  Le  papillon  en  sort  à  la 
fin  de  mai  ou  au  commencement  de  juin. 

La  noctuelle  Plébéienne  habite  la  France  et 
l'Allemagne.  Je  ne  l'ai  trouvée  aux  environs  de 
Paris  que  dans  une  seule  locafité;  c'est  au  bois 
de  Notre-Dame,  sur  la  route  de  la  Brie,  où  elle 
est  assez  commune. 


NOCTURNES,  IIL 


386  HISTOIRE     NATURELLE 

CGCLXXVIII.  NOCTUELLE  OCCULTE. 

— iiiiiïa.  i»<^^^'^^Si       -— 

NOCTUA    OCCULTA. 

(  Linn.  Habn.  De  Vill.  Fieweg.  Gotze.  Rossi.  ) 

POLIA  OCCULTA.  (Oc/z^eAz.   Treitschke.) 


L'OCCULTE. 

(  Engram.  tom.  vi.  pi.  aSa.  fig.  336  ). 

f)€)€)f;e«e)C®«)€)f)€)f)€)f)f)€'f) 

NOCTUELLE   OCCULTE.  {Ohiv.  EncycL) 

Envergure,  2  pouces  2  lignes. 

««»«  e'^'»«  ««tb^  »«*•«««' <>««<A  »« 


J_jES  ailes  supérieures  sont  en-dessus  d'un  gris- 
cendré,  avec  leur  milieu  et  leur  base  plus  ou 
moins  ombrés  de  brun-noirâtre,  suivant  les  indi- 
vidus. Une  bandede  cette  même  couleur, bordée 
du  côté  interne  par  une  éclaircie  blanche  et  de 
Tautre  par  une  ligne  dentée  noire,  longe  le  bord 
terminal.  Les  deux  taches  ordinaires  sont  grandes 
et  bien  écrites:  la  réniforme,  de  la  même  cou- 


DES    LÉPIDOPTÈRES.  387 

leur  que  le  fond,  est  très-échancrée;  l'orbicu- 
laire ,  de  forme  allongée ,  est  blanchâtre  et  placée 
d'une  manière  très-oblique.  Sous  cette  seconde 
tache  on  en  remarque  une  troisième  de  forme 
à  peu  près  ovale,  qui  s'appuie  contre  une  ligne 
transverse  d'un  gris -pâle.  La  frange  ,  grise  et 
légèrement  dentelée ,  est  séparée  du  limbe  par 
une  ligne  de  croissants  noirs. 

Les  ailes  inférieures  sont  en-dessus  totalement 
d'un  gris-brun ,  avec  la  frange  blanchâtre. 

Le  dessous  des  quatre  ailes  est  également  du 
même  gris ,  avec  un  point  central  et  inie  ligne 
arquée,  à  peine  indiqués  sur  chacune  d'elles. 

La  tète  et  le  corselet  sont  d'un  gris -cendré, 
comme  les  ailes  supérieures  ,  et  celui  -  ci  est 
privé  de  la  crête  bifide  qu'on  remarque  dans  la 
N.  Plebeja;  ou  du  moins,  si  elle  existe,  elle  est  à 
peine  sensible.  L'abdomen  participe  de  la  nuance 
des  ailes  inférieures.  Les  antennes  sont  grises  et 
filiformes  dans  les  deux  sexes,  qui  ne  diffèrent 
que  par  la  forme  de  l'abdomen ,  dont  les  quatre 
ou  cinq  premiers  anneaux  sont  légèrement  crétés 
chez  le  mâle ,  tandis  qu'ils  sont  lisses  chez  la  fe- 
melle. 

La  chenille  est  d'un  brun  presque  noir  sur  le 
dos,  et  un  peu  moins  foncé  et  comme  sablé  de 
noirâtre  sur  les  côtés,  avec  cinq  lignes  longitu- 
dinales d'un  jaune  presque  fauve ,  dont  une  dor- 

25. 


388  HISTOIRIi    NA.TURELLE 

sale  et  les  quatre  autres  latérales.  Deux  de  ces 
dernières  donnent  naissance  à  de  petites  raies 
obliques  de  la  même  couleur  ,  dont  une  sur 
chaque  anneau.  On  remarque  en  outre  sur  cha- 
cun de  ceux-ci  quatre  points  blancs  séparés 
deux  par  deux  par  la  ligne  du  milieu.  La  tête 
est  brune,  avec  deux  hgnes  jaunes  hémisphé- 
riques. L'anus  est  jaune.  Les  stigmates  sont 
blancs.  Toutes  les  pattes  sont  grises  comme  le 
dessous  du  corps. 

Cette  chenille  vit  sur  la  laitue  cultivée  {lactuca 
sativa)  et  sur  le  pissenlit  {leontodon  taraxacum). 
On  la  trouve  ordinairement  en  mai;  elle  se  chry- 
salide en  juin,  et  le  papillon  paraît  en  août. 
M.  Treitschke  pense  qu'il  y  a  deux  générations 
par  an. 

La  noctuelle  Occulle  se  trouve  à  la  fois  sous 
les  climats  les  plus  opposés  de  l'Europe,  en  Suède 
et  en  Italie.  On  la  trouve  aussi  en  Styrie  et  en 
France;  mais  elle  est  très -rare  dans  ce  dernier 
pays. 


DES    LÉPIDOPTÈRES.  389 

CCCLXXIX.  NOCTUELLE    TEINTE. 


NOCTUA  TINCTA.  {Borkh.  Scriba.  Brahm.) 
POLLA.   TINCTA.  (  Ochsen.  Treitschke.  ) 


NOCTUA  HEPATICA.  {Hubn.  lUig.  Laspejres.) 
NOCTUA  OCCULTA.  (FfzZ'.Z^era/.) 


NOCTUA    TRIMACULOSA.  (^^p.) 
NOCTUA    ADVENA.  {Fieweg.) 


LA  CACHÉE.  {Engr.  t.  vu.  pi.  283.  f.  467.) 

Envergure ,  22  lignes. 


J_jES  ailes  supérieures  sont  en-dessus  d'un  gris- 
bleuâtre  ou  verdâtre ,  avec  la  côte ,  le  centre  et 
l'extrémité  teintés  de  brun-rougeâtre  ou  violâtre. 
Chacune  d'elles  est  traversée  par  trois  raies  d'une 
teinte  plus  pâle  que  le  fond  ,  et  bordées  des  deux 


SgO  HISTOIRE     NATURELLE 

côtés  par  une  ligne  brune.  De  ces  trois  raies, 
celle  qui  longe  le  bord  terminal  est  anguleuse , 
et  beaucoup  plus  marquée  que  les  deux  autres, 
qui  sont  ondées.  Entre  ces  dernières  sont  pla- 
cées les  deux  taches  ordinaires,  qui  sont  bien 
marquées,  et  dont  l'orbiculaire  est  d  une  couleur 
plus  pâle  que  celle  de  la  réniforme.  On  aperçoit 
à  la  base  un  commencement  de  raie  semblable 
à  celle  que  nous  avons  décrite  plus  haut,  et  vers 
l'extrémité  de  la  côte  trois  points  jaunes  bien 
distincts.  Enfin  la  frange,  qui  est  jaunâtre  et  lé- 
gèrement découpée,  est  séparée  du  limbe  par 
une  ligne  noire  festonnée. 

Le  dessus  des  ailes  inférieures  est  d'un  gris- 
roux,  avec  un  croissant  brun  à  peine  marqué, 
au  centre  de  chacune  d'elles. 

Le  dessous  des  quatre  ailes  est  d'un  gris- 
bleuâtre  légèrement  lavé  de  brun ,  avec  une 
tache  brune  au  centre  de  chacune  d'elles  ;  cette 
tache  est  grande ,  mais  très-pâle  sur  les  ailes  su- 
périeures, tandis  que  c'est  l'inverse  sur  les  infé- 
rieures. 

La  tête  est  d'un  gris -jaunâtre ,  ainsi  que  la 
partie  supérieure  du  corselet,  qui  est  bordée  de 
noir.  Les  épaulettes  sont  d'un  brun  -  rougeâtre  , 
et  séparées  par  une  crête  bifurquée  de  cette 
même  couleur.  L'abdomen  est  du  même  gris 
que  les   ailes  inférieures  ,  et  légèrement  crête 


DES    LÉPIDOPTÈRES.  3^J 

sur  les  quatre  ou  cinq  premiers  anneaux  chez 
le  maie  seulement.  Les  antennes  sont  d'un  brun- 
rougeâtre  et  filiformes  dans  les  deux  sexes,  qui 
ne  diffèrent  entre  eux  que  par  la  forme  de  l'ab- 
domen. 

La  chenille,  suivant  M.  Treitschke,  ressemble 
par  sa  forme  et  sa  manière  de  vivre  à  celle  de  la 
N.  Advena.  Elle  a  deux  pouces  et  demi  de  long 
lorsqu'elle  a  atteint  toute  sa  taille.  Son  corps  est 
d'un  gris-clair  finement  rayé  de  noir.  Sa  tête  est 
d'un  jaune  d'ocre.  Sur  le  milieu  du  dos,  elle  a 
une  ligne  noire  bordée  d'une  teinte  plus  claire. 
Deux  autres  lignes  ,  d'un  gris-clair ,  sont  placées 
latéralement  sur  les  stigmates.  Entre  la  ligne  du 
dos  et  celles  des  côtés,  il  y  a  une  raie  longitudi- 
nale plus  foncée ,  portant  quatre  verrues  blan- 
ches. 

On  trouve  cette  chenille  à  la  fin  de  l'automne 
sur  plusieurs  plantes  basses,  et  principalement 
sur  la  bugrane  ou  arrête  bœuf  (  ononis  spinosa.  ) 
Elle  est  très  -  difficile  à  élever.  La  chrysalide  est 
grosse,  vive,  et  armée  de  beaucoup  de  petites 
pointes.  Le  papillon  paraît  au  printemps  suivant 
vers  la  fin  d'avril  ou  le  commencement  de  mai. 

La  iToctuelle  Teinte  habite  l'Allemagne  et  la 
France; mais  elle  y  est  rare.  M. Bouisset, amateur 
très-zélé  de  l'entomologie,  l'a  trouvée  en  1826 
dans  les  Alpes  du  Dau[)hiué. 


/ 


3g7.  HISTOIRE     NATURELLE 

CCCLXXX.  NOCTUELLE  ÉTRANGÈRE. 


NOCTUA   ADVENA. 

(  ff^ien.  Verz.  Hubn.  Esp.  Fab.  Borhh.  De  Vill.  Gotze.  Jlli§ 

POLI  A   ADYE^  A.  {Ochsen.  Treitschke.) 


LA   CARNEE. 

(  Engram.  tom.  vu.  pi.  284.  fig.  468.  ) 

NOCTUELLE  ÉTRANGÈRE.  (Oliv.  Encjcl.) 


me^^^Q^^^^SXt 


Envergure,  21  lignes. 


VJETTE  espèce  est  très-voisine  de  la  précédente 
N.  Tincta.  Ses  ailes  supérieures  sont  en-dessus 
d'un  gris -clair  un  peu  bleuâtre,  et  teintées  de 
rougeâtre  au  centre  et  vers  la  côte.  Chacune 
d'elles  est  traversée  par  trois  doubles  lignes  d'un 
brun -rouge,  dont  celle  du  milieu  ondée  et  les 
deux  autres  anguleuses,  La  tache  réniforme  est 
brune  et  bordée  de  blanchâtre,  principalement 


DES    LÉPIDOPTÈRES.  '^Cf'i 

dans  sa  partie  inférieure.  L'orbiculaire  et  la  troi- 
sième tache,  qui  est  au-dessons,  sontà peine  ap- 
parentes. Les  nervures  sont  légèrement  marquées 
en  noir  par  des  points  allongés.  La  frange  est 
jaunâtre,  festonnée  et  séparée  du  bord  terminal 
par  un  liséré  noir. 

Le  dessus  des  secondes  ailes  est  d'un  gris-jau- 
nâtre légèrement  teinté  de  brun  dans  leur  partie 
inférieure,  avec  la  frange  blanchâtre. 

Le  dessous  des  quatre  ailes  est  également  d'un 
gris-jaunâtre,  avec  les  nervures  brunes. 

La  tête  et  le  corselet  sont  d'un  gris-rougeâtre, 
avec  une  crête  bifurquée  dans  le  milieu  de 
celui-ci.  L'abdomen  est  d'un  gris-jaunâtre,  lisse 
dans  la  femelle  ,  et  crété  sur  les  quatre  pre- 
miers anneaux  dans  le  mâle.  Les  antennes  sont 
d'un  gris-rougeâtre  et  filiformes  dans  les  deux 
sexes ,  qui  ne  diffèrent  que  par  la  forme  de  l'ab- 
domen. 

La  chenille  de  cette  noctuelle,  suivant  M.  Treits- 
chke,  le  seul  auteur  à  notre  connaissance  qui  en 
parle ,  vit  en  société  sur  la  laitue  et  le  pissenlit. 
Elle  change  six  fois  de  peau  avant  d'avoir  acquis 
toute  sa  taille  (deux  pouces  de  longueur).  De- 
puis sa  sortie  de  l'œuf  jusqu'à  la  seconde  mue, 
elle  est  toute  noire  ;  après  la  seconde  et  la  troi- 
sième, elle  est  couleur  de  chair,  avec  des  lignes 
blanches  sur  les  côtés;  après  la  quatrième  et  la 


394  HISTOIRE    NATURliLLK 

cinquième,  sa  couleur  reste  la  même,  excepté  la 
tète ,  qui  devient  noire  ;  enfin ,  après  la  sixième 
mue,  son  dos  est  couleur  d'écorce  d'arbre,  avec 
ime  ligne  bleu-clair  qui  forme  un  carré  sur  cha- 
que anneau.  Ses  côtés  sont  d'une  couleur  plus 
sombre,  avec  beaucoup  de  points  bleus.  Le  corps 
est  parsemé  de  poils  blancs  et  rares.  Les  stig- 
mates sont  d'un  brun -foncé.  Le  ventre  et  les 
pattes  sont  verts.  La  tête  est  d'un  brun-rougeâtre  ; 
et  l'on  remarque  une  tache  luisante  sur  la  nuque. 

Cette  chenille  entre  dans  la  terre  à  la  fiin  de 
l'automne,  pour  se  chrysalider  dans  une  coque 
d'un  léger  tissu  ,  et  le  papillon  en  sort  au  prin- 
temps suivant. 

La  noctuelle  Etrangère  se  trouve  dans  plu- 
sieurs contrées  de  l'Europe;  mais  quoique  moins 
rare  que  la  Tincta^  elle  n'est  commune  nulle  part. 
Elle  a  été  trouvée  une  fois  dans  la  forêt  de  Bondy. 


DES  LÉPIDOPTÈRES.  SqS 

CCCLXXXI.  NOCT.  COULEUR  D'HERBE. 


NOCTUA  B.ERBlDA.{Hubn.) 
POLIA  HERBIDA.f  Ochscn .  TreitscUe. ) 


NOCTUA   PRASINA. 

(  PFien.  Ferz.  Fab.  Borkh.  De  Vill.  Gotze.) 

NOCTUA  EGREGIA.  {Esp.  Borhh.  Vieweg.  Lang.  Vcrz. 


NOCTUA  JASPIDEA.  (iFi/J.  ) 
NOCTUA   TULLIA.  (Crawer.) 


P  H  A  L  jE  N  jE  : 

HERBIDA  ET  VIRIDI-OBSCURA.  (  Go?3(?.  ) 


LA  VERTE.  (  Engram.  t.  vu.  pi.  282.  fig.  /|65.  ) 


NOCTUELLE  VERTE.  (Oliv.  jFwcjc/.) 

@®®®®®®®®@®®®®®®®®®®® 

Envergure ,    21    à  22   lignes. 


J-JE  dessus  des  ailes  supérieures  de  cette  belle 
noctuelle  est  d'un  vert    d'herbe  plus  ou  moins 


396  HISTOIRE    NATURELLE 

nuancé  de  brun,  suivant  les  individus.  Chacune 
d'elles  est  traversée  par  trois  raies  en  zigzag , 
d'un  vert  plus  clair,  et  bordées  des  deux  côtés 
par  une  ligne  d'un  brun -noir.  Un  commence- 
ment de  raie  semblable  se  remarque  près  de  la 
base.  Les  deux  taches  ordinaires  sont  très-bien 
écrites  en  brun-noir.  Un  simple  cercle  trace  l'or- 
biculaire,  tandis  que  deux  contours  renfermés 
l'un  dans  l'autre  dessinent  la  réniforme.  Contre 
cette  dernière  ,  du  côté  interne ,  on  voit  une 
grande  éclaircie  d'un  vert -pâle,  dans  laquelle 
vient  se  fondre  la  raie  du  milieu.  Parallèlement 
à  cette  raie  on  aperçoit  quelquefois  une  rangée 
de  points  bleuâtres  qui  n'existe  pas  dans  tous 
les  individus.  La  frange, d'un  gris-verdâtre,  est 
festonnée,  et  séparée  du  bord  terminal  par  un 
liséré  noir  également  festonné,  mais  en  sens  con- 
traire. 

Le  dessus  des  ailes  inférieures  est  entièrement 
gris,  avec  la  frange  d'un  blanc-jaunâtre. 

Le  dessous  des  quatre  ailes  est  du  même  gris 
légèrement  sablé  de  brun  ,  avec  une  ligne  trans- 
verse et  un  point  central,  d'un  brun  -  noirâtre , 
sur  chacune  d'elles. 

La  tête  est  verte;  la  partie  antérieure  du  cor- 
selet est  également  verte  et  bordée  de  blanc. 
Les  épaulettes  sont  grises  avec  une  bordure  ver- 
dâtre.  Le  reste  du  corselet  et  l'abdomen  sont  du 


A(ii-/i/nh'.i-. 


Geuve  NocliioUo 


r/.ACi'/f. 


/•//„„„«,/  r,„.r,t 


PU,,.,  K;,r,u«-  II--.-  IhnfMi,  .<f,ilf;il 

lP|pbéïeime/A/,y;;'yiiiàIo.2  0cciilteM»vy/,/yiuàic.r)(ouleur  d'Hei'be/>ZyA;//yiiiàl<- 
4  Punuarqiuil)le /A' ./y/.v/./ /  mAlc . 


DES     LÉPlDOPTi'.RES.  397 

même  gris  que  les  ailes  inférieures.  Les  antennes 
sont  grises  et  filiformes. 

Cette  description  peut  s'appliquer  aux  deux 
sexes,  qui  ne  présentent  pas  de  différence  sen- 
sible entre  eux. 

La  chenille  est  d'un  brun-noirâtre  en-dessus , 
à  l'exception  du  dernier  anneau ,  qui  est  gris 
comme  le  dessous  du  corps.  Elle  est  marquée 
longitudinalement  par  trois  lignes  d'un  gris- 
bleuâtre  ,  dont  une  dorsale  et  les  deux  autres  la- 
térales. Les  incisions  du  corps  sont  aussi  d'un 
gris-bleuâtre.  Les  stigmates  sont  blancs.  La  tête 
est  fauve  avec  deux  lignes  noires.  Les  pattes 
écailleuses  sont  de  la  même  couleur  que  la  tête, 
et  les  autres  sont  grises. 

Cette  chenille  vit  sur  plusieurs  plantes  pota- 
gères, mais  principalement  sur  le  raifort  {co- 
chlearia  armoracia).  Elle  éclôt  de  l'œuf  à  la  fin 
de  l'été,  passe  l'hiver  engourdie  sous  des  feuilles, 
et  n'acquiert  toute  sa  taille  (  près  de  trois  pouces  ) 
qu'au  printemps  suivant.  Elle  se  change  alors  en 
chrysahde,  et  le  papillon  paraît  en  août  de  la 
même  année. 

Cette  noctuelle  est  très -commune  en  Suisse. 
On  la  trouve  aussi  en  France  et  en  Allemagne  ; 
mais  elle  y  est  assez  rare.  L'individu  figuré  a  été 
trouvé  en  Normandie  par  M.  A.  Lefebvre. 


398  HISTOIRE      NATURELLE 

CCCLXXXII.   NOCTUELLE  REMARQUABLE. 


NOCTUA  PROSPICUA.  {Hubn.  Borkh.) 

POLIA  PROSPICUA.  {Ochsen.  Treitschke.) 

NOCTUA    S'^VilCP^Tk.  {Esp.  Laîîg.Ferz) 

NOCTUA  SERICINA.   {Esp.  Borkh.) 


PHALiENA  VIRIDIS.  (Z>e/^///.) 

LA  COUVERTE. 

[Engram.  tom.  vu.  pi.  a^^-  fig-  43i.) 


Envergure  ,  1 8  à  20  lignes. 


v>iETTE  belle  noctuelle  mérite  bien  le  nom  qui 
lui  a  été  donné  :  elle  est  en  effet  très -remar- 
quable par  la  couleur  verte  de  ses  ailes  supé- 
rieures, qui  tranche  d'une  manière  peu  commune 


DES     LÉPIDOPTÈRES.  Sqq 

avec  le  jaune -fauve  ou  orangé  de  ses  ailes  infé- 
rieures. Chacune  des  premières  est  traversée  par 
deux  raies  d'un  bhuic-verdàtre ,  l'une  ondée  et 
l'autre  anguleuse.  Entre  ces  deux  raies  sont  pla- 
cées les  deux  taches  ordinaires,  qui  se  distinguent 
à  peine  du  fond  dans  la  plupart  des  individus. 
Sous  l'orbicuiaire  est  une  troisième  tache  ,  qui 
s'appuie  contre  la  raie  anguleuse  précitée.  Le  bord 
terminal  est  longé  par  une  double  ligne  ondée 
d'un  vert -foncé,  avec  plusieurs  petites  taches 
noires  dont  plusieurs  sont  sagittées.  On  remarque 
en  outre  deux  taches  noires  assez  grandes ,  dont 
une  placée  obliquement  à  l'angle  supérieur  ou 
externe,  et  l'autre  horizontalement  à  l'angle  in- 
férieur ou  anal.  On  remarque  aussi  un  commen- 
cement de  liséré  d'un  blanc-verdâtre  près  de  la 
base.  Enfin  la  frange  est  jaunâtre ,  dentée  et  tra- 
versée dans  sa  longueur  par  un  liséré  noir. 

Le  dessus  des  ailes  inférieures  est  d'un  jaune- 
fauve  ou  orangé,  avec  un  croissant  brun  au  centre, 
et  une  large  bordure  d'un  brun  -  noir  surmontée 
quelquefois  d'une  ligne  de  la  même  couleur.  La 
frange  est  comme  celle  des  ailes  supérieures. 

Le  dessous  des  quatre  ailes  est  d'un  fauve-clair, 
avec  une  large  bande  brune  à  leur  extrémité,  et 
un  croissant  de  la  même  couleur  au  centre  de 
chacune  d'elles. 

La  tête  est  verte  ainsi  que  le  corselet,  dont 


4oO  HISTOIRE     NATURELLE 

les  trois  lobes  sont  dessinés  par  une  double  ligne 
noire.  L'abdomen  est  d'un  gris-fauve ,  lisse  dans 
la  femelle ,  et  crété  sur  les  quatre  premiers  an- 
neaux dans  le  mâle.  Les  antennes  sont  d'un  gris- 
verdâtre,  légèrement  pectinées  dans  le  mâle  et 
filiformes  dans  la  femelle.  Du  reste  les  deux  sexes 
se  ressemblent. 

La  chenille  nous  est  inconnue,  et  aucun  des 
nombreux  auteurs  que  nous  avons  consultés  n'en 
parle  :  M.  Treitschke  se  borne  à  dire  que  le  pa- 
pillon paraît  en  juillet. 

Cette  espèce  habite  l'Allemagne ,  Tltalie  ,  la 
Dalmatie  et  la  France;  mais  elle  n'est  commune 
dans  aucun  de  ces  pays.  L'individu  figuré  a  été 
trouvé  dans  les  Pyrénées. 


DES     LÉPIDOPTÈRES.  l\Ol 


CCCLXXXIII.  NOCT.  CEINTURE  JAUNE. 

NOCTUA  FLAVICINCTA. 

[If^ieii.  Verz.  luib.  Hiibn.  lllig.  Fueslj.  Scliranl;.  Long.  Fcrz.) 

POLIA  FLAVICINCTA.   {Ochsen.  Trcitschke.) 
NOCTUvE  :  FLAVICINCTA  major  kt  DYSODEA.  (  Esp.  ) 

•♦  ^  ^  ^  ^s>  ^  *s> -«éxSxJ»  <^  <é><s>^  <4>  ♦  ^  ♦  *s>  <é><S>  *i><^  *s>  ^ '^4>  ^ 

NocTU*  :  DISCOLOR  et  FLAVICINCTA.  (Z)e  Vill.) 

NOCTUyE  : 

AURANTIO  MACULATA  et  FLAVICINCTA.  (  Gotze.  ) 

(li»(»i»(»9i».9(»(»(i(»:»<»9(»«a(l(»  :»»(»(» 

NOCTUA  UNDULATA.  (  Gotze.  Schwarz.  ) 

NocTo^  :  FLAVICINCTA  et  DYSODEA.  (  Borhh.  ) 

LA  CEINTURE  JAUNE.  {Engr.  t.  vi.  pi.  238.  fig.  349.) 

NOCTUELLE  CEINTURE  JAUNE.  (Oliv.  Encycl.) 

(  Roesel,  tom.  i.  tab.  55.  fig.  i.  3.  ) 

Envergure  ,  19  à  20  lignes. 

J_jES  ailes  supérieures  sont  en-dessus  d'un  gris 
plus  ou  moins  sablé  de  brun ,  et  parsemées  de 
points  fauves  ou  couleur  de  rouille ,  avec  plu- 

NOCTURNES,  III.  26 


4o2  HISTOIRE    NATURELLE 

sieurs  li^çnes  transverses  et  dentelées, de  couleur 
noirâtre.  Les  deux  taches  ordinaires,  quoique 
placées  sur  un  fond  plus  ombré  que  le  reste  de 
l'aile,  s'en  distinguent  à  peine;  elles  sont  bordées 
de  couleur  de  rouille;  une  rangée  de  points  de 
cette  même  couleur,  placés  sur  des  taches  noi- 
râtres et  triangulaires,  longe  le  bord  terminal. 
La  frange, légèrement  festonnée,  est  grise  et  en- 
trecoupée de  noirâtre. 

Les  ailes  inférieures  sont  en-dessus  d'un  gris- 
blanchâtre,  avec  leur  bord  postérieur  teinté  de 
brun  ou  de  noirâtre  ,  une  ligne  arquée  et  un 
croissant  central  de  la  rnéme  couleur,  sur  cha- 
cune d'elles. 

Le  dessous  des  quatre  ailes  est  du  même  gris 
que  le  dessus  des  inférieures  ;  elles  sont  traver- 
sées, chacune,  par  une  ligne  noirâtre,  et  les  in- 
férieures ont  de  plus  un  croissant  de  la  même 
couleur  qui  correspond  à  celui  du  dessus.  La 
frange  est  grise. 

La  tête  et  le  corselet  sont  d'un  gris  mêlé  de 
noirâtre,  et  de  quelques  points  ferrugineux.  L'ab- 
domen participe  de  la  nuance  des  ailes  inférieures. 
Les  antennes  sont  rousses  ;  elles  sont  filiformes 
dans  la  femelle,  un  peu  plus  épaisses  et  bi-ci- 
liées  dans  le  mâle.  Cette  différence,  indépen- 
damment de  la  forme  de  l'abdomen,  est  la  seule 
qui  caractérise  essentiellement  les  deux  sexes. 


DES    LÉPIDOPTÈRES.  4^3 

La  chenille,  que  nous  n'avons  jamais  eu  occa- 
sion d'élever,  est  figurée  dans  Roesel ,  Esper,  En- 
gramelle  et  Hubner.  De  ces  quatre  iconographes, 
Ilubner  étant  le  pkis  correct,  c'est  d'après  lui  que 
nous  décrirons  la  chenille  dont  il  s'agit  :  Elle  est 
d'un  beau  vert-clair,  avec  trois  lignes  longitudi- 
nales, dont  une  brune,  sur  le  milieu  du  dos,  et 
les  deux  autres  jaunes,  placées  latéralement  au- 
dessous  des  stigmates,  qui  sont  blancs.  Les  pattes 
écailleuses  sont  jaunes,  ainsi  que  la  tête, qui  est 
très-petite. 

Cette  chenille  vit  sur  le  groseiller  à  maque- 
reaux {jibes  grossularia)^  suivant  Roesel  et  Esper; 
sur  ce  même  arbrisseau  ainsi  que  sur  le  saule , 
V armoise,  la  laitue  ordinaire,  la  laitue  vireuse  , 
\?i patience  et  la  chicorée  sauvage  i^cichorium  ia- 
tjlms),  suivant  M.  Treitschke;  et  enfin  sur  le  cé- 
j'isier,  suivant  Fabricius.  On  la  trouve  parvenue 
à  toute  sa  taille  à  la  fin  de  mai  ou  au  commence- 
ment de  juin.  A  cette  époque ,  elle  descend  au 
pied  de  la  plante  qui  l'a  vue  naître,  pour  y  faire 
sa  chrysalide  sur  terre,  dans  une  coque  de  forme 
ovale,  composée  de  soie  et  de  débris  des  corps 
environnants.  Le  papillon  paraît  trois  semaines 
après. 

La  N.  Ceinture  jaune  se  trouve  dans  beaucoup 
de  contrées  de  l'Europe.  Elle  n'est  pas  rare  dans 
les  environs  de  Paris. 

a6. 


4o4  HISTOIRE    NATURELLE 

CCCLXXXIV.  NOCTUELLE   DYSODÉE. 

NOCTUA  DYSODEA  (i). 

(  Wien.  Ferz.  Illig.  Huhn.  Gotze.  Brahni.  Laspeyres.  ) 

9(1(1»  i»(ia9(*9(»(»ai90(»9(»(9($i9  (999999 

POLIA  DYSODEA.  (Ochsen.  Treitschke.) 

NOCTUA  FLAVICmCTA  mifor.  {Esp.) 

NOCTUA  ORNATA.  (i)e;^///.) 

NOCTUA   CHRYSOZONA.  (^o/v^A.) 

€)€)CC®e)€)€)i)C€C€Ce;€)CC€€:€)€)€) 

LA    CERISIÈRE. 

(^Engram.  tom.  vi.  pi.  229.  fig.  35o.  a.  f .  ) 


Envergure,  i3  à  14  lignes. 


v_-iETTE  noctuelle  ressemble  beaucoup  à  la  pré- 
cédente (  la  Ceinture  jaune  )  ;  mais ,  outre  qu'elle 
est  constamment  plus  petite,  son  dessin  est  tou- 

(i)  Ce  mot  vient  -il  de  Auaw^yi?  {fétide  )  ou  de  Auao-î'oç 
(  impraticable  )  ?  C'est  ce  que  nous  n'avons  pu  découvrir. 
Dans  cette  incertitude,  nous  avons  pris  le  parti  de  le  fran- 
ciser ,  d'autant  mieux  que  nous  n'apercevons  pas  le  rapport 
de  l'une  ou  l'autre  signification  avec  la  noctuelle  dont  il  s'agit. 


N^oclurnes 


(/Oiiro   ^  OC  lu  cl  le, 


*  ( 


/7.  ^^Z/i// 


4  Sa|)()rla /^.i;;/w/,ry  f'cinclli'  .')  l'"ilioramiY//^//vw/,fyfô[ii  '  ('»  l)lrii/'//Aw/yf;-iiA'' 


DES    LÉPIUOPÏÈRKS.  /|o5 

jours  plus  net  et  ses  couleurs  plus  traucliées. 
Les  ailes  supérieures  sont  en -dessus  d'un  gris- 
clair  légèrement  sablé  de  brun,  avec  plusieurs 
points  fauves  ou  couleur  de  rouille  qui  se  re- 
marquent principalement  à  la  base,  le  long  du 
bord  terminal  et  autour  de  la  tache  réniforme. 
Chaque  aile  est  traversée  dans  son  milieu  par 
une  large  bande  brune ,  bordée  par  deux  lignes 
noires  dentelées,  et  sur  laquelle  sont  placées  les 
deux  taches  ordinaires ,  d'une  teinte  plus  pâle. 
La  frange,  légèrement  dentelée,  est  jaunâtre  et 
entrecoupée  de  gris. 

Les  ailes  inférieures  sont  en-dessus  d'un  gris- 
clair  ,  avec  leur  bord  postérieur  teinté  de  noi- 
râtre ,  une  ligne  arquée  et  un  point  central  de 
la  même  couleur,  sur  chacune  d'elles. 

Le  dessous  des  quatre  ailes  est  d'un  gris-pâle, 
légèrement  sablé  de  brun  sur  les  bords.  Elles  sont 
traversées,  chacune,  par  une  ligne  noirâtre,  et 
les  inférieures  ont  de  plus  un  point  central  de 
la  même  couleur,  qui  correspond  à  celui  de  des- 
sus. La  frange  est  grise. 

La  tête  et  le  corselet  sont  mélangés  de  gris, 
de  noir  et  de  ferrugineux.  L'abdomen  participe 
de  la  nuance  des  ailes  inférieures.  Les  antennes 
sont  rousses;  elles  sont  filiformes  dans  la  femelle 
et  bi-ciUées  dans  le  mâle.  Du  reste  les  deux  sexes 
ne  diffèrent  que  par  l'abdomen. 


4o6  HISTOIRE    NA.TURELLE 

La  chenille,  suivant  la  figure  d'Hubner,  est 
d'un  brun-verdâtre  en-dessus  et  d'un  vert-jau- 
nâtre en-dessous,  avec  une  raie  jaune  placée  im- 
médiatement au-dessous  des  stigmates, qui  sont 
noirs;  elle  est  en  outre  marquée  longitudinale- 
ment  de  trois  lignes  noirâtres,  dont  une  dorsale 
et  les  deux  autres  latérales.  La  tête  est  d'un  brun- 
rouge  et  pointillée  de  noir.  Les  pattes  écailleuses 
sont  brunes.  Cette  chenille  vit  sur  la  laitue  des 
jardins^  ïancolie  [aquilegia  vidgaris) ,  le  persU  et 
Y  armoise.  Elle  s'enfonce  dans  la  terre  à  la  fin 
d'avril  pour  se  changer  en  chrysalide ,  et  le  pa- 
pillon éclôt  en  juillet  et  août  de  la  même  année. 

La  N.  Dysodée  se  trouve  en  Allemagne  ,  en 
Itahe  et  en  France.  Elle  est  commune  aux  envi- 
rons de  Paris  ;  elle  vole  le  soir  sur  Xhyssope  [hjs- 
sopus  ojjîcinalis  ). 


DES    LÉPl  DOPTÈKKS.  ^O'] 

CCCLXXXV.  NOCTUKLLE  SEREINE. 

. BT-  @.^<e  — n — - — 


NOCTUA  SERENA. 

(ff^/e/i.  Ferz.  Fab.  Hiihn.  Illig.  Esp.  Borkh.  De  FUI.  Scriba. 
Brahm.  ) 

POLIA  SERENA.  {Ochsen.  Treitschke.) 


PHALtENA  SERENA.  (  Go/ze.) 
NOCTUA  BICOLOR.  {Fieweg.) 


PHALtENA  BICOLOR.  {ISaturforsclier.) 

PHAL^NA  BICOLORATA.  (Berl.Mag.) 

LA  JOCONDE  ET  LA  GRISAILLE. 

(^Engrain.  tom.  vi.  pi.  ik^.  fi^'.  352.  353) 

LA  NOCTUELLE  SEREINE.  (Oliv.  ê'/îc^c/.) 


Envergure,  ii  à   i3   lignes. 


»«.c<-o«-c^  &«-e'*-e>«c*'&«-ir«. 


J-JES  ailes  supérieures  sont  en-dessus  d'un  blanc- 
bleuàtre ,  mélangé  de  gris,  avec  leur  milieu  îra- 


4o8  HISTOIRE     NATURELLE 

versé  par  une  large  bande  noirâtre,  sur  laquelle 
les  deux  taches  ordinaires  se  dessinent  en  blanc. 
Cette  bande  est  bordée  par  deux  lignes  noires 
dentelées,  avec  une  troisième  ligne  ondulée  de 
même  couleur,  qui  passe  entre  les  deux  taches 
précitées.  On  remarque  à  la  base  le  commence- 
ment de  deux  lignes  noires  qui  partent  de  la 
côte.  Le  bord  marginal  est  légèrement  teinté  de 
gris,  avec  une  rangée  de  petits  points  noirs  sa- 
gittés  à  peine  marqués.  La  frange  est  blanche  et 
entrecoupée  de  gris. 

Les  ailes  inférieures  sont  blanchâtres  en  des- 
sus, avec  leur  extrémité  lavée  de  gris,  et  leur 
frange  entièrement  blanche.  Le  dessous  des 
quatre  ailes  est  blanchâtre,  et  légèrement  sablé 
de  brun ,  avec  une  ligne  arquée  et  un  point  cen- 
tral à  peine  marqués  sur  les  inférieures. 

La  tête  et  le  corselet  sont  d'un  gris-bleuâtre. 
L'abdomen  participe  de  la  nuance  des  ailes  in- 
férieures. Les  antennes  sont  grises  et  filiformes 
dans  les  deux  sexes ,  qui  ne  diffèrent  entre  eux 
que  par  la  forme  de  l'abdomen. 

La  chenille  figurée  dans  Engramelle  est  verte, 
avec  cinq  raies  longitudinales  d'une  teinte  plus 
pâle ,  dont  trois  dorsales  et  les  deux  autres  laté- 
rales. Les  pattes  écailleuses  sont  brunes.  La  tête 
est  également  brune,  avec  un  point  blanc.  Sui- 
vant le  même  auteur  on  trouve  cette  chenille  sur 


DES     LÉPIDOPTÈRES.  4^9 

le  tilleul,  et  suivant  Borkhauscn,  sur  Yéperuière 
à  ombelles  {hyeraciwn  umbellatuni) ,  sur  les  léoii- 
todons  hispide  et  velu  (  leontodoii  hispidum  et 
hirtum) ,  et  enfin  sur  le  laiteron  des  marais  [son- 
chus  palustris  ).  Parvenue  à  toute  sa  grosseur  en 
juillet ,  elle  se  change  en  chrysalide  dans  un  léger 
tissu  de  soie  entre  deux  feuilles  roulées,  et  le 
papillon  en  sort  un  mois  après,  c'est-à-dire  dans 
le  courant  d'aoiàt. 

La  noctuelle  Sereine  se  trouve  dans  plusiei'irs 
contrées  de  l'Europe.  Elle  est  commune  aux  en- 
virons de  Paris. 


4lO  HISTOIRE     NATURELLE 


CCCLXXXVI.  NOCTUELLE  SAPORTA. 


NOCTUA  SAPORT^.  {Nobis. 
Envergure,  i5  à  i6  lignes. 


JLjes  recherches  que  nous  avons  f\iites  dans  les 
auteurs,  pour  reconnaître  la  noctuelle  dont  il  est 
ici  question,  ayant  été  infructueuses,  nous  la  con- 
sidérons comme  nouvelle  ,  et  nous  lui  avons 
donné  en  conséquence  le  nom  de  l'entomolo- 
giste distingué  qui  en  a  fait  la  découverte  (i). 
Cette  espèce  nous  a  paru  avoir  les  plus  grands 
rapports  avec  la  Distans  et  la  Protea^k  côté  des- 


(i)  C'est  une  faible  marque  de  notre  gratitude  envers  M.  le 
comte  deSaporta,  qui  a  bien  voulu  enrichir  notre  collection 
de  plusieurs  espèces  rares  ou  nouvelles  de  lépidoptères  trou- 
vées par  lui  dans  ses  propriétés  du  département  duVar; 
et  de  plus  nous  communiquer  les  observations  intéressantes 
qu'il  a  faites  sur  les  mœurs,  tant  de  ces  espèces  que  de  beau- 
coup d'autres  dont  il  a  élevé  les  chenilles.  Nous  ferons  usage 
de  ces  observations,  en  citant  leur  auteur,  à  mesure  qne 
nous  arriverons  aux  espèces  qu'elles  concernent. 


DES    Ll^PIUOPTÈRES.  4'ï 

quelles  nous  revissions  mise  ,  si  nous  l'avions 
connue  plus  tôt  :  nous  la  rétablirons  à  cette  place 
clans  notre  tableau  méthodique. 

Ses  ailes  supérieures  sont  en-dessus  d'un  brun- 
luisant,  tirant  presque  sur  le  noir,  avec  trois 
raies  transverses  d'une  teinte  moins  foncée.  La 
première,  en  partant  delà  base,  est  anguleuse, 
la  seconde  est  ondulée  ,  et  la  troisième  ,  qui 
longe  le  bord  terminal ,  est  sinueuse  et  dentelée. 
Entre  les  deux  premières ,  on  distingue  à  peine 
les  deux  taches  ordinaires,  qui  sont  dessinées 
en  gris  et  accompagnées  de  deux  éclaircies  pla- 
cées, l'une  sous  l'orbiculaire  et  l'autre  du  côté 
externe  de  la  réniforme  :  la  frange ,  de  la  même 
couleur  que  le  reste  de  l'aile,  est  festonnée,  avec 
des  points  gris. 

Les  ailes  inférieures  sont  en-dessus  d'un  gris- 
luisant,  lavé  de  noir  principalement  vers  leur  ex- 
trémité, avec  les  nervures  également  noires,  et 
un  croissant  noirâtre  dans  le  milieu.  La  frange 
est  grise  et  séparée  du  limbe  par  une  ligne  noire. 

Le  dessous  des  quatre  ailes  est  d'un  gris-lui- 
sant sablé  de  noirâtre ,  avec  une  ligne  arquée  et 
un  point  central ,  noirs ,  sur  chacune  d'elles. 

La  tête  et  le  corselet  sont  d'un  brun  -  noir , 
avec  les  épaulettes  d'une  teinte  moins  foncée. 
L'abdomen  est  d'un  gris-noirâtre.  Les  antennes 
sont   noires  et   filiformes  dans  les  deux  sexes  , 


4l2  HISTOIRE     NATURELLE 

qui  ne  diffèrent  entre  eux  que  par  la  forme  de 
l'abdomen. 

M.  le  comte  de  Saporta  a  trouvé  la  chenille 
de  cette  noctuelle  en  juin ,  sur  le  chêne  vert. 
Elle  est  verte  dans  sa  jeunesse ,  et  devient  d'un 
gris-foncé  à  la  seconde  mue.  Elle  s'enfonce  dans 
la  terre  pour  faire  sa  chrysalide ,  et  le  papillon 
éclôt  en  novembre  de  la  même  année. 


DES     LÉPIDOPTÈRES.  4l3 

CCCLXXXVII.   NOCTUELLE  FILIGRAME. 

11 iSB-^^^b^r 


NOCTUA  FILIGRAMA.  (Esp.) 
POLI  A  FILIGRAMA.  {Ochsen.  TreitscMe.) 

NOCTUA  POLYMITA. 

(  Hubn.   ÏVien.   Verz.  Illiger.  ) 

LA   CERISIÈRE. 
(  Engrarn.  t.  vi.  pi.  aSg.  f.  35o.  g.  h.  i.   ) 

Envergure,  i3  à  14  lignes. 

JLiES  ailes  inférieures  sont  en-dessus  d'un  brun- 
pistache  foncé  ,  avec  trois  lignes  d'un  blanc- 
bleuâtre  bordé  de  noir,  et  un  commencement 
de  ligne  semblable  près  de  la  base.  De  ces  trois 
lignes ,  la  première  et  la  seconde  ,  en  venant  du 
corselet,  sont  ondées,  et  la  troisième,  qui  longe 
le  bord  terminal,  est  sinueuse  et  dentée.  Entre 
les  deux  premières  sont  placées  les  deux  taches 
ordinaires ,  bordées    de    noir  et   de   blanc.  La 


4l4  HISTOIRE    NATURELLE 

frange  est  brune  et  entrecoupée  de  jaunâtre  ; 
elle  est  séparée  du  bord  terminal  par  une  suite 
de  petites  lunules  noires  bordées  de  jaunâtre. 

Les  ailes  inférieures  sont  en-dessus  de  la  même 
couleur  que  les  supérieures,  mais  d'un  ton  plus 
clair  dans  le  haut,  avec  un  point  blanchâtre  près 
de  Tangle  anal. 

Le  dessous  des  quatre  ailes  est  d'un  gris- 
obscur,  sablé  de  brun  sur  les  inférieures,  avec  un 
croissant  et  une  ligne  arquée  d'un  brun  foncé 
sur  chacune  d'elles. 

La  tête  et  le  corselet  sont  du  même  brun  que 
les  ailes  supérieures,  et  l'abdomen  est  de  la  même 
couleur,  mais  d'une  teinte  moins  foncée.  Les  an- 
tennes sont  brunes  et  filiformes  dans  les  deux 
sexes ,  qui  ne  diffèrent  que  par  la  forme  de  l'ab- 
domen. 

La  chenille  de  cette  espèce  nous  est  incon- 
nue ,  et  n'est  décrite  ni  figurée  dans  aucun  des 
nombreux  auteurs  que  nous  avons  consultés. 
Quant  à  l'insecte  parfait ,  on  le  trouve  en  juin  et 
juillet.  Il  est  assez  rare  en  France. 


DES     LÉPIDOPTKRKS.  4'^ 

CCCLXXXVIII.  NOCTUELLE  BLEUE. 

NOCTUA  C/ESIA. 

{Hubn.  rVien.  Verz.  Illig.  Borkh.  Gotze.) 

PO  LIA  CiESIA.  {Ochse/i.  Treitschke.) 


NOCTUA  DICHROMA.  (^>.  ) 

LA  STYRIENNE. 

{Engram.  tom.  vi.  pi.  ql[\i.  fîg.  355.) 

Enverijure,  i4  à  i5  lignes. 


J_jES  ailes  supérieures  sont  en-dessus  d'un  gris- 
bleuâtre  ou  d'ardoise,  plus  ou  moins  ombré  de 
noir,  avec  deux  éclaircies,  l'une  dans  le  milieu 
et  l'autre  à  la  base.  Du  reste  leur  dessin  est  telle- 
ment confus,  du  moins  dans  les  individus  que 
nous  avons  sous  les  yeux,  qu'on  n'y  distingue 
rien  qu'une  raie  sinueuse  d'une  teinte  plus  pâle, 
qui  longe  le  bord  terminal.  Les  deux  taches  or- 


4l6  HISTOIRE    NATURELLE 

dinaires  sont  entièrement  oblitérées.  La  frange 
est  bleuâtre  et  entrecoupée  de  noir. 

Les  ailes  inférieures  sont  en-dessus  du  même 
gris  que  les  su  périeures,avecleur  frange  bleuâtre. 

Le  dessous  des  quatre  ailes  est  d'un  gris-  pâle 
depuis  leur  base  jusqu'au  centre,  et  d'un  gris 
foncé  depuis  le  centre  jusqu'à  la  frange. 

La  tète  et  le  corselet  sont  d'un  gris -bleuâtre 
foncé.  L'abdomen  est  d'une  teinte  plus  pâle.  Les 
antennes  sont  noirâtres  et  filiformes  dans  les 
deux  sexes ,  qui  ne  diffèrent  entre  eux  que  par 
la  forme  de  l'abdomen. 

c(  La  chenille  ,  suivant  M.  Treitschke,  a  la  tête 
«  et  le  corps  d'un  vert-de-mer,  sans  lignes  sur 
«  le  dos ,  mais  avec  une  raie  blanche  sur  les  cô- 
«  tés.  Elle  ressemble  beaucoup  à  ses  congénères. 
«  On  la  trouve  au  printemps  au  pied  des  plantes 
«  basses.  Sa  longueur  est  d'un  pouce  et  demi,  lors- 
«  qu'elle  a  atteint  toute  sa  taille.  Elle  s'enfonce 
«  dans  la  terre  pour  se  chrysalider,  et  le  papillon 
«  paraît  en  juillet  et  août. 

La  noctuelle  Ccesia ,  suivant  le  même  auteur, 
n'habite  que  les  montagnes  du  Tyrol  et  de  la 
Styrie  ;  mais  on  la  trouve  aussi  dans  les  Alpes  de 
la  Savoie  près  de  Chamouny  :  elle  y  a  été  prise 
l'année  dernière  (1826)  par  M.  Bouisset,  que 
nous  avons  déjà  cité;  nous  tenons  de  lui  l'in- 
dividu que  nous  avons  fait  figurer. 


DES    LÉPIDOPTÈRES.  /|  I  7 

CCCLXXXIX.  NOCTUELLE  BRODÉE. 


NOCTUA    POLYMITA. 

i^Linn.  Esp.  Borhk.  Scriba.  De  FilL) 

POLIA  VOLYMU k.{Ochsen.  TreitscMe.) 


NOCTUA    RIDENS.  (i/wi»/?.  ) 
PHAL^NA    VIRESCENS.  (Degeer.) 


NOCTUA  SELADONIA.  (/^«^.) 

LE   SEMIDEUIL. 
{Engram.  tom.  vu.  pi.  373.  fig.  4^9.) 

NOCTUELLE  CELADON.  (Oliv.  Encycl) 

Envergure,  18  à   19  lignes. 


J^ES  ailes  supérieures  sont  en-dessus  d'un  vert- 
jaunâtre  ou  pistache  lavé  de  noirâtre ,  avec  leur 
wocTURNES,  IIL  27 


4l8  HISTOIRE    NATURELLE 

milieu  traversé  par  une  large  bande  brune  placée 
entre  deux  lignes  ondées ,  noires  et  bordées  de 
blanc  intérieurement.  Une  troisième  ligne  de 
même  couleur,  moitié  ondée  et  moitié  dentée, 
longe  le  bord  terminal.  Sur  la  bande  brune  pré- 
citée on  remarque  les  deux  taches  ordinaires , 
dessinées  en  blanc.  La  réniforme  est  marquée 
de  brun  intérieurement,  et  bordée  de  fauve  du 
côté  qui  regarde  l'orbiculaire  :  celle-ci  est  petite 
avec  un  point  brun  dans  le  milieu.  Une  ligne 
noire  horizontale  part  du  corselet.  La  frange  est 
e;rise  et  entrecoupée  de  noirâtre  ;  elle  est  séparée 
du  limbe  par  une  rangée  de  points  noirs  bordés 
de  blanc. 

Les  ailes  inférieures  sont  blanchâtres,  avec  les 
nervures  noires  et  une  bande  interrompue  noi- 
râtre ,  au  bord  marginal.  La  frange  est  blanchâtre 
et  entrecoupée  de  noirâtre. 

La  tête  et  le  corselet  sont  d'un  vert-pistache, 
avec  les  épaulettes  bordées  de  noir  et  de  blanc, 
et  quatre  points  noirs  placés  symétriquement 
sur  le  milieu  du  dos.  L'abdomen  est  d'un  gris- 
noirâtre.  Les  antennes  sont  grises  et  filiformes. 

Cette  description  ne  concerne  que  le  mâle, 
la  femelle  nous  étant  inconnue. 

N'ayant  pu  nous  procurer  cette  espèce  en  na- 
ture, nous  avons  pris  le  parti  de  faire  copier  la 
figure  qu'en  donne  Hubner,  et  qui  est  très-exacte 


DKS      I,ÉPIl)()l»Tf:RES.  /|Il) 

suivant  M.  Troitschke.  D'après  ce  dernier  auteur, 
la  chenille  vit  en  société  sur  la  bardane.  Elle 
est  entièrement  verte ,  et  sa  longueur  est  de  deux 
pouces  lorsqu'elle  a  atteint  toute  sa  taille.  Sa 
chrysalide  est  d'un  brun-noir ,  et  le  papillon  pa- 
raît au  commencement  de  juillet. 

La  noctuelle  Brodée  se  trouve  dans  plusieurs 
contrées  de  l'Europe;  mais  il  paraît  qu'elle  n'est 
commune  nulle  part. 


^ 

^^^ 


/|UO  HISTOIRE    NATURELLE 

CCCXC.  NOCT.  COULEUR  DE  LICHEN. 
NOCTUA  LICHENEA.(^«/^«.) 

Envergure,  i5  à  16  lignes. 


v^ETTE  espèce  n'est  décrite  dans  aucun  auteur, 
et  lïubner  est  le  seul  iconographe  à  notre  con- 
naissance qui  l'ait  figurée.  Le  nom  de  Lichenea 
qu'il  lui  a  imposé  en  donne  une  idée  fort  juste: 
en  effet  le  dessus  de  ses  ailes  supérieures  offre 
les  mêmes  nuances  que  certains  lichens  qui  ta- 
pissent les  vieux  murs  et  les  troncs  des  arbres  ; 
c'est-à-dire  un  mélange  de  vert,  de  jaune  et  de 
rougeâtre,  tellement  confondus  qu'il  serait  dif- 
ficile d'assigner  la  place  que  chacune  de  ces  cou- 
leurs occupe  sur  la  surface  de  l'aile  ;  c'est  donc 
inutilement  que  nous  voudrions  en  entreprendre 
une  description  méthodique.  Toutefois  en  exa- 
minant avec  attention  la  figure  que  nous  en  don- 
nons, on  verra  i°que  le  bord  terminal  est  longé 
par  une  rangée  de  points  d'un  blanc-verdâtre  , 
contre  laquelle  s'appuie  une  bande  rougeâtre  in- 
terrompue ;   2"  que  les  deux  taches  ordinaires , 


Jy'iiiiiinic. 


Genre   IS^OCdlcIlr 


/'f.jcrx. 


\       4       / 


\y>XQ\é<i  ÛWi/mi/a jm^Q  .   '1    CouloUr   <lo    LicIlOll  flicftpne<t)£cJ^^ 
^MailcluSSante  /?i//,'jvrw,,ymàle.4  Clli  'CÂo  m,nl<-   5  Cappa  flàppal  (èm'!'' 


DES    LÉPIDOPTtRFS.  /J  2  ! 

écrites  aussi  en  blanc-verdâtre,  sont  cernées  par 
du  rougeàtre;  3"  que  ces  deux  taches  sont  pla- 
cées entre  deux  lignes  sinueuses  grises;  4"  que 
le  bord  interne  de  l'aile  près  de  la  base  est  teinté 
de  rougeàtre  ;  5"  enfin  ,  que  la  frange,  qui  est  jau- 
nâtre ,  est  doublement  festonnée  en  noir. 

Les  ailes  inférieures,  en-dessus,  sont  grises  et 
traversées  dans  leur  milieu  par  une  ligne  dentée 
noirâtre,  et  surmontée  d'un  point  de  la  même 
couleur. 

Le  dessous  des  quatre  ailes  est  gris,  avec  une 
ligne  et  une  tache  centrale  noires ,  correspon- 
dantes à  celles  du  dessus ,  sur  les  inférieures. 

La  tête  ef  le  corselet  sont  nuancés  de  vert, 
de  jaune  et  de  rougeàtre,  comme  les  ailes  supé- 
rieures. L'abdomen  participe  de  la  nuance  des 
inférieures.  Les  antennes  sont  grises,  pectinées 
dans  le  mâle  et  filiformes  dans  la  femelle.  Du 
reste  les  deux  sexes  ne  diffèrent  que  parce  que 
les  couleurs  du  mâle  sont  un  peu  plus  tranchées 
que  celles  de  la  femelle. 

La  chenille  nous  est  inconnue.  Cette  espèce 
se  trouve,  mais  très-rarement,  dans  le  Languedoc 
et  le  Roussillon.  L'individu  femelle  dont  nous 
donnons  la  figure  fait  partie  de  la  collection  de 
M.  Boisduval. 


422  HISTOIRE    NATURELLE 

CCGXCI.  NOCTUELLE  BLANCHISSANTE. 


NOCTUA   CANESCENS.  {BoisduvaL) 

Envergure,  i5  lignes. 

JLes  ailes  supérieures  sont  en-dessus  d'un  blanc- 
mat  légèrement  sablé  de  gris,  et  traversées  par 
plusieurs  lignes  noires  en  zigzag ,  dont  les  deux 
du  milieu  sont  plus  marquées  que  les  autres. 
Entre  ces  deux  lignes, qui  sont  très-divergentes, 
on  aperçoit  seulement  la  tache  orbiculaire  légè- 
rement dessinée  en  gris  (la  réniforme  est  entière- 
ment oblitérée)  ;  on  remarque  en  outre  plusieurs 
points  noirs  le  long  de  la  cote.  Enfin,  une  ligne 
de  petites  lunules  noires  sépare  le  bord  terminal 
de  la  frange,  qui  est  blanchâtre. 

Les  ailes  inférieures  sont  en-dessus  d'un  blanc- 
luisant  ,  avec  quelques  atomes  de  gris  au  bord 
marginal. 

Le  dessous  des  quatre  ailes  est  entièrement 
blanc,  à  l'exception  de  la  côte  des  supérieures, 
qui  est  légèrement  sablée  de  gris. 

La  tête  et  le  corps  sont  entièrement  blancs. 
Les  antennes  sont  rousses  et  filiformes. 


DES    LÉPIDOPTÈRES.  4^3 

Cette  noctuelle,  qui  n'est  décrite  ni  figurée  dans 
;iucun  auteur  à  notre  connaissance ,  a  été  trouvée 
par  M.  le  comte  Dejean  ,  en  octobre  1826,  sur  un 
platane  aux  environs  de  Castelnaudary.  M.  Bois- 
duval  en  a  fait  le  sujet  d'un  mémoire  inséré  dans 
les  Annales  de  la  Société  Linnéenne  de  Paris,  et 
lui  a  donné  le  nom  de  Canescens,  que  nous  avons 
adopté. 


4^4  HISTOIRE     NATURELLE 

CCCXCII.  NOCTUELLE  CHL 


NOCTUA   CHI. 

Linn.  Fab.  Wien.  Vcrz.  Hubn.  Tllig.  Esp.  Borhh.  De  Vill. 

Facsly.  Lang,   Verz.  Berlin.  Magas.  Schranh.  Gotze. 

Millier  ). 


POLI  A  CHI.  {Ochsen.Treitschke.) 


LA   GLOUTERONE. 

(Engram.  tom.  vi.  pi.  241.  %.  354-) 

L'X.  [Geoffroi.  tom.  11.  pag.  162.  11°  io3.  ) 
(Roesel.  tom.  i.  tab.  i3.  fig.  i.  5.) 

Envergure,   i5  à  16  lignes. 


JLiEs  ailes  supérieures  sont  en-dessus  d'un  gris- 
blanchâtre  et  quelquefois  bleuâtre,  avec  plu- 
sieurs lignes  transverses,  ondées  et  noirâtres,  et 
marquées  ,  dans  le  milieu  de   chacune  d'elles , 


DES    LÉPlDOPTÈPiES.  à'2^ 

d'un  signe  noir  en  formée!''/.  Ce  signe  est  placé 
au-dessous  des  deux  taches  ordinaires,  qui  se  dis- 
tinguent à  peine  du  fond.  La  frange  est  blan- 
châtre et  entrecoupée  de  gris  ;  elle  est  séparée 
du  bord  terminal  par  un  liséré  noir  festonné. 

Les  ailes  inférieures  sont  en-dessus  du  même 
gris  que  les  supérieures  et  légèrement  lavées  de 
noirâtre,  avec  la  frange  entièrement  blanche. 

Le  dessous  des  quatre  ailes  est  blanchâtre,  avec 
deux  bandes  noirâtres  qui  traversent  les  supé- 
rieures. 

La  tète,  le  corselet  et  l'abdomen  sont  du  même 
gris  que  les  ailes.  Les  antennes  sont  grises  et  fili- 
formes dans  les  deux  sexes  ,  qui  ne  diffèrent 
entre  eux  que  par  la  forme  de  l'abdomen. 

La  chenille  est  entièrement  verte  ,  avec  deux 
lignes  longitudinales  de  chaque  côté  du  corps. 
L'intervalle  qui  sépare  ces  deux  lignes  est  d'un 
vert  plus  foncé  que  celui  du  dos. 

Cette  chenille  vit  sur  plusieurs  espèces  de 
plantes,  telles  que  ïancolie  (aquilegia  vuigaris), 
le  laiteron  commun  (  sonclms  oleraceus  ) ,  le  lai- 
teroii  des  champs  [sonchus  cuvcnsis) ,  la  laitue  des 
jardins  [lactuca  saliva  ),  le  glouteron  ou  la  bar- 
dane  (  arctiam  lappa  )  ,  enfin  la  sauge  des  prés 
[salvia pratensis).  On  la  trouve  parvenue  à  toute 
sa  grosseur  dans  le  milieu  du  mois  de  juin.  Elle 
ne  tarde  pas  alors  à  se  changer  en   chrysalide  , 


4^6  IMSTOIIIE    NA.TURELLF 

après  s'être  renfermée  dans  une  coque  de  soie 
blanche  d'un  tissu  transparent;  et  le  papillon  pa- 
raît dans  le  courant  du  mois  d'août  de  la  même 
année.  Cette  espèce  était  très-commune  il  y  a 
quelques  années  au  bois  de  Vincennes ,  où  nous 
avons  souvent  rencontré  sa  chenille  sur  la  sauge 
des  prés.  , 

La  noctuelle  Chi  se  trouve  dans  plusieurs  con- 
trées de  l'Europe,  et  n'est  pas  rare  en  France. 


DES     LÉPIJDOPTKRES.  l\'l'] 

CCCXCIIl.  NOCTUELLE  CAPPA. 


NOCTUA    CkVV k.  i^Hubn.) 
POLIA    CAPPA.  (  Ochsen.  Treitschke.  ) 


Envergure  ,  1 5  à   1 6  lignes. 


J_JE  fond  des  ailes  supérieures  est  en-dessus  d'un 
blanc-jaunâtre  ombré  de  gris-fauve  dans  le  mi- 
lieu, avec  la  base  blanche,  et  traversée  par  plu- 
sieurs lignes  noires  ondulées.  Les  deux  taches 
ordinaires  sont  également  blanches  et  bordées  de 
noir;  entre  ces  deux  taches,  qui  sont  de  forme 
irrégulière  et  se  joignent  par  le  haut ,  on  aper- 
çoit un  point  noir  et  une  ligne  sinueuse  de  cette 
même  couleur  qui  part  de  la  réniforme  et  des- 
cend jusqu'au  bord  interne  de  l'aile;  une  troi- 
sième tache,  également  blanche  et  bordée  de  noir, 
se  remarque  sousl'orbiculaire.  L'espace  qui  existe 
entre  la  réniforme  et  le  bord  terminal  est  tra- 
versé ,  1°  par  une  rangée  de  points  blancs  accom- 


^'iS  HISTOIRE    NATURELLE 

pagnés  d'autant  de  petites  taches  noires  sagittées. 
Enfin  la  frange,  blanchâtre  et  légèrement  dé- 
coupée, est  séparée  du  limbe  par  un  double  liséré 
noir  festonné. 

Le  dessus  des  secondes  ailes  est  d'un  gris-jau- 
nâtre, avec  leur  partie  inférieure  traversée  par 
une  large  bande  d'un  gris-d'ardoise,  surmontée 
d'une  ligne  de  la  même  couleur. 

La  tête  est  blanchâtre  ainsi  que  le  corselet, 
dont  la  partie  supérieure  et  les  épaulettes  sont 
dessinées  par  une  double  ligne  noire.  L'abdomen 
est  d'un  gris-d'ardoise.  Les  antennes  sont  grises 
et  filiformes. 

Cette  description  ne  concerne  que  la  femelle, 
le  mâle  nous  étant  inconnu. 

N'espérant  pas  pouvoir  nous  procurer  de  sitôt 
cette  espèce  à  cause  de  son  extrême  rareté  ,  nous 
avons  pris  le  parti  de  la  faire  copier  dans  Hubner. 

M.  Treitschke  rapporte  que  M.  Dahl  en  a  trouvé 
deux  fois  des  chenilles  ,  la  première  en  juin  et  la 
seconde  en  août.  Celles  trouvées  en  juin  ne  tar- 
dèrent pas  à  se  changer  en  chrysalide,  et  don 
nèrent  leurs  papillons  trois  semaines  après;  les 
autres,  après  s'être  enfoncées  dans  la  terre  vers 
le  milieu  d'août,  passèrent  ainsi  une  partie  de 
l'hiver  dans  une  chambre  chaude  ,  où  l'éclo- 
sion  de  leurs  papillons  n'eut  lieu  qu'en  février. 
M.  Treitschke  ajoute  que  «  leur  métamorphose 


DES    LÉPIDOPTÈRES.  ^29 

«  ressemble  à  celle  de  la  N.  ChL  Leur  couleur  est 
«  d'un  liris-brunsans  taches.  Elles  se  nourrissent 
«  des  graines  d'iuie  sorte  de  pied  cValouetle  qui 
«  croît  dans  les  environs  de  Raguse  (  delphinium 
«  staphisagria  ).  Leur  changement  se  fait  dans  un 
«  cocon  très -mince  dans  la  terre.  La  chrysalide 
«est  d'un  rouge-brun-foncé,  avec  une  pointe  à 
«  la  queue.  » 

Il  est  plus  que  probable  que  la  N.  Cappa  n'est 
pas  étrangère  aux  parties  méridionales  de  la 
France  ,  où  croît  la  dauph'uielle  siaphisaigre. 
Nous  engageons  les  amateurs  qui  habitent  ces 
contrées  à  en  faire  la  recherche. 


43o  HISTOIRE     NATURELLE 


CCCXCIV.   NOCTUELLE  DENTILIGNE. 


P0LL4  SERRATILINEA.(0c/i^e/2.  Treitschke.) 
NOCTUA   POLYODON.  (^«/^«.) 

•    Envergure ,    21    à    22  lignes. 


1-jES  ailes  supérieures  sont  en-dessus  d'un  gris- 
cendré  sablé  de  noir,  et  traversées  par  plusieurs 
lignes  noires,  bordées  de  blanc,  dont  une  très- 
dentée,  longeant  le  bord  terminal.  Elles  sont  en 
outre  marquées  de  plusieurs  taches  noirâtres, 
dont  la  plus  grande  est  appuyée  contre  la  ligne 
qui  avoisine  l'orbiculaire.  Celle-ci  est  à  peine 
marquée  :  la  réniforme  est  au  contraire  très-ap- 
parente; elle  est  d'un  jaune  d'ocre  et  accompa- 
gnée de  deux  petites  taches,  l'une  blanche  du 
côté  externe ,  et  l'autre  noire  du  côté  interne.  La 
h^ange  est  noirâtre  ,  et  séparée  du  bord  terminal 
par  un  liséré  blanc  longé  par  une  ligne  de  petites 
lunules  noires. 


IIES     LÉPIDOPTÈRES.  4'^' 

Les  ailes  inférieures  sont  en-dessus  d'un  jaune- 
blanchâtre  ou  couleur  nankin,  avec  une  large 
bande  grise,  au  bord  marginal,  surmontée  d'une 
autre  plus  étroite,  de  la  même  couleur.  La  frange 
est  blanchâtre ,  et  coupée  dans  toute  sa  longueur 
par  deux  lignes  grises. 

La  tête  et  le  corps  sont  entièrement  d'un  gris- 
cendré.  Les  antennes  sont  de  la  même  couleur 
et  filiformes. 

N'ayant  pu  encore  nous  procurer  cette  espèce, 
qui  est  fort  rare  à  ce  qu'il  paraît ,  nous  nous 
sommes  déterminés  à  la  faire  copier  dans  Hubner, 
pour  ne  pas  interrompre  la  série  à  laquelle  elle 
appartient. 

«  La  chenille ,  suivant  M.  Treilschke  ,  est  tota- 
«  lement  grise  ;  elle  se  cache  sous  les  pierres  pen- 
ce dant  le  jour,  et  se  nourrit  de  plantain  lancéolé 
a[piantago  lanceolata).  On  la  trouve,  en  juin, 
«parvenue  à  toute  sa  taille,  de  près  de  deux 
(c  pouces  de  longueur.  Elle  se  chrysalide  dans  la 
((  terre,  et  le  papillon  paraît  en  juillet.  » 

Cette  espèce  est  très -rare,  et  n'a  encore  été 
trouvée,  à  ce  qu'il  paraît,  que  dans  les  environs 
(le  Vienne,  en  Autriche. 


432  HISTOIRE     NATURELLE 

CCCXCV.   NOCT.  DE   L'ARROCHE. 


NOCÏUA   ATRIPLICIS. 

Linn.  Wien.  Verz.  Esp.  Fab.  Huhn.  IlUg.  Borkh.  De  FUI. 

Fuesfy.  Vieweg.  Laiig.  Verz.  Berl.  Mng.  Gotze.  Mûllcr. 

Schwarz.  Schrank.  ) 


TRACHEA  ATRIPLICIS.  [Ochsen.  TreitscMe.) 


LE  VOLANT-DORÉ. 

(  Geqffroj.  tom.  ii.  pag.  iSg.  n**  97.  ) 

L'ARROCHIÈRE. 

(  Engram.  tom.  vu.  pi.  282.  fig.  464-  ) 

NOCTUELLE  DE  L'ARROCHE-  {Ouw.Encycl.) 
(Roesel.  tom.  i.  tab.  3i.  fig.  i.4-) 


Envergure,  19  à  20  lignes. 


««e«««««99d«d« 


\_iETTE  jolie  noctuelle  est  bien  caractérisée,  et 
d'autant  plus  facile  à  reconnaître  qu'elle  ne  varie 


DES    LÉPIDOPTÈRES.  4^3 

point  comme  la  plupart  de  ses  congénères.  Aussi 
tous  ceux  qui  eu  ont  parlé  lui  ont -ils  donné  le 
même  nom  ;  tandis  que  presque  toutes  les  autres 
ont  reçu  autant  de  noms  qu'il  y  a  d'auteurs  qui 
les  ont  décrites. 

Les  ailes  supérieures  sont  en-dessus  d'un  brun- 
chatoyant  en  violet,  avec  la  base  et  les  deux  taches 
ordinaires  d'un  vert  brillant ,  de  même  qu'une 
bande  sinueuse,  longeant  le  bord  terminal,  et 
dont  le  côté  externe  est  bordé  par  une  ligne  jau- 
nâtre. Mais  ce  qui  caractérise  principalement 
cette  espèce  ,  c'est  une  tache  oblongue  ,  d'un 
blanc-jaunâtre  ourougeâtre,  placée  sous  la  réni- 
forme.  La  frange  est  légèrement  dentelée,  d'un 
brun -violet,  coupée  par  des  lignes  jaunâtres 
qui  correspondent  aux  nervures,  et  traversée 
dans  sa  longueur  par  une  double  rangée  de 
croissants  noirs. 

Les  ailes  inférieures  sont  en-dessus  d'un  brun- 
noirâtre  ,  qui  s'éclaircit  dans  le  haut  et  vers  le 
bord  interne ,  avec  la  frange  jaunâtre  et  légère- 
ment sinuée. 

Le  dessous  des  ailes  supérieures  est  d'un  gris- 
noirâtre;  celui  des  inférieures  est  blanchâtre, 
avec  une  large  bande  noirâtre  qui  borde  leur 
extrémité ,  et  un  point  central  de  même  couleur. 

La  tête  est  verte  avec  les  pattes  noirâtres.  Le 
corselet  est  également  vert,  avec  le  pourtour  de 

NOCTURNES  ,   m.  28 


434  HISTOIRE     NATURELLE 

s«i  partie  antérieure  et  des  épaulettes  d'un  brun- 
violet,  et  une  crête  bifide  dans  le  milieu.  L'ab- 
domen est  d'un  gris -noirâtre,  et  crété  sur  les 
trois  ou  quatre  premiers  anneaux.  Les  antennes 
sont  grises  et  filiformes. 

Cette  description,  faite  sur  un  mâle,  peut  s'ap- 
pliquer également  à  la  femelle,  qui  n'en  diffère 
que  parce  que  son  abdomen  est  lisse. 

La  chenille  est  tantôt  d'un  vert-brun,  tantôt 
d'un  brun-cannelle,  suivant  l'âge  où  on  la  trouve, 
avec  trois  bandes  longitudinales  noires  et  ponc- 
tuées de  blanc,  dont  une  dorsale  et  les  deux 
autres  latérales.  Immédiatement  au-dessous  de 
celles-ci,  il  y  en  a  une  autre  de  couleur  orangée, 
sur  laquelle  sont  placés  les  stigmates ,  qui  sont 
noirs.  Du  reste  le  corps  est  piqueté  de  noir  entre 
les  raies  dont  nous  venons  de  parler ,  avec  deux 
taches  jaunes  bordées  de  noir  sur  le  dernier  an- 
neau. La  tête  est  d'un  rouge-fauve,  ainsi  que  les 
pattes  écailleuses.  Les  autres  pattes  participent 
de  la  couleur  du  corps. 

On  trouve  ordinairement  cette  chenille  sur 
\ arrache  des  jardins  (  alriplex  hortensis  )  ;  mais 
elle  vit  aussi  sur  plusieurs  autres  plantes ,  telles 
que  Y  oseille  {rumex  acetosa)^  la  persicaire  {po- 
lygonum  persicaria^^  et  le  poivre  d'eau  [  poly- 
gonum  hydropiper  ).  Elle  se  roule  et  se  laisse 
tomber  à  terre  avant  qu'on  ait  pu  la  prendre. 


DES     LÉPIDOPTÈRES.  4^5 

Sa  démarche  est  fort  lente  ainsi  que  sa  croissance. 
Aussi  est-ce  à  la  fin  de  l'été  ou  au  commencement 
de  l'automne  seulement  qu'elle  a  acquis  toute  sa 
taille.  Elle  s'enfonce  alors  dans  la  terre  pour  se 
changer  en  chrysalide,  dans  une  coque  composée 
de  particules  de  cette  même  terre ,  retenues  par 
quelques  fils;  et  le  papillon  paraît  en  mai  ou  juin 
de  l'année  suivante. 

La  N.  de  XAn'oche  se  trouve  dans  presque 
toute  l'Europe.  Elle  est  commune  aux  environs 
de  Paris;  je  l'ai  souvent  prise  dans  l'état  de  repos 
le  long  des  murs  des  jardins  qui  bordent  les  bou- 
levards neufs  de  cette  capitale. 

Nota.  C'est  ici  le  cas  de  faire  remarquer  la  confusion  qtii 
existe  dans  Geoffroy  au  sujet  de  cette  espèce.  En  l'appelant 
Volant-doré,  il  est  clair  que  son  intention  a  été  de  désigner 
la  N.  Chrysitis,  puisque  la  phrase  de  Linné  qu'il  cite  se  rap- 
porte à  cette  noctuelle.  Mais,  d'un  autre  côté,  la  description 
qu'il  en  donne  ne  convient  qu'à  la  N.  Atriplicis,  et  la  figure 
de  Roesel,  à  laquelle  il  renvoie,  représente  effectivement 
cette  dernière.  Ainsi  il  a  décrit  une  espèce  en  lui  donnant  le 
nom  qu'il  réservait  à  une  autre. 


436  HISTOIRE    NATURELLE 

CCCXCVI.    NOCTUELLE  PITYPHAGE. 
NOCTUA  PINIPERDA. 

(^Esp.  Borkh.  Illig.  Lang.  Verz.Naturforscher.Panzer.Schrank.) 

TRACHEA  PINIPERDA.  (  Oc/we«.  Treitschke.) 


NOCTUA    YljhMMk.iHubn.  Fab.  Wien.Verz.Gotze. 

NOCTUA   SPRETA.  {Fieweg.  Drahm.) 
ROMRYX  SPRETA  .(FrtZ».) 
NOCTUA    PINI.  (i>e/^///.) 


PHALiENA  PINASTRI.  (/^«e^^fy-.) 
LA  PITYPHAGE.  (^«^z-.  t.  vii.pl.  291.  £.489.) 


Envergure,  i5  à  16  lignes. 


V_>ETTE  jolie  espèce  a  cela  de  particulier  que  les 
deux  sexes  sont  toujours  parés  des  mêmes  cou- 
leurs, tandis  que,  sous  ce  rapport,  on  ne  voit  ja- 


DES     LÉPEDOPTÈRES.  437 

mais  deux  individus  semblables.  C'est  ce  qui 
nous  a  déterminés  à  donner  la  figure  de  deux 
mâles  dont  la  couleur  présente  des  différences 
notables.  (Voir  la  planche  loo,  n^^  2  et  3  ). 

Les  ailes  inférieures  du  n"  o.  sont  en -dessus 
d'un  rouge-vif  tirant  un  peu  sur  le  fauve  :  cette 
couleur  s'éclaircit  sur  les  bords  et  au  centre  de 
chaque  aile.  Les  nervures  sont  moitié  jaunâtres 
et  moitié  blanchâtres.  Les  deux  taches  ordinaires, 
qui  reposent  sur  la  nervure  du  milieu  ,  sont  bien 
marquées;  la  réniforme  est  jaunâtre  et  bordée 
de  blanc  et  de  brun  ;  l'orbiculaire  est  entière- 
ment blanchâtre  et  bordée  de  brun.  Ces  deux 
taches  sont  placées  comme  de  coutume  entre 
deux  lignes  transverses  et  divergentes;  la  plus 
grande  de  ces  deux  lignes  est  ondulée ,  brune  et 
bordée  par  du  blanc  qui  se  fond  en  couleur  de 
chair  dans  la  partie  rouge  de  l'aile  ;  l'autre ,  qui 
décrit  deux  angles,  est  jaune  et  bordée  de  brun. 
On  aperçoit  en  outre  une  tache  jaunâtre  à  l'angle 
supérieur  de  chaque  aile.  Enfin  la  frange  ,  qui 
est  grise,  est  entrecoupée  de  jaune. 

Les  ailes  supérieures  du  n°  3  diffèrent  en- 
dessus  de  celles  du  n"*  2 ,  1°  en  ce  que  leur  extré- 
mité ,  au  heu  d'être  entièrement  rouge ,  est  bordée 
par  une  bande  jaunâtre  dentelée;  2°  en  ce  que  le 
rouge  depuis  la  base  jusqu'à  la  ligne  ondulée  du 
miheu  est  mêlé  de  gris  -  jaunâtre  ;  3**  en  ce  que 


/(38  HISTOIRE     NATURELLE 

les  nervures  ne  se  détachent  pas  en  clair  ;  4**  en 
ce  que  la  tache  orbiculaire  est  jaunâtre,  au  lieu 
d'être  blanche  ;  5**  enfin ,  en  ce  que  les  lignes  qui 
entrecoupent  la  frange  sont  blanches  au  lieu 
d'être  jaunes. 

Du  reste  les  deux  variétés  sont  absolument 
semblables. 

Les  ailes  inférieures  sont  en-dessus  d'un  brun- 
hiligineux,  avec  la  frange  grise. 

Le  dessous  des  quatre  ailes  est  d'un  gris-rou- 
geâtre ,  avec  un  croissant  brun  dans  le  milieu 
de  chacune  d'elles. 

La  tête  et  le  corselet  sont  du  même  rouge 
que  les  ailes  supérieures,  et  mélangés  de  jaune 
et  de  brun.  L'abdomen  participe  de  la  nuance 
des  ailes  inférieures.  Les  antennes  sont  fauves  et 
filiformes  dans  les  deux  sexes. 

La  chenille  est  verte ,  avec  neuf  raies  longi- 
tudinales, dont  sept  blanches  et  deux  rouges  ou 
couleur  de  rouille;  celles-ci  sont  placées  immé- 
diatement au-dessous  des  stigmates.  La  tête  et 
les  pattes  écailleuses  sont  couleur  de  rouille,  et 
les  pattes  membraneuses  vertes. 

Cette  chenille  dans  l'état  de  liberté  ne  vit  que 
sur  le  pin  silvestre  Çpiiius  sihestris  )  ;  mais  en  cap- 
tivité elle  s'accommode  des  feuilles  d'autres  pins 
ou  arbres  analogues.  On  la  trouve  depuis  le  mois 
de  juin  jusqu'au  mois  d'août,  et  quelquefois  plus 


DES     LÉPIDOPTÈRES.  4^9 

tard.  Elle  se  cache  sous  des  feuilles  sèches  ou 
sous  les  écorces  pour  se  chauger  eu  chrysalide 
elle  passe  ainsi  l'hiver,  et  le  papillon  paraît  à  la 
fin  de  mars  ou  au  commencement  d'avril  de  l'an- 
née suivante. 

La  noctuelle  Pityphage  est  aussi  rare  en  France, 
qu'elle  est  commune  dans  certaines  contrées  de 
l'Allemagne ,  où  sa  chenille  cause  quelquefois  les 
plus  grands  ravages  dans  les  forêts  de  pin,  sur- 
tout en  Thuringe. 

IjCS  deux  individus  figurés  ont  été  trouvés  dans 
les  environs  de  Grenoble. 


[\[\0  HISTOIRE     NATURELLE 

CCCXCVII.  NOCTUELLE  PORPHYRE. 

NOCTUA  PORPHYREA. 
(  Hubner.   TFien.  Verz.  Illiger.  ) 


TRACHEA  PORPHYREA.  (Oc/z^e/z.  Treitschke.) 


NOCTUA   PICTA.  {Fah.) 

NOCTUJE  : 

CONCINNA  ET  LEPIDA.  {Esper.) 


NOCTUA   BIRIVIA.   {Borkh.) 

NOCTUA  VARIA.  {DeFill.) 

L'ONDULÉE.  {Engram.  t.  vi.  pi.  235.  f.  34o.  ) 

Envergure  ,   i3  à   14  lignes. 


JLiE  fond  des  ailes  supérieures  de  cette  jolie  noc- 
tuelle est  en-dessus  d'un  rouge  de  porphyre.  Sur  ce 


Ociire    Noctuelle 


\ûr/t(rn<\>- 


Ne 


7i>f{rt'tfA/  J'i-ft/ji.'-tf 


1  <lo  1  ArrOcllC  /Jlr,f>lir,yJ  ii.,il(  .  2.  Pi(llVj)liaor  //?;/^/wv(î?y  mAI.-   Ô.Mcin  ^ai-ioto 


DES     LÉPIDOPTTÏllES.  f\[\\ 

fond  sont  dessinées  en  blanc  et  bordées  de  brun- 
foncé,  i''  les  deux  taches  ordinaires  ;  o°  deux 
lignes  transverses,  dont  une  vers  le  milieu,  ar- 
quée et  ondulée  ,  et  l'autre  près  de  la  base ,  for- 
mant deux  angles  très -aigus,  et  3°  une  rangée 
de  points  oblongs,  longeant  le  bord  terminal. 
La  frange,  de  la  même  couleur  que  le  fond  de 
l'aile ,  en  est  séparée  par  un  liséré  presque  noir, 
et  entrecoupée  de  petites  lignes  blanches. 

Les  ailes  inférieures  sont  en-dessus  d'un  gris- 
rougeâtre ,  et  lavées  de  brun  vers  leur  extrémité. 

Le  dessous  des  quatre  ailes  est  de  la  même 
couleur  que  le  dessus  des  inférieures ,  avec  leurs 
bords  fortement  teintés  de  brun-rouge. 

La  tête  et  le  corselet  sont  d'un  rouge  de  por- 
phyre ,  tacheté  de  blanc  et  de  brun.  L'abdomen 
participe  de  la  nuance  des  ailes  inférieures ,  et  a 
son  extrémité  fauve.  Les  antennes  sont  de  la 
même  couleur  que  la  tête,  et  fihformes  dans  les 
deux  sexes,  qui  ne  diffèrent  entre  eux  que  par 
la  forme  de  l'abdomen  ,  et  parce  que  la  taille  de 
la  femelle  est  vni  peu  plus  forte  que  celle  du 
mâle. 

La  chenille  est  d'une  belle  couleur  fauve,  avec 
une  suite  de  taches  blanches  en  forme  de  larmes, 
et  bordées  de  brun  sur  le  milieu  du  dos ,  dont 
une  sur  chaque  anneau,  à  l'exception  du  dernier, 
qui  en  est  dépourvu.  Elle  est  en  outre  marquée 


44^  HISTOIRE     NATURELLE 

latéralement  de  deux  raies  interrompues  d'un 
fouve  plus  pâle.  La  tète  est  brune  et  séparée  du 
premier  anneau  par  un  collier  rouge. 

M.  Treitschke  n'assigne  pour  nourriture  à  cette 
chenille  que  la  bruyereheibacéeiericaherbacea), 
qui  ne  croît  que  dans  certaines  contrées;  mais 
elle  vit  aussi  sur  la  bruyère  cendrée  {erica  cmerea)^ 
qui  est  beaucoup  plus  commune.  Je  l'ai  trouvée 
plusieurs  fois  sur  cette  dernière  plante  aux  en- 
virons de  Paris ,  notamment  dans  le  bois  de  Ville- 
d'Avray.  C'est  au  mois  d'août  qu'elle  est  parvenue 
à  toute  sa  taille  ;  elle  ne  tarde  pas  alors  à  se  re- 
tirer au  pied  de  la  plante  qui  l'a  vue  naître  ,  pour 
se  changer  en  chrysalide  dans  une  coque  com- 
posée de  terre  et  de  feuilles  sèches.  Elle  passe 
l'hiver  dans  cet  état ,  et  le  papillon  paraît  au  prin- 
temps suivant. 

La  noctuelle  Porphyre  se  trouve  en  Allemagne 
comme  en  France. 


DES    LÉPIDOPTÈRES.  4^3 

CCCXCVIII.  NOCTUELLE  DIDYME. 


NOCTUA  DIDYMA.  {Borkh.  Esp.) 
APAMEA  DIDYMA.  (  Ochsen.  Treitschke.) 


NOCTUA  NICTITANS.  {Esp.Hubn.) 

NOCTUA  LEUCOSTIGMA.  (JF^p.) 

NOCTUA  SECALINA.  (^«i«.  fFien-Ferz.  Illig.) 

NOCTUA  SECALIS.  (;F/e«.  Ferz.) 


NOCTUA  OCULEA.  {Fab.) 

NOCTUA  LAMDA.  (  Fieivcg.) 

L'HIÉROGLYPHE.  [Engram.  tom.  vi.  pi.  256.  fig.  Sgo.) 

LA  CLIGNOTANTE.  {Engram.  tom.  vi.  pi.  256.  %.  392. 

LA  VARIABLE.  {Engram.  tom.  vi.  pi.  259.  fig.  393.) 

Envergure,  14  à  i5  lignes. 


L^A  multitude  de  noms  différents  que  cette  noc- 
tuelle a  reçus,  prouve  combien  elle  varie,  et  en 


444  HISTOIRE   1V\TT]RELLE 

même  temps  combien  plusieurs  de  ces  variétés 
sont  tranchées,  puisque  ceux  qui  les  ont  décrites 
en  ont  fait  autant  d'espèces  ;  mais  ils  n'auraient 
pas  commis  cette  erreur,  s'ils  avaient  eu  occasion 
d'observer  un  grand  nombre  d'individus  ;  car 
ils  auraient  vu  alors  qu'entre  les  variétés  dont 
ils  ont  fait  des  espèces,  il  en  existe  d'intermé- 
diaires qui  lient  les  unes  aux  autres  par  des 
nuances  insensibles,  et  que  toutes,  par  consé- 
quent, se  rapportent  à  une  seule  et  même  espèce. 
Pour  ne  pas  trop  augmenter  le  prix  de  cet  ou- 
vrage en  multipliant  les  planches,  nous  avons 
dû  nous  borner  à  la  représentation  de  deux  va- 
riétés seulement,  et  nous  avons  choisi  les  deux 
plus  caractérisées.  (Voir  la  pi.  loo,  n°'5,6.  ) 

Les  ailes  supérieures  du  n»  5  sont  en-dessus 
d'un  brun  -  chocolat ,  avec  la  tache  réniforme 
blanche  et  marquée  d'un  trait  noir  dans  le  mi- 
lieu, sans  être  accompagnée  de  l'orbiculaire,  qui 
est  absorbée  par  l'intensité  du  fond.  Le  milieu 
de  l'aile  est  occupé  par  une  large  bande  un  peu 
plus  foncée  que  le  reste ,  et  cette  bande  est  bor- 
dée et  traversée  par  plusieurs  lignes  d'un  brun- 
noir.  Une  autre  bande  plus  étroite,  d'un  brun- 
noir  et  sinueuse,  borde  l'extrémité  de  l'aile.  La 
frange  est  découpée  en  festons,  et  séparée  du 
bord  terminal  par  un  liséré  jaunâtre. 

Les   ailes   inférieures   sont  entièrement   d'im 


DES    LÉPIDOPTKRKS.  44-^ 

gris-noirâtre  en-dessus ,  avec  la  frange  plus  pâle. 

Le  dessous  des  quatre  ailes  est  d'un  gris  un 
peu  rougeâtre  légèrement  sablé  de  brun,  avec 
une  ligne  arquée  et  sinueuse  et  un  point  central 
noirâtres  sur  les  inférieures. 

La  tête  et  le  corselet  sont  d'un  brun-foncé  , 
avec  inie  crête  bifide  fortement  prononcée  sur 
le  milieu  de  celui-ci.  L'abdomen  est  crête  sur  les 
trois  premiers  anneaux,  et  participe  de  la  nuance 
des  ailes  inférieures.  Les  antennes  sont  brunes 
et  filiformes. 

La  variété  n°6,  quoique  si  dissemblable  au  pre- 
mier coup  d'œil  de  celle  que  nous  venons  de 
décrire,  n'en  diffère  essentiellement  qu'en  deux 
points  :  i°  parce  que  les  ailes  supérieures  au  lieu 
d'être  totalement  brunes,  sont  d'un  gris-d'écorce 
dans  une  partie  de  leur  surface,  de  sorte  que  la 
couleur  brune  n'occupe  que  le  bord  terminal, 
la  côte  et  une  partie  du  milieu  de  l'aile;  i^  parce 
que  la  tache  réniforme  au  lieu  d'être  blanche 
est  du  même  gris  que  la  partie  claire  de  l'aile. 
Du  reste  c'est  le  même  dessin,  et  le  corps  est  de 
la  même  nuance  que  dans  le  n°  5. 

Quoique  cette  noctuelle  soit  très  -  commune  , 
la  chenille  n'en  est  pas  encore  connue;  car  celle^ 
que  Linné,  et  les  autres  auteurs  d'après  lui,  ont 
décrite  comme  telle,  appartient  à  une  autre  es- 
pèce. On  a  quelque  raison  de  croire  cependant 


446    HISTOIRE    NATURELLE    DES    LÉPIDOPTÈRES. 

qu'elle  est  tout- à -fait  grise  ,  et  qu'elle  vit  de 
plantes  herbacées.  L'insecte  parfait  paraît  en 
juillet  et  août;  il  vole  le  soir,  et  quelquefois  le 
jour ,  sur  les  fleurs  odorantes  ;  mais  le  moyen  le 
plus  sûr  de  se  le  procurer  frais,  c'est  de  le  cher- 
cher dans  les  crevasses ,  ou  sous  les  écorces  des 
vieux  arbres ,  où  il  aime  à  se  retirer. 
Cette  noctuelle  est  commune  en  France. 


TABLE 

ALPHABÉTIQUE  ET  SYNONYMIQUE 


DES 


LÉPIDOPTÈRES    NOCTURNES 

DÉCRITS    DANS    CE    VOLUME. 

f  Les  noms  en  caractères  italiques  sont  ceux  des  citations.  J 


^  CE  RIS  (  noctua).  Linn.  Fab.  Wien.  Verz.  Hiibn.  Esp. 

Borkh.  etc.  Voyez  Érable  (  noctuelle  de  1'  ). 
Aceris  (  acronicta  ).  Ochsen.  F.  Érable  (  noct.  de  1'  ) 
Achates  (  noct.  )  Hubn.   F.  Thalassine  (  noct.  ) 

Adulatrice  (  noct.  )  pi.  94 352 

Jdulatrix  (  noct.  )  Hubn.  V.  Adulatrice  (  noct.  ) 
Adulatrix  {pJdogophora.  )  Treitschke.  V.  Adulatrice  (noct.) 
Adusta  {noct.)  Esper.  F.  Aduste  (noct.) 
Adusta  (  hadena.  )  Treitschke.  F.  Aduste  (  noct.  ) 

Aduste  (noct.)  pi.  92 3i6 

Adi'ena  (  noct.  )  Vieweg.  F.  Teinte  (  noct.  ) 

Advena  {noct.)  AVien.Verz.  Hubn.  Fab.  Borkh.  Devill.  Gotze. 

lUig.  F.  Étrangère  (noct.) 
Advena  {polia.)  Ochsen.  Treitschke.  F.  Étrangère  (noct.) 
Aeruginea  (^noct.  )  Hubn.  F.  Éruginée  (noct.) 
Aeniginea  [hadena.)  Ochsen.  Treitschke.  F.  Éruginée  (noct.) 
Agréable  (  nocl.  1  pi.  78 84 


448  TABLE    ALPHABÉTIQUE 

Airelle  (  noct.  tle  Y  ^  pi.  79 92 

Airelle  y  noct.  tle  l"  Oliv.  K  Airelle  (  noct.  de  1'  ) 
Albimacula  (^noct.)  Borkh.  /^'.  Parée     noct.) 
Albitnacula  [miselia.)  Ochsen.  Treitschke.  V.  Parée  (noct.) 
Mbipuncta  [noct.  )  Fab.  Wien.  Verz.  Hubn.  Borkh.  F.  Point 

blanc  (  noct. 
Albipuncta  [mythimna.^  Ochsen.  /'.  Point  blanc    noct.) 
Algœ    noct.)  Fab.  F.  Chloe  (noct. 

Alni  noct.)  Linn.  Fab.  Hubn.  Esp.  Borkh.  /^. Aune  ^noct.  de  1') 
Alni  {^acronicta.)  Ochsen.  F.  Aune  (noct.  de  1'  ). 
Alsmes  [noct.)  Hubn.  Borkh.  V.  Morgeline  (noct.  de  la). 
Alsines  {caradrina.)  Ochsen.   T^.  Morgeline  (noct. delà  \ 
Ambigua  (^noct.)  Fab.  Hubn.  F.  Ambiguë  (noct.  ) 

AMBiGrE  (  noct.  ^  pi.  76 61 

Ambiguë    l'  .  Engram.  P^.  Ambiguë  (noct.) 
Ambiguë  (  noct.  )  Oliv.  F.  Ambiguë  (  noct.  ] 

Améthiste  (  noct.  )  pi.  98 828 

Amethjrstina  (  noct.  ,  Hubn.  /".  Améthiste  ,  noct.  ) 
Amethystina  [hadena.  )  Ochsen.  F.  Améthiste  (noct.  . 
Annulata  (^bombyx.    Fab.  Devill.  F.  Saupoudrée  (noct.) 

Apparente    noct.    pi.  74 89 

Aprilina  i^noct. _  Fab.  AVien.   Verz.   Borkh.  Brahm.  Hubn. 

Panz.  F.  Orion.  (  noct.  '; 
Aprilina  (  miselia.  )  Ochsen.  Treitschke.  F.  Runique  noct.) 
Aprilina  major  ^  phalœna.)  Berlin.  Mag.  F.  Runique    noct.) 
Aprilina  (  noct.  )  Linn.  Esp.  Rossi.De\ill.  Fuessly.  Lang.  Verz. 

Gotze.  F.  Runique     noct.  , 
Aquilina  (noct. j  Borkh.  F.  Aduste  (noct.) 
Ariœ    noct.     Esp.  F.  Contiguë  (  noct. 

Arrangée  (  noct.  )  pi.  93 356 

Arrangée  (/').  Engram.  F.  Arrangée  (  noct.  ; 
Arrangée  (  noct.  ;  Oliv.  /'.  Arrangée  noct.  ") 
Arroche     noct.  de  1').  pi.  100 4  j2 


ET    SYNONYMIQUE.  449 

Arrochc  (  noct.  de  V)  Oliv.  V.  Arroche  (  noct.  de  1'}. 
Arrochière  (  /'  \  Engrara.  V.  Arroche  (noct.  de  1'). 
Arrosée  {V).  Engram.  V.  Saupoudrée  (noct.  ) 
Arrosée  [noc]  Oliv.  F.  Saupoudrée  (  noct.) 

Arrosée  ;  noct.  )  pi.  77 78 

Assimulans  [^noct.)  Borkh.  V'.  Augure  (  noct.  ) 
Alriplicis  ■noct.)  Linn.  Fab.  "VVien.  Verz.  Illig. ,  etc.    f^".  Ar- 
roche (noct.  de  1'  \ 
Atriplicis    trachea\  Ochs.  Treitschke.  /^'.  AiTOche  (n.  del'). 
Atropos  miner  'phalœna).  Gotze.  y.  Troène  (noct.  du  \ 

AiBÉPixE    noct.  de  r  )  pi.  96 874 

Aubépine  (  noct.  de  l')  Oliv.  P'.  Aubépine  (noct.  de  l'y. 
Auhépinière  (/').  Engram.  V.  Aubépine  (  noct.  de  1'  ). 
Augur{  noct.  )  Fab.  Hubn.  T'.  Augure  (  noct.) 
Augur  {^graphiphora.)  Ochsen.  V.  Augure  (noct.  ) 

Augure  (  noct.  )  pi.  78 3 1 

Augure  (  noct.  )  Oliv.  V.  Augure  (  noct.  ) 

Aune  (noct.  del')  pi.  87 2  33 

Aune  {noct.  de  V  )  Oliv.  V.  Aune  (  noct.  de  1'  '. 
Aunette  (/').  Engram.  V.  Aune  (noct.  de  1'  ). 
Aurantio-Maculata  (noct.)  Gotze.  F.  Ceinture  jaune  (noct. ^ 
Auricoma  [noct.)  Wien.  Verz.  Fab.  Esp.  Hubn.  Borkh.  etc. 

F.  Chevelure  dorée     noct.  ' 
Auricoma  [acronicta.  )  Ochsen.  V.  Chevelure  dorée  ^  noct.  ) 
Austera  (  noct.  )  Esp.  F.  Géographique  (  noct.  ) 
Austera  (  bombyx.  )  Borkh.  V.  Géographique  (  noct.  "! 
Avare  (/'\  Engram.  V.  Testacée  (noct.  ) 
Aveugle  [noct.  '  Oliv.  V.  Tache  effacée  (noct.) 
Avrilière  [l').  Engram.  F.  Orion.  (noct.  ^ 
Avri/ière  ( noct.)  0]\x.  F.  Orion.    noct. "^ 

Bicolor  [noct.)  Vieweg.  F.  Sereine  (noct.  ) 

Bicolor  { phalœna.)  Naturforscher.  F.  Sereine  (noct.) 

NOCTURNES,   III.  29 


45o  TABLE    ALPHABÉTIQUE 

Bicolor  {noctua).  Esp.  F.  Biponctuée  (noctuelle). 
Bicnlorata  {phalœna.)  Berl.  Mag.  F.  Sereine  (noctuelle). 
Bicruris  {noct.  )  Gotze.  Naturforscher  V.  Capsulaire  (noct.) 

BiMAcuLÉE  (noctuelle),  pi.  96 378 

Bimaculée  [noctuelle).  Oliv.  F.  Bimaculée  (noctuelle). 
Bimaculée  {la).  Engram.  F.  Bimaculée  (noctuelle)  . 
Bimaculosa[noct.)  Linn.  Wicn.  Verz.  Hubn.  Fab.  Borkh. 

Esp.  Gotzc.  Devill.  Vieweg.  F.  Bimaculée  (  noctuelle  ). 
Bimaculosa  {iniselia.)  Ochsen.  Treitschke.  F:  Bimaculée  (n.) 
Bimaculosa-Italica  [noctua).  Esp.  F.  Bimaculée  (  noct.) 
Bimaculosa  [noct.)  Esp.  Lang.  Verz.  F.  Plébéienne  ( noct.) 

Biponctuée  (  noctuelle  ).  pi.  84 171 

Bipuncta  [noctua).  Borkh.  F.  Biponctuée  (  noctuelle). 
Bipuncta  (?e«//m.)  Ochsen.  F.  Biponctuée  (noctuelle). 
Birivia  [noctua).  Borkh.  F.  Porphyre  (  noctuelle  ). 
Bisulphuree  (/').  Devill.  F.  Flavicorne  (noctuelle), 
Blanda  [caradrina).  Ochsen.  r^. Pissenlit  (  noctuelle  du  ). 
Blanda  [noct.)  Wien.  Verz.  Mus.  Schiff.  F.  Pissenlit  (noct.  du) 
Blanda  [  noctua  ).  Fab.  Hubn.  F.  Flatteuse  (  noctuelle  ). 

Blanchissante  (  noctuelle  ).  pi.  99 4^2 

"Bleue  (  noctuelle  )•  pi-  9B 4 1 5 

Bradyporina  [  noctua  ).  Hubn.  F.  Lièvre  (  noctuelle  ). 
Brecciœ-formis [noctua).  Esp.  F.  Vipérine  (noctuelle  de  la). 
Brillante  [la).  Engram.  F.  Luisante  (  noctuelle  ). 

BaonÉE  (  noctuelle  )•  pi.  99 ''^''J 

Brodée  [la).  Engram.  F.  Plébéienne  (  noctuelle  ). 
Brouillée  (la).  Engram.  F.  Double  (  noctuelle  ). 

Cachée  (  noctuelle  ).  pi.  78 29 

Cachée  [la).  Engram.  F.  Teinte  (  noctuelle  ). 

Caecimacula  [noctua).  Wien.  Verz.  Fab.  Hubn.  Borkh.  F. 

Tache  effacée  (  noctuelle  ). 
Caecimacula  { orthosia).  Ochsen.  F. Tache  effacée  (noct.) 


KT    SYNONYM  IQIIE.  4^ï 

Caesia  (noctua).  Hiibii.  Wicii.  Vcrz.  lUig.  Roikli.  Gotr-P. 

K  Bleue  (  noctuelle  ). 
Caesia  [polia).  Ochsen.  Treitschke.  V.  Bleue  (noctuelle). 
Calcatrippœ  (  noctua  ).  Vieweg.  F.  Saponaire  (noct.  de  la). 
Canaria  (  noctua  ).  Esp.  V.  Lychnide  (  noctuelle  de  la  ). 
Candelisequa  [noct.  )  Var.  Esp.  F.  Érable  (  noctuelle  de  1'). 
Candelisequa  (  noctua  ).  Wien.  Verz.  Hubn.  Esp.  F.  Chande 

lière  (  noctuelle  ). 
Canescens  (  noctua  ).  Boisduval.  F.  Blanchissante  (  noct.  ) 

CIappa  (  noctuelle  ).  pi.  99 427 

Cappa  (  polia).  Ochsen.  Treitschke.  F.  Cappa  (  noctuelle). 
Cappa  {^noctua).  Hubn.  F.  Cappa  (  noctuelle  ). 
Caprece  (  noctua  ).  Fab.  F.  Retuse  (  noctuelle  ). 
Capsincola  [noctua).  Hubn.  Wien.  Verz.  Borkh.  Esp.  Scriba. 

Brahm.  Vieweg.  Schwarz.  F.  Capsulaire  (  noctuelle  ). 
Capsincola  [h.adena).0^\!,Qw.  Trietschke.  F.  Capsulaire  (n.) 

Capsulaire  (  noctuelle),  pi.  gS 334 

Capsulaire  i^la).  Engram.  F.  Capsulaire  (  noctuelle  ). 
Capsulaire  [noctuelle).  Oliv.  F.  Capsulaire  (  noctuelle  ). 
Carnée  {la).  Engram.  F.  Étrangère  (  noctuelle  ). 
Carpophaga  [hadcna).  Ochsen.  F.  Carpop'.iage  (  noctuelle  }. 
Carpophaga  (noctua).  Borkh.  Scriba.   F.  Carpophage  (noct.) 

Carpophage  (  noctuelle  ).  pi.  92 3o5 

Cataphanes  (  noctua  ).  Hubn.  F.  Apparente  (  noctuelle  ). 

Ceinte  (  noctuelle  ).  pi.  85 190 

Ceinture  jaune  (noctuelle  ).  pi.  98 401 

Ceinture  jaune  (  noctuelle  ).  Oliv.  F.  Ceinture  jaune  (noct.) 
Ceinture  jaune  [la).  Engram.  F.  Ceinture  jaune  (noctuelle). 
Céladon  (  noctuelle  ).  OUv.  F.  Brodée  (noctuelle). 
Cendrée-noirâtre  [la).  Engram.  Z^'^.  Patience  (noctuelle  de  la). 
Cerasi  (  noctua  ).  Fab.  Fuessly.  Pang.  F.  Constante  (  noct.) 
Cerisier  [noctuelle  du).  Oliv.  F.  Constante  (noctuelle). 
Cerisière  (  la  ).  Engram.  F.  Filigrame  (  noctuelle  ). 

29. 


452  TABLE    ALPHABÉTIQUE 

Cerisière  [la).  Engram.  ^.  Dysodéc  (noctuelle). 

Chandélière  (noctuelle),  pi.  77 72 

Chandélière  [la).  Engram.  V.  Chandt-îière  (  noctuelle ). 
Chauve  {la).  Engram.  F.  Glabre  (noctuelle  ). 

Chevelure  dorée  (  noctuelle  ).  pi.  87 236 

Chevelure  dorée  {la).  Engram.  F.  Chevelure  dorée  (noct.) 
Chevelure  dorée  {noctuelle).  Oliv.  V.  Chevelure  dorée  (noct.) 

Chi  (  noctuelle  ).  pi.  99 424 

Chi  {noctua).  Linn.  Fab.  Wien.  Verz.  Hubn.  IIHg.  Esp.  etc. 

V.  Chi  (  noctuelle  ). 
Chi  (  polia).  Ochsen.  Treitschke  V.  Chi  (  noctuelle). 

Chloé  (  noctuelle  ).  pi.  80 212 

Chloé  [la).  Engram.  V.  Chloé  (  noctuelle  ). 
Chrysozona  { noctua  ).  Borkh.  V.  Dysodée  (  noctuelle  ). 
Cincta  {  noctua  ).  Fab.  Borkh.  V.  Ceinte  (  noctuelle  ). 
Cincta  (  episema  ).  Ochsen.  V.  Ceinte  (  noctuelle  ). 

Clairette  (  noctuelle  ).  pi.  74 '^7 

Clignotante  {la).  V.  Didyme  (  noctuelle  ). 
Coeruleocephala  {bombya:).  Linn.  Fab.  Wien.  Verz.  Borkh. 

Esp.  Hubn.  etc.  V.  Double  Oméga  (  noctuelle  ). 
Coeruleocephala  {episema).  Ochsen.  F.  Double  Oméga  (n.) 
Colllnita  {noctua).  Esp.  V.  Grêle  (  noctuelle  ). 
Colon  {le).  Engram.  F.  Bi-ponctuée  (  noctuelle  ). 
Comta  {miselia).  Ochsen.  Treitschke.  V.  Parée  (  noctuelle  ). 
Comta  {  noctua  ).  Esp.  Borkh.  V.  Arrangée  (noctuelle  ). 
Compta  {  noctua  ).  Wion.  Verz.  Hubn.  Illig.  Esp.  Fab.  De- 

vill.  Lang.  Verz.  Brahm.  Vieweg.  V.  Arrangée  (noctuelle). 
Compta  {  noctua  ).  Esp.  V.  Parée  (  noctuelle  ). 
Concinna  {  noctua  ).  Esp.  V.  Porphyre  (  noctuelle  ). 
Concinna  (  noctua  ).  Hubn.  F.  Parée  (  noctuelle  ). 
Consohrina  {  noctua  ).  Borkh.  F.  Or  (  noctuelle  ). 
Conserta  {  noctua  ).  Hubn.  F.  Parée  (  noctuelle  ). 
Conspersn  {  noctun  ).  Wien.  Verz.  Hubn.  Illig.  Esp.  Borkh. 


ET    SYNONYMIQUE.  4^3 

Gotze.  Lang.  Verz.  Brahm.  V.  Saupoudrée  (  noctuelle  ). 
Conspersa  [miselia).  Ochsen.  Treitschke  V.  Saupoudrée  (n.) 

Constante  (  noctuelle  ).  pi.  8i 1^7 

Constante  (la).  Engram.  r.  Constante  (  noctuelle  ). 
Constante  (/«).  Engram.  F.  Tache  effacée  (  noctuelle  ). 
Contacta  (  noctua).  Esp.  F.  Inconstante  (  noctuelle  ). 
Contigua  (  noctua  ).  Wien.  Verz.  Hubn.  Fab.  Devill.  Got^e. 

K.  Contiguë  (  noctuelle  ). 
Contigua  [hadena).  Ochsen.  F.  Contiguë  (  noctuelle  ). 

CoNTiGUE  (  noctuelle  ).  pi.  91 289 

Contiguë  [noctuelle).  Oliv.  F.  Contiguë  (noctuelle). 
Convergens  (  noctua  ).  Hub.  Wien.  Verz.  Illig.  Borkh.  Fab. 

Gotze.  F.  Convergente  (  noctuelle  ). 

Convergente  (noctuelle),  pi.  91. 298 

Convergente  {noctuelle).  Oliv.  F.  Convergente  (noctuelle  ). 
Cortiçea  (  noctua  ).  Esp.  F.  Upsilon  (  noctuelle  ). 
Coryli  [noctua).  Hubn.  F.  Coudrier  (noctuelle  du). 
Co7jIi{boinbjx).  lÀnn.  Fab.  Esp.  Borkh.  F. Coudrier  (n.  du). 
Coryli  (  Colocasiu).  Ochsen.  F.  Coudrier  (noctuelle  du). 

Coudrier  (noctuelle  du),  pi.  84 180 

Couleur  d'herbe  (noctuelle),  pi.  97 SgS 

Couleur  de  lichen  (noctuelle),  pl.99.  . 420 

Coureuse  [la).  Engram.  F.  Leucophée  (noctuelle). 
Couverte  [la).  Engram.  /".  Remarquable  (noctuelle). 

CuBicuLAiRE  (noctuelle),  pi.  76 57 

Cubicularis  [noctua). 'W'\en.  Verz..  Hubn.  Borkh.  F.  Cubicu- 

laire  (noctuelle). 
Cubicularis  [caradrina).  Ochsen.  /^.  Cubiculaire    (noct.) 

CucuBALE  (noctuelle  du),  pi.  93 33 1 

Cucubali  (  noctua  ).  Wien.  Verz.  Illig.  Hubn.   Esp.  Borkh. 

Fuessly.  Brahm.  Vieweg.  Schrank.  Schwarz.  F.  Cucubale 

(  noctuelle  du  ). 
Cucubali [hadcna).  Ochsen.  Treitschke.  V .  Cucubale  (  n.  du  ). 


454  TABLE    ALPHABÉTIQUE 

Culta  (noctua).  Hubn.  Wien,  Verz.  lUig.  Fab.  Borkh.  Esp, 

Devill.  Gotze.  Lang.  Verz.  F.  Soignée  (  noctuelle  ). 
Culta  [miselia).  Ochsen.  Treitschke.  /^.  Soignée  (noctuelle). 
Cursoria  (agrotis).  Ochsen,  V.  Mêlée  (  noctuelle  ). 
Cursoria  {noctua).  Hubn.  Wien.  Verz.  Boikh.  V.  Mêlée  (n.) 
Cuspis  [noctua).  Hubn.  F.  Psi.  (  noctuelle  ). 
Cuspis  [acronicta).  Ochsen.  F.  Psi  (  noctuelle). 
Cyparissiœ  {noctua).  Hubn.  F.  Euphorbe  (  noctuelle  de  1'  )• 

Décora  {noctua).  Wien.  Verz.  Hubn.  F.  Agréable (  noct  ). 

Décora  {agrotis).  Ochsen.  F.  Agréable  (  noctuelle  ). 

Degener  [noctua).  Borkh.  F.  Chloé  (  noctuelle  ). 

Degener  {noctua).  Esp.  F.  Slrigule  (  noctuelle). 

DÉLAYKE  (  noctuelle  ).  pi.  83 i6/, 

Délayée  {noctuelle).  Oliv.  F.  Délayée  (  noctuelle  ). 

Dentiligne  (noctuelle),  pi.  99 43a 

Dentina  [noctua).  Wien.  Verz.  Hubn.  Illig.  Borkh.  Esp.  De- 
vill. Rossi.  Gotze.  F.  Dentinc  (  noctuelle  ). 

Dentina  {hadena).  Ochsen.  ^.  Dentine  (  noctuelle  ). 

Dentine  (noctuelle),  pi-  89 266 

Dentine {noctuelle).  Oliv.  F.  Dentine  (noctuelle). 

Dichroma  [noctua).  Esp.  F.  Bleue  (  noctuelle  ). 

Diclyma  [noctua).  Borkh.  Esp.  F.  Didyme  (noctuelle). 

Didyina  {apamea).  Ochsen.  Treitschke.  F.  Didyme  (noct.) 

DiDYME  (  noctuelle  ).  pi.  100 443 

Dilucida  [noctua).  Hubn.  F.  Clairette  (  noctuelle  ). 

Dilucida  [agrotis).  Ochsen.  F.  Clairette  (noctuelle). 

Diluta  [noctua).  Wien.  Verz.  Fab.  Hubn.  Borkh.  F.  Dé- 
layée (noctuelle). 

Diluta  [tetkea).  Ochsen.  F.  Délayée  (noctuelle). 

Distans  [  noctua  ).  Hubn.  F.  Distante  (noctuelle  ). 

Dislans  [hadena).  Ochsen.  /'.Distante  (noctuelle). 

Djstantk  (  noctuelle  ).  pi.  89 26% 


ET    SYNONYAIIQU  E.  4^5 

Double  (noctuelle),  pi.  91 ^gS 

Double  bande  brune  {la).  Engrani.  V.  Or  (noctuelle  ). 
Double  O  {le).  Engram.  F.  OO.  (noctuelle). 
Double  O  {noctuelle).  Oliv.  V.  OO  (noctuelle). 

Double  Oméga,  (noctuelle),  pi.  85 187 

Double  Oméga  {  le).  Engram.  Geoff.  V.  Double  Oméga  (n.) 
Double  Oméga  {noctuelle).  Oliv.  /^.  Double  Oméga  (noct.) 
Double  W  {le).  Engram.  V.  Thalassine  (noctuelle). 
Doucette  { la  ).  Engram.  V.  Silène  (noctuelle). 
Doucette  {noctuelle).  Oliv.  /^.Flatteuse  (noctuelle). 
Douteuse  {la).  Engram.  V.  Upsilon  (noctuelle). 
Dryade  {la).  Engram.  V.  Genêt  (noctuelle du). 
Dubia  {noctua).  Naturforscher.  F.  Luisante  (noctuelle). 

DuMÉRiL  ( noctuelle  ).  pi.  90 277 

Dumerilii  {noctua).  Nobis.  /^.  Duméril  (noctuelle). 
Dysodea  {noctua).  Esp.  Borkli.  F.  Ceinture  jaune  (noct.  ) 
Dysodea{  noctua).  Wicn.  Verz.  Ulig.  Hubn.  Gotze.  Bralim. 

Laspeyres.  /^.  Dysodée  (noctuelle). 
Dysodea  {polia).  Ochsen.  Treitschke.  F.  Dysodée  (noct.) 

Dysodée  (  noctuelle),  pi.  98 4<J4 

Echu  {  noctua  ).  Hubn.  Borkh  F.  Vipérine  (noctuelle de  la). 
Echu  {.xanthia).  Ochsen.  F.  Vipérine  (noctuelle  de  la). 
Egregia  {noctua).  Esp.  Borkh.  Vieweg.  Lang.  Verz.  F.  Cou- 
leur d'herbe  (noctuelle). 

Emaillée  (noctuelle),  pi.  78. 86 

Embbasée  (  noctuelle),  pi.  g4 34 5 

Embrasée  {noctuelle).  Oliv.  F.  Embrasée  (noctuelle  ). 
Empyrea  {noctua).  Hubn.  F.  Embrasée  (noctuelle). 
Empyrea  {hadena).  Ochsen.  F.  Embrasée  (noctuelle). 
Empyrea  {phlogophora).  Treitschke.  F.  Embrasée  (noct.) 
Encausta  {  noctua).  Hubn.  F.  Emaillée  (noctuelle). 
Encausta  {agrotis).  Ochsen.   F.  Emaillée  (noctuelle). 
Érable  (  noctuelle  de  l'  ).  pi.  88 a53 


456  TABLE    ALPHABÉTIQUE 

Érable  (  noctuelle  de  l').  Oliv.  F.  Erable  (noctuelle  de  1'  ). 

Éruginée  ( noctuelle  J.  p.  91 3or 

Erythrocepkala  (^iioctua  ).  Esp.  V.  Rieuse  (noctuelle). 
Erythrocephnla  {noct.)  Fab.  Wien.  Verz.  Hubn.  V.  Glabre  (n.) 
Erythrocephala  (^cerastis).  Ochsen.  V.  Glabre  (noctuelle). 
Èryihrocéphale  (/').  Engrani.  V.  Rubiconde  (noctuelle). 
Érjthroccphale  [  noctuelle).  Oliv.  V.  Glabre  (noctuelle). 
Esula  i^noctua).  Hubn.  Scriba.  F.  Euphraise  (noct.  del'). 

Etrangère  (  noctuelle  ).  pi.  9(1 3^2 

Etrangère  (^noctuelle).  Oliv.  /^.Etrangère  (noctuelle). 
Étrille  (r).  F.  Strigule  (noctuelle  ). 

Euphorbe  (noctuelle  de  1' ).  pi.  88 247 

Euphorbe  (  noctuelle  de  V  ).  F .  Euphorbe  (  noctuelle  de  1'). 
Euphorbiœ  (noctua).  "Esp.  Rossi.  F".  Euphraise  (noct.  del') 
Euphorbice  {jioctua).  Wien.  Verz.  Fab.  Brahni.  Borkh.  Hubn. 

Devill.  F.  Euphorbe  (noctuelle). 
Euphorbiœ  [acronicta).  Ochsen.  F.  Euphorbe  (noct. del'). 

Euphraise  (  noctuelle  de  1').  pi.  88 25o 

Euphrasiœ  (jioct.)  Borkh.  Wien.  Verz.  Illig.  Brahm.  F.  Eu- 
phraise (  noctuelle  de  1'  ). 
Euphrasiœ  [acronicta).  Ochsen.  F.  Euphraise  (  noct.  del') 
Exigua  (^noctua).  Hubn.  F.  Exiguë  (noctuelle). 
Exigua  (  caradrina).  Ochsen.  F.  Exiguë  (  noctuelle). 
Exiguë  (  noctuelle  ).  }>!.  75 45 

Fardée  (noctuelle),  pi.  81. . i38 

Fasciculosa  (^bombyx).  Borkh.  F.  Délayée  (noctuelle). 
Favillacea  i^noctua).  Esp.  Hubn.  F.  Grisette  (noctuelle). 
Favillacea  (^acronicta).  Ochsen.  F.  Grisette  (noctuelle). 
Ferruginago  Çnoctua).  Hubn.  F.  OO  (noctuelle). 
F'erruginea  (  bombyx).  Esp.  F.  Ténébreuse  (  noctuelle). 
Ferruginée  [la).  Engrani.  F,  Ténébreuse  (  noctuelle  ). 
Filigrama  [noctua).  Esp,  F,  Filigrame  (  noctuelle). 


ET    SYNONYMIQUK.  4^7 

Filigrama  {polia  ).  Ochsen.  Treitschke.  F.  Filigramc(noct.) 

FiLiGRAME  (noctuelle),  pi.  98 41 J 

Fimbriola  {noctua).  Hubn.  T.  Frangette  (noctuelle). 
Fimhriola  {agrotis).  Hubn.  F.  Frangette  (noctuelle). 
Flamrna  {noctua).  Hubn.  Fab.  Wien.  Verz.  Gotze.  F.  Pity- 

phage  (  noctuelle  ). 
Flamrna  [noctua).  Fab.  Devill.  F.  Jaunâtre  (  noctuelle  ). 
Flamme  (la).  Engram.  F.  Embrasée  (noctuelle). 
Flammea  {noctua  ).  Borkh.  Esp.  F.  Embrasée  (noctuelle). 

Flatteuse  (noctuelle),  pi.  75 55 

Flavicincta  {noctua).  AVien.Verz.  Fab.  Hub.  Illig.  Fuessly. 

Gotze.  Schrank.  Lang.Verz.  Borkh.  ,F^.  Ceinture  jaune  (n.) 
Flavicincta   {  polia  ).    Ochsen.    Treitschke.     F.    Ceinture 

jaune   (noctuelle). 
Flavicincta  major  {noctua).  Esp.  F.  Ceinture  jaune  (noct.) 
Flavicincta  minor{ noctua).  Esp.  F".  Dysodée  (noctuelle). 

Flavicorne  (noctuelle  ).  pi.  8'3 i54 

Fhwicorne  {la).  Engram.  F.  Flavicorne  (noctuelle). 
Flavicorne  {noctuelle).  Oliv.  F.  Flavicorne  (  noctuelle  ). 
Flavicornis  {noctua).  Linn.  Wien.   Verz.  Fab.  Borkh.   Esp. 

Hubn.  F.  Flavicorne  (noctuelle). 
Flavicornii  {telhea).  Ochsen.  F.  Flavicorne  (noctuelle). 
Flavo-macula  {noctua).  Fab.  F.  Luisante  (noctuelle). 
Flocon  de  laine  {le).  Engram.  F.  Lièvre  (noctuelle). 
Formosa  {noctua).  Borkh.  F.  Fougère  (noctuelle  de  la  ). 

Fougère  (  noctuelle  de  la  ).  pi.  gB 3^4 

Fragile  {la).  Devill.  F.  Inconstante  (noctuelle). 

Frangette  (noctuelle),  pi.  74 33 

Fugace  (noctuelle  ).  pi.  73 27 

Fugax  {agrotis).  Ochsen.  F.  Fugace  (noctuelle  ). 
Fuliginea  {noctua).  Hubn.  F.  Fuligineuse  (noctuelle.  ). 

Fuligineuse  (  noctuelle  ).  pi.  78 90 

Fulminea  {noctua).  Fab.  Devill.  Gotze.  F.  l'Eucophéc  (n.) 


45H  TABLE    ALPHABÉTIQUE 

Gernina  (noctua).  Hubn.  r.  Thalassine  (noctuelle). 
Gemina  [noctua).  Hubn.  V.  Double  (noctuelle). 
Gemina  (^kadena).  Ochsen.  Treitschke  V.  Double  (  noct.) 

Genêt  (  noctuelle  du  ).  pi.  91 ^85 

Genistœ  (  noctua  ).  Hubn.  Borkh.  Scriba.  F.  Genêt  (noct.  du) 
Genistœ  {^hadena).  Ochsen.  V.  Genêt  (noctuelle  du  ). 
Geographica  (  noctua  ).  Fab.  F.  Géographique  (  noctuelle  ). 

GÉOGRAPHIQUE  (noctuellc).  pi.  84 184 

Géographique  (  noctuelle  ).  Oliv.  F.  Géographique  (noct.) 
Glabra  [  noctua  ).  Mus.  Schiff.  F.  Morgeline  (  noct.  de  la  ) 
Glabra  (  noctua  ).  Fab.  Wien  Verz.Hubn.  F.  Glabre  (noct.) 
Glabra  [cerastis).  Ochsen.  F.  Glabre  (  noctuelle  ). 

Glabre  (  noctuelle  ).  pi.  79 - gS 

Glaciale  (  noctuelle  ).  pi.  80 122 

Glacialis  (  noctua  ).  Nobis.  F.  Glaciale  (  noctuelle  ). 
Glandifera  (  noctua  ).  Borkh.  F.  Perle  (  noctuelle). 
Glandlfera  (  noctua  ).  Wien.  Verz.  Hubn.  F.  Lichen  (n.  du). 
Glandifera  {pœcilia).  Ochsen.  F.  Lichen  (  noctuelle  du  ). 
Glandifère  [la).  Engram.  F.  Perle  (  noctuelle  ). 
Glareosa  [noctua).  Esp.  F.  I.  Entier  (  noctuelle  ). 
Glareosa  [caradrina).  Ochsen.  F.  I.  Entier  (  noctuelle  ). 
Glauca  [noctua).  Hubn.  F.  Glauque  (  noctuelle  ). 
Glauca  [hadena).  Ochsen.  Treitschke.  Glauque  (noctuelle). 

Glauque  (  noctuelle  ).  pi.  92 322 

Glouteronne  [la).  Engram.  F.  Chi  (noctuelle). 
Gracieuse  [la).  Engram.  F.  Fardée  (  noctuelle  ). 
Gracilis  [noct.)  Wien.  Verz.  Fab.  Hubn.  Borkh.  F.  Grêle  (n.) 
Gracilis  [orthosin).  Ochsen.  F.  Grêle  (  noctuelle  ). 

Gramen  (  noctuelle  du  ).  pi.  85 195 

Graniinis  [  noctua  ).  Hubn.  Borkh.  F.  Gramen  (noct.  du). 
Graminis  [apamea).  Ochsen.  F.  Gramen  (noctuelle  du  ). 
Graininis  [bombyx).  Linn.  Fab.  Esp.  F.  Gramen  (noct.  du). 
Graminis  (  noctua  ).    Wien.  Verz.  ISaturforscher.  Hul)n.  F. 


ET    SYKONYMIQUK.  4^9 

Ivraie  (  noctuelle  de  1'). 
Graininivore  {la).  Engrani.  F.  Gramen  (  noctuelle  tlii). 

Grêle  (  noctuelle  ).  pi  82 1 A 1 

Grisaille  [la).  Engram.  V.  Sereine  (  noctuelle  ). 
Grise  {la).  Engram.  r.  I.  Double  (  noctuelle  ). 
Grise  (^la).  Engram.  F,  I.  Entier  (  noctuelle  ). 

Grisette  (  noctuelle  ).  pi.  87 230 

Grisette  {  noctuelle).  Oliv.  F.  Grisette  (  noctuelle  ). 
Grisette  {la).  Engram.  V.  Grisette  (  noctuelle  ). 
Grosse  tête  {phalène).  Ticç,eev.  F. Mégacéphale (noctuelle). 
Grosse  tête  {la).  Engram.  F.  Mégaccpliale  (  noctuelle  V 


/• 


Haies  (  noctuelle  des  ).  pi.  75 52 

Hepatica  {noctua).  Hubn.  lUig.  Laspeyres.  F.  Teinte  (noct.) 
Herhida  (  noctua).  Hubn.  F.  Couleur  d'herbe  (noctuelle). 
Herbida  (  phalœna  ).  Gotze  F.  Couleur  d'herbe  (  noctuelle  ). 

Hâtive  (  noctuelle  ).  pi.  73 22 

Hiéroglyphe  (/').  Engram.  F.  Didyme  (  noctuelle  ). 
Hirta  (  noctua  ).  Hubn.  F.  Velue  (  noctuelle  ). 
Hyacinthe  {  noctuelle  ).  Engram.  F.  Glabre  (  noctuelle  ). 

/.  Cinctum  (  noctua  ).  Wien.  Verz.  Hubn.  /^.Ceinte  (noct.) 

I.  Double  (noctuelle  ).  pi.  77 80 

I.  Entier  (  noctuelle  ).  pi.   77 7^ 

/.  Geminum   (  noctua  ).  Nobis.  F.  I.  Double  (  noctuelle  ). 
Ignicola  (  noctua  ).  Hubn.  F.  Ignicole  (  noctuelle  ). 
Ignicola  {agrotis).  Ochsen.  F.  Ignicole  (  noctuelle  ). 

Ignicole  (  noctuelle  ).  pi.  72 i4 

/.  Intactum  {noctua).  Hubn.  F.  I.  Entier.  (  noctuelle  ). 

Inconstante  (  noctuelle  ).  pi.  81 i3o 

Inconstante  {V).  Engram.  F.  Inconstante  (noctuelle.). 
Inconstante  (  noctuelle  ).  Oliv.  F.  Inconstante  (  noctuelle  ). 
Inconstante  (/').  Engram.  /'.  (irèle  (  noctuelle  ). 


46o  TABLE    ALPHABÉTIQUE 

Incertaine  (/').  Engram.  V.  Flatteuse  (  noctuelle  }. 
Indifférente  [l').  Eiigram.  F.  Aduste  (  noctuelle  ). 
Infecta  [agrotis\  Ochsen.  F.  Lentilleuse  (noctuelle). 
/.  Noir  (  noctuelle  ).  Oliv.  F.  Ceinte.  (  noctuelle  ). 
Instabilis  (  noctua  ).  Wien.  Verz.  Fab.  Esp.  Borkh.  Hubn.  V. 

Inconstante  (  noctuelle  ). 
Instabilis  (  orthosia^.  Ocliscn.   F.  Inconstante  (  noctuelle  ). 
Ivraie  (noctuelle  de  1'}.  pi.  go 279 

Jaspe-vert  {le).  Engram.  F.  Protée  (  noctuelle  ). 
Jaspidea  (  noctua  ).  Esp.  couleur  d'herbe  (  noctuelle  ). 

Jaunâtre  (  noctuelle  ).  pi.  92 3i  i 

Joconde  {la).  Engram.  F.  Sereine  (  noctuelle  ). 

Jolie  (  noctuelle  j.  pi.  94 SSy 

Jolie  {la).  Engram.  F.  Carpophagc  (  noctuelle  ). 
Jolie  {la).  Engram.  F.  Vipérine  (  noctuelle  de  la  ). 
Joyeuse  {la).  Engram.  F.  Railleuse  (  noctuelle  ). 
Joyeuse  {  noctuelle  ).  F.  Railleuse  (  noctuelle  ). 
Juventina  (  noctua  ).  Cramer.  F.  Fougère  (  noctuelle  de  la). 
Juventine  {la).  Engram.  F.  Fougère  (  noctuelle  de  la). 

Laevis  {  noctua  ).  Hubn.  F.  Lisse  (  noctuelle  ). 
Laevis  {orthosia).  Ochsen.   F.  Lisse  (  noctuelle ). 
Lagopus  {  noctua  ).  Esp.  F.  Fougère  (noctuelle  de  la). 
Lamda  (  noctua  ).  Vieweg.  F.  Didvme  (noctuelle  ). 
Latens  {  noctua  ).  Hubn.  F.  Cachée  (  noctuelle  ). 
Latens  {agrotis).  Ochsen.  F.  Cachée  (noctuelle). 

Lavée  (noctuelle  ).  pi.  80 m 

Lenticulosa  {  noctua  ).  Godart.   F.  Lentilleuse  (noctuelle). 

Lentilleuse  (  noctuelle  ).  pi.  72 1 8 

Lepida  {  noctua  ).  Esp.  F.  Porphyre  (noctuelle). 
Lepida  {  noctua  ).  Esp.  F.  Carpophage  (  noctuelle  ). 
Lepida  {noctua).  Borkh.  Brahm.  ^".  Grêle  (  noctuelle). 


KT    SYNONYMIQUE.  4^1 

Leporina  (  nociua  ).   Linn.  Wien.  Yerz.  Esp.  Hubn.  Borkh, 

V.  Lièvre  (  noctuelle  ). 
Leporina  (  bombyx).  Fab.  F.  Lièvre  (  noctuelle  ). 
Leporina  (  acronicta).  Ochsen.  V.  Lièvre  (  noctuelle  ). 
Leucographe  (  la  ).  Engram.  F.  Saponaire  (  noct.  de  la  ) 
Leucophœa  [noctua).   Wien.  Vcrz.  Hubn.  Borkh.  Vievscg. 

Illig.  F.  Leucophée  (  noctuelle  ). 

Leucophée  (  noctuelle  ).  pi.  90 282 

Leucophée  (  noctuelle  ).  Oliv.  F.  Leucophée  (  noctuelle  ), 
Leucostigma  {noctua).  Esp.  F.  Didyme  (  noctuelle  ). 

Lichen  (  noctuelle  du  ).  pi.  86 207 

Lichen  (  noctuelle  du).  Oliv.  F.  Lichen  (  noctuelle  du  ). 
Lichenea  hioctua).  Hubn.  F.  Couleur  de  Lichen  noct.) 
Lichenis  [noctua).  Fab.  ^.Lichen  (  noctuelle  du  ). 
Lichenis  (  noctua)  .  Esp.  Borkh.  F.  Lichen  (noctuelle  du  ). 

Lièvre  (  noctuelle),  pi.  87 aaS 

Lièvre  (  bombyx  )  Oliv.  F.  Lièvre  (  noctuelle  ). 

Ligula  (  noctua  ).  Esp.  F.  Polie  (  noctuelle). 

Ligustri  (  noct)  Wien.  Verz.  Fab.  Hubn.  Esp,  Borkh.  Brahm. 

Devill.  F.  Troène  (noctuelle  du). 
Ligustri  (  hadena  ).  Ochsen.  ^.Troène  (noctuelle  du  ). 
Lisse  [la).  Engram.  F.  Polie  (noctuelle  ). 
Lisse  {noctuelle).  Oliv.  F.  Polie  (  noctuelle  ). 

Lisse  (  noctuelle  ).  pi.  76 65 

Lithargyrea  (  noctua  ).  Esp.  F.  Point  blanc  (noctuelle  ). 

Lithophila  (  noctua  ).  Brahm.  F.  Perle  (noctuelle). 

Litura  [noctua).  Linn.  Wien.  Verz.  Fab.  Hubn.  Borkh.  Esp. 

F.  Liture  (noctuelle). 
Litura  {orthosia).  Ochsen.  T' .  Liture  (  noctuelle  ). 

Liture  (noctuelle),  pi.  79 104 

Liture  (  noctuelle  ).  Oliv.  F.  Liture  (noctuelle). 

Loin  [  noctua  ).  Esp.  Borkh.  Devill.  F.  Ivraie  (noct.  de  1'). 

Lota  [  nnrtua  ).  Wien.  Verz.  Hubn.  Borkh.  P\  Lavée  (noct.) 


462         TABLF.  ALPHA  BÉTFQU  1: 

Lnta  {bombyx).  Liiin.  V.  Lavée  (  noctuelle). 
Lota  [orthosia).  Ochsen.  F.  Lavée  (  noctuelle  ). 
Liœernca  [noctua).  Hubn.   F.  Fugace  (  noctuelle  ). 
Lucipara  (  noctua).  Linn.  AVien.  Verz.  Fab.Esp.Borkh.  Illig. 

Devill.  Gotze.  Vieweg.  Schwarz.  Schrank.  /^.Luisante  (n.) 
Lucipara  {hadena).  Ochsen.  ^.Luisante  (noctuelle). 
Lucipara  (  phlogopkora  ).  Treitschke.  F.  Luisante  (nocl.) 
Lucipare  {  noctuelle  ).  Oliv.  F.  Luisante  (  noctuelle  ). 
Ludifica  (  noctua  ).  Suizer.  F.  Runique  (  noctuelle  ). 
LucUfica  («ocf««).Linn.  Fab.Wien.  Verz.  Hubn.  Esp.  Boikh. 

F.  Railleuse.  (  noctuelle  ). 
Ludifica  [diphtera).  Ochsen.  F.  Railleuse  (noctuelle). 

Luisante  (  noctuelle  ).  pi.  94 348 

Lychnide  (  noctuelle  de  la  ).  pi.  80 ii3 

Lychnide  (la).  Engtam.  F.  Lychnide  (  noctuelle  de  la  ). 
Lychnide  (  noctuelle  ).  Oliv.  F.  Lychnide  (  noctuelle  de  la). 
Lychnidis  (nocttui).  Fab.  Wien.  Verz.  Hubn.   F.  Lychnide, 

(  noctuelle  de  la  ). 
Lychnidis  (orthosia).  Ochsen.  F.  Lychnide  (noctuelle  de  la). 

Maincata  {noctua).  Devill.  Rossi.  F.  Fougère  (noct.de  la) 

Maravigna  (  noctuelle  ).  pi.  82 i43 

Marai'ignœ  (  noctua  ).  Nobis.  F.  Maravigna  (  noctuelle  ). 
Megacephala  [noctua).  Fab.  Wien.  Verz.  Hubn.  Borkh.  Esp. 

T\  Mégacéphale  (  noctuelle  ). 
Megacephala  {ncronictu  ).  Ochsen.  /^".Mégacéphale  (noct.) 

MÉGACÉPHALE  (  noctuclIe  ).  pi.  88 244 

Mégacéphale  [noctuelle  ).  Oliv.  F.  Mégacéphale  (  noct.  ) 

MÊLÉE  (  noctuelle  ).  pi.  72 16 

Menianthe  (noctuelle du  ).  pi.  88 289 

Menyanthidis  [noctua).  Esp.  Hubn.  Vleweg.   F.  Menianthe 

(  noctuelle  du  1. 
Menyanthidix  [ncronicta).  Ochsen.  F.  Menianthe  (noct.  du) 


ET    STNONYMJQlir:.  /|()J 

MÉTictiLF.usE  (  noctuelle  }.  pi.  94 ^ 40 

Méticuleuse  [la).  Goëdart.  f'. Méticuleuse (  noctuelle  ). 

Méticuleuse  (noctuelle).  Oliv.  V.  Méticuleuse  (noctuelle  ). 

Meticulosa  [noctiia).  Wien.  Verz.  Linn.  Fab.  Esp.  Hubn. 
Borkh.,  etc.  V.  Méticuleuse  (  noctuelle  ). 

Meticulosa  [hadena).  Ochsen.  V.  Méticuleuse  (noctuelle  ). 

Meticulosa  [jMogophora).  Treitschke.  /^.  Méticuleuse  (n.) 

Millegrana  (  noctua).  Esp.  F.  Tache  effacée  (  noctuelle). 

Mince  (la).  Engram.  ^.  Éruginée  (  noctuelle  ). 

Mince  [noctuelle).  Oliv.  F.  Grêle  (noctuelle  ). 

Miniosa  (  noctua  ).  Wien.  Verz.  Fab.  Borkh.  Hubn.  ?^.  Far- 
dée (  noctuelle  ). 

Miniosa  (  orthosia  ).  Ochsen.  f.  Fardée  (  noctuelle  ). 

Modeste  [la).  Engram.  V.  Liture  (  noctuelle  ). 

Montagnarde  (  noctuelle  ).  pi.  92 3  1 4 

Monticola  [  noctua  ).  Nobis.  V.  Montagnarde  (  noctuelle  ). 

Moqueuse  [noctuelle).  Oliv.  V.  Rieuse  (  noctuelle  ). 

MoRGELiNE  (  noctuelle  de  la  ).  pi.  76 G^ 

Morpheus  [caradrina).  Ochsen.  V.  Haies  (  noctuelle  des). 

Morpheus  [noctua\  Vieweg.  Huffnag.  ^'.  Haies  (noct.  des) 

Mucida  [  noctua  ).  Borkh.  F.  Rubiconde  (  noctuelle  ). 

Nana  [phalœna).  Naturforscher.  /^.Saupoudrée  (noct.) 
Nana  [  noctua  ).  Esp.  F.  Dentine  (  noctuelle  ). 
Kasse  [la  ).  Engram.   T~.  Ivraie  (  noctuelle  de  1'). 

NÉBULEUSE  (  noctuelle  ).  pi.  78 82 

Nebulosa  [noctua).  Borkh.  Naturforscher.  F.Vvolée  (noct.) 
Nebulosa  [  noctua  ).  Hubn.  F.  Nébuleuse  (  noctuelle  ). 
Nebulosa  [  noctua  ).  Gotzc.  F.  Plébéienne  (  noctuelle). 
Nebulosa   [phalœna).    Berl.    Mag.   Naturforscher.    F.   Plé- 
béienne (  noctuelle  ). 
Neglecta  [  noctua  ).  Hubn..  V.  Négligée  (  noctuelle  1. 
Neglecta  [mythimna  ).  Ochsen.  F.  Négligée  rnoctuelle  ■. 


464  TABLE    ALPHABÉTIQUE 

NÉGLIGÉE  (  noctuelle),  pi.  78 88 

Nictitans  (  noctuelle  ).  Esp.  Hubn.  F.  Didyme  (  noctuelle  ). 
Noisetier  [phalène  du  ).  Engram.   F.  Coudrier  (noct.  du  ). 

Occulta  (  noctua  ).  Fab.  Devill.   V.  Teinte  (  noctuelle  ). 

Occulta  [noctua).  Linn.  Hubn.  Devill.  Vieweg.  Rossi.  Gotze. 
V.  Occulte  (  noctuelle  ). 

Occulta  [polia).  Ochscn.  Trcitschke.  F.  Occulte  (noctuelle). 

Occulte  (  noctuelle  ).  pi.  97 386 

Occulte  (/').  Engram.  F.  Occulte  (  noctuelle  ). 

Ochroleuca  (  noctua  ).  Wien.  Verz.  Hubn.  Illig.  Esp.  Borkh. 
Gotze.  F.  Jaunâtre  (  noctuelle  ). 

Octogena  [noctua).  Esp.  V.  Or  (noctuelle). 

Octogena  (  noctua  ).  Esp.  V.  Ruficolle  (  noctuelle). 

Octogena  (  noctua  ),  Esp.  V.  Délayée  (  noctuelle  ). 

Octogena  (  noctua  ).  Esp.  V.  Octogone  (  noctuelle  ). 
OcTOGÈNE  (  noctuelle  ).  pi.  83 i58 

Octogesiina  (  noctua  ).  Hubn.  V.  Octogène  (  noctuelle  ). 
Octogesima  [tetkea).  Ochsen.  F.  Octogène  (  noctuelle  ). 
Octogésime  (/').  Engram.  F.  Octogène  (  noctuelle  ). 
Oculea  (  noctua  ).  Fab.  F.  Didyme  (  noctuelle  ). 
Oleagina  [  noctua  ).  Wien.  Verz.  Hubn.  Illig.  Devill.  Gotze. 

F.  Oléagineuse  (  noctuelle  ). 
Oleagina  [jniselia).  Ochsen.  Treitschke.  /^.Oléagineuse  (n.) 
Oleagina  (  bombyx).  Fab.  Esp.  Lang.  Verz.  Brahm.  F.  Oléa- 
gineuse (  noctuelle  ). 

Oléagineuse  (  noctuelle  ).  pi.  gS 370 

Oléagineux  [bombyx).  Oliv.  F.  Oléagineuse  (  noctuelle  ). 

Olive  (  /'  ).  Engram.  F.  Oléagineuse  (  noctuelle  1. 

Oméga  [  noctua  ).  Esp.  F.  Augure  (noctuelle  ). 

Oméga  {V).  Engram.  /'.  Augure  (  noctuelle  ). 

Omicron  ardoisé  [l').  Engram.  F.  Érable  (noctuelle  del'). 

Omicron  gris  (/').  Engram.  F.  Euphraiso  (  noctuelle  de  V). 


ET    SYNONYMIQUE.  4^5 

Ondulée  [l').  Engram.  F.  Porphyre (  noctuelle  ). 

OO  (  noctuelle  ).  pi.  84 174 

00  {bombyx  ).  Esp.  F.  OO  (  noctuelle  ). 

00  (rwct.)  Linn.  Fah.  Wien.  Verz.  Rrahm.  Borkh.  r.OO{n.) 

00  {tethea).  Ochsen.  V.  00.  (  noctuelle  ). 

Or  (noctuelle  ).  pi.  83 i6i 

Or  (  noctuelle  ).  Oliv.  F.  Or  (  noctuelle  ). 

Or  (  noctua  ).  Wien.  Verz.  Fab.  Hubn.  F.  Or  (noctuelle). 

Or  (  tethea  ).  Ochsen.  F.  Or  (  noctuelle  ). 

Or  (  noctua  ).  Borkh.  F.  Octogène  (noctuelle  ). 

Orion  (  noctuelle),  pi.  85 2o3 

Orion  (  diphtera  ).  Ochsen.  F.  Orion  (noctuelle). 

Orion  {noctua).  Esp.  F.  Orion  (  noctuelle). 

Ornata  {noctua).  Devill.  F.  Dysodée  (noctuelle). 

Osier  (noctuelle  de  l' ).  pi.  84 177 

Osier  (  noctuelle  de  l'  ).  Oliv.  F.  Osier  (  noctuelle  de  1'  ). 

Oxyacanthœ  {noctua).  Linn.  Fab.  Wien.  Verz.  Hubn.  Illig. 
Esp.  Borkh.  Devill.  Fuessly.  Vieweg.  Schrank.  F.  Aubé- 
pine (  noctuelle  de  1'  ). 

Oxyacanthœ  (  miselia  ).  Ochsen.  Treitschke.  F.  Aubépine 
(  noctuelle  de  1'). 

Oxyacanthœ  (  phalœna  ).  Gotze.  Lang.  Verze.  Berl.  Mag. 
Wilkes.  /".  Aubépine  (  noctuelle  de  1'). 

Parée  (  noctuelle  ).  pi.  gS HSq 

Parée  {la).  Engi-am.   F.  Parée  (noctuelle). 
Parée  (  noctuelle  ).  Oliv.  F.  Parée  (  noctuelle  ). 
Pariétinc  {noctuelle).  Oliv.  F.  Chloé  (  noctuelle). 

Patience  (noctuelle  de  la  ).  pi.  88 24 » 

Patience  (  noctuelle  de  la  ).  Oliv.  F.  Patience  (  noct.  de  la  ) 
Peinte  {la).  Devill.  F.  Fardée  (  noctuelle  ). 
Pepli  (  noctua  ).  Hubn.  F.  Euphorbe  (  noctuelle  de  1'  ). 
Perla  {noctua  ).  Wien.  Verz.  f  .  \Àv\\en  (  noctuelle  du  ). 

NOCTURNES,  III.  3o 


466  TABLE     ALPHA UÉTIQUK 

Perla  (  noctiia).  Wlen.  Verz.  Fab.  Hubn.  Esp.  Z^''. Perle  (n.  i 

Perle  (  noctuelle  ).  pi.  86 210 

Perle  (  noctuelle  ).  Oliv.  /'.  Perle  (  noctuelle  ). 
Perplexa  [noct.)  Hubn.  Wien.  Verz.  Illig.  V.  Carpophage(n.) 
Perplexa  [hadena).  Ochsen.  Treitschke.  /^'^Carpophage(n.) 
Phalène  à  deux  taches  couleur  de  soufre,  (la)  Degeer.  /^.  Fla- 

vicorne  (  noctuelle  }. 
Phalène  à  avirons  (la).  Degeer.  F.  Aune.  (  noctuelle  de  1'}. 
Picta  [noctua).  Fab.  V.  Porphyre  (noctuelle). 
Pilicornis  {noctua).  Brahm.  l\  Rubiconde  (noctuelle). 
Pinastri  [phalène).  Fuessly.  F.  Pityphage  (noctuelle). 
Pinl  (  noctua  ).  Devill.  F.  Pityphage  (  noctuelle). 
Pinipcrda  (  noctua  ).  Esp.  Borkh.  Illig.  Lang.  Naturforscher. 

Lang.  Verz.  Panzer.  Schrank.  V.  Pityphage  (  noctuelle  ). 
Piniperda  [trachca).  Ochsen.  Treitschke.  F.  Pityphage  (n.) 

Pissenlit  (  noctuelle  du  ).  pi.  7$ 5o 

Pistache  (noctuelle).  Oliv.  F.  Lychnide  (noct.  delà  ) 
Pistacina  [noctua).  Fab.  Wien.  Verz.  Hubn.    F.  Lychnido 

(  noctuell>e  de  la  ). 
Pistacina  {nrthosia).  Ochsen.  F.  Lychnide  (noctuelle  de  la). 

Pityphage  (  noctuelle  ).  pi.  100 /|36 

Pityphage  (la).  Engram.  /.  Pityphage  (noctuelle). 
Flantaginis  (  noctua  ).  Hubn.  ?'.  Plantain  (  noctuelle  du  ). 
Plantaginis  (caradrina).  Ochsen.  F.  Plantain  (noct.  du) 

Plantain  (  noctuelle  du  ).  pi.  76 5y 

Plehcja  (noctua).  Hubn..   /'.  Plébéienne  (noctuelle). 

Plébéienne  (  noctuelle  ).  pi.  97 SSa 

Point  blanc  (noctuelle  ).  pi.  80 109 

Point  blanc  (le).  Engram.  F.  Point  blanc  (  noctuelle). 

Polie  (noctuelle),  pi.  81 124 

Polita  (noctua).  Wien.  Verz.  Fab.  Borkh.  Vieweg.  Hubn.  F. 

Polie  (  noctuelle }. 
Polita  (cerastis).  Ochsen.   F.  Polie  (  noctiiollc  ). 


Eï    SYNONYMIQlfK.  4^7 

PolluUi  {rwctita).  Esp.  F.  Litiiie  (noctuelle). 
Polymita  [noct.)  Hiibn.  Wien.  Verz.  Illig.  r.Filigramc  (n.) 
Polymita  {noct.)  Linn.  Esp.  Borkh.  Scriba.  Devill.  F.  Bro- 
dée (  noctuelle  ). 
Polymita  {polia).  Ochsen.  Treitschke.  F.  Brodée  (noct.) 
Polymita  (  noctua  ).  Fab.  F.  Plébéienne  (  noctuelle  ). 
Polymite  {noctuelle).  Oliv.  F.  Plébéienne  (noctuelle). 
Polyodon  { noctua  ).  Hubn.  F.  Dentiligne  (  noctuelle  ). 
Polyodon  {noctua).  Wien.  Verz.  lllig.  Lasp.  F.  Plébéienne  (n.) 
Popularis  {bombyx).  Fab.  Gotze.  lUig.  Schwarz   F.  Ivraie 

(noctuelle  de  1'). 
Popularis  {  hadcna  ).  Ochsen.  /'.  Ivraie  (  noctuelle  de  1'  ). 

Porphyre  (  noctuelle  ).  pi.  loo 4^|f> 

Porphyre  {le).  Engram.  /'.  Saturée (  noctuelle  ). 
Porphyrea  {noctua).  Hubn.  Wien.  Verz.  F. Porphyre  (noct.) 
Porphyrea  {trachea  ).  Ochsen.  Treitschke.  F.  Porphyre  (n.) 
Porphyrea  {  noctua  ).  Borkh.  Es|).  F.  Saturée  (  noctuelle  ). 
Porphyrea  {noctua).  Scriba.  F.  Aduste  (noctuelle). 
Prasina  {noctua).  Wien.  Verz.  Fab.  Borkh.  Devill.  Gotze. 

F.  Couleur  d'herbe  (  noctuelle  ). 
Prœceps  {noctua).  Wien.  Verz.  Hubn.  /'.  Hâtive  (noct.) 
Prœceps  {trachea).  Ochsen.  F.  Hâtive  (noctuelle  ). 
Prœco.T  {noctua).  Linn.  Hubn.  F.  Précoce  (noctuelle). 
Prœcox  {noctua).  Fab.  Esp.  Panzer.  F.  Hâtive  (  noct.  ) 

Précoce  (noctuelle),  pi.  73 2<^ 

Priçoce  {  noctuelle  ).  Oliv.  F.  Précoce  (noctuelle). 
Précoce  {la).  Engram.  /^.Hâtive  (  noctuelle). 

Prochaine  (  noctuelle),  pi.  89 26/, 

Proprette  {la).  Engram.  F.  Lavée  (  noctuelle). 
Proprette  {  noctuelle).  Oliv.  F.  Lavée  (noctuelle). 
Prospicua  {noctua).  Hubn.  Borkh.  F.  Remarquable  (noct.) 
Prospicua{ polia).  Ochsen.  Treitschke.  F.  Remarquable  (n.) 
Protca  ihadena).  Ochsen.  F.  Protée  (noctuelle). 

3o. 


468  TABLK    ALPHABÉTIQUE 

Protea  [noct.)  Hubn.  Wicn.  Verz,  Illig.  Esp.  Gotzc.  Brahni. 

Scriba.  V.  Protéc  (noctuelle). 

Protée  (  noctuelle  ).  pi.  8g 259 

Vrnxima  [?ioctua).  Hubn.  V^.  Prochaine  (noctuelle). 
Proxima  {hadena).  Ochsen.  V.  Prochaine  (noctuelle). 
Psi  (  noctua).  Hubn.  V.  Trident  (noctuelle). 

Psi  (noctuelle),  pi.  87 218 

Psi  (  le  ).  Engram.  Geoff.  V.  Psi  (  noctuelle  ). 

Psi  (  noctuelle  ).  Oliv.  V.  Psi  (  noctuelle  ). 

Psi  [noctua).  Linn.  Fab.  Wien.  Verz.  Esp.  Borkh.,  etc.  V. 

Psi  (  noctuelle  ). 
Psi  (  acronicta  ).  Ochsen.  V.  Psi  (  noctuelle  ). 
Pteridis  {noctua).  Fab.  Hubn.  Germar.  F.  Fougère  (n.  de  la). 
Pteridis  (  hadena  ).  Ochsen.  V.  Fougère  (  noctuelle  de  la  ). 
Pteridis  [eriopus).  Treitschke.  V.  Fougère  (noctuelle  de  la). 
Pteris  (  noctuelle  du  ).  Oliv.  F.  Fougère  (  noctuelle  de  la  ). 

PcLMONAinE  (  noctuelle  de  la),  pi.  75 47 

Pulmonariœ  (  caradrina).  Ochsen.  V.  Pulmonaire  (noc.  de  la). 
Pulmonariœ  (  noctua  ).  Hubn.  V.  Pulmonaire  (noct.  de  la). 
Pulinonaris  {noctua).  Esp.  V.  Pulmonaire  (noct.  de  la). 
Pulverulenta  [orthosia).  Ochsen.  V.  Ambiguë  (noctuelle  ). 
Puherulenta  [noctua).  Esp.  Borkh.  V.  Ambiguë  (  noct.  ). 
Pyrophila  [noct.)  Wien.  Verz.  Fab.  Hubn.  V.  Pyrophile(n.) 
Pyrophila  [agrotis).  Ochsen.  ^.Pyrophile  (noctuelle). 

Pyrophile  (  noctuelle  ).  pi.  74 ^f» 

Pyrophils  [  noctuelle).  Oliv.  V.  Pyrophile  (  noctuelle  ).      i 
Pyrophile  [la).  Engram.  ^.  Pyrophile  (noctuelle). 

Quadripunctatn  [  noctua  ).  Fab.  F.  Cubiculaire  (  noct.  ). 

Radicea  [  noctua  ).  Esp.  V.  Haies  (  noctuelle  des  ). 
Radicea  (  noctua  ).  Esp.  F.  Pyrophile  (  noctuelle  ). 
Railleuse  (  noctuelle  ).  pi.  85 j  gy 


ET    SYNONYMIQUK.  4% 

Ravida  (  iioctiui  ).  V.  Lcucophée  (  noctuelU'  ). 

Receptricula  {rioctua).  Hiibii.   f.  Strigule  (noctuelle). 

Receptricula  i^pœcUia  ).  Ochsen.  V.  Strigiile  (nocUielle). 

Remarquable  (  noctuelle  ).  pi.  97 3y8 

Remissa  (  noctiia  ).  Hubn.  F.  Double  (  noctuelle  ). 

Renigera  [noctua).  Hubn.  f'.  Rénigère  (  noctuelle  ). 

Renigera  {agrotis).  Ochsen.  V.  Rénigère  (  noctuelle  ). 

Rénigère  (  noctuelle  ).  pi.  74 4 1 

Respersa  {^noctua).  Wien.  Verz.  Hubn.  F.  Arrosée  (noct.) 

Respersa  (  caradrlna  ).  Ochsen.  V.  Arrosée  (  noctuelle  ). 

Retusa  (  noctua).  Linn.  Fab.  Wien.  Verz.  Borkh.  Esp.  Hubn. 
V.  Rétuse  (  noctuelle  ). 

Retusa  {tethea  ).  Ochsen.  V.  Rétuse  (noctuelle). 

RÉTUSE  (  noctuelle  ).  p!.  82 1 45 

Ridens  [rioctua  ).  Hubn.  F.  Brodée  (_  noctuelle  ). 

Ridens  (^noctua  ).  Fab.  F.  Rieuse  ^^  noctuelle  ). 

Rieuse  (  noctuelle  ).  pi.  82 1 5 1 

Rividaris  (  noctua  ).  Fab.  Devill.  Gotze.  F.  Cucubale  (n.  du). 

Rh'ulaire  (  noctuelle  ).  Oliv.  P^.  Cucubale  (  noctuelle  du  ). 

Robuste  (la).  Engram.  /^.  Airelle  (  noctuelle  de  1' ). 

Rubetr-a  (  noctua  ).  Esp.  F.  Lychnide  (  noctuelle  de  la  ). 

Rubiconde  (  noctuelle  ).  pi.  79 99 

Rubiconde  (noctuelle).  Oliv.  F.  Rubiconde  (noctuelle). 

Rubricosa  [noctua).  Fab.  Wien.  Verz.  Hubn.  Borkh.  F.  Ru- 
biconde (  noctuelle  ). 

Rubricosa  [bombyx).  Esp.  F.  Rubiconde  (  noctuelle  ). 

Rubricosa  [ccrastis).  Ochsen.  F.  Rubiconde  (noctuelle"). 

Rubricosa  [bonibfx).  Esp.  F.  Fardée  (noctuelle). 

Ruficolle  (noctuelle),  pi.  83 168 

Rujtcolle  [  noctuelle  ).  Oliv.  F.  Ruficolle  (  noctuelle  ). 

Rtijicollis  [  noctua  ).  Wien.  Verz.  Fab.  Hubn.  Borkh. 
Ruficollis  [tethea).  Ochsen.  F.  Ruficolle  (  noctuelle  ). 
Rumicis  [noctua).    Linn.    Fab.  Wien.  Verz.    Hubn.    Borkh. 


47<^  TABLE    ALPHABETIQUE 

Esp. ,  etc.  V.  Patience  (  noctuelle  de  la  ). 
Rumicis  {acronicta).  Ochsen.  V.  Patience  (noct.  de  la) 
Runica  [noctua  ).  Fab.  Wien.  Verz.   Borkh.  Hubn.  Brahm. 

Illig.  Schrank.  V.  Rnnique  (  noctuelle  ). 

RuNiQUF.  (  noctuelle  ).  pi    gS 365 

Runique  [la).  Éngram.  /'.  Runique  (  noctuelle). 
Runique  (  noctuelle  ).  Oliv.  V.  Runique  (  noctuelle  ). 

Saliceti  (  noctua  ).  Borkh.  V.  Osier  (  noctuelle  de  1'  ). 
Saliceti  (  tethea  ).  Ochsen.  F.  Osier  (  noctuelle  de  1'  ). 

Saponaire  (  noctuelle  de  la  ).  pi.  90 272 

Saponariœ  [noctua  ).  Borkh.  Esp.  V.  Saponaire  (noct.  de  la) 
Saponariœ  [hadena).  Ochsen.  K.  Saponaire  (  noct.  de  la). 

Saporta  (noctuelle  ).  pi.  98 4 10 

Saportœ  (  noctua  ).  INobis.  f^.  Saporta  (  noctuelle  ). 

Satellite  (  noctuelle  ).  pi.  80 116 

Satellite  (^la).  Engram.  F.  Satellite  (  noctuelle). 
Satellite  (  noctuelle  ).  Oliv.  F.  Satellite  (noctuelle). 
Satellitia  [noctua).  Linn.  Fab.  Wien.  Verz.  Hubn.£sp.  Borkh. 

F.  Satellite  (noctuelle  ). 
Satellitia  (  cerastis  V  Ochsen.  F.  Satellite  (  noctuelle  ). 
Satura  [  noctua  ).  Wien.  Verz.  Hubn.  Illig.  F.  Saturée  (n.). 
Satura  [hadena).  Treitschke.  F.  Saturée  (noctuelle). 
Satura  (  noctua  ).  Borkh.  F.  Double  (  noctuelle  ). 
Satura  (  hadena).  Ochsen.  F.  Aduste  (  noctuelle  ). 

Saturée  (noctuelle  ).  pi.  92 3ig 

Saupoudrée  (  noctuelle  ).  pi-  9^ 35/} 

Scita  {noctua).  Hubn.  F.  Jolie  (  noctuelle  ). 

Scita  [hadena).  Ochsen.  F.  Jolie  (noctuelle). 

Scita  [phlogophora).  Treitschke.  F.  Jolie  (  noctuelle  ). 

Scripta  [noctua).  Hubn.  F.  Osier  (  noctuelle  de  1'). 

Secalina  {noctua).  Hubn.  Wien.  Verz.  Illig.  F.  Didymc  (n.) 

Secalis  [noctua).  Wien.  Verz.  /^.  Didyme  (  noctuelle), 


ET    SYNONYMIQUE.  4?  I 

Segetum  {noctua  ).  Esp.  P^.  Cubiculaire  (noctuelle  ). 

Seladonia  (noctua).  Fab.  F.  Brodée  (noctuelle). 

Semi-deuil  (le).  Engram.  F.  Brodée  (  noctuelle  ). 

Sepii  (  noctua  ).  Hubn.  F.  Haies  (noctuelle  des  ) 

Serena  (noctua  ).  Wien.  Verz.  Fab.  Hubn.  111  ig.  Esp.  Boikli. 

Devill.  Scriba.  Brahm.  F.  Sereine  (  noctuelle). 
Serena  {polia).  Ochsen,  ïreitschke.  F.  Sereine  (noct.  ) 
Serena  [phalœna).  Gotze.  /^.  Sereine  (noctuelle). 

Sereine  (noctuelle  ).  pi.  98 ^O'] 

Sereine  (  noctuelle  ).  Oliv.  F.  Sereine  (noctuelle), 
Sericata  {noctua).  Esp.  Lang.  Verz.  F.  Remarquable  (n.) 
Sericina  [noctua).  Esp.  Borkh.  F.  Remarquable  (noct.) 
Sericina  [bombyx).  Hubn.  F.  Géographique  (noctuelle). 
Serina  (  noctua  ).  Esp.  F.  Lychnide  (  noctuelle  de  la  ). 

Serpolet  (  noctuelle  du  ).  pi.  76 67 

Serpylli  (  noctua  ).  Hubn.  F.  Serpolet  (noctuelle  du  ). 
Serratilinea  {polia).  Ochsen.  Treitschke.  F.  Dentiligne  (n.) 

Serville  (  noctuelle  ).  pi.  7^ '^^ 

Servillii  [  noctua).  Godart.  F.  Serville  (noctuelle  ). 

Silène  (noctuelle),  pi-  79 ïO'^ 

Silène  {noctuelle  ).  Oliv.  F.  Silène  (noctuelle). 

Silène  {noctua).  Fab.  Wien.  Verz.  Hubn.  F.  Silène  (noct.) 

Silène  {cerastis).  Och?,ei\.  F.  Silène  (noctuelle). 

Simulans  [noctua  ).  Fab.  Borkh.  F.  Pyrophyle  (noctuelle). 

Sinuée  {la).  Engram.  F.  Cucubale  (noctuelle  du). 

Soignée  (noctuelle),  pi.  95 36 1 

Soignée  [la).  Engram.  F.  Soignée  (noctuelle). 
Soignée  {noctuelle).  Oliv.  F.  Soignée  (noctuelle). 
Soumise  {ta).  Engram.  F.  Rétuse  (noctuelle). 

Soumise  (  noctuelle  ).  pi-  82 148 

Soumise  {noctuelle).  Oliv.  F.  Soumise  (  noctuelle). 
Soumise  {la).  Engram.  F.  Soumise  (  noctuelle). 
Spndicca  [noctua).  Borkh.  F.  Glabre  (nocluellc  ). 


47'^  TABLE    ALPHABÉTIQUE 

Spadicea  (  noctua).  Hiibn.  F.  Airelle  (  noctuelle  de  1'). 
Spartii  (^nnctua).  Boikh.  Brahm.  V.  Coiitiguë  (noctuelle  ). 
Spicula  (  noctua").  Esp.  F.  Convergente  (noctuelle). 
Spoliatricula  (^noctua).  Wien.Verz.  Hubn.  F.  Chloé  (n.). 
Spollatricula  [ pœdlia).  Ochsen.  /^.  Chloé  (  noctuelle  ). 
Spreta  (  noctua).  Wien.  Verz.  Brahm.  F.  Puyphage  (noct.). 
Spreta  (^bombyx).  Fah.  ^'.  Pityphage  (noctuelle). 
Stabilis  {noctua).  Wien.  Verz.  Hub.  /^.  Constante  (noct.). 
Stabilis  (  orthosia  ).  Ochsen.  F.  Constante  (  noctuelle). 
Strictà  (  bombyx  ).  Esp.  F.  Osier  (noctuelle  de  1'). 
Strlgosa  [noctua).  Wien.  Verz.  Fab.  Borkh.  F.  Grisotte  (n.). 
Strigula  (  noctua).  Wien.  Verz.  Borkh.  F.  Strigule  (  noct.  ). 

.STaiGULE  (  noctuelle  ).  pi.  86 21 5 

Styrienne  [la  ).  Engram.  F.  Bleue  (  noctuelle  ). 
Subtusa  [noctua).  Fab.  Wien.Verz.  Borkh.  Hubn.  F.  Sou- 
mise (  noctuelle  ). 
Subtusa  [  tethea  ).  Ochsen.  F.  Soumise  (  noctuelle  ). 
Superstes  [  caradrina  ).  Ochsen.  F.  Flatteuse  (noctuelle). 
Sjngenesice  [  noctua  ).  Sciiba.  F.  Vipérine  (  noct.  de  la  ). 

Tache  effacée  (  noctuelle  ).  pi.  77 69 

Tache  rousse  [la).  Engram.  F.  Contiguë  (noctuelle  ). 
Taraxaci  [  noctua  ).  Hubn.  F.  Pissenlit  (noctuelle  du). 

Teinte  (  noctuelle  ).  pi.  9G 389 

Temple  (  noctuelle  du  ).  pi.  75 43 

Templi  [  noctua  ).  Hubn.  F.  Temple  (  noctuelle  du  ). 
Tenipli  [agrotis  ).  Ochsen.  F.  Temple  (noctuelle  du). 

Ténébreuse  (  noctuelle  ).  pi.  72 11 

Tenebrosa  [noctua).  Hubn.  F.  Ténébreuse  (  noctuelle  ). 
Tenebrosa  [  agrotis  ).  Ochsen.  F.  Ténébreuse  (noctuelle  ). 
Tenebrosa  (  noctua  ).  Esp.  F.  Double  (  noctuelle  ). 
Testacea  [  noctua  ).  Wien.  Verz.  Hubn.  F.  Testacéc  (noct.). 
Trstaccn  [  apatnen  ).  Ochsen  F.  Tcstacée  (  noctuelle  ). 


FT    SYNONYMIQUE.  47^ 

TtSTACÉE  (  noctuelle  ).  pi.  8i i33 

Tête  bleue  [bombyx).  Oliv.  V.  Double  oméga  (noctuelle). 
Tête  rouge  (  la  ).  Engram.  F.  Rieuse  (noctuelle). 
Thalassina  [noctua).  Boikh.  Naturforscher.  Gotze.  V.  Tha- 

lassine  (noctuelle). 
Thalassina  {hadena).  Treitschke.  F.  Thalassine  (noctuelle). 

TuALASsiNE  (noctuelle)  pi.  91 292 

Thapsi  [noctuelle).  Borkli.  Brahm.  V.  Plébéienne  (noctuelle). 
Tincta  {iioctun).  Borkh.  Scriba.  Brahm.  V.  Teinte  (noct.). 
Tiiicta  {polia).  Oclisen.  Treitschke.  V.  Teinte  (noct.). 
Tran.sversalis  [noctua).  Devill.  F.  Arrangée  (noctuelle). 
TriangulaT-is  [noctaa).  Thunberg.  F.  Cucubale  (  noct.  du  ). 
Tricu.spis  {l)onibjx).  Esp.  F.  Gramen  (noctuelle du). 
Tricuspis  [noctua).  Hubn.  F.  Gramen  (noctuelltidu). 
Trjdactylion  [noctua).  Borkh.  F.  Soignée  (nocÇ^lle). 
Tridens  [noct.)  Wien.  Verz.  Fab.  Esp.  Borkh.  F.  Trident,  (n.) 
Tridens  [acronicta).  Ochsen.  F.  Trident  (noctuelle). 
Tridens  {noctua).  Hubn.  F.  Psi  (noctuelle). 

Trident  (noctuelle),  pi.  87 11% 

Trident  [le).  Engram.  F.  Trident  (noctuelle).    * 
Trident  [noctuelle).  Oliv.  K  Trident  (noctuelle). 
Trigutta  [noctua).  Esp.  F.  Inconstante  (noctuelle). 
Trirnacula  [noctua).  Hubn.  F.  Trimaculée  (noctuelle). 
Triniacula  [bombyx).  Wien.  Ver/.  F.  Trimaculée  (noct.) 
Trirnacula  [episema).  Ochsen.  F.  Trimaculée  (noctuelle). 

Trimaculée  (noctuelle),  pi.  85 19? 

Trimaculée  [la).  Engram.  (Xanthographe  (noctuelle). 
Trimaculosa  [noctua).  Esp.  F.  Teinte  (noctuelle). 
Tristis  [noctua).  Fab.  F.  Pyrophile  (noctuelle). 

Troène  (^noctuelle  du),  pi.  89 2^6 

Troène  [noctuelle  du).  Oliv.  F.  Troène  (noctuelle  du). 
Trocnière  [la).  Engram.  F.  Trociie  (noctuelle  du). 
Tullia  [nortud).  Cramer.  P'.  Couleur  d'herbe  (uocluelle). 


474  TABLK    ALPHABÉTIQUE 

Typica  [noctua).  Hubn.  F.  Saponaire  (noctuelle  de  la). 

Typica  {noctua).  Linn.  Wien.  Verz.  Fab.  Illig.  Borkh.   Esp- 

Devill.  Brahm.  F.  Typique  (noctuelle). 
Typica  [niormo).  Ochsen.  F.  Typique  (noctuelle). 
Typica  [mania).  Treitsclike.  T^.  Typique  (noctuelle). 

Typique  (noctuelle),  pi.  90 269 

Typique  {noctuelle).  Oliv.  F.  Typique  (noctuelle). 
Typique  [la).  Engram.  F.  Typique  (noctuelle). 

Undosa  {noctua").  Hubn.  F.  Bi-poncluée  (noctuelle). 
Undulata  [noctua).  Gotze.  Schwarz.  F.  Ceinture  jaune  (n.) 
Unanimis  [noctua).  Hubn.  F-  Double  (noctuelle). 
Upsilon  (noctuelle),  pi.  81 i35 

Faccinii [noctua).  Linn.  Wien.  Verz.  Fab.  Esp.  Hubn.  Borkh. 

etc.  F.  Airelle,  (noctuelle  de  1'  ). 
Faccinii {cerA?>ûs).  Ochsen.  F.  Airelle  (noctuelle  de  1'). 
Faccinii  [noctua).  T^sp.  F.  Glabre  (noctuelle). 
Fagaboncle  [la).  Engram.  F.  Dentine  (noctuelle"). 
Falida  [noctua).  Hubn.  F.  Aduste  (noctuelle). 
Faria  [noctua),  Devill.  F.  Porphyre  (noctuelle). 
Fariahlc  {ld\.  Engram.  /^.  Didyme  (noctuelle). 

Velue  (noctuelle),  pi.  90 27S 

Fermillon  [noctuelle).  Oliv.  F.  Fardée  (noctuelle). 
Ferte  [la).  Engram.  F.  Couleur  d'herbe  (noctuelle). 
Ferte  [noctuelle).  Oliv.  F.  Couleur  d'herbe  (noctuelle). 
Festigialis  [noctua).  Esp.  Devill.  F.  Leucophée  (noctuelle). 
Fiennoise  [la).Y,nu,vAn\-  ^.  Ruficolle  (noctuelle). 
Fiminalis  [noctua).  Fab.  F.  Osier  (noctuelle  del'  ) 

Vipérine  (noctuelle  de  la  ).  pi.  92 3o8 

Firescens  [  phalcena).Tiea,eev.  F.  Brodée  (noctuelle). 
Firidana  [  phalœna).  Naturforscher.  F.  Soignée  (nocl.) 
Firidis  [ phalœna).  Hgv'iW.  F.  Remarquable  (nocliicllri. 


ET    SYNONYMIQUE.  ^']5 

Viridc  obscurci  [phalœna).  Gotze.  F.  Couleur  d'herbe  (n.). 
Volant  doré  (  le).  Geoffroy.  V.  Arroche  (noctuelle  delà). 
fV.  Latinum  {noctua).  Borkh.   Esp.  Naturforscher.  Gotze. 

V.  Genêt  (noctuelle  du). 
F.  Punctatum  [bombyx).  Esp.  F.  Silène  (noctuelle). 
F.  Punctatum  {noctua).  Borkh.  F.  Silène  (noctuelle). 

X  {l').  Geoffroy.  F.  Chi  (noctuelle). 
Xanthoceros  («oc/«rt).  Borkh.  Hubn.  V.  Rieuse  (noctuelle). 
Xanthoceros  [tcthea).  Ochsen.  F,  Rieuse  (noctuelle). 
Xanthoceros  {noctua).  Borkh.  Hubn.  F.  Rieuse  (noctuelle). 
Xanthographa  (/^oc^««).  Wien.  Verz.  Fab.  Hubn.  F".  Xantho- 

graphe  (noctuelle). 
Xanthographa  (mithimna).  Ochsen.  ^.  Xanthographe  (noct.) 

Xanthographe  (noctuelle),  pi.  80 107 

Xanthographe  [noctuelle).  Oliv.  F.  Xanthographe  (noct.) 

Ypsilon  [noctuelle).  Oliv.  F.  Upsilon  (noctuelle). 
Ypsilon  [orthosia).  Ochsen.  F.  Upsilon  (noctuelle). 


FIN    UE    7.  h    TABLK. 


ERRATA  ET  ADDENDA. 


Page  2  4,ligno  3,  pâtes,  Usez  pattes. 

Page  3 1,  synonymie,  assimilans  (Borkh),  Usez  assimiilans 
(Borkh). 

Page  loi,  ligne  i*"^  dti  nota,  cet  article  était  imprimé,  etc. , 
Usez  cet  article  était  composé  et  au  moment  d'être  tiré,  etc. 

Page  io8,  ligne  ii,  avec  les  nervures  grises,  Usez  et  les  ner- 
vures grises. 

Page  io8,  avant  dernière  ligiie,quirareçue,//^^3qui  l'a  reçu. 

Page  172,  dernière  ligne,  M.  Treistchte,  Usez  M.  Treitschke. 

Page  173,  ligne  12,  M.  Treistchte,  UsezM.  Treitschke. 

Page  186,  à  la  suite  delà  description  de  la  N.  Géographique, 
ajoutez  cette  observation  :  M.  le  comte  de  Saporta  nous 
mande  que  cette  noctuelle  est  excessivement  commune  dans 
ses  propriétés  près  de  St-Maximin  (départ,  du  Var).  Sa 
chenille,  dit-il ,  ressemble  à  celle  de  la  N.  Euphorhiœ,  vit 
en  société  sur  le  ûthymale,  sous  des  toiles  de  soie,  et  pa- 
raît deux  fois  l'an. 

Page  242,  ligne  24,  laitron,  Usez  laiteron. 

Page  272,  synonymie,  hadina  saponariae,  Usez  hadena  sapo- 
nariae. 

Page  272,  synonymie,  noct.  calcitrapae  (Vieweg),  Usez  noct. 
calcatrippae  (Wieweg). 

Page  334,  synonymie,  phalanabicruris,  Usez  phalaena  bicruris. 

Page  347,  ligne  19,  Marcel  de  Serrés,  Usez  Marcel  de  Serres. 

Page  347,  à  la  suite  de  la  description  de  la  noct.  Embrasée, 
ajoutez  (|u'elle  a  été  trouvée  en  Normandie  ef  dnns  les  en- 
virons de  Versailles. 


ERRATA. 


PLANCHES. 


Planche  74,  figure  6,  rognon  ,  lisez  renigère. 

Pi.  80.  fig.   2,  (santhographia),  lisez  (xanthographa). 

Pi.  82.  fig.  2,  (maravigna),  lisez  (maravignae). 

PI.   82.  fig.  5  et  6,  (ridem,  lisez  (ridens). 

PI.   83.  fig.  6,  biponctuée  (bipuncla)  mâle,  lisez  délayée 

(  diluta)  mâle,  variété. 
Pi.  84.  fig.   1,  (bipunctua), /wez  (bipuncta). 
PI.   84.  fig.   5,  géographie,  lisez  g'éographique. 
Pi.  89.  fig.   4j  distant,  lisez  distante. 
PI.  90.   fig.  2,  (saponaria), //.ye3(saponariae). 
Pi.  90.  fig.   7,  (i'r/.)  variété  femelle, /wez(frf.)  variété,  mâle. 
PI.  93.  fig.  4,  (/flf.) variété  mâle,  lisez  {id.)  variété  femelle 
Pi.  93.  fig.   5,  du   cumbale  (cumbali),  lisez  du  curubalr 

(cucubali). 
Pi.  93.   fig.  6,  (capsucola),  lisez  capsincola. 


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